chapitre 8

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CHAPITRE 8 :
LES QIN.
秦
Cette dynastie dure de 221, date à laquelle le roi Zheng se déclare empereur,
jusqu’en 206, où une révolte populaire met fin à la dynastie.
C’est la plus courte dynastie de l’histoire de Chine. Mais l’histoire des Qin
remonte aux Zhou occidentaux.
Cette dynastie est néanmoins extrêmement importante.
C’est la première dynastie impériale. Et elle a servi de fondement à la dynastie
Han, qui certes va dénigrer les Qin, mais en dépit des apparences va reprendre
ses institutions.
Les Qin sont connus par la figure du premier empereur Qinshi Huangdi (秦始皇
帝 ). C’est lui qui a qui réunifié la grande muraille. Il est célèbre pour son
mausolée et l’armée enterrée.
C’est le premier empereur auguste de la Chine. Il est noirci par les Han, remis à
l’honneur par Mao.
On a émis une hypothèse selon laquelle le mot « Qin » aurait donné le mot
« Chine ».
La source la plus importante sont les Mémoires historiques, qui dans les
chapitres 5 et 6 dressent la chronologie de l’État Qin, des origines mythiques
jusqu’à 206 avant J.C.
On y trouve des biographies de grands personnages, comme notamment Li Si.
Il y a d’autres sources archéologiques, comme les documents de Yunmeng : dans
la tombe du sieur Xi, mort en 217, on découvre des lamelles de bambou où étaient
peints des textes administratifs.
Il y a des vestiges archéologiques, des restes des palais de la capitale (Xianyang,
aujourd'hui devenue Xi’An), ainsi que l’armée enterrée découverte en 1974 et
1976. Il y a aussi des vestiges de l’ancienne capitale, Yong, sous les Printemps et
Automnes.
SECTION 1 :
LES QIN JUSQU’EN 221 AVANT J.C.
§1.
L’ascension progressive de Qin.
Histoire de la Chine impériale
Les Qin
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L’origine de Qin date de 897 avant J.C.
Un éleveur de chevaux reçoit des terres du roi Zhou (c’est l’ancêtre). Ses
descendants prennent le titre de duc.
La capitale au 7e siècle était Yong. Puis au moment des réformes de Shang Yang,
en 350, la capitale est transférée à Xianyang.
Au début, ils étaient en guerre contre les barbares Rong. Puis, ces barbares ne
sont plus cités dans les sources.
Culturellement, ils sont influencés par leurs voisins chinois.
En 753, Qin instaure des analystes, puis les différentes fêtes chinoises. Il abolit
les sacrifices humains en 384 (même si on retrouvera des traces de sacrifices
humains dans la tombe de Qinshi Huangdi).
Le premier district à Qin date de 456.
En 408, on a une première mention d’un impôt foncier en grain.
Qin prend de l’importance politique au début des Zhou orientaux.
Le Duc Mu, est un hégémon du 7e siècle. C’est une des grandes figures de Qin
sous les Printemps et Automnes. Il est reconnu comme hégémon de l’Ouest par le
roi Zhou.
Quand débute le règne du Duc Xiao, les autres États considèrent Qin comme un
État de second rang.
Puis Qin est réformé par Shang Yang :
transfert de la capitale,
création des 41 districts,
recadastrage,
colonisation de nouvelles terres,
instauration des châtiments,
regroupement familial,
uniformisation des poids et mesures.
Et de la mort de Shang Yang jusqu’à l’avènement du roi Zheng, la puissance
militaire de Qin augmente.
En 325, le Duc Qin prend le titre de roi.
En 256, c’est la victoire de Qin sur la maison royale des Zhou.
L’expansion commence par l’annexion de Chu et de Ba (des terres fertiles du
Sichuan).
Il y a une grande activité avec les alliances horizontales et verticales (vers les
environ de 300).
Il y a deux grandes figures de diplomates : Zhang Yi et Su Qin.
Qin lance une guerre totale contre ses voisins.
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En 246, le Roi Zheng (正) monte sur le trône. Il a treize ans.
Il prend le pouvoir en 238 après la cérémonie de la prise du bonnet viril.
