Chapitre 10 TS 2 Intégration On considère un repère orthogonal O; i, j . 1 unité d’aire (u.a.) est l’aire du rectangle OIKJ. I – Intégrale d’une fonction positive Définition : On considère une fonction f continue et positive sur a; b. C f est sa courbe représentative dans le repère O; i, j . On définit le domaine D délimité par : Cf , Les droites d’équation x a et x b , L’axe des abscisses. b L’aire de D, exprimée en unités d’aire, est le réel f ( x) dx . Cette écriture ce lit « somme (ou a intégrale) de a à b de f ( x ) dx ». a et b sont les bornes de l’intervalle. 1 Chapitre 10 TS 2 Remarque : b Dans l’écriture f ( x) dx , la variable x n’a aucune signification particulière : on pourrait a l’appeler autrement : b b a a f (u) du ou f () d (il s’agit d’une variable muette). Exemples : b Si a b alors f ( x) dx 0 . a b Si f ( x) m 0 alors f ( x) dx (b a)m . a Définition : Soit f une fonction continue et positive sur a; b. La valeur moyenne de f sur a; b est b 1 . f ( x) dx . b a a Remarques : b b 1 m . f ( x) dx équivaut à (b a)m f ( x) dx . Autrement dit, la valeur b a a a moyenne est telle que l’aire du rectangle de dimensions b a et m est égale à celle « sous la courbe de f ». En cinématique, m, la vitesse moyenne est la vitesse constante nécessaire pour parcourir la même distance entre les temps a et b. b En physique, si y f (x) alors f ( x) dx est une grandeur homogène à xy et a b 1 . f ( x) dx est une grandeur homogène à y. b a a 2 Chapitre 10 TS 2 II – Intégrale d’une fonction de signe quelconque 1) Intégrale d’une fonction négative Définition : On considère une fonction f continue et négative sur a; b. b On définit l’intégrale de a à b de f par f ( x) dx A où A est l’aire du domaine D du plan a délimité par la courbe C f , les droites d’équation x a et x b et l’axe des abscisses. Exemple : Soit f définie sur par f ( x) 1 x 2. 2 f est continue et négative sur 0;4. 4 Alors 0 4 2 1 f ( x) dx x 2 dx aire du triangl e OAB 4 . 2 2 0 4 2) Cas général On considère une fonction f continue sur a; b. 3 Chapitre 10 TS 2 A1 est la réunion de toutes les parties du plan délimitées par C f , les droites d’équation x a et x b et l’axe des abscisses, et au-dessus de cet axe. A2 : idem mais sous l’axe des abscisses. b On pose f ( x) dx aire de A 1 aire de A2 . a Exemple (suite) : 6 f ( x) dx aire de BDC aire de AOB 1 4 3 . 0 Définition : b 1 Soit f une fonction continue sur a; b. La valeur moyenne de f sur a; b est . f ( x) dx . b a a Exemple (suite) : Valeur moyenne de f sur 0;6 : 6 1 3 1 . f ( x) dx . 60 0 6 2 III – Primitives d’une fonction Définition : Soit f une fonction définie sur un intervalle I. On appelle primitive de f sur I toute fonction F définie sur I telle que F ' f . 4 Chapitre 10 TS 2 Autrement dit : Remarque : On admet que si f est continue sur I alors f admet des primitives sur I. Exemples : x3 x3 7 et x 4 définies sur 3 3 x x² définie sur . Les fonctions x ' sont des primitives de la fonction ' x3 x3 En effet, 7 x ² 4 . 