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Une fonction d’information et d’incitation : quels biens produire et en quelle quantité ?
Les prix ont une autre fonction que l’égalisation offre/demande. Ils agissent aussi comme un signal permettant de
faire circuler des informations guidant les choix économiques de chacun.
Ils donnent des indications concernant la rareté relative des différents biens et services. Une variation de prix incite
les entreprises et les consommateurs à modifier leur offre et leur demande.
Une fonction d’allocation des ressources : comment produire ?
Entre les différentes techniques possibles c’est-à-dire les différentes combinaisons travail/capital, le chef
d’entreprise choisit celle dont le prix est le plus bas. La meilleure dépend alors du prix des facteurs de production.
Si, par exemple, le coût du travail augmente, les entreprises auront tendance à substituer du capital au travail et à
effectuer des investissements de productivité.
Les prix assurent l’équilibre économique
Les prix et leur flexibilité permettent d’assurer sur chaque marché un équilibre et donc l’équilibre économique
global.
En effet, aucune crise de surproduction (ou de sous-production) durable et généralisée n’est possible si les
mécanismes du marché fonctionnent. Une surproduction limitée à un produit peut apparaître ponctuellement et
faire baisser son prix. De ce fait, les facteurs de production se reportent sur une autre production dont le prix est
plus élevé et l’offre diminue. La demande, elle, est stimulée et l’excédent est résorbé.
Ce mécanisme régulateur fonctionne quelle que soit la variation de l’offre ou de la demande et quel que soit le
marché ce qui permet la réalisation simultanée de l’équilibre macro-économique sur les différents marchés :
marché des biens et services
marché du travail par la flexibilité des salaires
marché des capitaux par la flexibilité des taux d’intérêt
L’économie de marché rend cohérents, par le jeu des prix, les décisions de production et les choix des
consommateurs. Elle oriente l’investissement productif vers les productions rentables ; elle détermine la
combinaison productive optimale. Elle réalise ainsi l’équilibre et les adaptations nécessaires de l’économie.
B. Les conditions
Toutefois, pour que cet ajustement fonctionne correctement, il y a deux conditions :
1. Il faut qu’acheteurs et vendeurs soient en situation de concurrence
Il faut que la concurrence soit effective et loyale ; il faut se rapprocher des 5 conditions du modèle de concurrence
pure et parfaite :
atomicité : les offreurs et les demandeurs sont nombreux et de petite taille - aucun d’eux ne peut imposer son
comportement au marché - les prix s’imposent à lui
homogénéité des produits : les produits destinés à un même usage ne sont pas différenciés technologiquement
ni commercialement de telle sorte que la concurrence ne peut porter que sur les prix
mobilité des facteurs de production : travail et capital se dirigent librement vers les emplois les mieux
rémunérés
transparence : offreurs et demandeurs sont parfaitement informés des conditions de fonctionnement du marché
au niveau des prix, des quantités et de la qualité
libre entrée : aucune réglementation n’empêche l’accès à un marché ou à une profession. La concurrence n’est
pas figée.
2. Il ne faut pas que l’Etat intervienne dans la vie économique
A la limite, toute intervention de l’Etat est condamnable dans la mesure où elle vient retarder le fonctionnement
auto-régulateur du marché en introduisant des rigidités. Le rôle de l’Etat dans la vie économique doit être limité à la
prise en charge des activités pour lesquelles le marché est défaillant : protection des citoyens, justice, éducation ou
défense nationale. L’Etat doit rester un « Etat-gendarme ».