Ralliement à l’Empire en 1852 ; en 1858, il publie De la justice dans la Révolution et dans
l’Eglise => condamnation à 3 ans de prison et exil en Belgique
La Guerre et la Paix (1859), interrogation sur l’exaltation du principe des nationalités : ne
cache-t-elle pas la volonté d’occulter les problèmes sociaux ?
La théorie de la propriété, posthume en 1866.
Sa pensée :
Rejet de l’école classique
- Absence de caractère scientifique de l’économie politique classique car elle « n’est que le
code de la propriété » (justification du capitalisme)
- Prise en compte des conséquences humaines de l’activité économique « la propriété, c’est
le vol »
- Propriété juste si la communauté est propriétaire
La société idéale : préserver la justice, la liberté et l’indépendance au sein du système
économique : préserver les développements du travailleur
Mutuellisme :
- principe de la réciprocité des services au sein d’associations ouvrières fondées sur le libre
accord d’individus libres d’en sortir comme ils étaient libres d’y entrer.
- Protection sociale + participation associative à l’établissement (chances de perte ou de
gain)
Fin de l’Etat : la société idéale conduit à la disparition de l’Etat. Avec l’oppression capitaliste
disparaît la nécessité du gouvernement qui était là pour la faire accepter.
Clément Fourier (1772-1837) : il est marqué par la haine du commerce quoiqu’il soit
fils de drapier depuis qu’enfant il a été bouleversé par la triche avec le poids et la qualité dans
la boutique familiale. Ruiné par la Révolution, il doit pourtant se faire commis voyageur bien
qu’il pense que les commerçants sont des parasites qui vivent au détriment des autres. Du fait
de ses spéculations sur les denrées coloniales, il est menacé de l’échafaud et en garde une
méfiance à l’égard des pouvoirs dictatoriaux et de la violence. Il a également en haine le
salariat qui ne peut que déconsidérer le travail ; celui-ci doit être attrayant et servir les
passions de chacun (12 au total) : 5 sens, 4 passions de relations avec les semblables, 3
passions de regroupement des individus.
Il crée les premiers phalanstères (en France, Argentine et Texas) regroupant 1600 membres
qui représentent l’ensemble de l’humanité, rétribués en fonction de leur activité : 5/12 pour le
travail, 4/12 pour le capital, 3/12 pour le talent. Les échanges se pratiquent hors des pratiques
commerciales existantes. Il remet en cause les tabous et a en ce sens un rôle de
démystificateur.
Pierre Leroux : journaliste, philosophe et homme politique, il invente le mot socialisme.
Sa pensée est d’inspiration à la fois pythagoricienne et bouddhiste. Cependant, il recherche
une voie intermédiaire : « le socialisme absolu n’est pas moins abominable que
l’individualisme absolu ».
3. Les communistes pré-bolcheviques
Gracchus Babœuf (1760-1797) : à l’origine de l’idéal communiste moderne, bien qu’il
soit homme d’action plutôt que théoricien (thermidorien, il sera exécuté sous la Révolution).
Étienne Cabet (1788-1856) : son Voyage en Icarie (1842), est considéré comme un
véritable évangile du communisme. Il sera l’inspirateur d’une cité icarienne modèle établie en
1848 au Texas qui échoue, puis reconstruite dans l’Illinois mais dont il est chassé par ses
propres disciples.
Auguste Blanqui (1805-1881) : affilié aux sociétés secrètes, blessé en 1827 dans des
émeutes parisiennes, il dirige les républicains sous la monarchie de Juillet, ce qui lui vaut en
1839 une condamnation à mort qui sera commuée en emprisonnement au Mont-Saint-Michel.