La mémoire immunologique

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Cours du 19/02/2008
Corinne TANCHOT
ronéotypeur : Cécile DOLLINGER
La mémoire immunologique
Seule la mémoire immunologique concernant les lymphocytes cytotoxique (LTCD8)
sera abordée dans ce cours.
PLAN :
I.
II.
III.
I.
Introduction
Les propriétés de la mémoire immunologique
1. Capacité de division
2. Capacité sécrétrice
3. Capacité de migration
Le maintien de la mémoire immunologique
1. Constatation
2. Les acteurs
3. Rôle fondamental des LTCD4
Introduction
Dès le XVIIIe siècle, l’idée de mémoire immunologique contre les affections
virales apparaît, bien que ces termes ne soient pas spécifiquement employés
évidemment. En effet, en 1781, une épidémie de rougeole a ravagé la population
des îles de Féroé ; moins de 50 ans après, en 1846, une deuxième épidémie a
frappée cette même région : un physicien de l’époque, Ludwig Panum, note alors :
- les personnes âgées qui avaient survécu à la première épidémie
n’étaient pas attaquées par la suivante
- toutes les personnes qui n’avaient pas été exposées à la première
épidémie etaient attaquées par cette infection
Il en découle plusieurs conclusions capitales :
- l’immunité contre la rougeole dure très longtemps
- une ré-exposition au virus n’est pas nécessaire pour le maintien de
l’immunité à long terme
Cinétique de la
réponse immunitaire
Phase
d ’expansion
Phase de
contraction
Temps en jours
Ag
Réponse
primaire
Ag
Réponse
secondaire
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II.
ronéotypeur : Cécile DOLLINGER
Les propriétés de la mémoire immunologique
La réponse mémoire a plusieurs caractéristiques :
- quantitative : augmentation du nombre de LT dirigés contre l’Ag
- qualitative : augmentation du pouvoir cytotoxique du LT contre l’Ag
Cependant, ce fait peut être modulé par l’environnement. En effet, on a pu
observer que la mémoire immunologique pour un virus A, peut diminuer avec des
infections successives par des virus différents jusqu’à attrition (perte de
mémoire immunologique).
1. Capacité de division
Expérience :
Pour ces expérience, on utilise les souris femelles RAG2-/- qui ne peuvent plus
réaliser de réarrangement T, elle n’ont donc plus de cellules T mémoire mais que
des cellules T naïves.
Ces souris sont transgénique pour les chaînes  et  du récepteur T spécifique
de l’Ag de souris mâles et leur CMH est restreint au type H-2 Db.
On compare donc la capacité de division des LT mémoires par rapport aux LT
naïfs. Pour cela, sur les souris femelles Rag -/-, on injecte une quantité connue
de LT mémoire et naïfs marqué par 2 fluorochromes différents avec l’Ag
In vivo expansion
spécifique mâle.
of naive and memory cells
0,5x106
Cellules
naïves
THY1.1
Receveu
rs
femelles
Rag2 -/Antigène mâle
(10% MO cellules
mâles)
0,5x106
Cellules mémoires
THY1.2
4
0
3
0
Number
of Tg cells
per mouse
(1 - )
0 6
Naive
Memory
2
0
1
0
0
0
1
0
2
0
5
0
Days After transfert
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Le marqueur incorporé dans les
cellule LT naïfs et LT mémoires a
la particularité de diminuer de
moitié sa concentration à
chaque division cellulaire. Ainsi
on
peut
voir
que
la
concentration dans les cellules
naïves
est
beaucoup
plus
importante et donc qu’elles ont
moins subies de divisions que les
cellules LT mémoires
Temps avant première division (h)
Temps de division (h)
Taux de perte (h)
Conlusion :
-
Naïve
Mémoire
27
19
42
12
17
62
le temps de division des cellules mémoires est + court
le taux de division des cellules mémoire est + grand,
la perte de cellules mémoires est réduite
Cette capacité est surtout due au contrôle de la mise en route du cycle
cellulaire, il y a plus de complexe cycline D/ kinase actif et donc l’entrée en
division est plus rapide.
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2. Capacité sécrétrice
