Mémoire permanente : Distinction

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Mémoire permanente : Distinction.
« Memory does not refer to a single, unitary property of the mind, anal dissociations
among measures of retention indicate that several different memory processes and
systems work together toproduce the complexity of human memory.”
“La mémoire ne renvoie pas à une propriété seule, unitaire de l’esprit-cerveau, les
dissociations entre les mesures de la rétention indiquent que différents processus
mémoriels et systèmes fonctionnent ensemble pour produire la complexité de la mémoire
humaine.”
La mémoire est complexe, c’est un objet d’étude majeur en psychologie cognitive.
I. De l’importance de la mémoire dans la vie… Une illustration avec la
pathologie.
La mémoire est en jeu dans toutes nos activités quotidienne (Faire du café, lire un
magazine, lacer ses chaussures, conduire…). La mémoire est importante dans notre vie
(s’imaginer ce que deviendrait « notre » vie avec une mémoire fonctionnant mal). On se
rend compte de l’importance d’une fonction lorsqu’elle est endommagée. En pathologie,
on peut avoir une amnésie, c'est-à-dire une perte de mémoire.
Exemple : Simone 63 ans atteint d’un ictus amnésique.
« En rentrant chez elle un matin, elle découvre qu’elle a été cambriolée. Lorsque sa fille
arrive une heure plus tard, Simone lui demande : « Pourquoi la porte est-elle
ouverte ? » Sa fille lui rappelle qu’il y a eu un vol. Quelques minutes plus tard, Simone lui
repose la même question. Sa fille découvre avec stupéfaction que Simone ne retient rien de
ses réponses. Par contre elle s’exprime normalement, connaît son nom, sa date de
naissance et ne se plaint de rien en particulier. Simone est amenée aux urgences où elle
repose la même question « Pourquoi la porte était-elle ouverte ? » Les médecins essaient
sans succès de lui faire mémoriser quelques mots : le scanner ne relève aucune anomalie.
Le lendemain matin Simone va bien, ne pose plus de question incessantes, se souvient
désormais de ce qu’on lui dit mais elle conserve une amnésie d’une durée de 10 heures
pendant lesquelles elle n’a rien stockée ».
L’ictus amnésique survient brutalement et c’est souvent impressionnant pour l’entourage.
C’est un déficit transitoire, bénin et sans explication. Il faut bien souvent un contexte
déclenchant : dispute, vol, émotion forte…
Touchées par l’affection : Personnes âgées entre 50 et 70 ans, dans 75 % des cas personnes
anxieuses, perfectionnistes ou surmenées.
Dans 70 % contexte déclenchant : Une fois sur deux un contexte émotionnel fort. Autres
contextes observés : Effort physique important, exposition brutale au froid ou à la chaleur,
long voyage en voiture, douleur aiguë, rapport sexuel…
L’ictus amnésique est une installation rapide d’une amnésie antérograde. Par contre le
langage et les connaissances sémantiques sont préservés ainsi que les connaissances
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procédurales. Le patient n’est pas conscient de se qui fait mais il est dans une perplexité
anxieuse. Les examens neurologiques comme le scanner et l’IRM sont normaux.
L’hippocampe joue un rôle clef dans l’apprentissage. En psychologie cognitive possibilité
d’utiliser des cas uniques pour apprendre des choses sur le fonctionnement normal. Une
approche clinique est complémentaire.
La fin de l’ictus amnésique est progressive comme une impression « de se réveiller ». La
personne peut conserver une amnésie de 2 à 12 heures de l’épisode.
II. Mémoire permanente : Contexte historique et définition.
A. Contexte historique.
« Tout participe de la mémoire (…) en dehors de laquelle il ne saurait y avoir ni
compréhension du présent ni même invention ».
PIAGET est un psychologue suisse, il s’est toujours interrogé sur la connaissance. Son
problème clef était : Comment est-il possible d’acquérir des connaissance ? PIAGET est à la
base un biologiste. Il s’intéresse à l’adaptation. Intelligence = Capacité à s’adapter. Il se
demande comment on peut expliquer l’évolution des connaissances scientifiques. Pour ça,
il observe l’enfant qui part d’un niveau zéro de connaissance.
La mémoire est une déesse, Mnémosyne. Zeus s’unit à elle et lui donna neuf filles, les
Muses.
Recourt à beaucoup de métaphores pour expliquer la mémoire.
PLATON, quand on cherche des souvenirs en mémoire, c’est comme si on attrapé des
oiseaux. La métaphore a toujours des limites. La métaphore de l’ordinateur tend a être de
moins en moins utilisée. Aujourd’hui la métaphore du cerveau, nous avons des unités et
des connexions entre ces unités. Les souvenirs sont stockés dans les connexions entre les
unités.
BERGSON est un psychologue et un philosophe. La mémoire est tout sauf une entité
statique et passive. Un souvenir est toujours construit, le souvenir n’est pas figé. D’où les
faux souvenirs, la mémoire n’est pas un instrument fidèle. La mémoire est un processus de
reconstruction.
