Formation
Des bonus pour les apprentis?
Les solutions de l’UDC pour une école de meilleure qualité font souvent l’objet de vives cri-
tiques. L’usam a proposé depuis belle lurette des alternatives. La discussion est ouverte.
Le 23 octobre prochain, le congrès spécial de l’Union démocratique du centre (UDC) sera dédié à la
formation. Parmi les nombreuses idées s’opposant à la « pédagogie douce », un modèle d’examen de
passage en troisième, sixième et neuvième classe tend à sortir du lot. L’examen concernerait la
langue maternelle, les langues étrangères, les mathématiques et les sciences naturelles. L’examen à
la fin de la neuvième année de scolarité devrait avoir en outre une répercussion directe sur le salaire
de l’apprenti, qui se traduirait par un bonus ou un malus de 10 à 20%.
Une année perdue ?
Le conseiller national Ulrich Schlüer (UDC/ZU), considère cette alternative, initialement proposée par
un groupe de travail composé d’enseignants, comme « valable » et « applicable » à la pratique ac-
tuelle. « Ce qui compte, c’est que quelque chose soit entrepris, c’est pourquoi nous restons ouverts à
d’autres idées », a déclaré le parlementaire zurichois. Un point de vue également partagé par le
directeur de l’Union suisse des arts et métiers usam, Hans-Ulrich Bigler : « Il est incontestable que
l’école n’offre plus les qualifications requises. Des examens peuvent de ce fait être utiles. Nous sa-
vons également que de nombreux contrats d’apprentissage sont conclus en huitième année de scola-
rité déjà. Une bonne partie des jeunes entament leur neuvième année les mains dans les poches, au
lieu de profiter de ce temps-là pour préparer leur apprentissage. » C’est la raison pour laquelle Hans-
Ulrich Bigler plaide pour un remaniement de la dernière année de scolarité, suivant les propositions
émises par l’usam, il y a des années de cela déjà.
L’usam a agi
En 2004, alors qu’émergeait cette réflexion, un petit scandale éclata. Alfons Meier, alors président de
l’Union suisse des installateurs-électriciens (USIE), secoua la Commission de la formation profession-
nelle de l’usam : « Nous remarquons que de plus en plus de jeunes peinent à écrire et à compter
correctement lorsqu’ils commencent la formation de base. Cela est principalement dû à une défail-
lance de l’école qui ne transmet pas, ou seulement partiellement, les connaissances requises. »
Nombreuses sont les associations professionnelles qui partagèrent l’analyse d’Alfons Meier. Afin de
ne pas rester au stade de la critique, l’usam a alors mis sur pied une groupe de travail spécial intitulé
« Transition », conduit par Christine Davatz, vice-directrice de l’usam. L’objectif principal consiste à
promouvoir des mesures supplémentaires pour préparer les élèves en fin de scolarité obligatoire à
entrer sur le marché du travail dans les meilleures conditions possibles. Cette problématique a rapi-
dement été reprise par les autorités et, en octobre 2006 déjà, les lignes directrices du projet « Transi-
tion » étaient adoptées. Portées par l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technolo-
gie (OFFT) et la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP), ces
lignes directrices prévoient de faire le point de la situation de chaque élève individuellement au cours
des deux dernières années d’école obligatoire, et au besoin, d’y remédier.
Discussion bienvenue
Quant à la proposition de l’UDC, l’usam considère l’incitation financière préconisée avec scepticisme.
Hans-Ulrich Bigler doute qu’un bonus de 100 un 200 francs par mois induise un élan de motivation
prononcé chez un cuisiner en première année d’apprentissage, par exemple. La proposition de l’UDC
pose également problème du point de vue de la rémunération des apprentis. Car elle est aujourd’hui
régie, dans la plupart des cas, par les conventions collectives de travail. De plus, les notes sont au-
jourd’hui à peine comparables d’un canton à l’autre, étant donné les différences qui subsistent entre
eux. Le directeur de l’usam est toutefois reconnaissant à Ulrich Schlüer : « Les idées de l’UDC per-
mettent d’ouvrir la discussion. Cette proposition devrait même pousser les autorités fédérales et