librairie unique de 20 lignées de baculovirus spécialistes, issues de dix générations d’évolution
expérimentale in vivo sur les espèces hôtes Spodoptera exigua ou Manduca sexta (produit au cours de la
thèse d’A Chateigner soutenue en 2014).
La thèse sera découpée en deux axes pour étudier la question de la résistance alternativement sous
l’angle du microbiote ou du virus, ce qui permettra de poser les bases conceptuelles d’écologie des
communautés microbiennes intestinales chez les lépidoptères, mais aussi d’examiner dans ce cadre
l’étape clé de l’initiation de l’infection chez les baculovirus.
Axe 1 : Impact de la composition du microbiote sur le virus et potentiel probiotique.
1) Caractérisation des microbiotes. La composition du microbiote de S exigua et M sexta en
condition d’élevage sera déterminée par séquençage NGS (16S sur plateforme nanopore ou
illumina). Les espèces bactériennes aérobiques majoritaires seront isolées in vitro (collaboration
avec l’INRA de Jouy en Josas).
2) Test de l’activité antivirale. Suite à une étape d’axénisation par traitements antibiotiques, le
microbiote des chenilles sera reconstitué avec des bactéries isolées en (1) soit en utilisant une
souche unique soit en cocktail reflétant la composition naturelle. Les lots de chenilles (S exigua et
M sexta) seront exposés à souche clonale du baculovirus AcMNPV afin de déterminer le potentiel
antiviral des différents traitements. Cette activité sera aussi testée sur les 20 lignées issues de
l’évolution expérimentale afin de confirmer qu’elle n’est pas restreinte à un seul génotype viral.
Axe 2 : Impact de la souche virale dans l’initiation de l’infection.
1) Synergie des génotypes viraux. L’initiation de Les infections baculoviralessont initiées par de
grandes populations de virions fortement polymorphiques (Chateigner 2015). Pour tester si la
diversité génétique virale permet de contourner la résistance de l’hôte et d’accélérer l’initiation de
l’infection, la virulence des souches issues de l’évolution expérimentale sera comparée à celle de
baculovirus clonaux obtenus sous forme de bacmid représentant leur génotype majoritaire. Les
cinétiques d’infection in vivo seront évaluées par mesure qPCR du titre viral de l’hémolymphe de
chenilles avec et sans microbiote ce qui déterminera la capacité de la population virale ou du virus
clonal à traverser la barrière intestinale et à monter une infection systémique.
2) Effet des probiotiques contre les baculovirus. Les souches les plus virulentes de baculovirus seront
testées face à différentes doses de bactéries probiotiques afin d’évaluer si de tels traitements
pourraient remédier à une épidémie de baculovirus dans les élevages.
Au cours de cette thèse l’étudiant acquerra de solides bases en biologie moléculaire et pathologie des
insectes en s’appuyant sur les théorie d’écologie des communautés microbiennes.
4. Résumé en anglais :
Interactions between microbiota and viruses: Role in insect resistance to baculoviruses
Insects play an increasingly important role in food security both in agronomic and economic terms. In
particular, the new pathways leading to innovations in the production of insects for animal or human
consumption are rapidly expanding. These mass farms bring about new health problems that can have
catastrophic economic consequences. Indeed, the cricket densovirus was responsible for the collapse
of American and European farms, which led to the need to change the production model (Weissmann
2012), in addition to loss of income. In this emerging context, better understanding of the interactions
between viruses and insects in controlled environments, such as livestock, takes on a whole new
dimension. n this emerging context, better understanding of the interactions between viruses and
insects in controlled environments, such as livestock, takes on a whole new dimension.
A key aspect of these new production lines is the role of the bacterial microbiota associated with
insects on interactions with pathogens. Microbiota can harbor both pathogen-protecting species and
opportunistic pathogens that can benefit from viral infection to proliferate (Xu et al Plos Path 2014,
Johnston & Rolff PloS Path 2015). For example, the intestinal bacterial microbiota of the Spodoptera
exigua caterpillar and the Culex pipiens mosquito are more abundant and diverse when insects are
infected with viruses (Jakubowska et al Plos Path 2013, Zink et al Viruses, 2015). Paradoxically, it
helps inhibit infection in the mosquito Aedes aegypti (Johnson, Curr Op Insect Sci 2015) and Galleria
melonella (Johnston & Rolff, PloS Path 2015).
Intestinal bacteria of the genus Enterococcus are widely represented in intestinal microbiome studies
of insects including various caterpillar species such as Bombyx mori and Heliothis virescens (Sun et
al. PLoS 2016, Staudache et al. PLoS one 2016). However, they seem to play an ambiguous role.