Cours n°1, semaine 1. Sciences Politiques Amphithéâtre POTHIER L1 droit général. INTRODUCTION Le caractère contemporain des Sciences Politiques. Les sciences politiques constituent une discipline contemporaine, à travers deux approches. D’une part, elle étudie les acteurs du pouvoir politique ; D’autres parts, elle étudie les interactions entre ces différents acteurs. C’est ce que l’on appelle une dynamique sociale. Cela permet de voir le fonctionnement. I- Une discipline contemporaine Une définition de la science politique : La science politique cherche à fournir une analyse savante du politique. C’est une véritable discipline scientifique qui émerge dès le 20ème Siècle. Toutefois, depuis longtemps on a réfléchir sur la politique. Donc le fait de reconnaitre des spécificités contemporaines ne doit pas nous faire négliger l’importance de tout ceux qui depuis l’antiquité on réfléchi sur le pouvoir. A) Des précurseurs célèbres 1) Les prémices d’une démarche scientifique Le premier d’entre eux fut Aristote (4ème Siècle avant JC). Elève de Platon, qui était lui-même l’ami de Socrate. Aristote est connu pour avoir été le précepteur d’Alexandre Legrand. Il a une importance essentielle dans la politique. Selon lui, l’homme est un Zoon Politikon (=Animal Politique). L’homme ne se réalise pleinement que dans la mesure où il appartient à une collectivité organisée (Ce qu’il appelle la police ↔ La Cité grecque). Aristote influence la pensée occidentale par son souci de réalisme. Contrairement à Platon, Aristote s’attache à organiser la société telle qu’elle est. Entre le 15ème et 16ème Siècle, Nicolas Machiavel (1469 – 1527), publie un livre, intitulé « Le Prince », consacré entièrement au pouvoir absolu et à la raison d’Etat. Machiavel est un florentin d’Italie. C’est le conseillé des Médicis. L’originalité de sa pensée est dans le fait qu’il met une séparation radicale entre morale et politique. Dans son ouvrage il donne des conseils au prince (Laurent II de Médicis). Ces conseils sont aujourd’hui qualifiés de Machiavéliques, car ils sont indifférents à toute morale (la fin justifie les moyens). Machiavel se veut être réaliste. Il essaye de mettre en lumière l’exercice du pouvoir (les ressorts de la puissance en s’affranchissant des considérations morales susceptibles de travestir la réalité. C’est une vision sinique des rapports politiques, mais réalistes. A la fin du 18ème, la révolution française de 1789 produit une rupture, notamment avec Montesquieu. Il ne rompt pas avec l’idéalisme et l’abstraction car il demeure un théoricien de droit naturel. De ce point de vue, il reste classique. (Il n’y a pas de rupture avec son temps), Mais par s démarche, Montesquieu est novateur et moderne, car il est considéré comme le père fondateur des sciences politiques plus précisément avec la sociologie. Lorsqu’il écrit « L’esprit des lois » en 1749, il s’appuie sur une étude des lois et des coutumes, qui régissent les sociétés de son époque. Il conceptualise les observations empiriques. Il conceptualise ce qu’il a vécu en Angleterre. Alexis de Tocqueville, grand penseur du 19ème Siècle. (1805 – 1859) Juge français et magistrat., député et ministre des affaires étrangères. Il écrivit un livre en 4 tomes, « la démocratie en Amérique » à l’époque de la Restauration. Or à cette époque, (courant libéral qui cherche à introduire en France des instituions plus ou moins calquées sur le modèle anglais. (La monarchie constitutionnelle). La démocratie est sans importance, ce n’est qu’un fait sans conséquence essentielles. L’égalité civile peut coexister avec l’inégalité politique. Tocqueville va aux USA pour ramener la conviction que la démocratie est essentielle. L’instauration d’un régime politique est essentielle et a des conséquences sur la société entière. Elle s’appui sur un séjour d’études. Chez Montesquieu comme chez Tocqueville, on remarque un souci d’aller à la source, pour déterminer les spécificités du régime politique. Il y à une modernité dans leur démarche. 2) Différence entre philosophie politique et science politiques Ce sont des Notions différentes. Pas la même logique intellectuelle la philo politique a un lien avec les faits sociaux. Cf : Montesquieu et Tocqueville. La philo politique reste un discours intellectuel. Spéculatif. Discours de méditation sur ce qui doit être. En d’autres termes la philo politique s’articule sur la question des valeurs. Ex. : la philo politique essaye de déterminer ce qu’est un bon gouvernement alors que la science po cherche a savoir comment fonctionne un gouvernement ? Le politiste contrairement au philosophe a une démarche différente. Ce n’est plus une démarche de spéculation qui tend a s’interroger sur ce qui devrait être mais une démarche d’élucidation. La science po essaye de mettre en lumière les processus politiques réels. Elle met de côté autant que possible toute préférences morales ou idéologique. Le politiste met ca de côté car il est convaincu que les préférences individuelles interdisent une analyse rigoureuse de la réalité, c'est-à-dire que s’il analyse la réalité a travers ses préférence, cela risque de fausser ses analyses. 