La phase « UP » (ou haute) :
Durant cette phase, il y a une augmentation considérable d’énergie, de plaisir à tout prix et
de pensées exaltante. Le malade fait les choses compulsivement (acheteur compulsif,
cuisinier compulsif, maniaque de l’ordre et de la propreté, fêtard à tout prix… tout dépend de
la personne) il a une grande estime de soi, un grand besoin de bouger, de parler vite, une
incapacité à fixer son attention, une réduction du temps de sommeil…
Un des aspects de la bipolarité en phase haute (manies), est d’exacerber au maximum la
créativité ; c’est pourquoi de nombreuses personnes présentant des troubles bipolaires
deviennent très brillantes et débordantes d’idées, tant dans les domaines artistiques que
dans d’autres domaines. C’est dans cette phase d’hyperactivité que les artistes sont le plus
prolifiques.
La phase « down » (ou basse) :
Durant cette phase, le malade n’est plus rien pour lui-même, il pense au suicide, il a des
trouble de l’appétit (perte ou gain de poids), un sentiment de culpabilité, perte de l’énergie,
une grande fatigue, il n’a plus envie de rien.
Dans cette phase, l’artiste (certains, car la plupart ne sont plus capables de rien, ou n’y
arrive pas ou encore n’ont pas la volonté de faire quelque chose) va continuer son art mais
celui-ci sera noir, empli de tristesse, différent de ce qu’il fait en phase « down ».
La mélancolie a souvent été un état qui a favorisé la création des musiciens, écrivains, c’est
un thème qui revient fréquemment dans leurs œuvres.
Des artistes bipolaires célèbres :
Dans l’histoire, on cite le plus souvent Nietzche, Napoléon, Winston Churchill, Lincoln,
Goethe, Hemingway, Robert Schumann et Van Gogh comme des bipolaires, mais vu les
difficultés de diagnostic il n’est pas possible d’être affirmatif, du moins pour nombre de ces
personnalités. Mais on peut simplement affirmer qu’ils avaient à des degrés divers des
signes cliniques appartenant à cette affection, ce qui n’en fait pas systématiquement des
bipolaires pour autant, en dehors des artistes qui ont fait l’objet d’études sérieuses et
argumentées sur ce point.
On a souvent associé « le génie artistique », les personnalités exceptionnelles dans de
nombreux domaines, et les troubles de l’humeur, voir troubles psychiatriques. De
nombreuses études ont été faites sur ce sujet et un terrain familial a été souvent noté : la
jeune sœur de Schumann, Emilie qui s’est suicidée précocement, Eugène Hugo frère de
Victor qui va sombrer dans la démence et décédera précocement. Les chercheurs de
l’Institut Karolinska avaient établi après une étude des pathologies familiales que les artistes
et les scientifiques étaient plus nombreux dans les familles touchées par les troubles
bipolaires et psychiatriques comparés à la population générale.
En prolongeant ces travaux, la même équipe met l’accent sur cette corrélation, mais en
élargissant celle-ci à un ensemble de désordres psychiatriques comme la dépression,
l’alcoolisme, la toxicomanie, l’autisme, le TDAH (trouble déficit de l’attention hyperactivité),
l’anorexie et le suicide. Cette étude recouvrait un suivi de 40 ans et une population de 1,2
millions de patients.