Dachorganisation der Schweizer KMU Organisation faîtière des PME suisses Organizzazione mantello delle PMI svizzere Umbrella organization of Swiss SME Service de presse 09 / 2008 Berne, le 30 septembre 2008 PAGE USAM Message relatif à la révision de la loi sur l'assurance-chômage L'usam s'oppose à l'augmentation du taux de cotisation à l'assurance-chômage Conférence de presse du 9 septembre 2008 L'économie contre les conséquences ruineuses d'une retraite à 62 ans "Comité de l'économie contre une retraite faussement flexible" Texte de M. Edi Engelberger, conseiller national, président de l'usam L'abaissement de l'âge de la retraite prive l'économie de 150'000 actifs, favorise les abus et le travail au noir "Comité de l'économie contre une retraite faussement flexible" Texte de M. Dino Venezia, Président du Centre patronal Interactions avec le deuxième pilier et comparaisons internationales Votation populaire du 30 novembre 2008 Abaisser l'âge de la retraite n'est pas judicieux Initiative pour des impôts justes et équitables Dangereux populisme de gauche Face à l'activisme étatique, il existe de vraies alternatives Promouvoir la santé vaut la peine L'usam rejette les revendications exagérées des syndicats Exigences salariales dangereuses Communiqué de presse du 18 septembre 2008 L'union suisse des arts et métiers demande l'abandon des discussions sur les prix du courant Reproduction gratuite - Justificatif désiré par la rédaction 113 114 115 116 117 119 121 124 125 usam Message relatif à la révision de la loi sur l’assurance-chômage L’usam s’oppose à l’augmentation du taux de cotisation à l’assurance-chômage L’Union suisse des arts et métiers usam s’oppose catégoriquement à l’augmentation des cotisations salariales proposées par le Conseil fédéral en faveur de l’assurancechômage de même qu’à la réintroduction d’une contribution de solidarité. Une nouvelle hausse des prélèvements sur les salaires est un poison pour notre économie: elle affaiblit le pouvoir d’achat des consommateurs, réduit la compétitivité de nos entreprises et crée de mauvaises incitations. Alors que l’assainissement de l’assurance-invalidité devrait passer quasi exclusivement par l’apport de recettes supplémentaires, l’usam est résolument d’avis que le rééquilibrage des finances de l’assurance-chômage doit se faire exclusivement par le biais de corrections en matière de prestations. L’usam approuve les économies proposées par le Conseil fédéral, mais les juge insuffisantes. Un taux d’indemnisation unique de 70% permettrait simultanément de simplifier l’exécution de la loi et de réaliser des économies de quelque 350 millions de francs. L’usam demande en outre que les indemnités journalières soient échelonnées de façon dégressive dans le temps; concrètement, qu’elles soient réduites au minimum de 5% après respectivement 260 et 330 jours. Communiqué du 03.09.2008 Kurt Gfeller, Vice-directeur 30.09.2008 113 usam Conférence de presse du 9 septembre 2008 L’économie contre les conséquences ruineuses d’une retraite à 62 ans Un abaissement généralisé de l’âge de la retraite à 62 ans serait désastreux pour l’AVS et nuirait à la place économique suisse. L’économie rejette donc catégoriquement l’initiative populaire «Pour un âge de l’AVS flexible». Lors d’une conférence de presse tenue le 9 septembre 2008 à Berne, le Comité de l’économie «contre une retraite faussement flexible», constitué par les organisations faîtières de l’économie, a exposé les raisons de son rejet de l’initiative syndicale sur laquelle peuple et cantons seront appelés à s’exprimer le 30 novembre prochain. «Un abaissement de l’âge de la retraite à 62 ans aurait de lourdes conséquences sur l’économie suisse», a déclaré le conseiller national et président de l’Union suisse des arts et métiers (usam), Edi Engelberger. «Il priverait l’économie de 150'000 actifs, favoriserait les abus et le travail au noir». De plus, «l’initiative de l’USS pose également problème au niveau de l’exécution – en particulier à l’étranger». Président de l’Union patronale suisse, Rudolf Stämpfli a pour sa part mis en garde contre les conséquences financières de l’initiative. «Selon les tout derniers calculs, l’extension des prestations liées à l’initiative entraînerait quelque 1,5 milliard de coûts supplémentaires par an». Un surcroît de dépenses de plus d'un milliard de francs par année aurait forcément