Notes de cours 2

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LE TUBE DIGESTIF
Le tube digestif est tendu de la bouche à l’anus. La cavité qui le
creuse porte le nom de lumière. C’est dans cette lumière que circulent
les aliments, depuis leur ingestion jusqu’à l’évacuation de ce qui en
reste après leur digestion. Long de 9 mètres, il comprend des segments
spécialisés, ce sont la bouche, le pharynx, l’œsophage, l’estomac,
l’intestin grêle et le côlon.
Au tube digestif sont associés des organes annexes : les dents, la
langue, les glandes salivaires, le foie, la vésicule biliaire et le pancréas.
Notre tube digestif est un compartiment du milieu extérieur que
nous avons au sens propre incorporé au début de notre développement
embryonnaire, puis que nous avons pourvu d’une bouche et d’un anus.
Les glandes qui y débouchent sont donc des glandes exocrines.
UNE HISTOIRE DE LA BOUCHE
Notre grain de pollen a profité de l’ingestion d’un morceau de côte
d’agneau pour entrer dans la cavité buccale. Nous avons sanglé nos
ceintures de sécurité et nous espérons ne pas nous faire écraser par les
dents, car la mâchoire inférieure travaille, encore que la viande soit
cuite à point. Que de travail pour les muscles des joues! Et de la
langue !
Certains Protozoaires ont une bouche qui s’ouvre et se ferme,
comme la nôtre, et leur permet d’ingurgiter des proies presqu’aussi
grandes qu’eux. Il y a des animaux pluricellulaires qui n’ont pas de
bouche, ce sont surtout des parasites. Les premiers Vertébrés, les
Agnathes d’il y a 500 millions d’années, dont un descendant est la
Lamproie par exemple, n’ont pas de mâchoire inférieure. Celle-ci est
inaugurée par les premiers Poissons, en même temps que les dents.
Cette innovation en fait des prédateurs, capables bien sûr de capturer
des proies, mais aussi de se défendre par la morsure.
Chez les Poissons, les Amphibiens, les Reptiles et les Oiseaux, la
mâchoire inférieure n’est mobile que de bas en haut. De plus, toutes les
dents sont coniques, comme des canines. C’est avec cette gueule-là
qu’un Crocodile, l’horrible bête, happe un Gnou et le déchire
grossièrement avant de le déglutir.
Chez les Mammifères seulement, la mâchoire inférieure se prête à
des mouvements de latéralité. Ceux-ci mettent à profit les surfaces
triturantes des molaires pour réaliser la mastication. L'aptitude à la
mastication est une heureuse invention, puisque les aliments sont
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broyés, ce qui soulage les efforts de la tunique musculaire de l’estomac,
par là accélère la digestion et réduit la longueur des siestes, qui sont
des périodes de vulnérabilité.
LA LANGUE, LES DENTS ET LES GLANDES SALIVAIRES
La langue est un gros muscle squelettique qui n’est inséré que par
le dessous. Elle est impliquée dans la mastication, la déglutition et
l’expression verbale. A propos, je suis tout prêt à vous communiquer la
recette de la sauce cancérigène dont ma mère assortissait la langue de
veau.
Les dents sont les organes les plus minéralisés des Vertébrés. Elles
fossilisent mieux que les os et bien des premiers Mammifères ne sont
connus que par les dents qu’ils ont laissées quand ils trottinaient à
l’ombre des Dinosaures. Nos dents ne sont guère différentes de celles
de nos cousins les grands Singes anthropomorphes, sinon que les
canines ont la même hauteur que les autres et dessinent une arcade
parabolique.
Dans la cavité buccale, en plus d’être fort secoué, notre grain de
pollen est inondé de salive.
Il y a trois paires de glandes salivaires. Chaque jour, elles
sécrètent entre 1000 et 1500 millilitres de salive. Entre les repas, la
production de salive est faible et suffit à entretenir l’humidité de la
muqueuse buccale. Lors de l’ingestion des aliments, elle augmente, afin
de lubrifier les aliments, de les dissoudre et d’amorcer leur
décomposition chimique. Les aliments en effet excitent les récepteurs
gustatifs et ceux-ci préviennent des noyaux nerveux viscéraux qui
stimulent l’activité des glandes salivaires.
