Un écosystème naturel est constitué d’un biotope et d’une biocénose. Son fonctionnement est permis par la
productivité primaire assurée par les végétaux verts grâce à la photosynthèse. Cette photosynthèse utilise
l’énergie solaire, le CO2 atmosphérique, des sels minéraux et de l’eau puisés dans le sol.
La biomasse est en quasi totalité recyclée par les décomposeurs du sol qui transforment la matière organique en
matière minérale.
Un agrosystème est un écosystème déréglé et géré par l’homme afin de produire des ressources nécessaires à
l’humanité (dont les aliments). La majorité de la biomasse produite est donc exportée.
La productivité primaire conditionne le rendement de l’agrosystème.
Agrosystème et écosystème impliquent des échanges de matière (dont l’eau) et d’énergie.
2) Les intrants dans les agrosystèmes
Différents intrants sont utilisés pour optimiser le rendement de l’agrosystème :
- De l’eau pour irriguer quand les besoins sont supérieurs aux apports par les précipitations ou augmenter la
productivité primaire.
- De l’énergie, humaine et fossile, pour faire fonctionner les machines,…
- Des engrais pour compenser les pertes liées à l’exportation de la biomasse, pour augmenter la productivité
primaire
- Des produits phytosanitaires pour lutter contre les espèces indésirables qui peuvent entrer en compétition
avec l’espèce cultivée, être pathogène ou détruire les cultures.
Ces différents intrants modifient le biotope (modification du pH du sol, de la teneur en minéraux, de la teneur en
eau,…) et la biocénose (suppression d’espèces végétales ou animales dans l’agrosystème (baisse de la
biodiversité), sélection d’espèces, monoculture,…) des écosystèmes.
3) Conséquences écologiques de l’utilisation des intrants
> Voir correction du TP2
L’usage excessif des intrants entraîne de graves dommages pour l’homme et son environnement.
Les pratiques agricoles doivent donc davantage concilier productivité et gestion durable de l’environnement.
4) La production animale
Les élevages sont des agrosystèmes peu efficaces : pour obtenir une même quantité d’énergie alimentaire pour
l’homme, la production de viande nécessite plus d’énergie solaire et plus de surface cultivable.
La demande en produit animaux augmente donc considérablement, en particulier en ressources naturelles : les
sols, l’eau, le pétrole, servent à produire des végétaux dont l’énergie est à 90 % dissipée par la respiration des
animaux d’élevage !
Actuellement, 45% des céréales produites dans le monde sont destinées à l’alimentation animale.
Consommer de la viande (ce qui est nécessaire à l’Homme) n’a donc pas le même impact écologique que
consommer des végétaux.
II. IMPACTS DES PRATIQUES ALIMENTAIRES COLLECTIVES
1) Le défi alimentaire mondial
L’extraordinaire croissance démographique qu’a connue le XXème siècle, surtout dans les pays pauvres,
s’accompagne de sous-nutrition et d’une malnutrition chronique (1 milliard de personnes souffrent de la faim).
La demande en produits alimentaires de base va continuer à augmenter et l’alimentation va aussi se modifier
qualitativement (plus de viande, moins de céréales par exemple).
Cependant, les réserves en terres cultivables et en eau sont limitées et inégalement réparties. Il va alors falloir
intensifier la pression sur les écosystèmes naturels, ce qui va causer un épuisement des sols, de l’eau douce
disponible ou des énergies fossiles associées.
La croissance quantitative et qualitative de la demande alimentaire, en totale opposition avec la raréfaction et la
dégradation des ressources, font craindre une aggravation des crises alimentaires et écologiques.