Conférence de presse du 9 septembre 2008

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Dachorganisation der Schweizer KMU
Organisation faîtière des PME suisses
Organizzazione mantello delle PMI svizzere
Umbrella organization of Swiss SME
Service de presse
09 / 2008
Berne, le 30 septembre 2008
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USAM
 Message relatif à la révision de la loi sur l'assurance-chômage
L'usam s'oppose à l'augmentation du taux de cotisation à l'assurance-chômage
 Conférence de presse du 9 septembre 2008
L'économie contre les conséquences ruineuses d'une retraite à 62 ans
 "Comité de l'économie contre une retraite faussement flexible"
Texte de M. Edi Engelberger, conseiller national, président de l'usam
L'abaissement de l'âge de la retraite prive l'économie de 150'000 actifs, favorise
les abus et le travail au noir
 "Comité de l'économie contre une retraite faussement flexible"
Texte de M. Dino Venezia, Président du Centre patronal
Interactions avec le deuxième pilier et comparaisons internationales
 Votation populaire du 30 novembre 2008
Abaisser l'âge de la retraite n'est pas judicieux
 Initiative pour des impôts justes et équitables
Dangereux populisme de gauche
 Face à l'activisme étatique, il existe de vraies alternatives
Promouvoir la santé vaut la peine
 L'usam rejette les revendications exagérées des syndicats
Exigences salariales dangereuses
 Communiqué de presse du 18 septembre 2008
L'union suisse des arts et métiers demande l'abandon des discussions sur les prix
du courant
Reproduction gratuite - Justificatif désiré par la rédaction
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Message relatif à la révision de la loi sur l’assurance-chômage
L’usam s’oppose à l’augmentation du taux de cotisation à
l’assurance-chômage
L’Union suisse des arts et métiers usam s’oppose catégoriquement à l’augmentation
des cotisations salariales proposées par le Conseil fédéral en faveur de l’assurancechômage de même qu’à la réintroduction d’une contribution de solidarité. Une
nouvelle hausse des prélèvements sur les salaires est un poison pour notre
économie: elle affaiblit le pouvoir d’achat des consommateurs, réduit la compétitivité
de nos entreprises et crée de mauvaises incitations. Alors que l’assainissement de
l’assurance-invalidité devrait passer quasi exclusivement par l’apport de recettes
supplémentaires, l’usam est résolument d’avis que le rééquilibrage des finances de
l’assurance-chômage doit se faire exclusivement par le biais de corrections en
matière de prestations.
L’usam approuve les économies proposées par le Conseil fédéral, mais les juge
insuffisantes. Un taux d’indemnisation unique de 70% permettrait simultanément de
simplifier l’exécution de la loi et de réaliser des économies de quelque 350 millions
de francs. L’usam demande en outre que les indemnités journalières soient
échelonnées de façon dégressive dans le temps; concrètement, qu’elles soient
réduites au minimum de 5% après respectivement 260 et 330 jours.
Communiqué du 03.09.2008
Kurt Gfeller, Vice-directeur
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Conférence de presse du 9 septembre 2008
L’économie contre les conséquences ruineuses d’une retraite à
62 ans
Un abaissement généralisé de l’âge de la retraite à 62 ans serait désastreux
pour l’AVS et nuirait à la place économique suisse. L’économie rejette donc
catégoriquement l’initiative populaire «Pour un âge de l’AVS flexible».
Lors d’une conférence de presse tenue le 9 septembre 2008 à Berne, le Comité de
l’économie «contre une retraite faussement flexible», constitué par les organisations
faîtières de l’économie, a exposé les raisons de son rejet de l’initiative syndicale sur
laquelle peuple et cantons seront appelés à s’exprimer le 30 novembre prochain.
«Un abaissement de l’âge de la retraite à 62 ans aurait de lourdes conséquences sur
l’économie suisse», a déclaré le conseiller national et président de l’Union suisse des
arts et métiers (usam), Edi Engelberger. «Il priverait l’économie de 150'000 actifs,
favoriserait les abus et le travail au noir». De plus, «l’initiative de l’USS pose
également problème au niveau de l’exécution – en particulier à l’étranger».