En 250, c’était Yiren sur le trône. Yiren meurt en 247, et la première année
officielle du règne de Zheng est 246.
Une grande figure émerge : celle de Li Si. Il vient de Chu. Il a eu comme maître
Xunzi et comme condisciple Han Fei.
En 237, il y a un décret d’expulsion contre tous les étrangers (après l’affaire de
Lao Ai), mais il défend sa cause.
En 227, le roi Zheng échappe à une tentative d’assassinat.
Un assassin est envoyé avec une carte stratégique de l’État Yan et la tête d’un
général. Dans cette carte est cachée une épée censée tuer le roi Zheng. Cela
explique le caractère paranoïaque de l’empereur.
Entre 230 et 221, ce sont neuf années de conquête.
En 221, la Chine, pour la première fois de son histoire est complètement unifiée.
C’est la fin des Royaumes combattants.
§2.
Les raisons du succès.
C’est tout d’abord la situation géographique de l’État de Qin, isolé des autres
États par le Fleuve Jaune. On appelle le pays Qin « le pays à l’intérieur des
passes ».
Il y a l’agriculture et l’irrigation, facteur important de développement,
parallèlement à la rivière Wei.
On a prétendu que la technique métallurgique à Qin serait supérieure à celle de
ses rivaux. Mais cette idée est infirmée par les découvertes archéologiques.
Il y a aussi des valeurs martiales, guerrières, que n’ont pas les autres États. La
force physique faisait la renommée des habitants de Qin.
Comme Qin est isolé, il n’est pas influencé par la tradition culturelle. Il est plus
facile d’innover.
Qin n’hésite pas à faire appel à des talents étranger : Shang Yang, Li Wei, Li Si.
Les règnes sont très longs, ce qui est un facteur de continuité, de stabilité
politique.
Le roi Zheng règne 37 ans.
Mais le facteur principal est l’efficacité administrative de Qin, dont on tire les
renseignements des documents de Yunmeng (lamelles sur bambou).
On retrouve des jugements d’affaires criminelles, des cas de jurisprudence
auxquels le juge devait se référer. Il y a un ouvrage : le Huili Zhidao, Comment
être fonctionnaire ? où était consignés tous les défauts et toutes les qualités
d’un fonctionnaire.
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Un autre groupe de lamelle contient les lois de Qin, les articles de loi, et leur
explication.
Il y a des textes sur l’agriculture, les travaux publics, les greniers ; les artisans,
et l’unification des poids et mesures.
On voit l’insistance sur l’efficacité, des précisions, le respect des procédures
administratives de routine. L’importance de l’agriculture, la conservation des
ressources naturelles ; il y a des registres sur la date des semailles, des récoltes,
des calamités naturelles, et des interdictions de couper du bois à certaines
périodes, de détruire des nids d’oiseau, ou d’empoisonner les poissons.
Les châtiments sont importants : le tatouage, le travail forcé, l’exil, les
amputations, et un système d’amendes chiffrées en arme ou bouclier.
Mais les spécialistes montre que la loi Qin n’est pas tant draconienne.
SECTION 2 :
REFORMES, REALISATIONS ET EXCES (BODDE), 221 – 210.
§1.
Les réformes.
C’est la période du premier Empire.
En 221, le roi Zheng se déclare empereur. Il façonne la Chine à son gré.
Mais c’est plus à Li Si qu’il faut attribuer la paternité des réformes.
Il s’inspire de Shang Yang, et ces réformes sont étendues à l’ensemble de la
Chine.
Le premier acte de Qinshi Huangdi est le changement de titre de souverain.
Il demande à ses conseillers de proposer une nouvelle appellation. Il accepte le
mot 皇 auquel il ajoute 帝 ce qui a une connotation politique et divine.
Il prend le titre de 始皇帝 puis son fils devrait s’appeler 二世皇帝 et ainsi jusqu’à
la dix-milième génération.
C’est un système politique centralisé, étendu à tout l’Empire (天下).
Li Si s’oppose au système féodal, et aux fiefs, qui était en pratique sous les Zhou.
L’empire est divisé en 36 commanderies (jun) à leur tour divisées en districts
(xian).
