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PR FORT La SCOLIOSE.
I. Les déformations rachidiennes généralités.
1. Statique rachidienne dans le plan sagittal.
a. Courbures sagittales physiologiques.
On a physiologiquement une lordose lombaire, une cyphose thoracique et une lordose cervicale.
On a une notion d’équilibre sagittal : il est défini par l’axe qui passe par le centre du conduit auditif externe et
le centre de la tête fémorale.
b. Les courbures pathologiques.
- on peut avoir des accentuations des courbures existantes : HCD, HLL ou HCD + HLL.
- On peut avoir une diminution des courbures existantes : hypocyphose (allant vers le dos plat) ou une
hypolordose ou les deux dos plat.
- Une modification des courbures : cyphose totale (dans les maladies de Parkinson). Lordose totale (dans
certaines maladies musculaires = myopathies) ou inversion : cyphose lombaire + lordose thoracique.
2. Statique rachidienne dans le plan frontal.
a. Rachis physiologique.
Dans le plan frontal, le rachis est rectiligne.
b. déviation rachidienne dans le plan frontal : attitude scoliotique.
3. Déviation rachidienne dans les 3 dimensions : la scoliose.
La scoliose est une déviation permanente du rachis résultant du déplacement progressif des vertèbres les unes
par rapport aux autres dans les 3 dimensions de l’espace :
- dans le plan frontal : une ou plusieurs courbures, translation des vertèbres.
- Dans le plan horizontal : torsion rachidienne rotation vertébrale (colonne = mouvement hélicoïdal).
- Dans le plan sagittal : possibilité de diminution, voire une inversion des courbures.
II. Bilan clinique d’un patient avec une déformation rachidienne.
Matériel : toise, pèse personne, tabouret (50 cm), niveau à bulle, fil à plomb, réglette graduée, mètre ruban
(longueur MI), cales en bois (L = 30 cm, l = 10 cm, e = 5 mm / 7 mm / 10 mm / 20 mm / 30 mm).
1. Objectifs de l’examen clinique.
- apprécier la déformation rachidienne et ses caractéristiques (localisation, réductibilité).
- Rechercher une éventuelle étiologie.
- Apprécier le risque évolutif.
- Elaborer une stratégie thérapeutique et les modalités de la surveillance.
2. Interrogatoire.
- antécédents familiaux : souvent contexte familiale dans la scoliose.
- Antécédents personnels (anomalies ou problèmes pendant la grossesse et accouchement, étapes du
développement neurologique, anomalie de la marche, système malformatif (cardiaque, pulmonaire,…)).
- Circonstances de découverte : fortuite, dépistage systématique, douleur (peut être tumorale ou infectieuse),
retentissement esthétique (pli de taille,…).
- Traitement antérieur.
3. Examen des MI.
- étude de la marche : axe global des MI.
- Examen des pieds :
Déformation : pied plat, creux (vrai pied plat constant même quand on est sur la pointe des pieds et
le passage du pas problème neurologique qui peut expliquer une scoliose). Les pieds creux sont
toujours neurologiques.
Dans le plan frontal : valgus ou varus de l’arrière pied.
Dans le plan sagittal : pied équin ou talus.
- examen des genoux :
dans le plan sagittal : recurvatum, flexum.
Dans le plan frontal : genu varum et genu valgum.
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- examen des hanches : rechercher d’un flexum.
- Les hypo extensibilités musculaires : IJ et psoas.
- Longueur des MI : distance EIAS pointe de la malléole interne (en cm).
Si l’inégalité de longueur > 1 cm compensation par cale pour examen du bassin et du rachis.
Si repère osseux difficile à voir, on peut aller de l’ombilic à la pointe de la malléole médiale.
4. Examen du rachis et du bassin.
Inspection :
- asymétrie du pli de taille.
- Asymétrie des omoplates.
- Asymétrie des ceintures.
- Déviation du pli inter fessier.
a. Examen dans le plan frontal.
Axe global (axe occipital) :
- équilibre frontal entre l’occiput ou C7 (ou T1) et normalement le fil passe dans le pli inter fessier.
- Déséquilibre frontal.
Mesure des flèches de la scoliose : distance entre apophyse épineuse située au sommet de la courbure et le fil à
plomb (distance en mm).
Equilibre frontal de la ceinture pelvienne : niveau à bulle.
Bassin équilibré ou bascule horaire ou anti horaire (défini par l’arrière).
Deux causes possibles :
- inégalité des MI compensation par une talonnette.
- Scoliose basse qui emmène le bassin comme une vertèbre pas de compensation (diminuation de l’espace
ilio-lombaire).
Equilibre frontal de la ceinture scapulaire :
Exemple : déséquilibre frontal anti horaire de la ceinture scapulaire scoliose haute.
b. Examen dans le plan sagittal.
Normalement : 3 points de tangence : occiput, thoracique (pas systématiquement T6) et sacré (mais pas
systématiquement S2).