3 3 Théorème : Preuve 1 Soit f une fonction définie sur un intervalle I qui admet une primitive de f sur I. Les primitives de f sur I sont les fonctions G de la forme F k , k réel fixé, définies sur I. Autrement dit : deux primitives sur I d’une même fonction diffèrent d’une constante. Pour tous couples de réels x0 ; y 0 , il existe une unique primitive F0 de f sur I telle que F0 ( x 0 ) y 0 . Interprétation graphique : Les courbes des primitives de f sur I sont les images de celle de F par des translations de vecteur k j . Par un point quelconque M 0 x0 ; y 0 , il passe une seule courbe d’une primitive de f sur I. 5 Chapitre 10 TS 2 Propriété : primitives et fonctions usuelles : Preuve 2 Fonction Une primitive f ( x) a F ( x) ax n 1 f ( x) x ; n naturel, n 1 F ( x) x n 1 n 1 1 f ( x) x n ; n entier relatif, n 2 F ( x) x n 1 n 1 1 F ( x) 2 x f ( x) x f ( x) cos x F ( x) sin x f ( x) sin x F ( x) cos x F ( x) tan x 1 f ( x) 1 tan ² x cos ² x f ( x) e x 1 f ( x) x F ( x) e x F ( x) ln x 6 Condition de validité Sur Sur Sur ;0 ou sur 0; Sur 0; Sur Sur Sur k ; k , k 2 2 Sur Sur ;0 ou sur 0; Chapitre 10 TS 2 Propriété : primitives et opérations sur les fonctions : Preuve 3 On considère u et v deux fonctions définies sur un intervalle I et U et V deux de leurs primitives respectives. On considère G une primitive d’une fonction g définie sur un intervalle J contenant u (I ) (c’est-à-dire toutes les images par u des réels de I). Fonction Une primitive Condition de validité Sur I f au , a constante réelle F aU Sur I F U V f u v n Sur I 1 f u '.u ; n entier, n 1 F u n 1 n 1 n Si u ne s’annule pas sur I 1 f u '.u ; n entier, n 2 F u n 1 n 1 f u' g u Sur I F Gu Si u ( x) 0 sur I u' F 2 u f u f u ' cos u Sur I F sin u f u ' sin u Sur I F cos u F tan u u' f u ' (1 tan ²u ) Si u ( x) k ; k , cos ²u 2 2 k u u Sur I F e f u' e Si u ne s’annule pas sur I u' F ln u f u Exemples : Primitives de f définies sur 0; par f ( x) F ( x) 4 ln x 4 2 . x x5 2 k , k réel fixé 4x 4 1 k car x 0 . 2x 4 Parmi celles-ci, il n’y en a qu’une seule qui vérifie F (1) 1 . 1 1 1 1 F (1) 4 ln 1 k k , F (1) 1 ssi k 1 . 2 2 2 2 1 1 La primitive cherchée est F ( x) 4 ln x 4 . 2 2x 5 Primitives de g définie sur par g ( x) x x ² 7 . On pose u ( x) x ² 7 pour tout réel x. Alors u ' ( x) 2 x . Dans g (x ) on reconnaît alors la forme u '.u 5 . Elle provient de la dérivée de u 6 . 4 ln x Donc G ( x) 1 6 u 6 1 2 k , k réel fixé car u '( x ) 2 x 1 ( x ² 7) 6 k . 12 7 Chapitre 10 TS 2 IV – Intégrale et primitive Théorème : Preuve 4 On considère une fonction f continue sur un intervalle I et a un réel de I. x La fonction F : x f (t ) dt définie sur I est l’unique primitive de f qui s’annule en a. a Exemple : 1 définie sur 0; est continue sur 0; . x x 1 Donc F définie sur 0; par F ( x) dt est la primitive de f sur 0; qui s’annule en 1. t 1 La fonction f : x x 1 Nous savons que F ( x) ln x dt . t 1 Théorème : Preuve 5 Soit f une fonction continue sur un intervalle I. Pour tous réels a et b de I : b f ( x) dx F (b) F (a) où F est une primitive de f sur I. a b On écrit alors f ( x) dx F ( x) b a . a Exemple : 4 dt . t 2 1 La fonction x sur 0; a pour primitive x ln x car elle est continue sur 0; . x 4 dt 4 Donc ln t 2 ln 4 ln 2 ln 2. t 2 Calcul de I V – Propriétés de l’intégrale Propriété : relation de Chasles : Soit f une fonction continue sur un intervalle I. Pour tous a, b et c dans I, on a : b c b a c f ( x) dx f ( x) dx f ( x) dx . a Remarques : b En particulier a a a b a f ( x) dx f ( x) dx f ( x) dx 0 donc b a Si f est positive sur I on a : 8 a f ( x) dx f ( x) dx . b Chapitre 10 TS 2 La relation s’interprète en disant que : aire sous la courbe entre a et b = aire sous la courbe entre a et c + aire sous la courbe entre c et b Propriété : linéarité : On considère f et g deux fonctions continues sur un intervalle I et k un réel fixé. On a alors pour tous a et b dans I : b b a a f ( x) g ( x) dx f ( x) dx f ( x) dx . a b b b a a kf ( x) dx k f ( x) dx . Remarque : Si f et g sont positives : b L’égalité b b f ( x) g ( x) dx f ( x) dx f ( x) dx a a se traduit graphiquement en disant que : a aire sous C f g = aire sous C f + aire sous C g Exemple : 3 Calcul de J 2e t 3t dt : 0 3 3 3 3 J 2e dt 3t dt 2 e dt 3 t dt 2 e t t 0 0 2 e3 1 3 0 t 3 0 0 9 27 31 2e 3 2 2e 3 . 