Il y a une seule et même interrogation chez Weber : la compréhension du monde moderne.
Il vit sous Guillaume II (1890-1920), l’Allemagne est une nation jeune parvenue aux rangs
des 1ères puissances européennes d’où l’émergence d’un capitalisme très rapide : raccourci de
mutations donc un ordre social nouveau en rupture avec les sociétés traditionnelles, Weber
cher à l’interpréter.
Il fonctionne par comparaison avec des civilisations qui l’ont précédé donc il fait une série
d’études de sociologie religieuse, juridique ou économique : méthodologie historique et
comparative.
La rationalisation est le principe des sociétés modernes, c’est le calcul et le choix
stratégique, l’autonomisation des fonctions, l’universalisation et la formations des activités
sociales.
Il a créé la célèbre notion de désenchantement du monde qui est le bannissement des
valeurs suprêmes les plus sublimes de la vie publique (mystique, magie) donc un nivellement
des valeurs et l’égalisation des individus mais elle ne laisse pas présager la mort de la
religion, c’est l’autonomisation croissances de la sphère et de l’expérience religieuse en
corrélation au développement de l’esprit scientifique moderne.
« Economie et Société » - 1919 –
A) Introduction
La sociologie est « une science qui se propose de comprendre par interprétation l’activité
sociale et par là d’expliquer causalement son déroulement et ses effets ».
Chaque société est singulière chez Weber, l’individu a une marge de liberté qui permet la
décision individuelle (pas d’individualisme radical).
Weber est le maître de la sociologie compréhensive : elle vise à reconstruire le sens que
les individus assignent à leurs activités donc les phénomènes sociaux ne sont pas de simples
expressions de causes (Durkheim) mais le produit de décisions prises par des individus
(Weber).
L’analyse causale c’est donc d’expliquer, imputer l’impact d’une action (aucun individu
n’est maître des conséquences de son action : le paradoxe de l’action.
Ce qui importe donc à Weber c’est l’activité sociale, l’action et non pas le fait social
(Durkheim) : séparation complète par rapport à ces deux auteurs.
L’outil conceptuel principal de Weber est l’idéal-type qui ne reflète pas le réel mais
facilite l’analyse de ses composantes : il n’existe pas au sens pur dans les sociétés maos cerne
les tendances propres à une forme pure.
B) Les types d’activité sociales
Weber insiste sur le rapport à autrui dans ce genre d'activité, parce qu'il est déterminant
pour la compréhension de son sens, qu'elle s'oriente soit en collaboration, soit en hostilité à
l'autre. L’activité sociale est « l’activité qui, d’après son sens visé par l’agent ou les agents, se
rapporte au comportement d’autrui par rapport auquel s’oriente son déroulement ».
Il distingue quatre types idéaux d'activités, suivant leur degré de rationalité et
respectivement d'irrationalité :
l'activité rationnelle en finalité qui se caractérise par le fait que l'agent choisit les
moyens les plus appropriés pour atteindre son but, compte tenu des conséquences
prévisibles qui peuvent ou non troubler le déroulement de son action ;
l'activité rationnelle en valeur qui est au service d'une conviction, indépendamment
de la considération des chances de succès et des conséquences ;
l'activité affective qui se développe sous l'empire d'une émotion ou d'une passion,
éventuellement sous forme sublimée (par exemple celui qui se venge d'un affront ou
qui se livre à la félicité contemplative) ;