Expérience :
On réalise la même expérience en mesurant les concentrations de 2 cytokines
fortement liées à la fonction cytotoxique : IL-2 et IFNg. En bleu, les taux pour
les cellules naïves et en jaunes les taux pour les cellules mémoires.
Rapid and efficient lymphokine secretion
IL-2 (pg/ml)
IFN (ng/ml)
100
1000
24
24
10
48
1
48
100
72
72
48
48
72
72
10
24
I-L2
IFN
(f gL
r./ce l ) (f gr. c l )
l
/e l
Naïve
0.5
3.5
190
14
Mémoire
24
1
0.1
Naive
Memory
Naive
Memory
Conclusion :
- la sécrétion est + rapide et + importante
- la fréquence est + élevée
- les cellules sont polyvalentes
La sécrétion des cytokines est régulée par des modifications épigéniques
(temporaires et réversible), par le système de ZAP70, CD3 et  phosphorylés,
et par l’activation des voies MAP kinases.
3. Capacité migratoire
Expérience :
On a déterminé la localisation des LT naïfs et mémoires sur les souris.
10
0
7
5
% of the Tg
cells
Naiv
e
Memory
5
0
LN : Ganglions lymphatique
SP : système périphérique
BM : moelle épinière
2
5
0
LN
SP
BM
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Conclusion :
- les cellules mémoires sont capables de migrer dans les tissus non
lymphoïdes
Cette capacité est contrôlée par les molécules de surface comme le CD62L, ou
par des chemokines dont le CCR7 qui est le plus important.
En effet, le CCR7 détermine la spécificité du lymphocyte :
- CCR7+ : LT mémoire spécifique des organes lymphoïdes (TCM)
- CCR7- : LT mémoire spécifique des tissus (Effecteur) (TEM)
Il existe différents modèles de différenciation qui sont proposés :
LT Naïf  Effecteur TCM TEM
LT Naïf  Effecteur  TEM  TCM
TCM
LT Naïf  Effecteur
TEM
III. Le maintien de la mémoire immunologique
1. Plusieurs constatations
Les cellules mémoires se maintiennent en l’absence de l’antigène; en effet, aprés
expositions à certains virus tel que le virus de Sendaï, Influenza ou le LCMV,
l’immunité reste efficace sans nouvelle exposition. D’autres Ag ne sont pas
totalement éliminés par l’organisme et peuvent concourir au maintien de
l’immunité, comme les virus latent (VIH, Herpès)
En absence de l’Ag, les cellules mémoires peuvent se maintenir grâce à leur
capacité acquise:
- elles sont capable d’interagir avec les complexes CMH+peptide, par
le biais des réactivité croisées
- elles sont capables de répondre à des facteurs de croissance.
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2. Les éléments de restriction et Ag
Expérience:
On étudie la capacité de divisions des LT naïves dans plusieurs conditions:
- Souris mâles, présence de l’Ag
- Souris femelle: absence de l’Ag , pourvu du bon élément de
restriction du CMH-I, H-2 Db du recepteur T transgénique
- Souris femmeles ne possédant pas Db mais d’autres molécules du
CMH-I
Interactions nécessaires à l’activation et la survie
des cellules Mémoires
Interactions nécessaires à l’activation et la survie
des cellules Naïves
+
#
of
m
o
n
o
cl
o
n
al
T
ce
lls
108
Antigen
108
108
H-2Db
107
107
106
106
105
5
10
104
4
10
103
0 4 8 12 16
103
0 4 8 12 16
Days after
transfer
+
107
H- b
2D
106
105
104
103
0 4 8 12 16
-
1
0
#
of
m
o
n
o
cl
o
n
al
T
c
el
ls
8
Ag
No Ag
H-2Db+
1 8
0
1
0
8
No Ag
H-2DbH-2Kb+
1 7
0
1 7
0
1 7
0
1 6
0
1 6
0
1
0
1 5
0
1 5
0
1 5
0
1 5
0
1 4
0
1 4
0
1 4
0
1 4
0
1 3
0 0 4
8 12 16
1 4
0 0
4
8 12 16
1 7
0
6
1 3
0 0 4
Days after
transfer
No Ag
H2Db2M-
1 8
0
1
0
8 12 16
1
0
6
3
0
4
8 12 16
Conclusion:
Les cellules naïves ont besoin de l’Ag pour se multiplier et d’une interaction avec
le bon élément de restriction pour survivre.
Les cellules mémoires n’ont plus besoin de l’Ag pour se diviser, et peuvent
survivre avec un élément de restriction proche mais moins spécifique.
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De cela découle une possible réaction croisée pour différents Ag:
Commentaire:
Les deux virus présentent un site antigénique commun.