des effets négatifs sur la compétitivité de la Suisse et porterait préjudice à notre place économique. Les citoyens ont déjà plusieurs fois refusé des projets d’abaissement de l’âge de la retraite ; revenir avec le même type de revendication, «c’est de l'acharnement politique qui fait litière de la volonté populaire». «L’initiative représente un véritable danger pour la consolidation et le financement de notre système de sécurité sociale», a enfin relevé le président du Centre Patronal et de la Chambre vaudoise des arts et méties, Dino Venezia. «Elle va à contre-courant de ce qui se fait dans les pays occidentaux qui, compte tenu de l’évolution démographique, ont plutôt tendance à augmenter l’âge de la retraite». À noter que les assurés devraient en outre supporter d’importantes réductions de prestations dans la prévoyance professionnelle. Communiqué conjoint usam – UPS – Centre patronal du 09.09.2008 30.09.2008 114 usam Conférence de presse du 9 septembre 2008 (Seul le texte prononcé fait foi) L’abaissement de l’âge de la retraite prive l’économie de 150'000 actifs, favorise les abus et le travail au noir Edi Engelberger, conseiller national, président de l’Union suisse des arts et métiers L’Union syndicale suisse (USS) prétend vouloir flexibiliser l’âge de la retraite. Si l’on ne se contente pas de lire le titre mais que l’on examine le texte de l’initiative, on s’aperçoit rapidement qu’elle vise en réalité un tout autre but. L’initiative ne demande rien d’autre en effet qu’un abaissement généralisé de l’âge de la retraite à 62 ans. Toute personne disposant d’un revenu inférieur à 120 000 francs (montant actuel exact : 119 340 francs) aurait à partir de 62 ans et jusqu’à la fin de sa vie droit à une rente de vieillesse complète. L’âge actuel de la retraite ne jouerait plus grand rôle puisque les personnes disposant d’un revenu supérieur à 120 000 francs pourraient, de leur côté, bénéficier de 63 à 65 ans d’une rente simplement réduite. En matière de flexibilisation, l’initiative syndicaliste n’apporte absolument rien de nouveau : la possibilité d’anticiper ou d’ajourner la rente existe aujourd’hui déjà et la perception de rentes partielles est clairement prévue dans la 11e révision de l’AVS. Les auteurs de l’initiative trompent donc délibérément les citoyens, sachant pertinemment que la population est beaucoup plus favorable à une flexibilisation de l’âge de la retraite qu’à un abaissement généralisé de celui-ci. Il s’agit là d’une méthode répréhensible, que nous condamnons avec force. L’acceptation de l’initiative aurait de lourdes conséquences sur l’économie suisse, qui se verrait privée d’un coup de 150 000 actifs possédant pour la majorité d’entre eux une bonne formation et une grande expérience. Il serait illusoire de croire que toutes les personnes prenant une retraite anticipée pourraient être remplacées par des chômeurs ou des jeunes. Le manque de main-d’œuvre qualifiée enregistré depuis de nombreuses années ne ferait que s’aggraver de manière considérable. Par ailleurs et compte tenu du vieillissement démographique de notre société, le jour approche où les personnes atteignant l’âge ordinaire de la retraite seront plus nombreuses que les jeunes entrant dans la vie active. Les dernières années ont montré que lorsque le taux de croissance du PIB s’élève à 2 ou 3% il y a déjà pénurie de main-d’œuvre qualifiée ; seul l’apport d’un grand nombre de travailleurs étrangers spécialisés nous a permis de maintenir la production intérieure. Dans ce contexte, il serait donc désastreux pour l’économie de réduire la durée de la vie active de trois années complètes. L’initiative de l’USS pose aussi problème au niveau de l’exécution. Tout d’abord, elle exige que l’assuré cesse d’exercer une activité lucrative pour percevoir une rente AVS. Qui effectuera les contrôles nécessaires hors de notre pays ? Comment veut-on empêcher qu’un travailleur étranger quitte à 62 ans l’emploi qu’il occupe en Suisse, rentre dans son pays et, là-bas, arrondisse sa retraite en travaillant à son propre compte ou en exerçant une activité lucrative ? Obliger à abandonner l’activité lucrative augmenterait aussi fortement le travail au noir dans notre pays. Les personnes désireuses de travailler au-delà de 62 ans feraient en effet quasi cadeau de leur rente, ce que certainement aucune ne souhaite ! Il faudrait donc s’attendre à ce que nombre d’assurés abandonnent leur activité pour exercer ensuite un travail au noir. La valeur-limite donnant droit à une rente AVS non réduite pose également problème, car elle peut encourager l’un ou l’autre assuré à déclarer son revenu de manière à ne pas dépasser cette limite fatidique. En bref : l’initiative populaire « pour un âge de l’AVS flexible » ouvre grand la porte aux abus, au travail au noir et à d’autres tricheries. C’est la raison pour laquelle nous recommandons aux citoyens de lui opposer un refus net et catégorique. 