Latécoère Pierre Georges : né le 25 août 1883 à Bagnères-de-Bigorre et mort en 1943 à Paris, est un
entrepreneur français, emblématique des débuts de l'aviation commerciale et en particulier de la poste aérienne.
Pierre Georges. Formé à l'École centrale Paris, Pierre Georges reprend l'entreprise familiale qui fabrique désormais
du matériel roulant pour la Compagnie des Chemins de Fer du Midi.
Il investit à Toulouse deux usines : l'une fabriquant des obus, l'autre des cellules d'avion à partir de 1916. En 1918,
Latécoère imagine une ligne aérienne de fret et de courrier reliant la France au Sénégal en passant par l'Espagne et
le Maroc. Il fonde alors la Compagnie Générale d'Entreprises Aéronautiques, qui crée puis exploite les lignes
Toulouse Casablanca, Casablanca Dakar (par Agadir, Cap Juby, Villa Cisneros, Port Étienne, Saint-Louis) et Rio
Recife au Brésil. C'est chez Latécoère que Mermoz, Saint-Exupéry et Guillaumet ont fait leurs premières armes.
L'entreprise concourt également au lendemain de la Première Guerre mondiale à la naissance et au développement
de l'aviation postale. Celle-ci s'opère grâce au courage de ses premiers pilotes, véritables pionniers de l'aviation,
considérés à l'époque comme des héros. En effet, dans les années 1920, chaque vol est une aventure risquée, qui
peut être fatale. Le quotidien et les exploits de ces pilotes nous sont rapportés par l'écrivain Antoine de Saint-
Exupéry — lui-même pilote de l'Aéropostale — dans son roman Vol de nuit, qui décrit un vol postal en Amérique
du Sud, ainsi que dans d'autres œuvres. Dès cette époque, il envisage de créer une liaison aérienne entre Toulouse
et Casablanca. Il réalise ce projet en 1919, malgré l'opposition du gouvernement espagnol, peu disposé à laisser
survoler son territoire. En 1924, la ligne est prolongée jusqu'à Dakar et, cette fois, ce sont les tribus maures qui
posent des difficultés : elles capturent les aviateurs contraints à un atterrissage forcé sur leurs territoires et ne les
rendent que contre de fortes rançons. En mai 1930, la traversée transatlantique est réalisée de Dakar à Natal
(Brésil) par Jean Mermoz sur un avion Latécoère, "Comte de La Vaulx". Ensuite vient le défi du survol de la
cordillère des Andes, rapporté par Saint-Exupéry dans son roman Vol de nuit.
Grand industriel, Latécoère dispose un temps d'une usine de 26 000 m2 qui fournit l'Aéropostale. Cependant, des
questions politico financières l'obligent finalement à céder son affaire.
Il se passionne et construit des hydravions de gros tonnage. Le Latécoère 631 « Paquebot des airs », fait la ligne
Biscarosse Fort-de-France du 4 juillet 1947 au 1er août 1948, transportant 2 000 passagers avec deux rotations par
mois. Le 21 février 1948, le Laté 631 nº 7, fabriqué au Havre et se rendant à Biscarosse, est pris dans une tempête
de neige et se perd en mer. Six mois plus tard, le Laté 631 nº 6 se perd corps et biens dans la nuit du 1er août 1948
entre la Martinique et la France. On dénombre 58 victimes.
La compagnie Latécoère existe encore en 2012, et fournit des éléments d'aérostructures pour cinq grands
constructeurs aéronautiques mondiaux : Airbus, Boeing, Bombardier, Dassault Aviation.