1ere raison pour laquelle le politiste éloigne toutes préférences idéologiques ou personnelles. 2eme raisons, la science po part du principe que la science ne doit pas être mobiliser par les idéologies. Les idéologies politiques ne doivent pas pouvoir s’appuyer sur la science. B) une science du 20ème siècle. 1) les fondateurs de la perspective moderne Emile Durkheim. 1er a enseigné la sociologie. En 1895, il publie un ouvrage ; les règles de la méthode sociologique. Très dense du raisonnement scientifique en sciences sociales. Il considère que les faits sociaux doit être considéré comme des choses. les faits sociaux sont des choses selon E.D. C'est-àdire qu’on doit adopter un regard externe. Les observations empiriques doivent être faites de façon impersonnelle, utilisable et vérifiable. Une fois les infos collectées, ont peut les systématiser rationnellement. Dans sa pensée, le politique n’est pas encore un objet autonome. Cela signifie que la question politique et la science epo a une place réduite. (Une illustration parmi d’autres) Max Weber : Allemand contemporain de Durkheim. Etudes de droit d’histoire et d’économie. Contrairement aux autres, il place le problème politique au cœur de sa réflexion. Il élabore un certain nombre d’écrit, et l’essentiel de sa réflexion sur les questions de pouvoirs, les modes de légitimations du pouvoir. Il s’intéresse aussi à la bureaucratie (=rôle de la fonction publique) et s’intéresse aussi à la domination. Il structura intellectuellement la science po, il a élaboré des concepts très utilisés, et reprise. Parmi ces concepts, notion de charisme. Notion de monopole de la violence légitime. C’est l’Etat et l’Etat seul qui peut exercer la violence (Une forme de contrainte à laquelle on doit se soumettre sous peine d’être sanctionné). L’Etat a la monopole de la violence légitime. (violence= exercice d’un pouvoir de contrainte). Livre intéressant : L’éthique protestante. Etude dans lequel il explique pourquoi le capitalisme s’est développé avant tout et au mieux dans les pays protestants. Le savant et le politique. Autre livre de lui-même. Weber prône la neutralité axiologique. L’idée de Weber est qu’une démarche scientifique suppose une prise de distance par rapport aux discours engagés et notamment en ce qui concerne la science po il insiste sur le fait que la science po requiert de l’objectivité. Il doit mettre de côté tout jugement de valeurs. Il doit éviter tous jugements sur les acteurs du pouvoir politique, sur les objets qu’il étudie. Il doit se contenter d’exposer ce qui est, ce qui a du sens de la signification. Et ce qui est important pour les acteurs sociaux. L’idée pour Weber est que la science po doit permettre de dissiper et de supprimer un certains nombres d’apparence, de faux semblants. En d’autres termes, la science po n’a pas pour objet de servir des causes, même juste soit elles ; Son objet est d’analyser le réel le plus objectivement possible. Et après le citoyen pourra éventuellement assoir ses convictions militantes et politiques, mais sur une analyse authentique de la réalité. Analyser sur une base neutre, pour mieux comprendre. Début du 20ème. Les sciences sociales sont peu différenciées entre elle, mais petit à petit le caractère de la spo s’affirme. D’abord aux USA, puis en Angleterre, en Scandinavie. De plus en plus d’ouvrage de la science po en, France, dans l’es années 70, la science po est un champ d’étude peu différent. Pierre Bourdieu, sociologue (1930 – 2002), sociologue qui a énormément écrit (livre : le métier des sociologues, questions de sociologie, la noblesse d’états grande écoles et esprit de corps). Or sa pensée en science po notamment a connu un grand succès. Discipline en cours de constitution, qui devient du fait de mai 1968, une matière plus importante. Bourdieu va écrire beaucoup et propose une pensée créative et rigoureuse. Pensée originale. Il propose un certain nombre de concepts assez séduisants, il va élaborer tout un langage basé sur des jeux de mots. Il parle du capital culturel et symbolique, du jeu et des enjeux. Il introduit aussi la notion de champ social. Il met aussi beaucoup l’accent sur la notion de domination. Il a fondé une revu prestigieuse : les actes de la recette en science sociale. Son influence en science po est axée autour du concept de domination. La problématique de la domination s’appuie sur l’analyse des déterminismes sociaux. Tout ce qui façonne les manières d’être des individus qui tendent à déterminer les personnes sincères de la société. Sur le plan méthodologique, il est en rupture totale avec tout ce qui précède. Bourdieu considère que les impératifs d’objectivité, la neutralité d’objectif idéologique est inaliénable. La constitution d’un savoir neutre a franchi est une vue de l’esprit (idée qui ne peut être réalisé) ; L’analyse de la réalité sociale est nécessairement biaisé, ne serait ce que les déterminismes sociaux du