La croissance est-elle compatible avec la préservation de l

La croissance est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?
A- Limites de la croissance et émergence du concept de développement durable
A partir des années 1980, on consomme plus de pétrole que de réserve qu’on a. Le prix du pétrole
est actuellement faible et cela est dû à la crise économique. Tout cela nous renvoie à l’idée de pic
pétrolier, au bout d’un moment il faudra substituer le pétrole ou s’adapter dans nos modes de vie.
Malthus affirme que la population augmente plus vite que la production. Il propose alors de limiter la
population et n’envisage pas d’augmenter le rythme de croissance. Le progrès technique invalide
cette théorie mais on peut se demander si l’avenir va finalement lui donner raison.
Les ressources en eaux ne sont pas infinies. Il faut aussi préserver la diversité biologique (nature,
animaux)…
Les ressources sont insuffisantes par rapport à la croissance démographique. Les pays entrés tôt dans
la mondialisation polluent moins, mais ont beaucoup pollués auparavant, contrairement aux pays
entrés tard qui commencent à beaucoup polluer.
Empreinte écologique est la mesure de la pression qu’exerce l’Homme sur son environnement. Il se
mesure en hectare global par habitant, c’est la surface dont on a besoin pour produire les ressources
qu’on consomme et ranger nos déchets. Si tout le monde a le niveau de vie des français il faut 3
planètes par exemple. On s’aperçoit qu’il existe une corrélation entre l’empreinte écologique, le PIB
et l’IDH.
La dégradation du capital naturel entraine la hausse des prix des matières premières car il est plus
difficile de s’en procurer ou alors elles sont de moins bonnes qualités. De plus, la population
mondiale ne cesse d’augmenter (Offre-Demande).
La dégradation du capital naturel entraine une baisse de l’offre, une hausse de la demande et une
hausse des prix du coup. De plus, il y a une baisse du pouvoir d’achat mais aussi de la croissance, de
la compétitivité et après une hausse des inégalités. Tout cela entraine des couts financiers et
humains, ce qui fait que la cohésion sociale est endommagée.
A la fin des années 60, il y a une prise de conscience des Etats et de l’opinion publique des menaces
écologiques. (Halte à la croissance en 1970, Notre avenir à tous en 1987). Le développement durable
a alors été créé après les révolutions industrielles lorsque la croissance était à son apogée. C’est un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre aux leurs. Il y a 3 dimensions (économique, sociale, écologique) et 3 principes
(solidarité, précaution, participation).
La croissance s’accompagne de destructions irréversibles : épuisement des richesses naturelles
(dégradation des sols et des ressources en eau, déforestation, surpêche,…) réduction de la
biodiversité (67000 espèces animales et végétales sont en voie de disparition), pollutions,
réchauffement climatique,…
Il est évident, à conditions techniques identiques, que si les peuples de pays émergent imitent le
mode de vie des populations occidentales, la planète sera incapable de satisfaire tous les besoins
humains.
La dégradation du capital naturel entraine plusieurs conséquences sur les populations : hausse
durable des prix des ressources naturelles, du fait de la réduction progressive de l’offre et de la forte
augmentation de la demande de produits primaires, remise en cause du niveau de vie et de bien-
être des populations (coût humain et économiques de la pollution,…), augmentation des inégalités
entre les pays et à l’intérieur des pays, diminution de la cohésion sociale.
A l’initiative du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement, la commission « Brundtland »
a publié en 1987 un rapport intitulé « Notre avenir à tous », en faveur d’un développement durable
ou soutenable défini comme un développement qui répond aux besoins des générations du présent
sans compromettre la capacité des générations futures de répondre ». Il repose sur trois principes :
la solidarité entre les riches et es pauvres pour les générations actuelles (ce qui revient à éliminer la
pauvreté dans le monde) ; la précaution (il faut étudier l’impact de toute action sur les équilibres
économiques, sociaux et écologiques avant de la mettre en œuvre) ; la participation : tous les acteurs
de la société civile doivent être associés au processus de la décision.
Le développement durable ou soutenable intègre trois dimensions : économique (une croissance des
richesses doit être possibles par une « gestion optimal » des capitaux) ; sociale (cette richesse doit
être équitablement partagée dans le monde et entre les générations) ; environnementale : les
ressources et la planète doivent être préservées.
B- La croissance peut-elle être soutenable ?
Stiglitz pense que la croissance est soutenable à condition de laisser des stocks de capitaux pour
après. Il existe plusieurs sortes de stocks de capitaux (physique, humain, public et naturel). Ce
dernier représente les ressources de la nature qui sont utilisables pour produire.
Seulement le capital naturel est difficilement évaluable. Aux Etats-Unis par exemple on privilégie une
approche cout-avantage. Il n’y a aucun consensus sur cette mesure.
La soutenabilité faible part du principe que le capital naturel est substituable, comme tous les autres.
