La bipolarité et l’art Travail de psycho-pédagogie Ann-Melody Reginster La bipolarité en quelques mots : Il s’agit d’un trouble récurrent de l’humeur alternant des phases d’expansion de l’humeur avec une augmentation de l’énergie et des activités (manie ou hypomanie), et des baisses de l’humeur (dépression), avec des intervalles libres plus ou moins longs. Dénommé par le passé psychose maniaco-dépressive, le trouble bipolaire recouvre une définition plus large de troubles de l’humeur qui sont parfois accompagnés ou non par des symptômes psychotiques. Les phases de la bipolarité : D’après le HAS (Haute Autorité de Santé), Les épisodes des troubles bipolaires peuvent être : Phase up/haute Phase down/basse - Hypomaniaques. Maniaques sans symptômes psychotiques. Maniaques avec symptômes psychotiques. Dépressifs légers ou modérés. Dépressifs sévères sans symptômes psychotiques. Dépressifs sévères avec symptômes psychotiques. Mixtes sans symptômes psychotiques. Mixtes avec symptômes psychotiques. Les trois types de troubles bipolaires : Le trouble bipolaire I est essentiellement caractérisé par la survenue d’un ou de plusieurs épisodes maniaques ou épisodes mixtes. Les sujets ont souvent également présenté un ou plusieurs épisodes dépressifs majeurs. Le trouble bipolaire I est considéré comme récurrent soit car il existe une inversion de la polarité de l’épisode soit par un intervalle d’au moins deux mois sans symptômes maniaques entre les épisodes. Une inversion de la polarité est définie par l’évolution d’un épisode dépressif majeur vers un épisode maniaque ou l’évolution d’un épisode maniaque vers un épisode dépressif majeur. Trouble bipolaire non spécifié : S’il existe une alternance très rapide (sur quelques jours) de symptômes maniaques et dépressifs, qui ne répondent pas aux critères de durée d’un épisode maniaque ou d’un épisode dépressif majeur, le diagnostic est celui d’un trouble bipolaire non spécifié. Le trouble bipolaire II est essentiellement caractérisé par la survenue d’un ou de plusieurs épisodes dépressifs majeurs accompagnés d’au moins un épisode hypomaniaque. L’existence d’un épisode maniaque ou mixte exclut le trouble bipolaire de type II. Les sujets présentant un trouble bipolaire de type II peuvent ne pas ressentir les épisodes hypomaniaques comme pathologiques. Les informations provenant d’autres informateurs (proches, famille) sont souvent très importantes pour établir un diagnostic. La phase « UP » (ou haute) : Durant cette phase, il y a une augmentation considérable d’énergie, de plaisir à tout prix et de pensées exaltante. Le malade fait les choses compulsivement (acheteur compulsif, cuisinier compulsif, maniaque de l’ordre et de la propreté, fêtard à tout prix… tout dépend de la personne) il a une grande estime de soi, un grand besoin de bouger, de parler vite, une incapacité à fixer son attention, une réduction du temps de sommeil… Un des aspects de la bipolarité en phase haute (manies), est d’exacerber au maximum la créativité ; c’est pourquoi de nombreuses personnes présentant des troubles bipolaires deviennent très brillantes et débordantes d’idées, tant dans les domaines artistiques que dans d’autres domaines. C’est dans cette phase d’hyperactivité que les artistes sont le plus prolifiques. La phase « down » (ou basse) : Durant cette phase, le malade n’est plus rien pour lui-même, il pense au suicide, il a des trouble de l’appétit (perte ou gain de poids), un sentiment de culpabilité, perte de l’énergie, une grande fatigue, il n’a plus envie de rien. Dans cette phase, l’artiste (certains, car la plupart ne sont plus capables de rien, ou n’y arrive pas ou encore n’ont pas la volonté de faire quelque chose) va continuer son art mais celui-ci sera noir, empli de tristesse, différent de ce qu’il fait en phase « down ». La mélancolie a souvent été un état qui a favorisé la création des musiciens, écrivains, c’est un thème qui revient fréquemment dans leurs œuvres. Des artistes bipolaires