Dans la cuisine déjà, l’odeur, la vue, le toucher ou le son de la
nourriture sont autant d’excitations psychologiques qui montent à mon
cerveau, lequel garde la mémoire de ce petit cérémonial culinaire et
alerte les noyaux salivaires. Cette activation psychologique a l’intérêt de
faire débuter la digestion dès que les aliments sont introduits dans la
bouche.
La salive se compose de 99,5 % d’eau et d’un petit éventail de
molécules où figure une enzyme digestive, l’amylase salivaire, ou
ptyaline. Sous son effet, un glucide d’origine végétale, l’amidon, qui est
un polymère linéaire de glucose, est décomposé en ses monomères.
Ces petites molécules traverseront sans difficulté la paroi de l’intestin
grêle.
La déglutition fait passer les aliments de la cavité buccale à
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l’œsophage qui, sous le diaphragme, les conduit à l’estomac. La langue
ferme la cavité buccale, l’épiglotte ferme le larynx, l’œsophage d’ouvre,
la descente du bol alimentaire ne demande que quelques secondes.
LA TOPOGRAPHIE DES ORGANES DIGESTIFS
En dessous du diaphragme, dans l’abdomen, le tube digestif
abandonne la linéarité qu’il a dans la cage thoracique, il est très
sinueux. Il a adopté cette disposition au cours du développement
embryonnaire, période pendant laquelle il a été contraint d’accroître sa
longueur en ne disposant guère de place.
Sous le diaphragme, l’estomac se place à gauche, le foie à droite,
le pancréas est derrière l’estomac. Sous l’estomac court l’intestin grêle,
puis le colon et, tout en bas le rectum.
LA CAVITE PERITONEALE ET SES PAROIS
Dans les régions abdominale et pelvienne, le tube digestif siège
dans la cavité péritonéale. Celle-ci est un vestige de la cavité
coelomique
qui
est
apparue
pendant
notre
développement
embryonnaire en pieuse mémoire des Annélides, lesquels, par des voies
dont nous ignorons tout, auraient remis entre nos mains ce vieux, mais
alors là très vieux cadeau.
La cavité péritonéale entoure les organes digestifs de membranes
de revêtement et de suspension, dont la topograhie ne se visualise pas
aisément, surtout en trois dimensions.
Pour essayer de nous en faire une image, partons de la lumière de
l’intestin grêle, où circulent les aliments. Je ferai un choix sévère dans
le grouillement de la terminologie, qui a subi les enrichissements de
bien des disciplines biologiques.
Cette lumière est limitée par un épithélium cylindrique simple.
Celui-ci est porté par une nappe épaisse de tissu conjonctif où courent
de nombreux vaisseaux sanguins et lymphatiques. Le manchon
conjonctif est circonscrit par une forte tunique de muscles lisses. Cette
musculature enfin est voilée par une mince membrane, la séreuse.
A la face dorsale, la séreuse n’est pas refermée sur elle-même, ses
lèvres latérales se ploient vers la face dorsale, deviennent adjacentes et
s’apposent, formant un mésentère, qui abrite les vaisseaux sanguins,
les vaisseaux lymphatiques, les nerfs et les ganglions nerveux. Le
mésentère accède à la face inférieure de la colonne vertébrale. Là, ses
deux feuillets se disjoignent, glissent l’un à gauche et l’autre à droite,
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s’étendent sous la musculature squelettique des flancs et se retrouvent
à la face ventrale, se résolvant en un ample feuillet, le péritoine.
La cavité péritonéale s’inscrit entre le péritoine et les multiples
boucles de la séreuse. Elle est évidemment virtuelle puisque la séreuse
n’est, par l’intérieur, séparée du péritoine que par un mince film de
liquide, le liquide péritonéal.
(figures 8 à 23)
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