Chaque commanderie a à sa tête un administrateur civil, un gouverneur militaire
et un inspecteur impérial.
Les sous-préfectures sont administrées par un magistrat selon que la plus ou
moins de 10.000 familles.
Les fonctionnaires sont révocables, leur salaire est fixe, et leur poste n’est pas
héréditaire.
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Le système n’est pas nouveau, mais il est étendu à toute la Chine.
Il se perpétue pendant 2000 ans (toute la période de l’histoire impériale de la
Chine).
À la fin des Qin, il y a une quarantaine de commanderies.
En l’An 2, il y en a 83.
Les sous-préfectures sont au nombre de 1000. il y a en moyenne 25 xian par
commanderie.
Les aristocrates des anciennes familles régnantes sont appelés à la capitale.
On a détruit toutes les armes. Elles ont été fondues pour faire des cloches et
des statues géantes (détruite à la fin des Han).
Qinshi Huangdi fait raser tous les murs des villes et toutes les murailles des
défenses autour des rivières.
Il y a une unification culturelle avec l’uniformisation de l’écriture.
Cette réforme est attribuée à Li Si. Il change la grande écriture sigillaire, qui
avait évolué dans la petite écriture sigillaire, qui est standardisée.
Il standardise aussi le Li Chu, l’écriture des scribes. Elle triomphe sous les Han.
Li Si unifie tous les particularismes régionaux.
Il étend le nouveau système à tout l’empire chinois. Ce qui implique la
simplification et la suppression de certains caractères.
Un volume de plus en plus important de documents à traiter rend la réforme
indispensable.
Le Code pénal va être étendu à tout l’empire. Il remonte à Shang Yang. Ce code
est caractérisé par la responsabilité collective et la sévérité des châtiments :
décapitation, exposition publique du corps, ébouillantage dans le chaudron,
découpage du corps en deux, écartèlement, mutilation, castration, ablation des
oreilles, du nez etc.
La petite propriété foncière privée est un acquis.
Le principe légiste de favoriser l’agriculture par rapport au commerce est
appliqué.
Il y a un large mouvement de colonisation de territoires frontaliers, dans un but
de conquérir nouvelles terres agricoles, et des positions militaires.
Une autre standardisation est celle de la monnaie.
C’est la pièce de cuivre ronde avec un trou carré au milieu (la sapèque). Les
pierres précieuses, les cauris, les jades ne servent plus de monnaie.
Il y a aussi la standardisation des poids et mesures.
La standardisation de l’écart des essieux des chars et des charrettes.
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§2.
Les réalisations.
Tous les grands travaux peuvent être faits à grande échelle. Les paysans et les
condamnés vont réaliser ces grands travaux, les campagnes militaires, les
colonisations de terres lointaines.
Un réseau de route est construit, qui part de Xianyang et va en direction du
Nord, du Nord-Ouest, de l’Est, et du Sud-Ouest.
Il facilite les expéditions militaires et coloniales.
En 219, c’est la construction d’une route de 800 km qui va jusqu’en Mongolie.
Le général Meng Tian est en charge de ces travaux.
On estime à 6.800 km la longueur du réseau routier sous les Qin.
Ce réseau est étendu sous les Han, puis il tombe en désuétude.
La grande muraille.
Elle fût bâtie pour lutter contre les nomades des steppes.
Les Qin avaient construit en 342 une muraille sur le front Nord.
Qinshi Huangdi renforce et réunit les tronçons déjà existant de la muraille.
Son général Mengtian est le maître d’œuvre de ces travaux, qui commencent dès
l’avénement du premier empereur. Ils ne prennent que dix ans avant d’être
achevés, car il s’agit d’un rassemblement.
Environ 300.000 hommes ont été recrutés de force pour la construction.
Sima Qian parle de la muraille de 10.000 li (chiffre symbolique). Elle est plus
large à l’époque que son tracé actuel.
La logistique du chantier.
Les problèmes logistiques ont été énormes, à cause du froid et des reliefs. Il
faut des routes pour acheminer les matières premières et les vivres. Beaucoup
de travailleurs forcés mourraient sur les chantiers.