30.09.2008 115 usam Conférence de presse du 9 septembre 2008 (Seul le texte prononcé fait foi) Interactions avec le deuxième pilier et comparaisons internationales Dino Venezia, président du Centre patronal La prévoyance vieillesse suisse repose sur le système bien connu des trois piliers : l’AVS, destinée à couvrir les besoins vitaux, la prévoyance professionnelle, qui doit garantir le maintien d’un certain niveau de vie, à quoi s’ajoute, si faire se peut, l’épargne individuelle. Toucher à l’un de ces piliers entraîne donc des conséquences pour l’ensemble de l’édifice. Proposer, comme le fait l’initiative de l’Union syndicale suisse, un abaissement généralisé de l’âge de la retraite AVS à 62 ans (puisque, rappelons-le, 98% des femmes et 85% des hommes rempliraient les conditions prévues par l’initiative pour l’obtention d’une rente non réduite dès 62 ans) signifierait bien évidemment, pour le deuxième pilier aussi, un raccourcissement de trois ans de la période de cotisation et, corollairement, un versement prolongé d’autant des rentes. Les caisses de pension n’auraient alors d’autre choix que d’opérer une réduction de leurs prestations pour compenser ce double effet. Et ce bien évidemment au détriment des assurés. Donc, même si l’initiative, potentiellement, vise une large majorité de citoyens, en réalité seuls les personnes particulièrement prévoyantes, qui auront pu se constituer un troisième pilier, et les salariés au bénéfice d’un deuxième pilier généreux pourront se permettre de cesser leur activité à 62 ans. Les autres préféreront continuer à avoir un salaire pendant deux à trois ans supplémentaires, plutôt que de toucher une rente AVS, même non réduite. En cela, l’initiative rate complètement sa cible et n’est qu’un miroir aux alouettes. Malgré cela, pareille initiative serait coûteuse ; selon l’Office fédéral des assurances sociales OFAS, les coûts supplémentaires s’élèveraient à 1,5 milliard de francs par an, ce qui ne peut être toléré dans le contexte social actuel. Face aux difficultés de financement de la sécurité sociale et à l’évolution démographique défavorable, l’âge de la retraite a d’ailleurs plutôt tendance à augmenter dans les pays occidentaux. Là où il est encore différencié entre les hommes et les femmes, on tend à l’harmoniser avec celui des hommes (Belgique, Autriche, Royaume-Uni). La Norvège a fixé la limite à 67 ans. Ailleurs, des réformes ont été entreprises, comme en Allemagne ou aux Etats-Unis, prévoyant de faire passer l’âge de la retraite, à terme, à 67 ans. Même en France, qui connaît certes un âge de la retraite parmi les plus bas, l’on parle de durcir les exigences et d’augmenter le nombre d’années de cotisation permettant d’obtenir une rente complète. Au regard de ce qui se fait dans ces Etats, l’initiative de l’USS, en visant à généraliser l’âge de la retraite à 62 ans, va donc à contre-courant et représente un véritable danger pour la consolidation et le financement de notre système de sécurité sociale. 30.09.2008 116 usam Votation populaire du 30 novembre 2008 Abaisser l’âge de la retraite n’est pas judicieux Dilapider les fonds de l’AVS, tant qu’il y en a encore! Forts de ce slogan, les syndicats et la Gauche veulent abaisser l’âge de la retraite à 62 ans. La situation financière de l’AVS se présente aujourd’hui bien mieux que ce que l’on avait envisagé il y a encore quelques années. Plusieurs circonstances heureuses y ont contribué: l’affectation du produit de la vente de l’or de la Banque nationale revenant à la Confédération a amené quelque sept milliards de francs dans les caisses de l’AVS, grâce à la bonne conjoncture les contributions versées sont actuellement plus importantes que prévues et les opérations boursières positives réalisées entre 2003 et 2006 ont apportées des revenus sur les capitaux au-dessus de la moyenne.Très