DF1 102 Sociologie de la Déviance Lundi 26 Mars 2012
III - Les interactions sociales : résultats des normes
Facteurs d’intégration et de régulation des individus. C’est ce qui fait qu’à un moment donné,
l’individu va s’intégrer de par les lois, les normes, les valeurs.
Pour les fonctionnalistes, c’est la culture qui s’impose à l’individu ; pour les durkheimiens, c’est la
morale. Il ne peut pas y avoir de régulation ou d’interaction entre les individus sans MORALE.
Norbert ELIAS autre conception de la norme. «
Si les individus ‘font la société’ alors les faits
sociaux apparaissent d’avantage comme des constructions sociales que comme des données
objectivables.
» (WEBER : c’est l’individu qui fait la société, et non la société qui fait l’homme). Tous les
faits sociaux qui existent au sein d’une société vont permettre à l’individu de se forger sans faire les
mêmes erreurs. Elles ne s’imposent pas aux individus, elles résultent des interprétations. L’individu va
orienter ces lois pour éviter la même chose (-> lecture et interprétation). Le regard des
interactionnistes se pose sur l’interprétation des acteurs et ce qui se produit lors des interactions entre
les intervenants.
Pour les interactionnistes, les normes ne sont plus des données extérieures à l’individu, mais elles
résultent des interprétations, des lectures que les individus font du comportement d’autrui.
IV - L’origine de la redéfinition du rôle des normes
Les nombreuses recherches au sein des années 20 par l’école de Chicago : nouvelles définition
du rôle des normes au sein de la société. De nombreux sociologues vont retravailler en prenant en
considération le comportement de certains individus comme des comportements déviants jugés
anormaux.
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.
Développement de la sociologie interactionniste = renversement de l’appréhension morale des
comportements déviants, jugés « anormaux ».
Etudes sur le mode de vie des « déviants » (codes, contraintes, normes et valeurs). Les histoires de vie
des sociologues de Chicago, celle du « paysan polonais » immigré aux Etats Unis de William THOMAS et
Florian ZNANIECKI (Le paysan polonais en Europe et en Amérique : récit de vie d’un migrant (Chicago
1919) Ed Armand Colin, 2005), celle du « Hobo » de Nels ADERSON (Le Hobo : Sociologie du sans-abri
Ed. Nathan, 1993) ou celle de H.S. BECKER (« Outsiders », Ed. Métaillé, 1985) montrent les trajectoires
de vie de certains individus pour lesquels les processus d’interaction entre les membres de groupes
culturels différents influencent le sens de l’existence.
L’adhésion ou le rejet des normes d’un autre groupe peut interférer sur l’identité sociale.
V - Peut-on parler de la déviance comme phénomène pathologique ?
Dans les règles de la méthode sociologique, DURKHEIM définit le comportement normal comme
celui «
qui se produit dans la moyenne des sociétés
». Inversement tout écart par rapport à la norme
de santé est qualifié de pathologique. Ainsi, selon DURKHEIM, il est possible de distinguer une déviance
normale d’une déviance pathologique. Il utilise le terme d’ANOMIE pour désigner tout comportement
déviant d’un individu dans ses relations avec son milieu social. Pour DURKHEIM, on les appeler les
«
asociaux
», qui échappait à la régulation exercée par la société.
Les interactionnistes et ethno-méthodologues américains de l’école de Chicago rupture avec
l’idée que la déviance peut être considérée comme pathogène. La question de l’interaction pose le
principe que tout individu réalise des comportements déviants suivant l’origine de groupe social
d’appartenance. L’acquisition du caractère déviant réclame avant toute chose une constante dans la
déviance. La transgression exceptionnelle de telle ou telle norme ne suffit pas à faire d’un individu un