On transportait la terre de l’endroit, que l’on damait. La muraille fut recouverte
de briques postérieurement.
Les communistes reprennent à leur compte cet épisode de la construction de la
grande muraille.
Bai Zhouyi dit que la grande muraille demeure un monument à l’égard de l’esprit
de travailleur et créatif de la Chine antique.
Les palais.
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Il y en a beaucoup à Xianyang. Ils sont faits à l’imitation de ceux des Royaumes
combattants.
Qinshi Huangdi ordonne la construction du palais de Ebang, qui n’est pas achevé à
sa mort.
En 1975, on a retrouvé les vestiges en brique de cet édifice.
La construction la plus célèbre est celle du mausolée de l’empereur.
Qinshi Huangdi en avait eu l’idée dès 246, mais il est mentionné pour la première
fois en 212.
Sima Qian dit que 700.000 hommes ont été réquisitionnés pour la construction
du palais et du mausolée.
Le palais est situé à 500 km de Xianyang, sur le mont Li.
Le dessous en terre damée abrite le mausolée de l’empereur. Il est à l’image de
la mégalomanie du premier empereur, et témoigne aussi de son goût du mystère.
Au plafond, il y a des constellations, les étoiles, les planètes.
Il est protégé par un système d’arbalètes automatiques.
Dans une chambre du mausolée, repose le corps de l’empereur, de ses concubines,
ainsi que ceux des techniciens qui ont mis en place le système de protection du
mausolée.
La tombe fut pillée ensuite par Xiang Yu, un rebelle qui a mit fin à la dynastie
Qin.
Une autre réalisation est l’armée enterrée.
Elle est située à 1 km à l’Est du mausolée. L’armée enterrée était chargée de
garder ce mausolée.
C’est un site dont les textes ne parlaient pas.
En 1974, des paysans, en creusant un puits, sont tombés par hasard sur la
première fosse.
Elle fait 230 mètres (Est-Ouest) sur 62 mètres (Nord-Sud). Il y a onze couloirs
de fantassins entourés par des archets, en tout environ 6.000 soldats.
Ces onze couloirs sont parallèles, séparés par des murets en terre, et recouvert
par une charpente.
C’est un mausolée de soldats en terre cuite. Ceux-ci mesurent entre 1 m 75 et 1
m 96 selon leurs grades (du fantassin au général). Il y avait des chevaux en terre
cuite et des chars.
Beaucoup d’armes sont en bronze.
Deux ans plus tard, en 1976 et 1977, on retrouve deux autres fosses avec 1.000
statues de fantassins et de cavaliers. Dans la troisième fosse était l’état major
de l’armée.
La deuxième fosse n’a pas été entièrement fouillée.
Cette armée devait garder l’empereur et sa dépouille.
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Ce qui est frappant, c’est la taille des statues et leur réalisme. Tous les soldats
sont différents. Mais cela laisse tout de même supposer une fabrication en série
importante.
Les archéologues étudient l’expression des visages des statues, ainsi que leurs
tuniques, et ils en concluent que le premier empereur avait intégré dans ses
armées des ethnies différentes.
Ils étaient peints, avec des traces de pigments, de différentes couleurs selon
l’unité à laquelle ils appartenaient. On a découvert des chars miniatures (en
bronze avec un toit ovale).
Les conquêtes et les colonies.
Qinshi Huangdi se lance dans des conquêtes Nord-Sud.
Au Nord, le général Mengtian est en guerre contre les Xiongnu, notamment dans
le désert des Ordos, mais aussi au Nord Ouest (Gansu) et en Mongolie intérieure.
Au Sud, dès 279 on conquière des terres dans la région du Guangdong, du
Guangxi et du Fujian. Ces territoires ont été perdus à la fin des Qin.
On entreprend la construction d’un canal qui relie le Yangzi à Canton.
Les efforts de colonisation.
Les colonisations commencent en 219 sur les rives de l’est de la Chine.
Qinshi Huangdi ordonne que 30.000 familles migrent dans le Shandong (ce sont
des civils).
En 214, ce sont des condamnés qui sont envoyés au Nord.