bien! Ainsi, les énormes goulots d’étranglements prévus de toutes parts concernant le financement de l’AVS ne se sont pas encore manifestés. Mais ils n’ont pas été éliminés pour autant, juste repoussés, dans le meilleur des cas, de quelques années. Car les conséquences du développement démographique ne peuvent être effacées du monde par quelques heureux effets spéciaux. Puisque la «génération du babyboom» atteindra prochainement l’âge de la retraite, et que les actifs actuels sont issus de volées à faible natalité, l’AVS devra dans un avenir proche faire face à des recettes stagnantes et à une forte augmentation des dépenses. Les belles réserves que possède pour l’instant l’AVS vont alors fondre très rapidement. Volte-face des syndicats Les syndicats et la Gauche ont un tout autre point de vue. Pour eux, il faut utiliser la bonne situation financière actuelle de l’AVS afin d’abaisser l’âge de la retraite à 62 ans. Les avertissements du camp bourgeois prédisant les futurs problèmes financiers que rencontrera la prévoyance vieillesse étatique ont été considérés comme de l’alarmisme exagéré. Pour eux, l’AVS a toujours eu un financement solide et l’aura toujours à l’avenir. Étrange cependant que les syndicats et la Gauche se soient tant investis en vue des votations populaires du 16 mai 2004 afin de soutenir une augmentation de 1% de la taxe sur la valeur ajoutée en faveur de l’AVS afin de sauver la prévoyance vieillesse étatique. Y a-t-il un hic? Quelqu’un voudrait-il obtenir quelque chose, en sachant quelles sont les perspectives financières difficiles qui attendent l’AVS, et voudrait tromper le Parlement en embellissant les chiffres? Le Conseil national et le Conseil des Etats ont très bien agi en refusant par un "njet" clair et sans ambiguïté l’initiative populaire des syndicats "pour un âge de l’AVS flexible", qui exige dans les faits un abaissement de l’âge de la retraite à 62 ans. Un projet qui n’est pas finançable à long terme. L’initiative des syndicats entraînerait par rapport à l’âge de la retraite actuel des surcoûts de plus de 1,3 milliards de francs par année, ce qui correspond environ à un demi-pourcent de TVA. Il serait purement irresponsable, compte tenu des défis démographiques auxquels sera confrontée la prévoyance vieillesse étatique, de lui infliger encore des dépenses plus élevées. Abaisser l’âge de la retraite doit également être rejeté si l’on réfléchit au niveau économique. Le nombre de salariés qui, pour des raisons d’âge va sortir du circuit, va continuellement augmenter ces prochaines années, alors que, phénomène nouveau, le nombre de personnes entrant dans la vie active sera plus faible. Pour l’économie, cette situation engendrera non seulement une diminution sensible de l’offre de main-d’oeuvre, mais également une grosse perte en matière d’expérience et de Know-how. Il serait extrêmement préjudiciable pour la prospérité de notre pays, que la raréfaction démographique de la population soit renforcée par des incitations à la retraite anticipée. 117 usam Bénéfices mal dirigés Les syndicats prétendent vouloir permettre au "simple ouvrier" de prendre une retraite anticipée. Dans les faits, ce sont surtout les personnes bénéficiant de bons salaires qui seraient servis, qui auraient de toute façon raccourci leur vie active en partant plus tôt à la retraite et qui grâce aux syndicats pourront profiter de davantage d’argent provenant de l’AVS, et dont ils n’auraient, pour la plupart, pas besoin. Un actif n’ayant que de faibles revenus ne pourrait au contraire, même en bénéficiant de prestations de préretraite, se permettre de partir à la retraite à 62 ans. La différence entre la rente AVS et ses précédents revenus serait trop grande et il ne pourrait se permettre de diminuer ainsi sa prévoyance professionnelle. L’initiative populaire "pour un âge de la retraite flexible", est déjà la septième tentative visant à abaisser sur un large front l’âge de la retraite. Par chance, les électeurs ont jusqu’ici toujours tranché en faveur de la prospérité, de finances saines de l’AVS ainsi que pour un niveau élevé de l’emploi et donc contre une baisse marquée de l’âge de la retraite. Espérons que cela reste ainsi, car l’initiative des syndicats ne mérite pas un meilleur sort que les précédentes tentatives. Kurt Gfeller Vice-directeur de l'usam 30.09.2008 118 usam Initiative pour des impôts justes et