Manie et hypomanie Généralités : Troubles de l’humeur dominé par : - l’exaltation - l’accélération motrice Pic de fréquence entre 15 et 30 ans S’inscrivant dans le cadre d’un trouble bipolaire de l’humeur Causes de manies : Manies « primitives » (trouble bipolaire) Manies « secondaires » ou « pseudo-manies » : - pathos organiques - toxiques (stupéfiants, médocs) I Le syndrome maniaque Généralités : S’oppose presque point par point à la dépression : - exaltation de l’humeur - hypersthénie - idéation « hyper-positive » - accélération psychomotrice - troubles des conduites instinctuelles - délire RUPTURE AVEC L’ETAT ANTERIEUR !!! Caractérisé par une anosognosie (= absence de conscience du trouble) Le dépressif se fiche de tout ≠ le maniaque s’intéresse à tout et est heureux. A / Exaltation de l’humeur Euphorie : joie intense, exaltation Expensivité de l’humeur (pas de pudeur ou de réserve) Hypersyntonie : hyperadaptabilité, familiarité Ludisme : tendance aux jeux Hyperhédonie (≠ anhédonie) Labilité émotionnelle, irritabilité : passe du rire aux larmes (cf dépression) B/ Hypersthénie Absence de fatigue Moindre fatigabilité Mais appétit et sommeil svt réduits ++ : au bout d’un moment le corps lâche : limite de la mort. C/ Modification du contenu des pensées Surestimation de soi car raisonnements trop rapides Sentiment de toutes puissances (svt pseudo-délire mégalomaniaque ou mystique) Optimisme débordant, insouciance Anosognosie et déni du trouble (cf dépression) D/ Accélération psychomotrice Hypervigilance = être conscient de tout ce qui nous entoure, même les bruits parasites et distractibilité = plus du tout vigilant, perte de la conscience de l’environnement Tachypsychie = esprit trop rapide Diffluence = dispersion Troubles de la concentration et de l’attention Logorrhée, tachyphémie (= langage accéléré)… Hyperactivité motrice avec hypermimie, agitation… Désinhibition comportementale et pulsionnelle Absence totale d’autocensure : tenues débraillées, originales, multiplication des initiatives, absentéisme au travail, achats pathologiques, comportements agressifs… E/ Troubles des conduites instinctuelles Insomnie sans fatigue Hyperphagie ou anorexie Libido exacerbée, hypersexualité (≠ dépression) F/ Délire ou pseudo-délire ? Pseudo-délire quasi constant : je suis le maître du monde Délire possible Les patients maniaques ont à un moment une dépression grave. II L’épisode maniaque Syndrome maniaque caractérisé Pendant une durée suffisante (15 jours) Rompant avec l’état antérieur Altérant profondément le fonctionnement socio-professionnel En l’absence de cause organique ou toxique III L’épisode hypomaniaque Syndrome maniaque moins marqué Rompant avec l’état antérieur N’altérant pas ou peu, voire exacerbant le fonctionnement socio-professionnel En l’absence de cause organique ou toxique Risque n°1 : évolution vers la MANIE ! L’hypomaniaque est hyperproductif. Le maniaque est improductif. Formes cliniques de l’épisode maniaque Episode maniaque/ hypomaniaque Manie délirante Etat mixte : vont mal mais vont vite mieux Manie atypique Furie maniaque Diagnostic différentiel : Confusion : cause organique, trouble de vigilance Ivresses Episode psychotique aigu Agitation hystérique Episodes pseudo-maniques d’origine organique Cadre nosologique : Episode isolé (rarissime) Trouble bipolaire de l’humeur : s’en suit soit épisode maniaque, soit épisode dépressif (≠ trouble unipolaire : on fait des crises dépressives en alternance mais pas de maniaques) Risques liés à la manie : Désinsertion socio-professionnelle Conduites à risque : rapports sexuels non protégés, errances, dilapidation du capital financier, comportement hétéro-agressif, addictions Dans les formes les plus agités : épuisement, dénutrition, déshydratation Principes de traitement : Peu accessible à une psychothérapie, sauf à visée pédagogique. Traitement médicamenteux : sédatif, thymorégulateur (litium) Hospitalisation : svt nécessaire (ds 90% sous contrainte) Trouble bipolaire de l’humeur Attention ce n’est pas une maladie car on ne connaît pas les causes ! Définition : Alternance d’épisodes dépressifs et d’épisodes maniaques ou hypomaniques. Caractéristiques : Episodes dépressifs : - svt sévères - caractéristiques mélancoliques Episodes d’agitation : - maniaques (type 1) - hypomaniaques (type 2) - suite à un traitement antidépresseur (type 3) Le type 2 est le plus sombre et le moins pathologiques : les patients ont tendance à arrêter le médicament car se croient non-malades. Le type 1 se soigne le mieux. I Le cycle bipolaire : Durée séparant le début d’un épisode (dépressif ou maniaque) du début suivant. La durée des cycles est un facteur pronostique majeur : plus le cycle est long plus le pronostique est bon. rapid cycler : formes les plus sévères : patient passe sa vie à l’hôpital. Pour la médecine dès que l’on fait un épisode maniaque ou hypomaniaque on a un trouble bipolaire. Le sevrage du traitement marche rarement et entraîne un 2ème épisode. Il perd de sa performance s’il est arrêté puis repris. Pour un sevrage il faut : - une bonne conscience du trouble - si échec traitement à vie - pas de cycle pdt 5 ans II Forme mineure : la cyclothymie : Alternance d’épisodes dépressifs mineurs, ou majeurs légers (- de 15 jours) et d’épisodes strictement hypomaniaques Forme bénigne, svt sans action thérapeutique. Attention : pas des épisodes maniaques et dépressifs : pas un trouble bipolaire ici ! Généralités : début entre 15 et 30 ans Délai moyen de diagnostic : 10 ans Pronostic : Maladie chronique et incurable Complications cumulées des phases dépressives et maniaques Pronostic amélioré par les traitements thymorégulateurs, plutôt bon si bonne réponse au traitement. Principal enjeux : l’éducation : A la maladie Au traitement Etayage psychothérapeutique indispensable