Président de l’Union patronale suisse, Rudolf Stämpfli a pour sa part mis en garde
contre les conséquences financières de l’initiative. «Selon les tout derniers calculs,
l’extension des prestations liées à l’initiative entraînerait quelque 1,5 milliard de coûts
supplémentaires par an». Un surcroît de dépenses de plus d'un milliard de francs par
année aurait forcément des effets négatifs sur la compétitivité de la Suisse et
porterait préjudice à notre place économique. Les citoyens ont déjà plusieurs fois
refusé des projets d’abaissement de l’âge de la retraite ; revenir avec le même type
de revendication, «c’est de l'acharnement politique qui fait litière de la volonté
populaire».
«L’initiative représente un véritable danger pour la consolidation et le financement de
notre système de sécurité sociale», a enfin relevé le président du Centre Patronal et
de la Chambre vaudoise des arts et méties, Dino Venezia. «Elle va à contre-courant
de ce qui se fait dans les pays occidentaux qui, compte tenu de l’évolution
démographique, ont plutôt tendance à augmenter l’âge de la retraite». À noter que
les assurés devraient en outre supporter d’importantes réductions de prestations
dans la prévoyance professionnelle.
Communiqué conjoint usam – UPS – Centre patronal
du 09.09.2008
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Conférence de presse du 9 septembre 2008 (Seul le texte prononcé fait foi)
L’abaissement de l’âge de la retraite prive l’économie de 150'000
actifs, favorise les abus et le travail au noir
Edi Engelberger, conseiller national, président de l’Union suisse des arts et métiers
L’Union syndicale suisse (USS) prétend vouloir flexibiliser l’âge de la retraite. Si l’on ne se
contente pas de lire le titre mais que l’on examine le texte de l’initiative, on s’aperçoit
rapidement qu’elle vise en réalité un tout autre but. L’initiative ne demande rien d’autre en
effet qu’un abaissement généralisé de l’âge de la retraite à 62 ans. Toute personne
disposant d’un revenu inférieur à 120 000 francs (montant actuel exact : 119 340 francs)
aurait à partir de 62 ans et jusqu’à la fin de sa vie droit à une rente de vieillesse complète.
L’âge actuel de la retraite ne jouerait plus grand rôle puisque les personnes disposant d’un
revenu supérieur à 120 000 francs pourraient, de leur côté, bénéficier de 63 à 65 ans d’une
rente simplement réduite. En matière de flexibilisation, l’initiative syndicaliste n’apporte
absolument rien de nouveau : la possibilité d’anticiper ou d’ajourner la rente existe
aujourd’hui déjà et la perception de rentes partielles est clairement prévue dans la 11e
révision de l’AVS. Les auteurs de l’initiative trompent donc délibérément les citoyens,
sachant pertinemment que la population est beaucoup plus favorable à une flexibilisation de
l’âge de la retraite qu’à un abaissement généralisé de celui-ci. Il s’agit là d’une méthode
répréhensible, que nous condamnons avec force.
L’acceptation de l’initiative aurait de lourdes conséquences sur l’économie suisse, qui se
verrait privée d’un coup de 150 000 actifs possédant pour la majorité d’entre eux une bonne
formation et une grande expérience. Il serait illusoire de croire que toutes les personnes
prenant une retraite anticipée pourraient être remplacées par des chômeurs ou des jeunes.
Le manque de main-d’œuvre qualifiée enregistré depuis de nombreuses années ne ferait
que s’aggraver de manière considérable. Par ailleurs et compte tenu du vieillissement
démographique de notre société, le jour approche où les personnes atteignant l’âge ordinaire
de la retraite seront plus nombreuses que les jeunes entrant dans la vie active. Les dernières
années ont montré que lorsque le taux de croissance du PIB s’élève à 2 ou 3% il y a déjà
pénurie de main-d’œuvre qualifiée ; seul l’apport d’un grand nombre de travailleurs étrangers
spécialisés nous a permis de maintenir la production intérieure. Dans ce contexte, il serait
donc désastreux pour l’économie de réduire la durée de la vie active de trois années
complètes.