EBBINGHAUS a travaillé sur la mémorisation, c’est un des premiers à étudier scientifique
la mémoire. Il s’utilise comme propre sujet. Il apprenait des listes de syllabes, puis après
un certain délai, il se testait. Et il calculait combien de temps, il lui fallait pour tout
réapprendre jusqu’à obtenir une mémorisation parfaite.
 Il y a un déclin rapide puis une stabilisation.
BARTLETT s’intéresse à l’apprentissage au début du XXème siècle, il veut une approche
plus proche de la réalité de la mémoire, alors il utilise des textes. Il regarde comment
évolue le souvenir d’un texte et montre qu’il y a des reconstructions.
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HATKINSON et SHIFFRIN, 1968 avec un modèle général de la mémoire. Séparation entre
MLT, MCT, et mémoire sensorielle.
B. Définition.
Mémoire permanente : Mémoire qui comporte des informations dont la disponibilité n’est
pas, en principe, limitée par la durée de l’intervalle de rétention. Disponibilité différente
d’accessibilité. Une information est disponible à partir du fait qu’elle est mise en mémoire,
mais n’est pas forcement accessible. Mais lorsqu’il y a une aide (rappel) cela rend
l’information plus accessible.
En mémoire permanente, il y a des informations potentiellement récupérables quelque soit
le moment (différente de la mémoire immédiate, qui dépend de l’intervalle de rétention).
L’oublie peut-être un problème d’accessibilité, et avec les bons indices on peut accéder au
souvenir. L’oublie peut-être aussi un problème définitif.
 PANNIER : Expérience avec des coréens.
Quand ils étaient enfant, ils parlaient coréen, puis ils ont été adopté et n’ont plus parlé
coréen mais qu’anglais. A l’âge adulte, le cerveau se comporte comme s’ils avaient jamais
apprit le coréen. Il y a donc un oubli définitif. L’oublie peut-être lié à un problème de
parasitage ou d’interférence.
Pour qu’une information soit stockée en mémoire permanente, il faut qu’elle est été
encodé. L’encodage est un processus clef dans l’élaboration d’une trace mnésique. Idée
que différents encodages créent différentes traces mnésiques.
Théorie de la « force mnésique » : Plus la trace est forte plus on s’en souvient.
Théorie intuitivement fondée mais posant un certain nombre de problèmes.
Comment on mesure la trace mnésique ?
On prend 5 items (mots ou chiffres).
1ère phase : On présente une liste d’items.
2ème phase : Après environ 20 minutes (Pour tester avec certitude la mémoire à long terme).
On fait différents tests :



Rappel libre : Rappel d’un maximum d’items.
Rappel indicé, on fournit des éléments qui peuvent faire penser aux mots.
Reconnaissance, on mélange des mots de la liste avec des nouveaux mots.
On fait une représentation graphique pour les 5 items concernés.
Interprétation : Les tests sont plus ou moins sensibles pour détecter les traces mnésiques.
Le rappel libre : Seul les items qui ont une trace forte sont rappelés.
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Le rappel indicé : Permet de capter les traces mnésique un peu plus fiable que celle du
rappel libre.
La reconnaissance : Test le plus sensible.
Théorie remise en question :
Exemple : Effet de fréquence, on donnait deux liste de mots (mots fréquent vs mots rare)
et deux tests mnésique : Rappel libre et reconnaissance.
VI : inter sujet (les sujets font toutes les conditions).
Cette théorie ne rend pas compte des résultats car elle se contre dit elle-même. La mémoire
ce n’est pas que l’encodage ou de la récupération est un facteur clef pour l’apprentissage à
long terme.
C. Classification des contenus de la MLT.
Distinction entre mémoire immédiate et la mémoire permanente. Il y a une mémoire
sensorielle, MLT, MCT.
Que trouve-t-on en MLT ?
Courbe de position sérielle, effet de primauté (MLT) et effet de récence (MCT).
1. Mémoire visuelle / mémoire verbale : Distinction entre ces
deux mémoires abandonnées aujourd’hui.
Mémoire visuelle : Mémoire des objets et de leurs caractéristiques visuelles.
Mémoire verbale : Mots long ou qui riment avec d’autres.
La distinction repose sur un effet : Un codage imagé est supérieur à un codage verbale.
PAIVIO explique cette hypothèse sur la supériorité du rappel visuelle, sur le rappel
verbale, car on a un double encodage lors d’une présentation visuelle, plutôt qu’un
présentation verbale, il y a un seul codage.
2. Mémoire déclarative / Mémoire procédurale.
Mémoire procédurale : Savoir faire / Habilités = Skiles.
Mémoire déclarative : Savoir / Connaissance, qui peuvent être énoncé verbalement.
Les connaissances procédurales sont difficilement verbalisables.
3. Mémoire sémantique /Mémoire épisodique.
Mémoire épisodique : Il y a un contexte.
Mémoire sémantique : Absence de contexte.
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La mémoire épisodique correspond à la mémoire des évènements, il y a la mémoire
autobiographique inclut dedans. La mémoire épisodique est relative à des évènements.
Cette mémoire est contextualisée.