équitables Dangereux populisme de gauche Nouvelle salve du parti socialiste contre de prétendus abus de concurrence fiscale, avec le dépôt d’une initiative populaire. Dans la vulgate socialiste, la justice fiscale occupe une place de choix. Elle fait office de principe cardinal et rassembleur qui s’est mué, au fil du temps, en concept moteur. C’est en effet pour mettre fin aux «cadeaux fiscaux» en faveur des riches qu’en 1999 plusieurs organisations de gauche ont déposé l’initiative populaire intitulée «pour un impôt sur les gains en capital» et que, huit ans plus tard, le référendum contre la deuxième réforme de l’imposition des entreprises a été lancé. Le souverain, fort heureusement, n’a pas cédé à ces sirènes égalitaristes. Stopper la concurrence fiscale En dépit de ces deux échecs populaires, le Parti socialiste (PS) persiste et signe. Le 6 mai 2008, le pari de la rose a déposé, munie de 118'000 signatures, l’initiative populaire «Pour des impôts justes et équitables - Stop aux abus de la concurrence fiscale». Ce texte préconise d’imposer un taux minimum de 22% aux revenus dépassant 250'000 francs par contribuable et une ponction d’au moins 5 pour mille pour les fortunes supérieures à 2 millions de francs. Il propose également d’interdire l’imposition dégressive. Interdiction qui est devenue superflue depuis que le Tribunal fédéral a déclaré le projet du canton d’Obwald contraire à la constitution. Harmonisation ciblée L’initiative trouve son origine dans deux événements, révélateurs aux yeux des socialistes de la ruineuse sous-enchère fiscale que se livrent les cantons: d’un côté le déménagement de Marcel Ospel qui a quitté Bâle pour le canton de Schwyz, fiscalement plus attrayant; de l’autre le projet de taux dégressif envisagé dans le canton d’Obwald. Face à ces dérives, les initiants livrent leur recette miracle: l’harmonisation fiscale limitée à «une minorité de contribuables privilégiés». A en croire Christian Levrat le président du PS, une telle mesure permettra de rétablir la justice devant l’impôt et mettra fin aux abus de la concurrence fiscale. Il semble oublier que la nouvelle péréquation financière prévoit déjà des garde-fous contre les risques de «race to the bottom» intercantonale. A côté de la cible Ce ciblage populiste aux relents de lutte des classes pourrait, de prime abord, attirer la sympathie de nombre de citoyens épris de justice fiscale. En réalité, l’harmonisation proposée, loin de rendre plus équitable notre système fiscal, pénalise ceux-là mêmes qu’elle prétend protéger contre les présumés abus de la concurrence fiscale. La fixation de taux d’imposition minimaux aura pour principal effet d’inciter les contribuables aisés et les entreprises à quitter la Suisse, ce qui se traduira par d’importantes pertes d’emplois et de recettes publiques. Pour compenser ces pertes nos autorités se verront dans l’obligation d’augmenter l’imposition de la classe moyenne. Injuste! Capacité contributive respectée Autre tromperie. L’initiative repose sur une lecture biaisée et fallacieuse de la réalité. L’expression de «cadeau fiscal aux riches», relève du pur slogan. Dans notre système fiscal, le principe de la capacité contributive, selon lequel pour être équitable la répartition du fardeau fiscal doit se faire selon la capacité des individus à contribuer au financement de l’Etat, s’applique à la lettre. Pour preuve: les entreprises et les 20% des contribuables aisés 119 usam financent l’Etat et les assurances sociales à près de 60%. La classe moyenne contribue aux recettes fiscales pour un bon tiers, alors que les couches les moins aisées sont largement épargnées par le poids de l’impôt. Boîte de Pandore Mais il y a plus grave encore. Soutenir la «justice fiscale» prônée par le PS revient à miner la souveraineté des cantons, pierre angulaire de notre fédéralisme. Restreindre, même partiellement, les prérogatives des cantons de fixer les taux et les barèmes des impôts c’est porter atteinte à leur liberté de déterminer la nature et le prix des prestations qu’ils fournissent à leurs citoyens. Dit autrement, l’harmonisation matérielle proposée s’apparente à une centralisation à froid qui est susceptible de vider le fédéralisme helvétique de son contenu. Marco Taddei Vice-directeur de l’usam 30.09.2008 120 usam Face à l’activisme étatique, il existe de vraies alternatives Promouvoir la santé vaut