L’initiative de l’USS pose aussi problème au niveau de l’exécution. Tout d’abord, elle exige
que l’assuré cesse d’exercer une activité lucrative pour percevoir une rente AVS. Qui
effectuera les contrôles nécessaires hors de notre pays ? Comment veut-on empêcher qu’un
travailleur étranger quitte à 62 ans l’emploi qu’il occupe en Suisse, rentre dans son pays et,
là-bas, arrondisse sa retraite en travaillant à son propre compte ou en exerçant une activité
lucrative ? Obliger à abandonner l’activité lucrative augmenterait aussi fortement le travail au
noir dans notre pays. Les personnes désireuses de travailler au-delà de 62 ans feraient en
effet quasi cadeau de leur rente, ce que certainement aucune ne souhaite ! Il faudrait donc
s’attendre à ce que nombre d’assurés abandonnent leur activité pour exercer ensuite un
travail au noir. La valeur-limite donnant droit à une rente AVS non réduite pose également
problème, car elle peut encourager l’un ou l’autre assuré à déclarer son revenu de manière à
ne pas dépasser cette limite fatidique. En bref : l’initiative populaire « pour un âge de l’AVS
flexible » ouvre grand la porte aux abus, au travail au noir et à d’autres tricheries. C’est la
raison pour laquelle nous recommandons aux citoyens de lui opposer un refus net et
catégorique.
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Conférence de presse du 9 septembre 2008 (Seul le texte prononcé fait foi)
Interactions avec le deuxième pilier et comparaisons internationales
Dino Venezia, président du Centre patronal
La prévoyance vieillesse suisse repose sur le système bien connu des trois piliers : l’AVS,
destinée à couvrir les besoins vitaux, la prévoyance professionnelle, qui doit garantir le
maintien d’un certain niveau de vie, à quoi s’ajoute, si faire se peut, l’épargne individuelle.
Toucher à l’un de ces piliers entraîne donc des conséquences pour l’ensemble de l’édifice.
Proposer, comme le fait l’initiative de l’Union syndicale suisse, un abaissement généralisé de
l’âge de la retraite AVS à 62 ans (puisque, rappelons-le, 98% des femmes et 85% des
hommes rempliraient les conditions prévues par l’initiative pour l’obtention d’une rente non
réduite dès 62 ans) signifierait bien évidemment, pour le deuxième pilier aussi, un
raccourcissement de trois ans de la période de cotisation et, corollairement, un versement
prolongé d’autant des rentes. Les caisses de pension n’auraient alors d’autre choix que
d’opérer une réduction de leurs prestations pour compenser ce double effet. Et ce bien
évidemment au détriment des assurés.
Donc, même si l’initiative, potentiellement, vise une large majorité de citoyens, en réalité
seuls les personnes particulièrement prévoyantes, qui auront pu se constituer un troisième
pilier, et les salariés au bénéfice d’un deuxième pilier généreux pourront se permettre de
cesser leur activité à 62 ans. Les autres préféreront continuer à avoir un salaire pendant
deux à trois ans supplémentaires, plutôt que de toucher une rente AVS, même non réduite.
En cela, l’initiative rate complètement sa cible et n’est qu’un miroir aux alouettes.
Malgré cela, pareille initiative serait coûteuse ; selon l’Office fédéral des assurances sociales
OFAS, les coûts supplémentaires s’élèveraient à 1,5 milliard de francs par an, ce qui ne peut
être toléré dans le contexte social actuel. Face aux difficultés de financement de la sécurité
sociale et à l’évolution démographique défavorable, l’âge de la retraite a d’ailleurs plutôt
tendance à augmenter dans les pays occidentaux. Là où il est encore différencié entre les
hommes et les femmes, on tend à l’harmoniser avec celui des hommes (Belgique, Autriche,
Royaume-Uni). La Norvège a fixé la limite à 67 ans. Ailleurs, des réformes ont été
entreprises, comme en Allemagne ou aux Etats-Unis, prévoyant de faire passer l’âge de la
retraite, à terme, à 67 ans. Même en France, qui connaît certes un âge de la retraite parmi
les plus bas, l’on parle de durcir les exigences et d’augmenter le nombre d’années de
cotisation permettant d’obtenir une rente complète. Au regard de ce qui se fait dans ces
Etats, l’initiative de l’USS, en visant à généraliser l’âge de la retraite à 62 ans, va donc à
contre-courant et représente un véritable danger pour la consolidation et le financement de
notre système de sécurité sociale.
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Votation populaire du 30 novembre 2008
Abaisser l’âge de la retraite n’est pas judicieux
Dilapider les fonds de l’AVS, tant qu’il y en a encore! Forts de ce slogan, les syndicats
et la Gauche veulent abaisser l’âge de la retraite à 62 ans.
La situation financière de l’AVS se présente aujourd’hui bien mieux que ce que l’on avait
envisagé il y a encore quelques années. Plusieurs circonstances heureuses y ont contribué:
l’affectation du produit de la vente de l’or de la Banque nationale revenant à la Confédération
a amené quelque sept milliards de francs dans les caisses de l’AVS, grâce à la bonne
conjoncture les contributions versées sont actuellement plus importantes que prévues et les
opérations boursières positives réalisées entre 2003 et 2006 ont apportées des revenus sur
les capitaux au-dessus de la moyenne.Très bien!
