Congrès Marx International VI, septembre 2010, Section Socialisme, Wei Haisheng
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LA POLITIQUE DE REPARTITION DES
REVENUS EN CHINE
WEI Haisheng
Vice-président du Bureau central de compilation et de traduction de Chine
Comme chacun le sait, l’un des problèmes les plus saillants de la Chine
contemporaine, qui est aussi un défi important pour le gouvernement
chinois, est l’élargissement évident du fossé entre les revenus et l’inégalité
croissante dans la répartition des revenus. Quelle est donc la politique que
le PCC entend suivre pour remédier à cette situation ?
I. L’évolution de la politique de répartition des revenus en Chine : une
rétrospective
Depuis l’aube de l’histoire chinoise, l’égalitarisme a trouvé en Chine un
milieu favorable. Durant les quelques décennies qui ont suivi la fondation
de la RPC, la Chine a eu pour principe de répartition ce que l’on appelle ici
« la grosse marmite de riz », une politique très peu efficace qui a eu pour
résultat d’entraver le développement économique et l’élévation du niveau
de vie de la population. À partir de 1978, année du lancement de la
politique de réforme et d’ouverture, la Chine a mis en place un nouveau
système de répartition fondé sur deux principes : le premier est « à chacun
selon son travail » (en théorie) ; le second est le système de munération
forfaitaire (dans les faits). Or mettre l’accent sur le rendement du travail,
c’était permettre l’écart des revenus. A partir de ce moment-là, la politique
de répartition des revenus a connu trois périodes, connues chacune par un
slogan particulier :
La première période va de 1978 à 1992. Son mot d’ordre est
« permettre à une partie de la population de s’enrichir avant les autres ». Il
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s’agit de laisser certains Chinois bien gagner leur vie afin de stimuler
l’économie et, par là, d’agrandir le « gâteau » à répartir.
La deuxième période va de 1992 à 2006. Son mot d’ordre est
« Privilégier l’efficacité sans négliger l’équité ».
La troisième période commence en 2006. Le mot d’ordre est désormais
« Veiller en priorité à la justice sociale ».
II. L’ajustement de la politique de répartition des revenus du PCC :
une analyse
A. Situation actuelle
1. L’écart entre les revenus les plus élevés et les revenus les plus bas ne
cesse de s’aggraver.
2. L’écart des revenus entre citadins et ruraux est considérable.
3. L’écart des revenus entre différentes régions du pays se creuse.
4. Les différences de salaires entre secteurs et métiers augmentent
sans cesse.
La différence grandissante entre hauts et bas revenus est depuis
plusieurs années un sujet de préoccupation pour toute la société chinoise.
Selon les sondages, ce problème est même considéré comme le premier
fléau social de la Chine par les personnes interrogées. Cela signifie que
l’écart des revenus a dépassé la limite du supportable. Par conséquent, la
nouvelle génération de dirigeants du PCC attache une grande importance
à la résolution de ce problème.
B. Causes
1. L’influence du système de l’économie planifiée ;
2. Les répercussions de la réforme du système politique ;
3. Le manque d’intérêt pour la mise en place de véritables services
sociaux ;
4. Les facteurs négatifs liés à la marchéisation.
C. Polémique
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Dans la société chinoise, et en particulier dans les milieux
académiques, l’existence d’un fossé de plus en plus grand entre les
revenus est reconnue par tous. Quant à savoir comment réduire cet écart,
-dessus les opinions divergent considérablement, donnant lieu à un
débat animé. Les questions qui font l’objet de discussion sont les
suivantes :
1. Quelle est l’ampleur exacte de l’écart des revenus ? Cet écart a-t-il
déjà atteint le stade de « bipolarisation »?
2. Comment traiter la question de l’équité lorsque l’on parle de la
répartition des revenus et de son inégalité ?
3. Quelle est la raison de l’écart grandissant des revenus ?
4. Comment traiter les rapports entre l’efficacité et l’équité dans la
Chine d’aujourd’hui ?
D. Avis personnel
Primo, nous estimons que la question de la répartition des revenus est
liée à la situation générale du pays. 1) La Chine est un pays en voie de
développement subsistent de nombreuses disparités et l’on peut
parler d’une « économie duale » (économie à deux vitesses). 2) La Chine
a une population énorme dans laquelle la part de la population rurale reste
très élevée. En outre, les ressources naturelles n’y sont pas abondantes et
son milieu naturel ne peut supporter des contraintes excessives. 3) La
Chine est un pays qui a vécu pendant plus de deux mille ans sous un
régime féodal autocratique, les traditions démocratiques y sont faibles. 4)
La Chine a été profondément marquée par la planification économique.