Les différents capitaux se substituent entre eux, il faut seulement laisser un stock de capital
suffisamment important (n’importe lequel). C’est une thèse optimiste qui affirme que le progrès
technique repousse les limites physiques et rend la croissance économique compatible avec le
respect de l’environnement. Avec l’investissement également, le problème va se régler tout seul par
les jeux du marché.
Les arguments que prônent les individus en faveur de la soutenabilité faible sont qu’elle augmente la
productivité. De plus la croissance va financer le capital humain et technologique qui permettra
ensuite de substituer. Enfin la croissance va faire que les individus seront soucieux de
l’environnement (courbe de Kuznets). Robert Solo affirme que les marchés atténuent la dégradation
du capital. La croissance permet de mieux produire en utilisant moins d’énergies. Par exemple,
l’intensité pétrole : celle-ci a baissée de 25% entre 90 et 2000, alors pour 1 euro de richesse produite
on utilise 25% de richesses en moins. La croissance va aussi s’accompagner de la tertiarisation, or
celle-ci produit moins de déchet.
Epargne Nette Ajustée (ENA) :
Epargne brut des ménages/entreprises + défenses d’éducation – prélèvement sur le capital naturel
consommation de capital fixe.
Cet indice de la BM part du principe que la soutenabilité est faible. Plus l’ENA est positive, plus la
croissance est soutenable.
La soutenabilité forte est une thèse défendue moins optimiste, elle affirme que la dégradation du
capital naturel est irréversible, que les capitaux sont indépendants et non substituables, chaque type
de capital doit alors être maintenu. Il faut donc conserver le capital naturel. Ceux qui prônent la
soutenabilité forte affirment que le capital naturel n’est pas substituable, c’est un bien commun qui
fournit des services gratuits. Le système économique doit s’adapter à l’écosystème, or, il y a trop de
croissance.
Il existe également une position intermédiaire entre soutenabilité forte et faible. Certaines choses
sont substituables, le charbon a par exemple été remplacé par le pétrole, qui sera remplacé par les
énergies renouvelables. Cependant d’autres éléments comme la biodiversité sont amenés à se
dégrader si on ne les préserve pas.
Pour la plupart des économistes, le bien-être dépend de la combinaison de quatre formes de
capitales qui entrent en interaction les unes avec les autres :
Le capital naturel représente l’ensemble des ressources que la nature met à notre disposition.
Certaines de ces ressources ne sont pas renouvelables (énergies fossiles, minerais …), d’autres sont
dites renouvelables, même si il faut tenir compte de leur rythme de reconstitution et de l’intensité
des prélèvements (réserves halieutiques, forêts, etc.). Le capital physique est constitué des biens de
production durables et il s’accroit et il s’accroît au rythme de la formation brute de capital fixe dont il
faut déduire la proportion qui, chaque année, est usée ou devient obsolète. La notion de capital
humain est issue des travaux de Gary Becker et de compétences accumulées par les hommes ; il se
transmet à travers l’enseignement et l’apprentissage. Enfin le capital social recouvre les relations
entre les individus, dans la sphère professionnelle et privée, et qui conditionnent le degré de
confiance et de coopération que les individus peuvent mobiliser. On lui adjoint souvent le capital
public qui renvoie à la qualité des structures politiques et sociales. Avec le développement de
l’analyse économique des problèmes environnementaux, se sont opposé deux courants de pensée :
des optimistes affirment que la rareté des ressources va s’inverser grâce aux ressources alternatives
qui pourront se développer et que la croissance économique favorise la qualité de l’environnement
au-delà d’un certain niveau de développement (courbe de Kuznets). On parle dans leur cas de
« soutenabilité faible ». La Banque Mondiale a ainsi mis au point un instrument comptable (ENA) qui
repose sur idée que les capitaux sont substituables. A l’inverse, les partisans de la soutenabilité forte
partent du principe que le capital naturel détermine le bien-être de la population et devient un
facteur limitant de la croissance. Les facteurs de production ne sont pas tous substituable mais
relativement complémentaire et les innovations technologiques seules ne peuvent repousser les
limites de la croissance économique. Cette approche va privilégier le principe de précaution, et
nécessite donc le maintien dans le temps du stock de capital naturel car la croissance actuelle est
insoutenable.
C- Quels instruments pour les politiques climatiques ?
La hausse de la température mais aussi du niveau des eaux entrainent la disparition d’espèces certes,
mais même de territoires. Celle-ci provoque également la chute de la production agricole,
l’apparition de maladies ou encore des événements météorologiques extrêmes. Il y a effectivement
des cycles dans la température mais cela est surtout dû à l’industrialisation.
Une externalité est la conséquence d’une action d’un agent économique sur un autre, positive ou
négative, son cout n’est pas pris en compte dans les activités de production. La pollution est un
exemple type d’externalité négative. Le système des prix ne fonctionne pas ici et ne permet pas
l’allocation optimale des ressources. Il ne guide pas comme la main invisible d’Adam Smith. C’est
alors une défaillance du marché.