Ainsi, les énormes goulots d’étranglements prévus de toutes parts concernant le
financement de l’AVS ne se sont pas encore manifestés. Mais ils n’ont pas été éliminés pour
autant, juste repoussés, dans le meilleur des cas, de quelques années. Car les
conséquences du développement démographique ne peuvent être effacées du monde par
quelques heureux effets spéciaux. Puisque la «génération du babyboom» atteindra
prochainement l’âge de la retraite, et que les actifs actuels sont issus de volées à faible
natalité, l’AVS devra dans un avenir proche faire face à des recettes stagnantes et à une
forte augmentation des dépenses. Les belles réserves que possède pour l’instant l’AVS vont
alors fondre très rapidement.
Volte-face des syndicats
Les syndicats et la Gauche ont un tout autre point de vue. Pour eux, il faut utiliser la bonne
situation financière actuelle de l’AVS afin d’abaisser l’âge de la retraite à 62 ans. Les
avertissements du camp bourgeois prédisant les futurs problèmes financiers que rencontrera
la prévoyance vieillesse étatique ont été considérés comme de l’alarmisme exagéré. Pour
eux, l’AVS a toujours eu un financement solide et l’aura toujours à l’avenir. Étrange
cependant que les syndicats et la Gauche se soient tant investis en vue des votations
populaires du 16 mai 2004 afin de soutenir une augmentation de 1% de la taxe sur la valeur
ajoutée en faveur de l’AVS afin de sauver la prévoyance vieillesse étatique. Y a-t-il un hic?
Quelqu’un voudrait-il obtenir quelque chose, en sachant quelles sont les perspectives
financières difficiles qui attendent l’AVS, et voudrait tromper le Parlement en embellissant les
chiffres?
Le Conseil national et le Conseil des Etats ont très bien agi en refusant par un "njet" clair et
sans ambiguïté l’initiative populaire des syndicats "pour un âge de l’AVS flexible", qui exige
dans les faits un abaissement de l’âge de la retraite à 62 ans. Un projet qui n’est pas
finançable à long terme. L’initiative des syndicats entraînerait par rapport à l’âge de la
retraite actuel des surcoûts de plus de 1,3 milliards de francs par année, ce qui correspond
environ à un demi-pourcent de TVA. Il serait purement irresponsable, compte tenu des défis
démographiques auxquels sera confrontée la prévoyance vieillesse étatique, de lui infliger
encore des dépenses plus élevées.
Abaisser l’âge de la retraite doit également être rejeté si l’on réfléchit au niveau économique.
Le nombre de salariés qui, pour des raisons d’âge va sortir du circuit, va continuellement
augmenter ces prochaines années, alors que, phénomène nouveau, le nombre de
personnes entrant dans la vie active sera plus faible. Pour l’économie, cette situation
engendrera non seulement une diminution sensible de l’offre de main-d’oeuvre, mais
également une grosse perte en matière d’expérience et de Know-how. Il serait extrêmement
préjudiciable pour la prospérité de notre pays, que la raréfaction démographique de la
population soit renforcée par des incitations à la retraite anticipée.
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usam
Bénéfices mal dirigés
Les syndicats prétendent vouloir permettre au "simple ouvrier" de prendre une retraite
anticipée. Dans les faits, ce sont surtout les personnes bénéficiant de bons salaires qui
seraient servis, qui auraient de toute façon raccourci leur vie active en partant plus tôt à la
retraite et qui grâce aux syndicats pourront profiter de davantage d’argent provenant de
l’AVS, et dont ils n’auraient, pour la plupart, pas besoin. Un actif n’ayant que de faibles
revenus ne pourrait au contraire, même en bénéficiant de prestations de préretraite, se
permettre de partir à la retraite à 62 ans. La différence entre la rente AVS et ses précédents
revenus serait trop grande et il ne pourrait se permettre de diminuer ainsi sa prévoyance
professionnelle.
