Chapitre 3 : Modalités d’intervention de l’Etat 1) Critique des prix planchers a] Le prix plancher est le prix minimum fixé (par ex, le SMIC, le salaire minimum, est le prix plancher sur le marché du travail). (Attention, sur le marché du travail, les travailleurs sont les offreurs, puisqu’ils offrent leur force de travail, et les entreprises sont les demandeurs.) prix demande offre prix plancher (= prix minimum) : offre > demande prix d’équilibre : offre = demande quantité Si l’offre est supérieure à la demande sur le marché du travail, il y a du chômage. S’il y a un prix plancher sur le marché agricole (par ex, avec des politiques européennes), il y a surproduction (c’est-à-dire, stock de denrées alimentaires qui pourrissent). ex : On fixe le prix du lait à un euro. Donc, tout le monde va vouloir produire du lait puisque le prix plancher est supérieur au prix d’équilibre. Par conséquent, il y aura surproduction. b] Comme le prix plancher crée des problèmes (ex : chômage, surproduction), il faut trouver des solutions alternatives. ex d’une politique agricole favorisant les agriculteurs, alternative à celle du prix plancher : l’achat : prix demande offre prix d’équilibre avec la demande publique prix d’équilibre demande privée + demande d’Etat quantité L’achat de denrées agricoles par l’Etat (= politique dispendieuse) établit donc un nouveau prix d’équilibre. Pour le marché du travail, la demande publique (c’est-à-dire de l’Etat) va se traduire par le fait d’employer des gens comme fonctionnaires (ex : emplois-jeunes). Mais ce sont des politiques onéreuses, puisque l’Etat doit trouver les moyens de les appliquer (ex : par une hausse des impôts). c] Une autre alternative existe, la subvention (aux offreurs ou aux demandeurs). ex : - - pour le marché de l’emploi : proposer aux personnes qui emploient, par exemple une employée de maison, de le déduire de leurs impôts ou d’utiliser des chèques emploisservices subventions aux agriculteurs Effet d’une subvention du point de vue des demandeurs : prix demande offre offre perçue par les demandeurs prix d’équilibre prix d’équilibre avec la subvention quantité Le demandeur a l’impression que le coût de production du bien est plus faible. Il a donc l’impression que la courbe d’offre est déplacée vers la droite. Effet d’une subvention du point de vue des offreurs : prix demande offre prix d’équilibre avec la subvention prix d’équilibre demande avec la subvention quantité Pour un même niveau de prix, la demande est plus importante puisque la quantité demandée pour un prix correspond à la quantité qui était auparavant demandée pour un prix inférieur, égal au prix actuel sans la subvention. Par conséquent, mieux vaut subventionner que fixer un prix plancher ou même que faire une demande publique, c’est-à-dire qu’il vaut mieux baisser les charges sur les emplois non qualifiés ou subventionner les produits agricoles. ex : L’allocation logement a augmenté le prix des petites surfaces (studios…) mais a augmenté le nombre de mises à disposition des logements. Il y a donc une amélioration du bien-être des demandeurs et des acheteurs. 2) Critique des prix plafonds a] Le prix plafond est le prix maximum autorisé. ex : - taux d’intérêt (taux d’usure) maximum pour les emprunts fixé par l’Etat - loyers dits « de 1948 » pour des biens immobiliers de salubrité inférieure aux logements modernes (il y a souvent des personnes âgées qui y habitent depuis longtemps ; cette loi leur permet de rester dans leur logement) prix demande offre prix d’équilibre : offre = demande prix plafond (= prix maximum) : demande > offre quantité Une des conséquences du prix plafond est le rationnement (puisque tous les demandeurs n’ont pas le bien qu’ils voudraient ; la quantité demandée est donc supérieure à la quantité offerte). Cela entraîne une réaction du « premier arrivé, premier servi » ou aussi du marché noir. D’un point de vue strict, le marché noir est efficace puisqu’il améliore l’utilité des offreurs et des acheteurs. Mais le marché noir annule l’effet premier de la politique du prix plafond puisqu’en marché noir, il y a une hausse des prix. b] Il existe une alternative : subventionner les demandeurs et les offreurs Effet d’une subvention versée aux demandeurs : prix demande offre prix d’équilibre avec la subvention prix d’équilibre demande avec la subvention quantité Le prix reste le même, mais les demandeurs paient moins (ex : allocation logement). Effet d’une subvention versée aux offreurs : prix demande offre offre avec la subvention prix d’équilibre prix d’équilibre avec la subvention quantité 3) Rationnement et quotas a] Quotas (= rationnement de l’offre) quotas (restriction de l’offre) prix demande offre prix d’équilibre avec quotas (rationnement de l’offre) prix d’équilibre quantité Ceci a pour conséquence l’inefficience de la production. Il vaut donc mieux taxer la production. b] Rationnement (de la demande) prix demande offre prix d’équilibre prix d’équilibre avec rationnement de la demande quantité demande rationnée Ceci a également pour conséquence l’inefficience de la production. Il vaut donc mieux taxer la production. ex de l’économie de guerre : l’offre et la demande sont rationnées ; il y a des tickets de rationnement (c’est-à-dire qu’on paie le bien et, qu’en plus, on donne obligatoirement un ticket de rationnement lors de l’achat du bien) Conclusion Il est préférable d’intervenir par des taxes et des subventions que de fixer les prix (prix plafond quand on veut soutenir la demande ou prix plancher quand on veut soutenir l’offre) ou que de fixer les quantités (quotas pour limiter la production ou rationnement pour limiter la demande / offre de l’Etat pour augmenter l’offre ou demande par l’Etat pour soutenir la demande), car cela laisse les agents faire des échanges mutuellement avantageux. Il vaut mieux imposer la subvention ou la taxe vers l’agent économique ciblé. En laissant le prix s’équilibrer par le jeu de l’offre et de la demande, ça laisse les agents faire des échanges mutuellement avantageux.