chercheur lui-même sont biaisés. Marquer par les propres déterminismes du chercheur (on est jamais totalement extérieur a son sujet d’étude, toujours une part de subjectivité). La neutralité axiologique est impossible. D’autres parts, selon Bourdieu les sciences sociales ne peuvent être que critique. Chez Bourdieu les sciences sociales, et de la sociologie est de dévoiler les processus de domination qui sont a l’œuvre dans une société. Il s’agit aussi de les combattre. Il y a une domination militante. L’idée et l’espoir de Bourdieu est en quelques sortes de donner des armes dans les mains des dominés (programme d’émancipation sociale). La sociologie bourdieusienne est une sociologie missionnaire qui répond à une vocation : participer a la libération des dominés dans une société donnée. Système non isolé des critiques. Rien ne prouve que la réalité sociale (le fonctionnement d’une société puisse être compris uniquement en termes de domination ; Cette volonté de faire de la sociologie, est elle véritablement objective ? sont isl véritablement atteignables. Rien n’empêche les dominants d’utiliser les connaissances acquise sur la sociologie (rapports de domination), pour mieux assoir leurs pouvoir. Le risque est d’(autant plus grand que ce sont les dominants et non les dominés qui dispose du capital social et culturel qui leur permet de comprendre le fruit des travaux en sociologie. 2) Les Trois grands principes de la démarche du politiste Inspirés plutôt de Weber. - L’exigence de la neutralité axiologique. (Il s’agit de séparer de la manière la plus rigoureuse possible, le travail d’analyse d’une part et le jugement de valeur d’autres parts. Le recours à des techniques d’investigation, à des données empiriques (pour toute les sciences sociales), sur la validité desquelles le chercheur doit toujours s’interroger. Le troisième principe est le suivant : une ambition de systématisation. Le politiste doit produire des concepts, pour approfondir son analysé et il doit également s’efforcer de formuler des tendances, construire des modèles. Dresser des typologies de phénomènes sociaux. C’est justement Max Weber qui est le premier a tenter d’élaborer des typologies de phénomènes sociaux. Il essaye de dresser des modèles systématiques a l’égard desquels il va pouvoir analyser la société. Il essaye d’organiser des idéaux types. C’est un idéal (quelque chose qu’on ne rencontre jamais en tant que tel dans la société mais c’est un outil qui permet de mieux analyser la société. C) Le caractère polysémique du mot « politique » 1) La politique Le terme de politique est employé au féminin ; Il revoie a une scène ou des individus combattent pour exercer le pouvoir. Situation de concurrence entre différents acteurs sociaux qui tentent d’accéder au pouvoir de l’Etat, mais au sein de collectivités locales, ou organisations internationales. La politique peut aussi revêtir une autre signification, (on parle de politique sociale ou gouvernementale). Ici on désigne des politiques publiques (ensemble supposé cohérent rationnel, de mesure de décision d’intentions), qui émanent de dirigeant qui eux même agissent dans le cadre de leurs fonctions. Un autre sens encore : la politique peut être considérée comme un art : art de gouverner les hommes qui vivent en société. Lorsque l’on parle du politique, on est au cœur même de la politique 2) le politique Toute société est nécessairement conflictuelles (les hommes sont différents, et n’ont pas forcément des aspirations conciliables car non homogène). Plus les sociétés deviennent importante, plus elle se complexifie ; L’unanimité se fait donc rare. Parfois même au sein d’un même groupe sociale (ex l’Irlande du nord, guerres de religions entre chrétien,…) Vision conflictuelle de la société, d’où l’idée du dominance à laquelle tout les hommes doivent se soumettre pour limiter les conflits. Il est donc impératif de mettre en place un pouvoir politique, apte a édicter des règles contraignantes, qui si nécessaires seront sanctionnée par la force. En d’autres termes, le politique désigne alors un champ social faites de contradiction d’intérêts. Mais un champ social régulé par un pouvoir qui est détenteur de la contrainte légitime. Ce pouvoir a la monopole de la Coercition légitime. L’exercice du pouvoir politique peut être remis dans des mains différentes, selon la société étudiée. Ex ;: en France, l’exercice du pouvoir n’était pas centralisé au moyen âge, il a donc fallu centraliser les pouvoirs féodaux petit à petit. A l’inverse, si l’on regarde les sociétés de l’antiquité, des tyrannies étaient mis en place, pour remettre le pouvoir aux mains du même titulaire. Dans une société moderne, les choses sont différentes. En règles générales, le monopole de la violence légitime est aux mains de l’Etat et des institutions classées sous son contrôle. La science politique a pour objet d’étudier notamment ces différents modes de contrainte. Mais également la production, et la formation de ces contraintes. 3) Les quatre branches de la science politique