célèbres : Dans l’histoire, on cite le plus souvent Nietzche, Napoléon, Winston Churchill, Lincoln, Goethe, Hemingway, Robert Schumann et Van Gogh comme des bipolaires, mais vu les difficultés de diagnostic il n’est pas possible d’être affirmatif, du moins pour nombre de ces personnalités. Mais on peut simplement affirmer qu’ils avaient à des degrés divers des signes cliniques appartenant à cette affection, ce qui n’en fait pas systématiquement des bipolaires pour autant, en dehors des artistes qui ont fait l’objet d’études sérieuses et argumentées sur ce point. On a souvent associé « le génie artistique », les personnalités exceptionnelles dans de nombreux domaines, et les troubles de l’humeur, voir troubles psychiatriques. De nombreuses études ont été faites sur ce sujet et un terrain familial a été souvent noté : la jeune sœur de Schumann, Emilie qui s’est suicidée précocement, Eugène Hugo frère de Victor qui va sombrer dans la démence et décédera précocement. Les chercheurs de l’Institut Karolinska avaient établi après une étude des pathologies familiales que les artistes et les scientifiques étaient plus nombreux dans les familles touchées par les troubles bipolaires et psychiatriques comparés à la population générale. En prolongeant ces travaux, la même équipe met l’accent sur cette corrélation, mais en élargissant celle-ci à un ensemble de désordres psychiatriques comme la dépression, l’alcoolisme, la toxicomanie, l’autisme, le TDAH (trouble déficit de l’attention hyperactivité), l’anorexie et le suicide. Cette étude recouvrait un suivi de 40 ans et une population de 1,2 millions de patients. Une autre idée est souvent formulée à ce sujet, l’exacerbation du processus créatif dans le cadre de cette maladie. La dynamique créatrice est sur le plan psychologique particulièrement complexe, rarement étudiée sur le plan scientifique. Le fait que l’on retrouverait plus d’artistes dans les familles qui comptent plus de sujets ayant des troubles psychiatriques ne dit rien sur cette dynamique et n’indique pas par ailleurs que l’inverse est vrai, c’est-à-dire qu’il y aurait plus de troubles psychiatriques chez les artistes ! Tous les artistes cités ci-dessous, ont un trouble de l’humeur, pour certain et ne sait pas et on ne saura jamais pour d’autre s’il s’agit de bipolarité ou autre. Des peintres : VINCENT VAN GOGH. On voit clairement la différence entre les phases hautes et basses dans sa peinture. EDVARD MUNCH. Il a su faire ressortir l’angoisse et la douleur que lui causait cette maladie, entre-autres avec son célèbre tableau "Le Cri" CLAUDE MONET souffrait lui aussi de troubles de l’humeur Ainsi que : PAUL GAUGUIN, HENRI MATISSE, TOULOUSE-LAUTREC, MICHELANGELO, et dans les peintres moderne on retrouve : JACKSON POLLOCK et GEORGIA O’KEEFFE Des écrivains : Agatha Christie, Alfred de Musset, Charles Baudelaire, Charles Dickens, Ernest Hemingway, Edgar Allan Poe, Emile Zola, Georges Sand, Guy de Maupassant, Honoré de Balzac, Leo Tolstoy. Et bien d’autre encore. Des compositeurs : Chopin, Rossini, Haendel, Mahler, Berlioz, Tchaikovsky, Schumann, Rachmaninoff,…etc Des chanteurs : Alanis Morisette, Courtney Love, Jimi Hendrix, Kurt Cobain, Léonard Cohen, Ozzy Osbourne, Paul Simon, Peter Gabriel, Ray charles, Sting… Et j’en passe. Des réalisateurs : Tim Burton, Francis Ford Coppola Des acteurs : Audrey Hepburn, Ben Stiller, Drew Barrymore, Jim Carey, Marlon Brando, Marilyn Monroe, Richard Dreyfuss, Robin Williams, Winona Rider… Quelques célébrités, juste pour notre culture générale : Abraham lincoln (Président des USA), Alexandre Le Grand, Boris Yeltsine (Président de la Russie), Charles Darwin (Scientifique), Friedrich Nietzsche (Philosophe), Howard Robard Hughes (Homme d’affaires), Gearg Cantor (Mathématicien), Isaac Newton (Physicien), Napoléon Bonaparte, Princesse Diana, Richar Nixon (Président des USA), Sigmund Freud (Psychologue), Théodore Roosevelt (Président des USA),Winston Churchill (Premier Ministre de UK).