2 2 2 9 3 t² 3 2 0 Chapitre 10 TS 2 Propriété : positivité : On considère f continue sur un intervalle I. Pour tous a et b dans I tels que a b . Si pour tout x de a; b, f ( x) 0 alors b f ( x) dx 0 . a Remarques : La propriété est évidente d’après la définition d’une intégrale car comme f est positive, b f ( x) dx est une aire. a La réciproque de la propriété est fausse. En effet si f ( x) 2 x 1 sur 0;3 alors 3 2 x 1 dx x² x 3 0 6 0 , or f (0) 1 0 . 0 Exemples : 1 e t dt 0 car e t 0 sur 7;1. 7 2 3 t dt 0 car t dt 0 . 2 3 Propriété : conservation de l’ordre : On considère f et g deux fonctions continues sur un intervalle I. Pour tous a et b de I tels que a b , si pour tout x dans b b f ( x) dx g ( x) dx . a a Remarque : Si de plus f et g sont positives sur a; b : 10 a; b, f ( x) g ( x) alors Chapitre 10 TS 2 La propriété se traduit alors graphiquement en disant que : aire sous C f aire sous C g . Propriétés : inégalités de la moyenne : Preuve 6 On considère f une fonction continue sur un intervalle a; b. S’il existe deux réels m et M tels que pour tout x de a; b m f ( x) M alors b m(b a) f ( x) dx M (b a) . a Remarque : b b 1 m(b a) f ( x) dx M (b a) équivaut (quand b a ) à : m f ( x) dx M . La b a a a valeur moyenne de f sur a; b est comprise entre m et M. VI – Intégration par partie Théorème : Preuve 7 On considère u et v deux fonctions dérivables sur un intervalle I telles que u’ et v’ sont continues sur I. Alors pour tous réels a et b dans I : b b u' ( x).v( x) dx u( x).v( x) u( x).v' ( x) dx . b a a a Exemple : 2 Calcul de K x. cos x dx . 0 On choisit u ' ( x) cos x et v( x) x . Alors u ( x) sin x et v' ( x) 1 . Comme u, v, u’ et v’ sont continues sur 0; , on peut intégrer par parties. 2 2 2 2 K x. cos x dx u ( x).v( x) u ( x).v' ( x) dx x. sin x sin x dx 2 0 0 2 0 0 0 2 cos x02 VII – Applications 1) Distance parcourue en cinématique Théorème (admis) : Soit v (t ) la vitesse instantanée d’un point mobile en fonction du temps t. La distance parcourue par ce mobile entre les instants et est v(t ) dt ( ). 11 2 1. Chapitre 10 TS 2 Exemple : Si v(t ) e t pour tout t dans 0;5 avec t en s et v (t ) en m.s-1. Alors la distance parcourue est : 5 5 t t v(t ) dt e dt e 0 5 0 e 5 1 147 m . 0 2) Volume d’un solide Théorème (admis) : On considère un solide de l’espace compris entre les plans d’équation z a et z b ( a b ). Tout le plan d’équation z t avec t a; b coupe le solide selon une section d’aire S (t ) . Quand S est une fonction continue sur a; b alors le volume du solide est b S (t ) dt . a Exemple : volume d’une boule : 12 Chapitre 10 TS 2 Dans un repère orthonormal de l’espace O; i , j , k on considère la boule de centre O et de rayon R ( R 0 ). On coupe la boule par des plans d’équation z t où R t R . La section est un disque de centre et de rayon M . Dans OM rectangle en , d’après le théorème de Pythagore : OM ² O² M ² R² t ² M ² donc M ² R² t ² . L’aire S (t ) de la section est .M ² (r ² t ²) . Donc le volume de la boule est : R R 3 R3 t3 R3 2 4 2 3 R 3 R 3 R 3 S (t ) dt ( R² t ²) dt R²t R R 3 R 3 3 3 3 3 R R R 13