BACTERIOLOGIE - Actinomycetes - page 3/9
Le point initial est la création d’une brèche dans l’épithélium. La bactérie peut alors rentrer dans la
plaie (morsure, léchage, épillet…) et s’y multiplier. Il y a alors apparition d’un granulome
inflammatoire : la bactérie survit dans les cellules phagocytaires (mais certaines se font éliminer).
D’autres cellules immunitaires libèrent des enzymes protéolytiques à l’origine de pus (produit de
nécrose de cellules et bactéries mortes). Autour du pus, il y a des cellules immunitaires et la
constitution d’une coque fibreuse. La coque a pour but d’empêcher la diffusion des bactéries et de
les priver de ce dont elles ont besoin pour pousser (nutriments, O2), mais cela n’est pas efficace sur
actinomyces et arcanobacterium car elles poussent facilement en anaérobiose. Si l’abcès se rompt,
il y a diffusion des bactéries dans les autres tissus. Lorsqu’on a une atteinte des tissus profonds, on
peut avoir des fistules (communication entre l’abcès et l’extérieur avec des écoulements de pus
chargés en bactéries : ceci constitue une porte d’entrée pour d’autres bactéries opportunistes).
Dans le cas d’une atteinte du poumon (pyogranulomes du thorax), on peut avoir des gênes
respiratoires et des lésions visibles en radio.
Diagnostic :
- Présence de pyogranulomes.
- Présence de « granules de sulfure » dans le pus : ce sont des petits grains jaunes ou blancs
caractéristique de ces bactéries. Ces granules correspondent en fait à des amas de bactéries.
- En observant au microscope un échantillon de pus provenant de la ponction d’un abcès, on peut
voir des bactéries ayant des morphologies particulières (en filaments).
Traitement :
Il faut l’adapter à l’état de l’animal.
- Si c’est un abcès superficiel, on peut se contenter d’un drainage suivi d’une désinfection.
- Si c’est un abcès profond, on réalise un traitement antibiotique à base de pénicilline (car très
peu de résistances). Ce traitement est long et ne marche pas à chaque fois car les pyogranulomes
sont peu vascularisés et donc peu accessibles aux antibiotiques.
II) Dermatophylus
Dermatophylus Congolensis
C’est une bactérie Gram en forme de filaments très longs (≥20μm). Les filaments ont des septa
qui séparent les bactéries les unes des autres. Si une bactérie se détache, elle devient une zoospore
mobile (mobile car elle acquiert un flagelle en se détachant).
Elle fait partie de la flore commensale de la peau et est à l’origine d’une affection du derme sous
l’effet de conditions favorisantes (lésions de la peau ; climat humide et chaud qui favorise la
prolifération des bactéries et qui modifie la perméabilité de la barrière épithéliale cutanée).
Les espèces cibles sont les bovins et les chevaux.
Chez le cheval, la maladie est rencontrée sous forme d’un derme croûteux et purulent : les poils
sont collés avec présence de pus. Ce n’est pas une maladie grave (pas de baisse de l’état général),
c’est juste un problème esthétique.
Chez les bovins, on a le même type de maladie, et elle est favorisée par la présence de tiques (qui
sont à l’origine de lésions). Parfois il y a une extension importante des lésions associée à une forte
baisse de l’état général.
Diagnostic : Prélèvement d’une zone croûteuse déposée sur une lame avec coloration de Gram ce
qui permet de mettre en évidence les bactéries. Attention à ne pas les confondre avec des
champignons !!!!
Traitement : On effectue des soins locaux associés à un traitement antibiotique (tétracyclines +
aminosides).