Le PIB a des limites en ce qui concerne l’environnement car il ne prend pas en compte les
externalités ou encore les calculs d’amortissements.
L’exclusion par les prix et la rivalité entrainent une distinction entre les différents biens.
Bien privé : automobile
Bien de club : canal +
Bien commun : ressources halieutiques
Bien collectif : oxygène
La tragédie des bien commun est une théorie qui parle de surexploitation, ici, la somme des intérêts
individuels n’équivaut pas à la somme des intérêts collectifs.
En Angleterre, au Moyen-Age, il y a eu une privatisation des terres, qui revenaient donc aux plus
riches. Ensuite, il y a eu l’étatisation (nationalisation). Ostrom va alors développer le principe de
coopération, c’est la création d’une structure collective qui va gérer une communauté.
Il existe 3 grandes catégories à disposition des pouvoirs publics : la réglementation, les politiques
fiscales, les quotas d’émission.
La réglementation agit sur les quantités des externalités négatives (il existe des normes d’émissions
ou de rejets, de procédés ou de processus, de produit, de qualité). C’est une action à court terme.
Les politiques fiscales comprennent les subventions (Bonus/Malus, qui sont incitatif ou désincitatif)
ou encore la taxation (Pollueur-Payeur, ex-écotaxe). C’est une action qui joue sur les prix, à long
terme.
Les quotas d’émission créés un marché d’émission ou il existe des droits à polluer qu’on pourra
ensuite vendre si on en a plus, ou acheter si il nous en manque.
Tous ces outils comportent des limites. Il existe l’effet rebond, comme avec l’exemple du papier ou
encore celui de la voiture. Mais aussi ces dispositions s’appliquent à tous (pauvres, PME,
campagnards…) et cela peut alors contribuer à renforcer les inégalités. De plus, ces politiques
demandent d’être bien gérer.
Il existe toujours des manières de contourner ces règles comme la délocalisation, ou encore la fraude
(fraude à la TVA de 5 milliards d’euro dans l’UE il y a quelques années).
De plus, il doit y avoir une coopération internationale si on veut que tout le monde reste en
concurrence. Les accords de Kyoto en 1992 fixe alors un calendrier pour la réduction des GES (Gaz à
Effet de Serre), et a aussi mis en place le MDP (pays riches investissent dans le développement
durable des pays pauvres en gage de crédits). Ces accords sont adopter par 172 pays, ils sont
difficiles à mettre en œuvre car tous les pays ne jouent pas le jeu (Les Etats-Unis en premier, la Chine,
le Brésil ou encore la Russie vont ensuite suivre leur mauvais exemple.
La grande majorité des études scientifiques confirment aujourd’hui que les émissions de CO2 et GES
engendrées par les activités humaines ont pour conséquence un dérèglement climatique de la
planète qui risque de générer des dommages écologiques et économiques irréversibles. Se porte
alors la question de la prise en charges de cette externalité négative que les mécanismes spontanés
du marché n’intègrent pas dans le calcul économique des acteurs. Ces « coûts sociaux collectifs » ne
se répercutent pas, en effet, dans les coûts de productions des entreprises ni dans les prix de ventes
des biens et des services au consommateur final. Agir contre le réchauffement climatique et ses
conséquences suppose, quels que soient les moyens retenus, d’aboutir à l’internalisation par le
pollueur de la responsabilité de son acte (les émissions de C02 notamment) en lui faisant supporter
le coût du dommage collectif qu’il engendre, selon le principe du « pollueur-payeur ». Cela suppose
aussi qu’il y ait un relatif consensus entre les autorités politiques des différents Etats puisque les
émissions de C02 d’un pays ne restent pas à l’intérieur des frontières nationales. Dans la réflexion sur
les enjeux environnementaux, la question du bien commun occupe une place importante. Les biens
communs sont des biens qui sont rivaux (leur utilisation par un agent empêche leur utilisation par un
autre agent) et difficilement excluables. Les ressources halieutiques, les nappes d’eau
souterraines, le climat, la biodiversité, etc. sont des biens communs. En réponse à « la tragédie » des
biens communs (chaque agent va chercher à maximiser son avantage individuel ce qui conduit à la
disparition de la ressource), on met souvent l’accent sur la nécessité de définir des droits de
propriétés (donc de rendre la ressource excluable) afin que les titulaires de ces droits aient intérêts à
protéger la ressource. Une autre solution consiste à faire appel à l’Etat qui use de son pouvoir
réglementaire (création de réserves et de parc naturels par exemple, interdiction de la chasse ou de
la cueillette, quota de pêche, etc.). Elinor Ostrom met l’accent sur une « troisième voie » : la gestion
communautaire ou coopérative des ressources humaines. Les instruments économiques permettant
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