Psychologie : cours n°4 mardi 3 février 2009 Pr Marinescu

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Psychologie : cours n°4
mardi 3 février 2009
Pr Marinescu
Ronéotypeuse : Kelly RODRIGUES
Effet placebo,
Tests,
Thérapies motivationnelles
et applications
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Sommaire
I L’effet placebo
II Modèles psychologiques
III- Tests psychologiques
IV - Thérapies motivationnelles
Nota : C’est un cours assez bref, il n’y a pas grand chose dedans. Le plus important est
sur les diapos (ce qui est encadré). Certaines phrases n’ont pas beaucoup de sens, mais
j’ai eu beau réécouter, je n’en ai pas trouvé, donc jai marqué mot pour mot ce que le prof
a dit dans ces cas là… Bon courage à tous !
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I L’effet placebo
Futur du verbe placere « je plairai »
« méthode commode de traitement »
Pierre Pichot 1961 : « l’effet placebo est, lors de l’administration d’une drogue
active, la différence entre la modification constatée et celle imputable à l’action
pharmacologique de la drogue » ++
Substance inerte délivrée dans un contexte thérapeutique
Différent de l’absence de traitement
Ex : les tests des médicaments antidépresseurs versus placebo : effets
indésirables et amélioration de l’humeur dans le groupe placebo
Placebo vient du futur du verbe plaire : je plairai.
L’effet placebo est une méthode très commode de traitement. Cependant, les résultats
ne sont pas si simples que ça, comme nous le verrons par la suite.
Mr Lejoyeux a insisté sur la définition de Pichot, elle est donc à savoir.
L’effet placebo c’est, au moment on administre une substance active, la différence
entre la modification de l’état clinique constatée du patient (ce que le patient affirme), et
celle imputable à l’action pharmacologique de la drogue : une différence subjective de ce
que le patient dit.
C’est une définition des années 60 qui sonne très mathématique mais qui veut dire ce
que ça veut dire.
L’effet placebo, en soi, ça peut être beaucoup de choses, mais, sur le plan purement
pharmacologique, c’est une substance inerte, délivrée dans un contexte thérapeutique
et qui est très différent de l’absence de traitement
Il y a eu beaucoup d’études sur le bien du placebo (donc on croit à l’effet du placebo
maintenant) et surtout dans les pathologies il y a une dimension subjective de
l’amélioration. Dans la douleur dans les pathologies psychiatrique, on voit l’effet
placebo. Par exemple, sur les tests sur les antidépresseurs, on voit beaucoup de patients
qui s’améliorent, mais un bon nombre de patients ont tous les effets secondaires des
antidépresseurs (bouche sèche, trouble de la libido…) alors que l’on sait très bien qu’ils
ont une substance inerte.
Facteurs - : type maladie (anxiété, douleur)
- : conditionnement et coût
- : attentes et confiance du patient et attentes du médecin
- : qualité de la relation médecin malade
- : personnalité du patient
- : effet limité dans le temps
Paracelse et l’effet placebo du médecin « le premier médicament est le médecin »
(Balint)
Effet biochimique (libération endorphines) par une suggestion symbolique
Nom médicament Viagra Virilité + Niagara
Les facteurs qui influencent l’effet placebo :
- C’est d’abord le type de maladie : ça marche plus si la maladie a une
composante subjective (comme la douleur, l’anxiété… dans lesquelles ça marche assez
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bien). Si c’est pathologique, cancéreux, que la personne a 15 métastases, même si on lui
donne un placebo, ça ne fera pas de miracle.
- Le conditionnement : si c’est beau, le placebo, ça marche mieux que si c’est une
espèce de poudre blanche que le malade n’apprécie pas du tout.
Coût : Plus c’est cher, mieux c’est ! Ce fut constaté par une étude américaine avec deux
placebos tout aussi inertes l’un que l’autre, dont l’un était remboursé par la Medicare
(nom donné au système d'assurance de santé géré par le gouvernement américain et
destiné aux personnes de plus de 65 ans ou répondant à certains critères) et un autre
non remboursé et qui coûtait 6 dollars la capsule. L’effet était plus important pour le
médicament qui coûtait 6 dollars que pour celui qui ne coûtait rien (car remboursé).
Donc, le coût et le conditionnement du placebo ont tendance à être assez majeurs.
- Attente et la confiance du patient : Si le patient n’a pas confiance en le
médecin, le placebo ne marchera pas beaucoup. En psychiatrie, ça marche très bien, car
il y a une relation de grande confiance entre le patient et le psychiatre, donc la partie
placebo marche beaucoup. Ce n’est pas toujours le cas en médecine générale ou en
médecine autre… par exemple en neurologie (où était le professeur avant) : l’effet
placebo marche relativement peu car les patients ne sont pas bien connus des médecins
et ces derniers se demandent qu’elle est la contribution du placebo dans l’amélioration
de chaque patient qu’ils ont en charge.
Il y a aussi l’attente du médecin, car si celui ci est convaincu que ça va améliorer les
choses, et qu’il transmet sa confiance en ce qu’il donne, il y a un effet placebo qui est
beaucoup plus grand.
La qualité de la relation médecin - malade compte fortement dans l’amélioration des
maux par le placebo.