On a deux flèches = distance entre le rachis et le fil à plomb (en mm) : en cervical (C3 C7) et en lombaire
(L2).
Position du bassin dans le plan sagittal :
- lignes de Huc : une ligne passant par EIPS, une par l’ombilic et une par EIAS normalement
équidistantes.
- Angle Q.
c. Examen dans le plan horizontal.
Rotation de la ceinture pelvienne (horaire ou anti horaire).
Conséquence sur les MI : dans le cas de la rotation anti-horaire, on va avoir une rotation neutre ou RM à droite et
un excès de RL à gauche. A partir de cela, on peut voir pendant la marche une asymétrie de rotation du bassin.
Rotation de la ceinture scapulaire : si l’épaule droite est plus en avant que la gauche, on a une rotation anti
horaire.
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Recherche d’une gibbosité :
Gibbosité = témoin de la rotation vertébrale. Elle permet de différencier une scoliose d’une attitude scoliotique.
La déformation du thorax est maximale au sommet de la courbure. On aura une saillie para spinale au niveau
lombaire.
La scoliose thoracique sera plus visible car il y a les côtes alors qu’au niveau lombaire on n’a que les processus
transverses.
Bending test : position penchée en avant, mains jointes, menton placé dans la fourchette sternale. On va mesurer
la gibbosité au maximum de sa hauteur avec une symétrie par rapport à la ligne des apophyses épineuses.
Gibbosité caractéristique :
- siège.
- Côté.
- Aspect mousse ou angulaire aspect mousse = best pronostic + l’angulaire (best évolution).
- Etendue : courte ou étendue, nombre de gibbosité = nombre de courbure
Gibbosité et contre gibbosité : présence d’une contre gibbosité du côté opposé à la gibbosité (face antérieure) =
saillie antérieure des côtes.
Autres déformations thoraciques :
- thorax en entonnoir.
- Thorax en carène.
- Thorax en couvercle.
5. Examen général.
Données morphocinétiques : poids, taille debout, taille assise.
Stade du développement pubertaire.
Examen neurologique : réflexes cutanés abdo, plantaire, ostéo-tendineux.
III. Bilan radiographique d’un patient avec une déformation rachidienne.
Bilan radiographique du rachis :
- nécessité de grands clichés (format 30 x 90 cm).
- Téléradiographie de face et de profil en charge.
- Visualisation des ceintures scapulaire, clavicules, bassin, articulations CF (plus si possible colonne
cervicale), partie supérieure de la diaphyse fémorale.
1. Téléradiographie du rachis de face.
Définition :
- vertèbre limite : vertèbre la plus inclinée par rapport à l’horizontale : une vertèbre limite supérieure et une
inférieure.
- Vertèbre sommet : vertèbre la plus horizontale, la plus en rotation et la plus déformée (cunéiformisation).
C’est la vertèbre sur laquelle s’exerce le maximum de contrainte, la plus éloignée de l’axe médian.
- Vertèbre neutre : vertèbre sans rotation vertébrale. Les vertèbres neutres sont situées dans le segment
intermédiaire entre deux courbures (zone jonctionnelle).
- Nœud de jonction : zone jonctionnelle entre 2 processus torsionnels opposés (zone brève correspondant à
une ou deux vertèbres). De face = zone de changement de sens de rotation.
Mesure de l’nagle de Cobb :
angle formé par la droite passant par le plateau supérieur de la vertèbre limite supérieure et la droite passant
par le plateau inférieur de la vertèbre limite inférieure.
Une scoliose se définit par :
- côté (convexité), de dos.
- Vertèbres limites.
- Sommet.
- Rotation vertébrale.
Mesure de la rotation vertébrale : méthode de déplacement des apophyses épineuses (vertèbre sommet). On
sépare chaque hémi vertèbre en 3 parties.
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IV. Attitude scoliotique.
1. Définition.
C’est une déviation rachidienne exclusivement dans le plan frontal, totalement réductible en décubitus.
2. Examen clinique.
Objectifs :
- confirmer le diagnostic d’attitude scoliotique (diagnostic différentiel par rapport à la scoliose).
- Rechercher la cause de l’attitude scoliotique.
- Proposer un traitement adapté.
En position debout :
- expression maximale de la déviation rachidienne.
- Flexion antérieure : absence de gibbosité (++).
3. Examen complémentaire.
Radiographies de face debout : déviation rachidienne (angle de Cobb), sans rotation vertébrale.
Radiographies en décubitus : disparition de la déviation.
4. Diagnostic différentiel.
Attitude scoliotique (pas de rotation vertébrale et donc pas de gibbosité) / scoliose (rotation vertébrale
gibbosité).
5. Causes / étiologies des attitudes scoliotiques.
a. Causes inférieures (atteintes du train porteur).
- inégalité de longueur des MI +++ : cause la plus fréquente.
Si l’inégalité > 10 mm, on aura une bascule du bassin avec une courbure de compensation rachidienne
(pour assurer l’horizontalité du regard).