la peine Le congrès national pour la gestion de la santé en entreprise (GSE) a récemment eu lieu à Bâle. Au terme de cette journée, les participants étaient tous d’accord: la GSE vaut la peine – également pour les entreprises. La Gestion de la santé en entreprise (GSE) est apparemment un thème porteur: plus de 500 personnes, issues de la recherche, de l’économie privée et de l’administration, ont participé au congrès organisé par Promotion Santé Suisse et par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). Les divers exposés et exemples concrets présentés ont clairement montré que la GSE est profitable à tous. Le succès d’une entreprise dépend entre autres de manière significative de la santé de son personnel ainsi que des compétences, de la motivation et des capacités de ses employés. Thème actuel Notamment en raison de l’activisme forcené de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), qui veut contraindre Monsieur et Madame Tout-le-Monde à adopter une vie saine grâce à son "Programme national alimentation et activité physique", ce sujet est sur toutes les lèvres. Il est pourtant clair que les mesures (de contraintes) étatiques et les subventions n’ont que peu d’effet dans ce domaine sensible – les Etats-Unis avec leurs coûts élevés de la santé et les nombreuses personnes souffrant de surpoids en témoignent. Les incitations financières, la mise en exergue des expériences positives et surtout de bons exemples, sans tomber dans le sectarisme, sont de meilleures approches. Avec raison, le congrès était d’ailleurs placé sous le slogan "Promotion de la santé, l’affaire du chef!" Les pertes engendrées par des absences pour cause de maladie ont en effet un certain poids: en Suisse, un collaborateur est en moyenne plus de 6 jours par an absent de son travail pour des raisons de santé. Si l’on compte les coûts indirects qui en résultent, les coûts induits par la maladie et les accidents s’élèvent à environ 9% de la somme des salaires. L’introduction de la GSE est donc valable pour les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur branche; il faut toutefois, surtout pour les plus petites d’entre elles, instaurer des solutions simples et réalisables, qui pourront être appliquées et avec lesquelles elles pourront vivre. Agir selon le principe: peu c’est parfois déjà beaucoup. Cependant, la meilleure GSE n’aura que peu d’influence au final si les collaborateurs agissent de manière contraire durant leurs loisirs, à savoir s’ils prennent tous les risques possibles et ont un style de vie peu sain. Utile pour tous Comme le montre le résumé ci-dessous de Promotion santé suisse, la GSE est importante pour tous les acteurs. Collaborateurs en bonne santé Maintien durable des capacités professionnelles et des performances Amélioration de la santé Changement en termes de satisfaction au travail et de motivation Réduction du stress Meilleure résolution des problèmes Entreprise saine Meilleur climat de travail 121 usam Conditions de travail optimisées Amélioration des déroulements et des processus Meilleure communication entre les cadres et les collaborateurs Capacité d’innovation renforcée des collaborateurs Fidélisation et loyauté accrues des collaborateurs Optimisation de l’image de l’entreprise Avantages financiers Réduction des absences de 12 à 36% Recours réduit aux remplaçants et au personnel intérim Réduction des fluctuations Rapport coût/utilité GSE pouvant atteindre 1:5 Un exemple concret: l’entreprise Victorinox a introduit la GSE depuis 2003. Résultat: alors que l’entreprise enregistrait en 2002 53'000 heures d’absences pour cause de maladies, ce nombre est tombé à moins de la moitié (moins de 25'000 heures), ce qui à un tarif horaire de 50 francs permet une économie de 1,25 millions de francs par année. Avis de l’usam L’Union suisse des arts et métiers soutient la GSE, pour autant qu’elle reste basée sur un principe volontaire. Personne ne doit être contraint d’agir pour son bien. Raison pour laquelle les activités de promotion santé suisse sont nettement préférables à l’activisme de l’OFSP – et auront au final plus d’impact. Un label pour les entreprises introduisant la GSE Des entreprises suisses leaders ont reconnu que l’application des programmes de gestion de la santé peut générer des atouts concurrentiels. Cette prise de conscience a généré un besoin de standards unitaires. C’est