L’initiative populaire "pour un âge de la retraite flexible", est déjà la septième tentative visant
à abaisser sur un large front l’âge de la retraite. Par chance, les électeurs ont jusqu’ici
toujours tranché en faveur de la prospérité, de finances saines de l’AVS ainsi que pour un
niveau élevé de l’emploi et donc contre une baisse marquée de l’âge de la retraite. Espérons
que cela reste ainsi, car l’initiative des syndicats ne mérite pas un meilleur sort que les
précédentes tentatives.
Kurt Gfeller
Vice-directeur de l'usam
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Initiative pour des impôts justes et équitables
Dangereux populisme de gauche
Nouvelle salve du parti socialiste contre de prétendus abus de concurrence
fiscale, avec le dépôt d’une initiative populaire.
Dans la vulgate socialiste, la justice fiscale occupe une place de choix. Elle fait office de
principe cardinal et rassembleur qui s’est mué, au fil du temps, en concept moteur. C’est en
effet pour mettre fin aux «cadeaux fiscaux» en faveur des riches qu’en 1999 plusieurs
organisations de gauche ont déposé l’initiative populaire intitulée «pour un impôt sur les
gains en capital» et que, huit ans plus tard, le référendum contre la deuxième réforme de
l’imposition des entreprises a été lancé. Le souverain, fort heureusement, n’a pas cédé à ces
sirènes égalitaristes.
Stopper la concurrence fiscale
En dépit de ces deux échecs populaires, le Parti socialiste (PS) persiste et signe. Le 6 mai
2008, le pari de la rose a déposé, munie de 118'000 signatures, l’initiative populaire «Pour
des impôts justes et équitables - Stop aux abus de la concurrence fiscale». Ce texte
préconise d’imposer un taux minimum de 22% aux revenus dépassant 250'000 francs par
contribuable et une ponction d’au moins 5 pour mille pour les fortunes supérieures à 2
millions de francs. Il propose également d’interdire l’imposition dégressive. Interdiction qui
est devenue superflue depuis que le Tribunal fédéral a déclaré le projet du canton d’Obwald
contraire à la constitution.
Harmonisation ciblée
L’initiative trouve son origine dans deux événements, révélateurs aux yeux des socialistes de
la ruineuse sous-enchère fiscale que se livrent les cantons: d’un côté le déménagement de
Marcel Ospel qui a quitté Bâle pour le canton de Schwyz, fiscalement plus attrayant; de
l’autre le projet de taux dégressif envisagé dans le canton d’Obwald. Face à ces dérives, les
initiants livrent leur recette miracle: l’harmonisation fiscale limitée à «une minorité de
contribuables privilégiés». A en croire Christian Levrat le président du PS, une telle mesure
permettra de rétablir la justice devant l’impôt et mettra fin aux abus de la concurrence fiscale.
Il semble oublier que la nouvelle péréquation financière prévoit déjà des garde-fous contre
les risques de «race to the bottom» intercantonale.
A côté de la cible
Ce ciblage populiste aux relents de lutte des classes pourrait, de prime abord, attirer la
sympathie de nombre de citoyens épris de justice fiscale. En réalité, l’harmonisation
proposée, loin de rendre plus équitable notre système fiscal, pénalise ceux-là mêmes qu’elle
prétend protéger contre les présumés abus de la concurrence fiscale. La fixation de taux
d’imposition minimaux aura pour principal effet d’inciter les contribuables aisés et les
entreprises à quitter la Suisse, ce qui se traduira par d’importantes pertes d’emplois et de
recettes publiques. Pour compenser ces pertes nos autorités se verront dans l’obligation
d’augmenter l’imposition de la classe moyenne. Injuste!
Capacité contributive respectée
Autre tromperie. L’initiative repose sur une lecture biaisée et fallacieuse de la réalité.
L’expression de «cadeau fiscal aux riches», relève du pur slogan. Dans notre système fiscal,
le principe de la capacité contributive, selon lequel pour être équitable la répartition du
fardeau fiscal doit se faire selon la capacité des individus à contribuer au financement de
l’Etat, s’applique à la lettre. Pour preuve: les entreprises et les 20% des contribuables aisés
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usam
financent l’Etat et les assurances sociales à près de 60%. La classe moyenne contribue aux
recettes fiscales pour un bon tiers, alors que les couches les moins aisées sont largement
épargnées par le poids de l’impôt.
Boîte de Pandore
Mais il y a plus grave encore. Soutenir la «justice fiscale» prônée par le PS revient à miner la
souveraineté des cantons, pierre angulaire de notre fédéralisme. Restreindre, même
partiellement, les prérogatives des cantons de fixer les taux et les barèmes des impôts c’est
porter atteinte à leur liberté de déterminer la nature et le prix des prestations qu’ils
fournissent à leurs citoyens. Dit autrement, l’harmonisation matérielle proposée s’apparente
à une centralisation à froid qui est susceptible de vider le fédéralisme helvétique de son
contenu.