Elle est en train de vivre le moment difficile de la transition d’un système
de gestion économique centralisé à une économie de marché. 5) La Chine
est un pays qui a longtemps vécu en vase clos. Elle a attendre la
réforme et l’ouverture pour ouvrir les yeux sur le monde. Aujourd’hui, elle
tente de trouver un modus vivendi avec le reste de la planète. Il y a peu de
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pays dans le monde qui possèdent les cinq caractéristiques que nous
venons de mentionner. C’est à partir de ces données qu’il nous faut étudier
la question de la répartition des revenus en Chine.
Secundo, nous estimons que la question de la répartition des revenus
en Chine ne saurait être dissociée de celle de la mondialisation. En effet,
l’aggravation des disparités dans la redistribution des richesses est liée à
la mondialisation économique.
Tertio, l’écart des revenus est un phénomène social objectif lié aux
progrès de la modernisation. Si l’on songe à la pauvreté causée par
l’égalitarisme, on peut dire que les disparités actuelles sont un signe de
progrès social et qu’elles sont un résultat inévitable de la réforme et du
développement de la société chinoise.
Ensuite, il convient de signaler que l’écart actuel se produit sur la base
d’une augmentation générale des revenus. Depuis la réforme et l’ouverture,
la Chine a fait sortir de la pauvreté plus de deux cents millions de
personnes. Des masses considérables de gens ont dit adieu à la misère.
Quarto, bien que l’écart des revenus soit considérable, le
développement de la Chine se poursuit et l’amélioration des conditions de
vie suit la même courbe ascendante.
Quinto, il faut comprendre que la solution du problème de l’inégalité
des revenus ne peut être que dynamique. S’imaginer combler le fossé du
jour au lendemain relève de la pure utopie.
Sexto, en s’efforçant d’atténuer les écarts de revenu, il importe de
régler convenablement la question du rapport entre l’efficacité et l’équité.
Pas d’équité sans une société de moyenne aisance régie par le principe
d’efficacité : négliger l’efficacité, c’est retomber dans la pauvreté ;
simultanément, l’équité est le but vers lequel doit tendre l’efficacité.
III. L’ajustement de la politique de répartition des revenus du PCC :
points essentiels
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Voici les points essentiels de la politique de répartition des revenus du
PCC :
1. Ajustement politique. Récemment le Comité central a pour la
première fois souligné dans ses documents que « réaliser la justice sociale
est une des tâches essentielles de l’édification d’un socialisme à la
chinoise » et qu’« une répartition équilibrée des revenus est un signe de
justice sociale ». Ce nouveau discours reflète l’orientation à venir du PCC,
sa nouvelle échelle de valeurs dans la poursuite de la réforme et du
développement. Il devrait servir de guide aux efforts en vue de mieux
répartir les revenus en Chine. Le PCC a aussi déclaré qu’« il faut régler
convenablement les rapports entre l’efficacité et l’équité dans la
distribution primaire et dans la distribution secondaire et qu’ « il faut
veiller particulièrement à l’équité dans la distribution secondaire ». La
page a donc été tournée sur les formules anciennes telles que privilégier
l’efficacité sans négliger l’équité” ou l’efficacité doit régir la distribution
primaire, l’équité la distribution secondaire”. Ainsi ont été posés les
objectifs et les orientations de la réforme du système de répartition des
revenus.
2. Le PCC a donné une description complète de la répartition des
revenus en disant : Maintenir et améliorer le système de répartition fondé
essentiellement sur la rémunération selon le travail fourni sans exclure
d’autres modes de répartition ; mettre en place un système de répartition
qui tienne compte de la contribution à la production sous la forme d’apport
en travail physique, en capital, en techniques et en gestion.
3. Augmenter la part des revenus distribués à la population dans le
revenu national, s’efforcer de restructurer le système de répartition du
revenu national.
4. Augmenter progressivement la part de la rémunération du travail
dans la distribution primaire. Pour la plupart des bas revenus, cette
politique revêt une importance cruciale. Comme on le sait, dans le système
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