pourquoi les entreprises se sont regroupées et ont contribué à développer les critères de qualité. Les critères suisses de qualité sont fondés sur les bases développées par l’ENWHP (European Network For Workplace Health Promotion) et la Déclaration de Luxembourg pour la promotion de la santé en entreprise dans l’Union européenne. Ils sont soutenus par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) et par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Sur la base de ces critères de qualité, Promotion Santé Suisse a élaboré le sigle de qualité Friendly Work Space®. L’introduction de la gestion de la santé s’avère profitable pour l’ensemble des entreprises – toutes tailles et branches confondues. Sont distinguées des entreprises qui placent non seulement l’accent sur les comportements individuels, mais qui mettent également en oeuvre avec succès des mesures visant l’optimisation des conditionscadre de l’entreprise. L’octroi du label incombe à Promotion Santé Suisse. Faits et chiffres Promotion Santé Suisse coordonne les activités de la Confédération, des cantons, des assureurs et des associations dans le domaine de la promotion de la santé en entreprise (PSE). Elle soutient des projets qui répondent aux critères de qualité du réseau européen pour la PSE. L’objectif fixé pour 2010 est de convaincre 200 entreprises d’intégrer les préoccupations de promotion de la santé dans leurs processus de travail. 122 usam Promotion Santé Suisse s’engage dans quatre domaines: Forum national PSE Au moyen d’une plate-forme nationale formée d’institutions, d’associations et d’entreprises, nous faisons connaître la promotion de la santé en entreprise en tant que stratégie d’entreprise efficace. Nous encourageons la PSE grâce à diverses incitations et aidons les entreprises à atteindre leurs objectifs dans ce domaine. PME-vital Le site Web www.pme-vital.ch donne des informations sur la promotion de la santé dans les PME. Promotion Santé Suisse s’engage avec les cantons, les assureurs et d’autres organisations intéressées à mettre en œuvre ce programme au niveau suisse. Coopération intercantonale pour la PSE (INKA-BGF) Dans le cadre d’un programme intercantonal de promotion de la santé en entreprise qui se déroule sur plusieurs années, les entreprises participantes sont sensibilisées et soutenues dans la mise en oeuvre d’une politique de PSE efficace. Congrès national pour la promotion de la santé en entreprise Lors du congrès annuel pour la PSE, Promotion Santé Suisse s’adresse aux cadres et aux spécialistes. Elle illustre, au travers d’exemples choisis dans la pratique, diverses méthodes qui permettent de mieux maîtriser le stress résultant des multiples contraintes de la vie professionnelle ou privée. Rudolf Horber membre de la Direction de l'usam 30.09.2008 123 usam L’usam rejette les revendications exagérées des syndicats Exigences salariales dangereuses La Suisse doit s’attendre à un automne très chaud: Les syndicats exigent une hausse des salaires substantielle pour tous les travailleurs et la pleine compensation du renchérissement. L’économie – et tout particulièrement les PME – ne peut se le permettre. Daniel Lampart, économiste en chef de l’Union syndicale suisse (USS) exigera la pleine compensation du renchérissement lors des négociations salariales de cet automne: "Au total, nous demanderons entre 4 et 5% d’augmentation, afin que les salariés récupèrent les gains de productivité non "encaissés" de 2004 à 2006. La population subit une diminution de son pouvoir d’achat qu’il faut absolument compenser". Les revendications de l’association Employés suisse se situent dans le même ordre de grandeur. Celle-ci exige une augmentation réelle des salaires jusqu’à 2%. Une exigence qui n’est "en aucun cas une menace", souligne le président de l’association, Benno Vogler. Beaucoup d’entreprises ont dégagé ces dernières années des bénéfices record. En outre, le personnel expérimenté et bénéficiant de la formation spécialisée nécessaire est devenu une denrée rare pour de nombreuses branches. Une situation qui doit avoir un impact sur le salaire de ces employés. Non aux solutions forfaitaires L’Union suisse des arts et métiers (usam) refuse catégoriquement ces exigences forfaitaires. "Nous soutenons les solutions individuelles, selon les branches, régions et entreprises", rappelle sans équivoque Rudolf Horber, expert du