LETTRE- L
Lindbergh Charles : Charles Lindbergh (1902 à Détroit, Michigan -1974 à Hawaii) est un pionnier
américain de l'aviation. Passionné d'aviation, il abandonne en 1922 ses études de construction mécanique, passe le
brevet de pilote et achète son premier avion, qu'il répare pour proposer des baptêmes de l'air. Après avoir suivi un
entraînement avec des pilotes militaires américains, Lindbergh travaille comme pilote de l'aéronavale dans les
années 1920. Il gagne une renommée internationale en devenant le premier pilote à relier New York à Paris, au
cours d'un vol les 20 et 21 mai 1927, en trente-trois heures et trente minutes, à bord de son avion, le Spirit of Saint
Louis, spécialement conçu pour l'occasion en à peine deux mois. L'enjeu de cette traversée de l'océan Atlantique
nord reliant Paris à New York en avion était le Prix Orteig et le prix aigle royal à tête blanche d'Amérique d'un
montant de 25 000 dollars. Cependant, contrairement à une idée répandue, Lindbergh n'est pas le premier à avoir
traversé l'océan Atlantique en avion, mais simplement le premier à l'avoir fait en solitaire. Dès 1919, deux autres
tentatives, moins célèbres, avaient été couronnées de succès. Entre le 8 et le 31 mai 1919, un équipage de la marine
américaine avait fait la traversée entre Jamaica Bay, près de New York, et Plymouth en hydravion, en plusieurs
étapes (dont une étape centrale entre le Labrador et les Açores). Leur hydravion était un NC-4 Navy-Curtiss. Du 14
au 15 juin 1919, un équipage britannique avait ensuite fait la première travere en un seul vol. Le capitaine John
Alcock et le lieutenant Arthur Brown étaient partis de Saint-Jean à Terre-Neuve (actuellement au Canada) pour se
poser à Clifden en Irlande, au terme d'un vol de 3 630 km, effectué en 16 heures et 12 minutes. Leur avion était un
bombardier Vickers Vimy de la Première Guerre mondiale. Le succès de Lindbergh a lieu douze jours après la
disparition des pilotes français Charles Nungesser et François Coli qui avaient tenté la traversée d'est en ouest en
partant du Bourget à bord de l'Oiseau blanc, et deux semaines avant la deuxième traversée sans escale de
l'Atlantique, entre New York et Berlin, effectuée par Clarence Chamberlain et Charles Lévine . Le statut de
Lindbergh est tel, après sa traversée, qu'il devient un interlocuteur important pour toutes les questions aéronavales,
et il le reste jusqu'à sa mort.
Dans les années 1920 et au début des années 1930, Lindbergh utilise sa célébrité pour aider à promouvoir le
développement rapide de l'aviation commerciale américaine. En mars 1932, cependant, son jeune fils, Charles Jr.,
est enlevé et assassiné dans ce qui est bientôt surnommé le « Crime du Siècle ». Cet événement conduit finalement
la famille Lindbergh à fuir les États-Unis en décembre 1935 pour vivre en Europe. Avant l'entrée en guerre des
États-Unis le 8 décembre 1941, Lindbergh est un ardent défenseur du maintien des États-Unis hors du conflit
mondial comme l'était au Congrès son propre père, Charles Lindbergh, pendant la Première Guerre mondiale et
devient un leader du mouvement anti-guerre America First. Néanmoins, après Pearl Harbor, il soutient l'effort de
guerre et participe comme consultant civil à des missions de combat dans le théâtre du Pacifique.
Latécoère Pierre Georges : le 25 août 1883 à Bagnères-de-Bigorre et mort en 1943 à Paris, est un
entrepreneur français, emblématique des débuts de l'aviation commerciale et en particulier de la poste aérienne.
Pierre Georges. Formé à l'École centrale Paris, Pierre Georges reprend l'entreprise familiale qui fabrique désormais
du matériel roulant pour la Compagnie des Chemins de Fer du Midi.
Il investit à Toulouse deux usines : l'une fabriquant des obus, l'autre des cellules d'avion à partir de 1916. En 1918,
Latécoère imagine une ligne aérienne de fret et de courrier reliant la France au Sénégal en passant par l'Espagne et
le Maroc. Il fonde alors la Compagnie Générale d'Entreprises Aéronautiques, qui crée puis exploite les lignes
Toulouse Casablanca, Casablanca Dakar (par Agadir, Cap Juby, Villa Cisneros, Port Étienne, Saint-Louis) et Rio
Recife au Brésil. C'est chez Latécoère que Mermoz, Saint-Exupéry et Guillaumet ont fait leurs premières armes.
L'entreprise concourt également au lendemain de la Première Guerre mondiale à la naissance et au développement
de l'aviation postale. Celle-ci s'opère grâce au courage de ses premiers pilotes, véritables pionniers de l'aviation,
considérés à l'époque comme des héros. En effet, dans les années 1920, chaque vol est une aventure risquée, qui
peut être fatale. Le quotidien et les exploits de ces pilotes nous sont rapportés par l'écrivain Antoine de Saint-
Exupéry lui-même pilote de l'Aéropostale dans son roman Vol de nuit, qui décrit un vol postal en Amérique
du Sud, ainsi que dans d'autres œuvres. Dès cette époque, il envisage de créer une liaison aérienne entre Toulouse
et Casablanca. Il réalise ce projet en 1919, malgré l'opposition du gouvernement espagnol, peu disposé à laisser
survoler son territoire. En 1924, la ligne est prolongée jusqu'à Dakar et, cette fois, ce sont les tribus maures qui
posent des difficultés : elles capturent les aviateurs contraints à un atterrissage forcé sur leurs territoires et ne les
rendent que contre de fortes rançons. En mai 1930, la traversée transatlantique est réalisée de Dakar à Natal
(Brésil) par Jean Mermoz sur un avion Latécoère, "Comte de La Vaulx". Ensuite vient le fi du survol de la
cordillère des Andes, rapporté par Saint-Exupéry dans son roman Vol de nuit.
Grand industriel, Latécoère dispose un temps d'une usine de 26 000 m2 qui fournit l'Aéropostale. Cependant, des
questions politico financières l'obligent finalement à céder son affaire.
Il se passionne et construit des hydravions de gros tonnage. Le Latécoère 631 « Paquebot des airs », fait la ligne
Biscarosse Fort-de-France du 4 juillet 1947 au 1er août 1948, transportant 2 000 passagers avec deux rotations par
mois. Le 21 février 1948, le Laté 631 7, fabriqué au Havre et se rendant à Biscarosse, est pris dans une tempête
de neige et se perd en mer. Six mois plus tard, le Laté 631 6 se perd corps et biens dans la nuit du 1er août 1948
entre la Martinique et la France. On dénombre 58 victimes.
La compagnie Latécoère existe encore en 2012, et fournit des éléments d'aérostructures pour cinq grands
constructeurs aéronautiques mondiaux : Airbus, Boeing, Bombardier, Dassault Aviation.
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