Cela va en effet à l’encontre de l’un des objectifs principaux du programme politique 2008-
2010 de l’usam, à savoir la réalisation dans les faits de la reconnaissance de l'équivalence et
l'égalité de traitement financière des filières de formations professionnelle et générale, telles
qu'exigées par la Constitution.
Une telle mesure aurait entre autres pour conséquence de soumettre à la TVA les examens
professionnels et professionnels supérieurs. Cela signifie que les coûts liés à la TVA
devraient soit être pris en charge par les organisations responsables des examens elles-
mêmes, soit être répercutés sur l’écolage des candidats aux examens. Cette mesure
pénaliserait une fois de plus la formation professionnelle, puisqu'aujourd’hui déjà la plupart
des coûts liés à la formation professionnelle continue doivent être directement supportés par
les personnes concernées, contrairement à de nombreuses formations complémentaires
académiques financées par l’Etat (voir encadré ci-dessous).
L’usam ne peut donc accepter la partie B qu’à la condition que la formation en tant que telle
– organisée de manière publique ou privée – soit exclue du champ de l’impôt. L'opposition
que devrait soulever la partie B risquant de retarder l'introduction de la partie A, l'usam
demande donc que la partie A soit traitée séparément de la partie B et dans les plus brefs
délais, de sorte qu’elle puisse entrer en vigueur en 2010.
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Autre exemple concret, l’actuel projet de réforme du droit des sociétés anonymes. Si ce
projet a certes été remanié par rapport à celui mis en consultation, il n’en reste pas moins
largement insuffisant pour les entreprises non cotées en bourse, en particulier pour les PME.
Dans le domaine de l’établissement et de la présentation des comptes notamment, «les
prescriptions législatives contraignantes proposées ne tiennent pas compte des intérêts ni de
la réalité des PME et nécessitent absolument d’être améliorées et simplifiées», a constaté
Edi Engelberger, président de l’usam.
En ce qui concerne la tenue de la comptabilité ainsi que l’établissement et la présentation
des comptes, les exigences posées aux PME sont trop élevées. Cette partie de la révision
engendre des coûts inacceptables et un flot de nouvelles obligations pour les PME: elle doit
donc être impérativement et fondamentalement revue et corrigée. Pour ce faire, il convient
de la retirer de l’actuel projet.
Il faut, comme l’usam l’a déjà exigé voilà des années, établir une différenciation entre
entreprises cotées et non cotées. Pour les PME, de nombreuses dispositions vont donc trop
loin et conduisent une fois de plus à des charges administratives et financières
supplémentaires massives.
Afin d’illustrer ses propos, Edi Engelberger a en outre rappelé les calculs effectués par
l’usam démontrant que la réalisation du projet de loi proposé serait liée pour les arts et
métiers à d’énormes charges financières. La mise en place de la proposition concernant la
nouvelle réglementation de la tenue des livres entraînerait à elle seule pour une entreprise
non cotée en bourse, entreprise familiale de 30 collaborateurs dans le domaine des services,
un surcoût unique de 400'000 à 450'000 francs. Les coûts supplémentaires annuels
s’élèveraient quant à eux entre 130'000 et 190'000 francs; à cela s’ajouteraient les surcoûts
annuels découlant des nouvelles directives concernant le conseil d’administration et l’annexe
aux comptes annuels de 50'000 à 70'000 francs. Une entreprise comptant 250 à 300
collaborateurs devrait quant à elle supporter des coûts de mise en œuvre de l'ordre de 3,1
millions de francs, auxquels s’ajouteraient chaque année des surcoûts d’au moins 520'000
francs. Inacceptable!
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