BOUCHE, subst. fém.ÉTYMOL. ET HIST.
I.− Bouche 1. a) ca 1040 buce « cavité buccale chez l'homme et certains animaux »
(Alexis, éd. Chr. Storey, strophe 97a); b) 1660 « personne à nourrir » (OUDIN Fr.-Esp.); 2.
a) ca 1150 boche « ouverture quelconque » (Hist. Joseph, 1318 dans T.-L.); b) fin XIIe s.
spéc. boche « embouchure d'un fleuve » (THOMAS, Tristan, 2645, ibid.).
II.− Boubouche 1889 (VERLAINE, L'Impénitent, Parallèlement, Œuvres poétiques complètes,
Paris, Gallimard, 1962, p. 511).
I du lat. class. bcca « joue », le plus souvent au plur., dep. Plaute (TLL s.v., 2225, 61)
puis p. ext. « bouche » dans le lang. fam., dep. Caton (ibid., 2226, 21). À rapprocher de 2
a : IXe-Xe s., Anonymorum geometriae, I, 3, 20 dans Mittellat. W. s.v., 1599, 38 : super
buccam putei; et de 2 b : 1027, VERNIER, Chartes de Jumièges, I, p. 39, no 12 dans NIERM. :
buca vivarii. La substitution du lat. bucca à os dans les lang. rom. est due à l'expressivité
du mot (cf. a. fr. bec « bouche ») plutôt qu'à l'homonymie (os « visage » ayant disparu dès
l'époque préromane et os, ossis « os » ayant été remplacé par ossum dès le IIIe s.) ou au
monosyllabisme (v. RENSON, p. 663). II est formé sur bouche par réduplication de la 1re syll.
À rapprocher du pic. (St-Pol-sur-Ternoise) bubuk « bouche des enfants » (FEW t. 1, p.
584b, s.v. bucca).