Exemple de l’accident de voiture : Il peut constituer un épisode dont on est acteur. On
peut donc décrire cet accident, ou dire ce qu’est un accident de voiture en générale. Il y a
un lien entre l’épisodique et le sémantique. Pour rendre compte d’un contenu épisodique,
on se sert du sémantique et inversement.
Pour ROSSI, la mémoire sémantique émerge de la mémoire épisodique. On est capable de
décrire comment on prend le bus en général. Cela se fait car on a plusieurs épisodes où
l’on prend le bus, grâce aux invariantes qui permettent la généralisation. La mémoire
épisodique intervient dans beaucoup de tâche de laboratoire. On test la mémoire
épisodique.
« remember » = souvenir d’un détail précis.
« know » = on sait mais pas dans le détail.
4. Mémoire autobiographique / Mémoire flash.
a. Mémoire autobiographique.
Elle fait référence à l’histoire personnelle, concerne des souvenirs personnels. Mais dans
ces souvenirs il faut faire le trie entre ce qui relève de la réalité, de la reconstruction et
d’affabulation.
Exemple : On se souvient mieux de souvenir positif.
MARSH et ROEDIGER III : L’information (souvenir) est important pur le soi. Pour qu’un
souvenir soit en mémoire autobiographique, il faut qu’il ait une importance dans notre
propre histoire.
COWAN : La ligne de démarcation est la durée de stockage pour lui.
La mémoire autobiographique est peu étudiée.
La méthode pour étudier la mémoire autobiographique.
GALTON-CROVITZ : Analyse, on regarde les périodes privilégiées (enfance,
adolescence…).
LINTON : En 1972 ou elle répertorie pendant 6 ans des descriptions, des dates dur des
évènements de sa vie. Elle a récupéré 5 000 évènements, et s’est testé.
 Les évènements dont on se souvient le plus sont ceux qui sont saillant, émotionnels
et positif.
Etude sur des participants d’environ 50 ans. Ils devaient récupérer des souvenirs relatifs à
différentes périodes de la vie.
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Réalisation d’un graphique sur le nombre de souvenir en fonction des décennies. Il y a une
augmentation brutale = memory bound qui correspond à l’âge adulte jeune (autour de 11
et 20 ans ou 16-25 ans).
Pourquoi cette période ?
Car il y a beaucoup de choses nouvelles et distinctes qui se produisent et qui sont connoté
émotionnellement. Vers deux ans quasiment aucun souvenir.
Lorsqu’on utilise des indices olfactifs on augmente la restitution des souvenirs d’enfance.
Pour un témoignage, la mémoire autobiographique peut être problématique. La mémoire
autobiographique est très sensible à des informations externes qui trompent le souvenir.
Expérience GROMBAG et al (1996)
Participants hollandais : Souvenir d’une vidéo du crash de 1992 sur immeuble
d’Amsterdam.
Est-ce que les participants se souviennent qu’ils ont vu la vidéo ?
Plus de la moitié disent lavoir vu, mais cette vidéo n’existe pas. Puis on pose des questions
sur la façon dont l’avion a percuté l’immeuble. Beaucoup disent à l’horizontal, mais en
réalité l’avion était à la verticale.
LOFTUS : Psychologue de référence pour la mémoire autobiographique. Des informations
additionnelles peuvent altérer un souvenir et faire une distorsion. Donc la mémoire est
différente d’une caméra.
Expérience sur le souvenir d’enfance.
On peut amené des gens à se souvenir d’évènements qui ne se sont pas produit. Quand on
s’imagine avoir fait certaines actions par la suite on peut penser qu’on l’a vraiment fait.
b. Mémoire flash.
Concerne l’évènement et le contexte personnel de l’évènement.
Un souvenir flash : Caractérisé par un rappel vivace, précis et détaillé des circonstances
personnelles liées à l’annonce d’un évènement médiatique. Ces souvenirs se maintiennent
à long terme et sont rappelés avec beaucoup de confiance.
Est-ce que les souvenirs flash sont stables dans le temps ?
Il y a des déviations majeures en grand nombre, après plusieurs mois.
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Est-ce que toute évènement à caractère public crée un souvenir flash ?
c. Mémoire explicite / Mémoire implicite.
La mémoire explicite : Dans tâches de mémoire directe (rappel et reconnaissance).
La mémoire implicite : Dans tâche qui ne requièrent pas une récupération consciente ou
intentionnelle d’informations.
Exemple : Médecin anglais DUNN (1845), cas d’une femme amnésique qui apprit à
devenir une couturière habile, même si elle ne pouvait pas se souvenir d’avoir fait une
seule robe. La femme n’a pas de souvenir explicite d’avoir fait une robe.
Idem pour HM il peut apprendre, mais ne se souvient pas de ce qu’il fait.
Anecdotes, observations cliniques et expériences de laboratoire décrivaient depuis
longtemps mémoire implicite.
L’évènement doit être soit jugé comme important et lourd de conséquence pour la vie et le
bien être d’un individu. Ils ont ainsi mis en évidence que l’assassinat de Martin Luther
King ou de Malcolm X n’ont suscité des souvenirs flashes que parmi les noirs américains.
Souvenir flash / Souvenir personnel = Caractère collectivement partagé de l’évènement.
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