Marco Taddei
Vice-directeur de l’usam
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Face à l’activisme étatique, il existe de vraies alternatives
Promouvoir la santé vaut la peine
Le congrès national pour la gestion de la santé en entreprise (GSE) a
récemment eu lieu à Bâle. Au terme de cette journée, les participants étaient
tous d’accord: la GSE vaut la peine – également pour les entreprises.
La Gestion de la santé en entreprise (GSE) est apparemment un thème porteur: plus de 500
personnes, issues de la recherche, de l’économie privée et de l’administration, ont participé
au congrès organisé par Promotion Santé Suisse et par le Secrétariat d’Etat à l’économie
(SECO). Les divers exposés et exemples concrets présentés ont clairement montré que la
GSE est profitable à tous. Le succès d’une entreprise dépend entre autres de manière
significative de la santé de son personnel ainsi que des compétences, de la motivation et
des capacités de ses employés.
Thème actuel
Notamment en raison de l’activisme forcené de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP),
qui veut contraindre Monsieur et Madame Tout-le-Monde à adopter une vie saine grâce à
son "Programme national alimentation et activité physique", ce sujet est sur toutes les lèvres.
Il est pourtant clair que les mesures (de contraintes) étatiques et les subventions n’ont que
peu d’effet dans ce domaine sensible – les Etats-Unis avec leurs coûts élevés de la santé et
les nombreuses personnes souffrant de surpoids en témoignent. Les incitations financières,
la mise en exergue des expériences positives et surtout de bons exemples, sans tomber
dans le sectarisme, sont de meilleures approches. Avec raison, le congrès était d’ailleurs
placé sous le slogan "Promotion de la santé, l’affaire du chef!"
Les pertes engendrées par des absences pour cause de maladie ont en effet un certain
poids: en Suisse, un collaborateur est en moyenne plus de 6 jours par an absent de son
travail pour des raisons de santé. Si l’on compte les coûts indirects qui en résultent, les coûts
induits par la maladie et les accidents s’élèvent à environ 9% de la somme des salaires.
L’introduction de la GSE est donc valable pour les entreprises, quelle que soit leur taille ou
leur branche; il faut toutefois, surtout pour les plus petites d’entre elles, instaurer des
solutions simples et réalisables, qui pourront être appliquées et avec lesquelles elles
pourront vivre. Agir selon le principe: peu c’est parfois déjà beaucoup. Cependant, la
meilleure GSE n’aura que peu d’influence au final si les collaborateurs agissent de manière
contraire durant leurs loisirs, à savoir s’ils prennent tous les risques possibles et ont un style
de vie peu sain.
Utile pour tous
Comme le montre le résumé ci-dessous de Promotion santé suisse, la GSE est importante
pour tous les acteurs.

Collaborateurs en bonne santé
 Maintien durable des capacités professionnelles et des performances
 Amélioration de la santé
 Changement en termes de satisfaction au travail et de motivation
 Réduction du stress
 Meilleure résolution des problèmes

Entreprise saine
 Meilleur climat de travail
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






Conditions de travail optimisées
Amélioration des déroulements et des processus
Meilleure communication entre les cadres et les collaborateurs
Capacité d’innovation renforcée des collaborateurs
Fidélisation et loyauté accrues des collaborateurs
Optimisation de l’image de l’entreprise
Avantages financiers
 Réduction des absences de 12 à 36%
 Recours réduit aux remplaçants et au personnel intérim
 Réduction des fluctuations
 Rapport coût/utilité GSE pouvant atteindre 1:5
Un exemple concret: l’entreprise Victorinox a introduit la GSE depuis 2003. Résultat: alors
que l’entreprise enregistrait en 2002 53'000 heures d’absences pour cause de maladies, ce
nombre est tombé à moins de la moitié (moins de 25'000 heures), ce qui à un tarif horaire de
50 francs permet une économie de 1,25 millions de francs par année.
Avis de l’usam
L’Union suisse des arts et métiers soutient la GSE, pour autant qu’elle reste basée sur un
principe volontaire. Personne ne doit être contraint d’agir pour son bien. Raison pour laquelle
les activités de promotion santé suisse sont nettement préférables à l’activisme de l’OFSP –
et auront au final plus d’impact.