marché du travail à l’usam. Il déplore le fait que les organisations de travailleurs continuent de fermer les yeux sur les vraies structures de l’économie suisse. "88% des plus de 300'000 entreprises de notre pays occupent moins de dix personnes. A ce niveau, aucun bénéfice astronomique n’est réalisé et il n’y a ici pas de Managers s’adjugeant des salaires faramineux". On ne peut comparer la situation de petites PME avec celle de grandes entreprises de l’industrie, des banques ou des assurances. "Dans de nombreuses branches – de la construction, de l’hôtellerierestauration ou du commerce de détail par exemple – les marges ont d’ailleurs fondu sous la pression énorme de la concurrence. A cela s’ajoute encore ces derniers temps le fait de devoir digérer les grandes augmentations des prix de l’énergie et des matières premières", constate M. Horber. "La marge de manoeuvre pour augmenter les salaires n’est donc vraiment pas grande, d’autant plus que la conjoncture commence à trembloter. Pour l’expert de l’usam, l’ordre de grandeur imaginable serait celui de l’hôtellerie-restauration, où les partenaires sociaux ont récemment convenu d’augmenter les salaires minimaux de 2,5% au 1er janvier 2009. Fausses allégations Rudolf Horber conteste également les allégations des syndicats selon lesquelles les employés suisses ont dû faire face ces dernières années à des pertes massives de leur pouvoir d’achat. "Selon les Comptes nationaux annuels, le salaire par poste à temps complet a augmenté de 3,2% en 2005, de 4% en 2006 et encore de 2,5% l’année dernière". Selon M. Horber, l’usam partage les craintes de Thomas Jordan, membre de la direction générale de la BNS, pour qui "une compensation complète du renchérissement pourrait induire une spirale salaire-prix". En effet, lorsque l’on essaie de compenser les pertes réelles au travers d’une augmentation des salaires nominaux, on se retrouve dans une situation dans laquelle la demande est relancée, ce qui fait repartir les prix à la hausse et entraîne une nouvelle perte de salaire réel. „Nous devons avoir continuellement en vue l’intérêt général de notre économie et l’empêcher de glisser vers la récession. Les avantages à court terme sont secondaires“. Patrick Lucca / Sarah Steinweg Clark 30.09.2008 124 usam Communiqué Berne, le 18 septembre 2008 L’Union suisse des arts et métiers exige l’abandon des discussions sur les prix du courant L’Union suisse des arts et métiers usam, la plus grande organisation économique de suisse, est extrêmement inquiète face aux augmentations annoncées des prix du courant. Des augmentations de plus de 50 pour-cent, comme menacé à Bulle, ne se laissent en aucun cas justifier par la libéralisation du marché de l’électricité. L’usam ne peut pas se défendre contre l’impression que l’économie électrique utilise l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur l’approvisionnement en électricité pour amortir une deuxième fois son réseau. Il n’est pas concevable que les entreprises électriques, qui se trouvent majoritairement en mains cantonales ou communales, puissent ainsi s’octroyer en douce de nouvelles recettes. Pour l’usam, il est incompréhensible que de telles augmentations massives du prix du courant soient annoncées alors que les chiffres et les faits sont encore si peu connus. En effet, le Conseil fédéral et l’autorité fédérale indépendante de régulation ElCom rendront public les premiers rapports de vérification pour le premier semestre 2009. En raison des conséquences négatives des augmentations des tarifs d’électricité sur l’économie et les PME, l’usam prie le Gouvernement de faire en sorte que la discussion sur les prix soit menée une fois les rapports connus. Dans cette attente, seules les augmentations prescrites par des mesures précises et justifiées par la nouvelle loi peuvent être autorisées. Alors que l’usam agit au niveau fédéral, il faut absolument que les unions cantonales et les organisations locales interviennent directement auprès des compagnies d'électricité car, pour beaucoup de PME, les hausses de prix projetées ne sont tout simplement pas supportables. Pour de plus amples informations : • Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam, tél. 031 380 14 14 Numéro 1 de l’économie: Plus grande organisation faîtière des PME suisses, l’usam représente 280 associations et près de 300 000 entreprises. 30.09.2008 125