Le traitement se fera par une correction de l’inégalité de longueur (par semelle, talonnette ou chirurgie).
On distingue 2 causes principales : soit elle existe à la naissance et celle-ci s’accroît au cours du temps
mais elle peut également être d’origine traumatique (choc au niveau du cartilage de croissance donc la
croissance sera moins importante).
- Paralysie du MF et des muscles stabilisateurs du bassin : ceci entraînera une bascule du bassin avec une
courbure rachidienne de compensation (pour garder l’horizontalité du regard).
- Rétraction musculaire et limitation, déformation articulaire : ceci aboutit à une pseudo inégalité de
longueur des MI et une bascule du bassin :
Rétraction des fléchisseurs de hanche, TFL.
Rétraction des IJ = flexum de genou.
Rétraction des fléchisseurs plantaires : équin.
Le traitement se fera par une lutte contre ses rétractions.
b. Causes moyennes (atteintes rachidiennes).
- Hypotonie rachidienne des spinaux (cause fréquente) :
C’est une diminution du tonus postural responsable d’une attitude scoliotique +/- associée à une attitude
cyphotique.
Le traitement : rééducation kiné, harmonisation et renforcement des spinaux.
- Attitude antalgique de cause vertébrale :
Lombalgie aigue, ostéome, ostéïde,… (fréquemment concavité du côté de la douleur).
Le traitement : celui de l‘étiologie.
- Contractures des spinaux :
Le traitement : symptomatique + étiologique.
c. Les causes supérieures (atteintes de la colonne cervicale et des MS) :
- attitude antalgique des MS :
Traumatologie : fracture de l’humérus, clavicule
- rétraction musculaire :
SCOM, trapèze,… déformation rachidienne pour garder l’horizontalité du regard.
- Torticolis congénital :
Présence d’un hématome au niveau du SCOM puis calcification et rétraction du SCOM.
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d. Attitude scoliotique psychogène.
- contexte psychologique.
- Déformation rachidienne souvent spectaculaire, intense.
- Rapidité d’installation dans le temps.
- Caractère variable, fluidité.
- Parfois inversion de courbure.
- Disparaît pendant le sommeil.
Traitement : psychologique.
6. Attitude scoliotique : conclusion :
Causes les plus fréquentes :
- inégalité de longueur des MI.
- Hypotonie musculaire rachidienne des spinaux.
- Position antalgique.
Traitement : de l’attitude scoliotique en fonction de l’étiologie.
V. Scoliose aspect biomécanique.
1. Biomécanique généralités.
La scoliose est une déformation tridimensionnelle du tronc évoluant vers des déformations osseuses, des
déséquilibres des balances musculaires, des rétractions disco capsulo ligamentaire.
Au début, la scoliose est quelque chose de réductible : dès que une des 3 arrive, on passe à une scoliose grave,
irréductible, raide.
Il en résulte :
- une désorganisation posturale tridimensionnelle.
- Des déséquilibres des contraintes vertébrales.
- Des modifications cinésiologiques.
On a un cercle d’auto aggravation pendant la phase de poussée de croissance.
2. Elément pathologique dans le plan frontal.
- translation du rachis du sommet de la courbure (la plus importante au niveau de la vertèbre sommet).
- Inflexion du segment rachidien entre les deux vertèbres limites, les vertèbres s’inclinent par rapport à
l’horizontale (les plus inclinées sont les vertèbres limites inférieure et supérieure).
- Déformation vertébrale : cunéiformisation :
Diminution de la hauteur du corps vertébral du côté de la concavité.
Cunéiformisation maximale au niveau de la vertèbre sommet.
Augmentation des pressions du côté de la concavité et diminution du côté de la convexité :
cunéiformisation responsable d’une asymétrie de hauteur.
C’est un facteur d’irréductibilité de la scoliose.
- déformation discale :
migration du nucléus pulposus du côté de la convexité (excès de pression du côté de la concavité).
Altération des fibres de l’annulus.
- déséquilibre musculaire :
étirement des muscles spinaux du côté de la convexité.
Relâchement des muscles spinaux du côté de la concavité (puis rétraction).
Déséquilibre de la balance agoniste / antagoniste.
Tout travail de renforcement musculaire en position non corrigée va fermer la courbure auto
aggravation.
3. Eléments pathologiques dans le plan horizontal.
- rotation vertébrale :
les corps vertébraux tournent du côté de la convexité.
Les apophyses épineuses s’orientent vers la concavité.
Déformations de la vertèbre :
La rotation vertébrale est maximale au niveau de la vertèbre sommet.
La rotation décroît de la vertèbre sommet vers les vertèbres limites.
La rotation est nulle au niveau des vertèbres neutres (le plus souvent vertèbres limites).
Notion de nœud de jonction : transition entre deux forces torsionnelles opposées (quasi plus de
rotation).
- torsion rachidienne : l’ensemble du rachis est en hélice, rotation de l’ensemble de la colonne : structure
hélicoïdale de la colonne.
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