Un label pour les entreprises introduisant la GSE
Des entreprises suisses leaders ont reconnu que l’application des programmes de gestion
de la santé peut générer des atouts concurrentiels. Cette prise de conscience a généré un
besoin de standards unitaires. C’est pourquoi les entreprises se sont regroupées et ont
contribué à développer les critères de qualité.
Les critères suisses de qualité sont fondés sur les bases développées par l’ENWHP
(European Network For Workplace Health Promotion) et la Déclaration de Luxembourg pour
la promotion de la santé en entreprise dans l’Union européenne. Ils sont soutenus par le
Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) et par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Sur la base de ces critères de qualité, Promotion Santé Suisse a élaboré le sigle de qualité
Friendly Work Space®. L’introduction de la gestion de la santé s’avère profitable pour
l’ensemble des entreprises – toutes tailles et branches confondues. Sont distinguées des
entreprises qui placent non seulement l’accent sur les comportements individuels, mais qui
mettent également en oeuvre avec succès des mesures visant l’optimisation des conditionscadre de l’entreprise. L’octroi du label incombe à Promotion Santé Suisse.
Faits et chiffres
Promotion Santé Suisse coordonne les activités de la Confédération, des cantons, des
assureurs et des associations dans le domaine de la promotion de la santé en entreprise
(PSE). Elle soutient des projets qui répondent aux critères de qualité du réseau européen
pour la PSE. L’objectif fixé pour 2010 est de convaincre 200 entreprises d’intégrer les
préoccupations de promotion de la santé dans leurs processus de travail.
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Promotion Santé Suisse s’engage dans quatre domaines:
 Forum national PSE
Au moyen d’une plate-forme nationale formée d’institutions, d’associations et
d’entreprises, nous faisons connaître la promotion de la santé en entreprise en tant
que stratégie d’entreprise efficace. Nous encourageons la PSE grâce à diverses
incitations et aidons les entreprises à atteindre leurs objectifs dans ce domaine.

PME-vital
Le site Web www.pme-vital.ch donne des informations sur la promotion de la santé
dans les PME. Promotion Santé Suisse s’engage avec les cantons, les assureurs et
d’autres organisations intéressées à mettre en œuvre ce programme au niveau
suisse.

Coopération intercantonale pour la PSE (INKA-BGF)
Dans le cadre d’un programme intercantonal de promotion de la santé en entreprise
qui se déroule sur plusieurs années, les entreprises participantes sont sensibilisées
et soutenues dans la mise en oeuvre d’une politique de PSE efficace.

Congrès national pour la promotion de la santé en entreprise
Lors du congrès annuel pour la PSE, Promotion Santé Suisse s’adresse aux cadres
et aux spécialistes. Elle illustre, au travers d’exemples choisis dans la pratique,
diverses méthodes qui permettent de mieux maîtriser le stress résultant des multiples
contraintes de la vie professionnelle ou privée.
Rudolf Horber
membre de la Direction de l'usam
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L’usam rejette les revendications exagérées des syndicats
Exigences salariales dangereuses
La Suisse doit s’attendre à un automne très chaud: Les syndicats exigent une hausse des
salaires substantielle pour tous les travailleurs et la pleine compensation du
renchérissement. L’économie – et tout particulièrement les PME – ne peut se le permettre.
Daniel Lampart, économiste en chef de l’Union syndicale suisse (USS) exigera la pleine
compensation du renchérissement lors des négociations salariales de cet automne: "Au total,
nous demanderons entre 4 et 5% d’augmentation, afin que les salariés récupèrent les gains
de productivité non "encaissés" de 2004 à 2006. La population subit une diminution de son
pouvoir d’achat qu’il faut absolument compenser". Les revendications de l’association
Employés suisse se situent dans le même ordre de grandeur. Celle-ci exige une
augmentation réelle des salaires jusqu’à 2%. Une exigence qui n’est "en aucun cas une
menace", souligne le président de l’association, Benno Vogler. Beaucoup d’entreprises ont
dégagé ces dernières années des bénéfices record. En outre, le personnel expérimenté et
bénéficiant de la formation spécialisée nécessaire est devenu une denrée rare pour de
nombreuses branches. Une situation qui doit avoir un impact sur le salaire de ces employés.
Non aux solutions forfaitaires
L’Union suisse des arts et métiers (usam) refuse catégoriquement ces exigences forfaitaires.
