Quelques paris sur les plus longues suites de succès consécutifs (épreuves de Bernoulli)
JF Kentzel - Lycée Pardailhan à Auch (32) - jkentzel@ac-toulouse.fr
Remerciements à Anne Bauval (Université de Toulouse 3)
Sans son aide, je n’aurais pas rencontré les résultats qui suivent.
Soit
un entier valant au moins 1. On réalise
expériences de Bernoulli identiques et indépendantes
dont les issues sont désignées par succès, noté 1, de probabilité
,
, et échec, noté 0.
On désigne par
la variable aléatoire : « longueur de « la » plus longue suite de succès
consécutifs obtenue à l’issue de la
ième expérience ». Exemple : avec 0101110100,
.
Résumé
La loi de
est bien connue pour les petites valeurs de
(formules de récurrence et même formules explicites mais
donnant lieu à des calculs impraticables quand
grandit) et pour les grandes valeurs de
(formules asymptotiques). On
propose une unique formule permettant, pour tout
et pour tout
assez grand, de parier sur la valeur de
;
c’est le résultat 1. On montre ensuite que pour trois valeurs de
(1/6, 1/3 et 1 /2), ce pari fonctionne pour presque toutes
les valeurs de
(une ou deux exceptions); c’est le résultat 2. La démarche suivie montre qu’on ne peut pas trouver de
meilleur résultat, au sens où, pour tout
, aucun meilleur minorant, indépendant de
, du maximum sur
des
ne peut être donné.
Pour certains énoncés on se limite au cas
, bien que le cas inverse ne soit pas fondamentalement différent, pour
deux raisons : les calculs sont facilités (voir la preuve du lemme) et on obtient des probabilités plus grandes (voir la figure
8) donc plus étonnantes. Toutes les affirmations contenues dans ce texte sont justifiées en détails sur le site [1] où on trouve
aussi divers compléments. Toutes sont compréhensibles par un élève, théorique !, de Terminale, à l’exception de certaines
données au paragraphe 1 qui est un survol historique informel et indépendant du reste.
Le paramètre
est parfois omis quand il n’y a pas de confusion possible.
1 ) DEUX FORMULES CLASSIQUES
L’étude de cette variable aléatoire
est si naturelle qu’elle a débuté avec A de Moivre en 1738. Les formules (1) et (2)
qui suivent sont connues depuis longtemps et justifiées correctement depuis au moins 1944 (résultat de V Goncharov).
a ) Représentation fondamentale : Soit
un entier fixé, assez grand...
En désignant par
l’événement : succès lors de la
épreuve, une suite de
épreuves peut être
représentée sous la forme :
............................................................................... 321 N
SSSS
N
llllongueurllongueur 321
où les points représentent des succès et la variable aléatoire
est le nombre d’échecs.
La loi de
est alors proche de celle de
.
Les longueurs
sont des variables aléatoires indépendantes (valant éventuellement 0) et vérifient
évidemment pour tout entier
,
:
.
(elles suivent approximativement une loi géométrique; ce n’est qu’approximatif car
)
b ) Approximation exponentielle de
Puisque les
sont indépendantes, on a
N
x
Nin pxlPxlPxlPxl
Ni
PxLP
1......)
1
()( 21
donc
)1(.exp1)( x
N
x
npLnNpxLP
.
suit la loi binomiale
donc
, autrement dit
.
Par ailleurs si
est assez grand,
est assez petit et
(
si
)
On a donc :
(1)
Cette approximation sera partiellement précisée puis utilisée au paragraphe 2.