Lors d’une infection par LCMV, différents LT vont être amplifié dont un
beaucoup plus car il possède une meilleure affinité, ici symbolisé en violet foncé.
Lorsqu’une infection a un picornavirus fait suite au LCMV, d’autres LT vont être
amplifiés, celui de plus forte affinité (en vert foncé) ainsi que celui commun aux
2 virus déjà amplifié lors de la prmière réacdtion (bleu entouré de rouge). Le LT
commun va devenir majoritaire au cours du temps. En définitive, le sujet
présente majoritairement le LT commun aux 2 infections, et non pas les 2 LT de
meilleurs affinité du virus et du virus 2.
Ceci mécanisme explique pourquoi le répertoire immunologique n’est pas
forcément le même selon l’histoire infectieux du sujet.
3. Les facteurs de croissance
Expérience:
On étudie la capacité de survie les cellule LT mémoires sur des souris déficentes
en un certains nombres de cytokines et de récepteurs de cytokines
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Conclusion:
On a ainsi mis en évidence les rôles des IL-7 (et IL-7R), IL-15 (et IL-15R); et
des molécules de survie Bcl-2.
En effet, 5% des cellules effectrices expriment IL-7R et toutes les cellules
mémoires expriment ce récepteur.
De même, les souris défienciente en CD8 ne présentent pas de
différenciation en LT mémoire.
Plusieurs modèles de différenciation sont proposés:
4. Rôle des LT CD4
L’amplification et la différenciation de la réponse immunitaire humorale (LB)
nécessite l’intervention des LT CD4 . Cela est-il aussi vrai pour l’immunité
cytotoxique?
Expérience:
On travaille sur des souris femelles Rag -/- irradiées. On leur injecte des LT
CD8 Transgénique dirigés contre l’Ag mâle avec ou sans CD4. On leur injecte
ensuite l’Ag et l’on quantifie la réponse primaire et la réponse secondaire.
Days
After
transfer
1
2
3
4
5
7
# CD8/mouse (10-5)
Alone
1
1.5
2.5
10.7
31.5
56.3
+ CD4
1
1.2
2.5
10.6
46.1
111.6
IL-2
(pg/ml)
IFN-
(ng/ml)
1600
1600
1200
1200
800
800
400
400
0
0
CD4
+ CD4
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Conclusion:
Les LT CD4 a peu d’influence sur la réponse primaire (J1-3): son absence
n’affecte pas l’élimination de l’Ag, les divisions cellulaires précoces et
l’accessibilité aux cytokines.
Par contre, l’absence des LT CD4 affecte beaucoup l’expansion des cellules LT
CD8 pour la réponse secondaire (J5-...) ainsi que sur leur sécrétion de cytokines.
La réponse mémoire est optimale lorsqu’il y a une spécificité du CD4.
5. Rôle des CPA
Expérience:
La réponse secondaire est quantifiée pour des souris + ou – CD40 ( la liaison avec
les CPA et les LT CD4 n’est plus possible).
.
Secondary response
(with CD4)
IF 
N (ng/ml)
160
IL-2 (pg/ml)
160
0
CD8 CD4 +
0
CD8 CD4 -
0
0
120
0
120
0
80
0
80
0
40
0
40
0
0
CD4 + CD400
CFS
E
0
CD40+ CD40 -
On a également réaliser une étude comparative des géne exprimés pour les LT
CD8 CD 40+/+ et CD40-/CD8CD40+/+
CD8CD40-/C
D
1 32 
3
4
5
6
7
8
9
1
1
0
1
1
2
1
3
1
4
1
5
1
6
1
7
1
8
2
9
2
0
2
1
2
2
3
2
4
2
5
2
6
2
7
8
C
C
R
7
GrGr Fa
T T
P anan sL IF N G
Ner AB
F- F
f
 
IL
7
R

T
IL IL G IL
- - F- 15 21  10
R R RI R
  I 
C
D
3
C
C
R
7
Gr Gr
T
P an Fa IF T
an
G
er B sL N- N
A
FFf

 
IL
7
R

T
IL IL G IL
- - F- 15 21  10
R R RI R
  I 
Scale
0
10<9
9
100<49
9500<99
9
1,000<4,99
95,000<9,99
9
10,000<49,99
950,000<99,99
9
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Conclusion:
La présence du CD40 est nécessaire pour la formation de LT mémoire ainsi que
pour l’expression de nombreux récepteurs cytokiniques impliqués dans la survie
cellulaire et de gènes impliqué dans la cytotoxicité de la réponse secondaire.
IV Conclusion
La génération de cellules LT CD8 mémoire est un procéssus de différention,
permis par la coopération de 3 cellules du système immunitaire:
- LT CD8
- la cellules présentatrice de l’Ag
- LT CD4
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