"Nous soutenons les solutions individuelles, selon les branches, régions et entreprises",
rappelle sans équivoque Rudolf Horber, expert du marché du travail à l’usam. Il déplore le
fait que les organisations de travailleurs continuent de fermer les yeux sur les vraies
structures de l’économie suisse. "88% des plus de 300'000 entreprises de notre pays
occupent moins de dix personnes. A ce niveau, aucun bénéfice astronomique n’est réalisé et
il n’y a ici pas de Managers s’adjugeant des salaires faramineux". On ne peut comparer la
situation de petites PME avec celle de grandes entreprises de l’industrie, des banques ou
des assurances. "Dans de nombreuses branches – de la construction, de l’hôtellerierestauration ou du commerce de détail par exemple – les marges ont d’ailleurs fondu sous la
pression énorme de la concurrence. A cela s’ajoute encore ces derniers temps le fait de
devoir digérer les grandes augmentations des prix de l’énergie et des matières premières",
constate
M. Horber. "La marge de manoeuvre pour augmenter les salaires n’est donc
vraiment pas grande, d’autant plus que la conjoncture commence à trembloter. Pour l’expert
de l’usam, l’ordre de grandeur imaginable serait celui de l’hôtellerie-restauration, où les
partenaires sociaux ont récemment convenu d’augmenter les salaires minimaux de 2,5% au
1er janvier 2009.
Fausses allégations
Rudolf Horber conteste également les allégations des syndicats selon lesquelles les
employés suisses ont dû faire face ces dernières années à des pertes massives de leur
pouvoir d’achat. "Selon les Comptes nationaux annuels, le salaire par poste à temps complet
a augmenté de 3,2% en 2005, de 4% en 2006 et encore de 2,5% l’année dernière". Selon M.
Horber, l’usam partage les craintes de Thomas Jordan, membre de la direction générale de
la BNS, pour qui "une compensation complète du renchérissement pourrait induire une
spirale salaire-prix". En effet, lorsque l’on essaie de compenser les pertes réelles au travers
d’une augmentation des salaires nominaux, on se retrouve dans une situation dans laquelle
la demande est relancée, ce qui fait repartir les prix à la hausse et entraîne une nouvelle
perte de salaire réel. „Nous devons avoir continuellement en vue l’intérêt général de notre
économie et l’empêcher de glisser vers la récession. Les avantages à court terme sont
secondaires“.
Patrick Lucca / Sarah Steinweg Clark
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usam
Communiqué
Berne, le 18 septembre 2008
L’Union suisse des arts et métiers exige l’abandon des
discussions sur les prix du courant
L’Union suisse des arts et métiers usam, la plus grande organisation économique de suisse,
est extrêmement inquiète face aux augmentations annoncées des prix du courant. Des
augmentations de plus de 50 pour-cent, comme menacé à Bulle, ne se laissent en aucun
cas justifier par la libéralisation du marché de l’électricité. L’usam ne peut pas se défendre
contre l’impression que l’économie électrique utilise l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur
l’approvisionnement en électricité pour amortir une deuxième fois son réseau. Il n’est pas
concevable que les entreprises électriques, qui se trouvent majoritairement en mains
cantonales ou communales, puissent ainsi s’octroyer en douce de nouvelles recettes.
Pour l’usam, il est incompréhensible que de telles augmentations massives du prix du
courant soient annoncées alors que les chiffres et les faits sont encore si peu connus. En
effet, le Conseil fédéral et l’autorité fédérale indépendante de régulation ElCom rendront
public les premiers rapports de vérification pour le premier semestre 2009. En raison des
conséquences négatives des augmentations des tarifs d’électricité sur l’économie et les
PME, l’usam prie le Gouvernement de faire en sorte que la discussion sur les prix soit
menée une fois les rapports connus. Dans cette attente, seules les augmentations prescrites
par des mesures précises et justifiées par la nouvelle loi peuvent être autorisées.
Alors que l’usam agit au niveau fédéral, il faut absolument que les unions cantonales et les
organisations locales interviennent directement auprès des compagnies d'électricité car, pour
beaucoup de PME, les hausses de prix projetées ne sont tout simplement pas supportables.
Pour de plus amples informations :
• Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam, tél. 031 380 14 14
Numéro 1 de l’économie: Plus grande organisation faîtière des PME suisses, l’usam
représente 280 associations et près de 300 000 entreprises.
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