laisser flotter les monnaies. Les français ne possédant pas encore de marchés libres des
capitaux dans les années 1970 défendaient bien sûr un point de vue opposé.
Les inconvénients ou limites de l’utilisation des changes flottants
Nous pouvons tout d’abord nous demander si l’adoption des changes flottants a permis
au système monétaire international de mieux fonctionner et si les difficultés et
problèmes rencontrés sous le système de Bretton Woods ont définitivement disparu.
Les régimes de change flottants n’éliminent pas les guerres des monnaies et la
spéculation sur les devises : les politiques monétaires restent donc contraintes
Les régimes de change fixe permettent-ils plus d’autonomie des politiques monétaires,
comme le triangle des incompatibilités en fait l’hypothèse ?
Le fait que des pays adoptent des changes flottants ne signifient pas les politiques de
change disparaissent. On constate ainsi qu’une politique monétaire se traduit par des
variations du taux de change et a donc un impact sur le commerce extérieur ou les flux
de capitaux. Par exemple en 2010, les brésiliens ont accusé les américains d’utiliser leur
politique monétaire afin de manipuler leur taux de change pour renforcer leur
commerce extérieur au détriment de leurs partenaires commerciaux, ce qui correspond
à une situation de « guerre des monnaies ». Les américains menaient à l’époque une
politique de création monétaire intense après le choc de 2008 ce qui avait tendance à
faire déprécier le dollar. Cela signifie que les politiques monétaires des uns (les grands
pays) ont des impacts sur celles des autres (les petits pays ou les émergents) et donc que
l’autonomie de la politique monétaire (des petits pays ou des émergents) est remise en
question alors que nous sommes en change fixe.
Les régimes de change fixe permettent-ils moins de spéculation sur les monnaies ?
En change flottant, la spéculation sur les marchés des changes s’est transformée. Alors
qu’en change fixe, il s’agissait essentiellement de spéculer sur une dévaluation future, en
change flottant, la spéculation consiste à anticiper la valeur future d’une devise et essayé
d’en tirer profit. On rentre ici dans les explications des bulles spéculatives sur les
monnaies (partie du cours sur les taux de change que je n’ai pas encore traité). Pour faire
simple, les investisseurs internationaux considèrent que les variations d’une devise
indiquent ce que le marché pense de la valeur de cette devise. Cela implique que les
investisseurs ont intérêt à suivre le marché : spéculer à la baisse sur le dollar quand il
monte est voué à l’échec. Pour représenter cette situation, on dit que « l’on ne peut pas
battre le marché », on dit aussi « qu’il vaut mieux avoir tord avec le marché que raison
contre lui ». En conséquence, les investisseurs adoptent des comportements mimétiques
ce qui provoque des emballements sur les cours. Cette explication a été utilisée pour
expliquer les fluctuations importantes du dollar durant les années 1980, mais également
celle de l’euro durant les années 2000.
Les régimes de change flottants n’éliminent pas les problèmes de déséquilibres
financiers internationaux et leurs conséquences
Les régimes de change fixe permettent-ils d’éliminer les contraintes liées au
déséquilibre des balances courantes ?
On constate que les déséquilibres des balances des paiements sont nombreux et
durables. Cela peut s’expliquer par le développement des échanges de capitaux. Les pays
en besoin de financement, possédant donc une balance courante déficitaire, trouvent sur
les marchés mondiaux des capitaux le financement qui leur permettent de pouvoir
consommer plus qu’ils ne produisent. C’est effectivement le cas des Etats-Unis dont la
contrepartie du déséquilibre courant et l’entrée de capitaux venus du monde entier. Le
risque de cette situation est alors de voir les capitaux refluer et sortir soudainement du