- La personnalité du patient n’y est pas pour rien. Si le patient est psychorigide
ou parano, ça ne marchera jamais. C’est un peu comme pour l’hypnose, il faut avoir la
personnalité pour pouvoir l’hypnotiser. Pour le placebo, c’est pareil. Il y a une espèce de
personnalité soit très dépendante, très dans la dépendance par rapport avec le médecin,
soit des personnalités subjectives, communicatives pour lesquelles ça marche bien.
- Par contre, l’effet placebo est limité dans le temps. Par exemple, on utilise pas
mal le placebo pour les troubles du sommeil. On donnait du Stylnox à tout le monde,
pour les aider à un moment, mais ça ne dure pas très longtemps. Si ce sont vraiment des
troubles du sommeil, ça marche. Mais, 15 jours, 3 semaines après, le patient dit que le
médicament ne fait plus d’effet. On lui dit alors que l’on va lui prescrire autre chose. En
fait, on lui donne un autre conditionnement, il y aura un autre effet placebo. Ca peut
marcher encore 15 jours, mais ça ne va pas durer une éternité.
Michael Balint a écrit un livre très intéressant sur la relation médecin - malade. Le
premier placebo, c’est le médecin, sa relation, sa prestance, sa position, son savoir
(bien que le médecin ne soit pas Dieu) mais toujours est-il que sa position influence
énormément l’adhésion ou non à un éventuel effet placebo.
Même Paracelce disait déjà qu’une fois que le patient s’était déplacé voir le médecin, il
était déjà guéri.
Mais il se passe vraiment quelque chose. Ce n’est pas juste de la subjectivité. Le patient
dit se sentir mieux. Un effet biochimique a été mesuré : c’est une libération
d’endorphine, mais qui est une libération temporaire d’une substance qui favorise une
amélioration, tout au moins un début d’amélioration. Donc, c’est plus une subjection
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symbolique. On voit bien dans les « trucs » des labos que tout est dans ce que l’on
propose au patient, ce que l’on donne à l’imaginaire.
Voyez, le Viagra, qui a été, en quelque sorte, réfléchit (toujours à l’américaine) des mois
et des mois. Ils ont fait une espèce de compression entre virilité et Niagara et ça a
marché après. Les chinois, quand il vendent leur contre façon, ça s’appelle du viagra. Ça
a été un truc commercial qui a très très bien marché.
L’homéopathie Hahnemann
Existence de l’effet placebo chez le nourrisson et chez l’animal par la relation
symbolique existante
L’aspirine à 10 minutes, la vitamine C…
Effet nocebo : la suggestion qu’un médicament peut rendre malade
L’homéopathie : on est dans le placebo à fond.
L’homéopathie date de 1756. Il y avait un Allemand, Hahnemann, qui était dans le « trip
», très médecine antique : quand on a de la fièvre, on donne des petites quantités de
produit pour provoquer de la fièvre (donc, lutter contre le symptôme par le symptôme).
C’était sa théorie. Pourquoi pas ? Mais, ceci étant dit, c’est sur ça que c’est venu. Ce sont
des substances qui favorisent le symptôme : c’est vraiment de la subjection.
L’homéopathie marche très bien sur les antalgiques, les phalées, les sensations
grippales On est en plein dans la subjectivité. Ce sont des symptômes très flous.
Encore une fois, l’homéopathie, pour une medullo blastome cérébelleuse, ne marchera
pas.
Donc, l’homéopathie fonctionne, comme le reste des placebos, si le patient y croit ou si le
médecin qui le prescrit y croit (car les médecins homéopathes ne sont pas tous des
escrocs, il y en a qui croient vraiment à ce qu’ils font) et puis, comme on l’a dit
précédemment, cette espèce de confiance que l’on porte au produit et que l ‘on transmet
au patient, fait que ça marche.
Ceux qui disent « j’ai le mal des transports, je prends de l’homéopathie et, ensuite, ça va
beaucoup mieux », « je pense : (dixit le professeur) que c’est de la pure action de l’effet
placebo. Mais bon, ça marche, à la rigueur. C’est tout ce qu’on demande. Si le patient va
mieux, c’est bon. »
On a vu que l’effet placebo marche aussi chez l’animal et chez le nourrisson. Il y a des
gens qui disent que c’est la preuve que ce n’est pas du placebo, qu’il y a un effet mais
ça dépend. Il n’y a pas d’effet placebo avec un chien que l’on ne connaît pas. Mais quand
c’est le maître (qui connaît bien son chien, car il est tout le temps avec lui, le nourrit…),
du coup, il y a une dimension symbolique.
L’enfant qui pleure et la mère qui vient lui faire un bisou (le fameux bisous magique ) sur
le bobo, et qui lui dit après « arrête de pleurer », on est dans le placebo avec l’espèce de
subjectivité que l’on introduit.
Un exemple, que l’on voit tous les jours : ce sont les personnes qui disent qu’elles ont
mal à la te et qui disent aller mieux après avoir avalé un Dafalgan, alors qu’elles l’ont
pris il y a 10 min.
Exemple aussi de la vitamine C. Quand les gens sont fatigués, ils prennent de la vitamine
C et se sentent mieux après. Or, la vitamine C ne fait rien, à part chez un marin qui
participe, pendant trois mois, au Vendée Globe, et qui a, peut être, un risque de scorbut .
Sinon, dans la vie courante, ça ne sert à rien
L’effet nocebo : c’est la suggestion qu’un médicament va nous rendre malade.
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