Puis il y eut un nouvel envoi au Nord et au Sud, avec des paysans en fuite, des
marchands et des esclaves.
En 213, les fonctionnaires sont déportés au Nord, aussi bien qu’au Sud.
Le dernier transfert est mentionné en 211, 30.000 familles sont envoyées dans
les Ordos.
Les tournées d’inspection.
Ce n’est pas une nouveauté sous les Qin. Les tournées d’inspection existaient
déjà sous les Zhou, et les Mandchous au 18e siècle les pratiqueront aussi.
Le premier empereur en a fait cinq en tout.
La dernière durait depuis 10 mois, quand la mort le surprend.
Qinshi Huangdi a une fascination pour les terres côtières de l’Est, surtout le
Shandong. Il veut être en contact avec les Fangshi, c'est-à-dire ce milieu de
magicien qui florissait à Qi. Il désire obtenir l’élixir d’immortalité.
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La première tournée a lieu en 220.
En 219 Qinshi Huangdi va au Shandong. Il gravit le mont Tai.
On y pratiquait les sacrifices feng. Il érige une stèle sur cette montagne qui
célèbre sa personnalité.
On attribue la calligraphie et les textes de ces inscriptions à Li Si. Tous les
textes ont été gardés dans les mémoires historiques à l’exception d’un seul.
En 218, c’est une troisième tournée au Shandong.
Et en 215, une nouvelle tournée plus au Nord (où est érigée une cinquième stèle).
La dernière tournée a lieu en 211-210, avec toujours des stèles. Il sacrifie au roi
mythique Yu. Et il meurt sur le chemin du retour.
§3.
Les excès.
Les deux abominations célèbres de ce régime sont les incendies des livres, et
l’exécution des lettrés (mais on n'est pas sûr de la réalité de cet événement),
certains disent qu’il a été monté pour noircir le premier empereur.
Il est resté cet adage « feng shu, kang ru » (brûler les livres, enterrer les
confucéens).
Cette expression a contribué à lier ces événements, mais ils n’ont pas de rapport
entre eux.
En 213, à un banquet officiel, un fonctionnaire de Qi critique le premier
empereur, disant que les Shang et les Zhou avaient concédé des fiefs. Li Si
réplique et critique ces lettrés qui utilisent le passé pour dénigrer le présent.
Li Si décide d’interdire le Shijing, le Shujing, et toutes les chroniques
historiques autres que celle des Qin. Il essaye de brûler les écrits des 100
écoles, exceptés ceux des légistes.
Tous ceux qui contestaient étaient exécutés.
Si l’édit n’était pas appliqué dans le mois, les récalcitrants étaient tatoués,
déportés, mis à mort.
Certains ouvrages pratiques échappaient à l’interdit.
Mais comme des lettrés connaissaient par cœur des passages des classiques, il a
été facile de les reconstituer.
De plus, beaucoup d’exemplaires ont été cachés.
Li Si veut couper court aux idées contraires à l’ordre public.
Mais cela est limité dans le temps avec la mort de Li Si.
Les Han voudront reconstituer ces livres brûlés.
L’exécution des lettrés.
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En 212, l’empereur devient complètement paranoïaque. Un magicien lui aurait dit
qu’il fallait qu’il se retire du monde. Alors, il fait décorer 270 palais, y met des
femmes, de la musique etc. et personne ne devait révéler où il se trouvait.
Il est dénoncé par un informateur à Li Si. Les lettrés se dénoncent les uns après
les autres. Et 460 d’entre eux sont exécutés selon Sima Qian.
Les historiens ont dit que cet épisode avait été monté de toute pièce. Il devrait
concerner plutôt les fangshi, car ils n’arrivaient pas à trouver l’élixir
d’immortalité pour l’empereur.
En 1973, lors des campagnes de la République de Chine populaire contre les
confucéens, on a dit que Qinshi Huangdi était progressiste, car il n’avait éliminé
que 460 réactionnaires.
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§3.
La pensée officielle.
Contrairement à ce que l’on a pu écrire, le légisme n’était pas le seul courant de
pensée sous le premier empire.
Le confucianisme a sa place et il est toléré.
Il y a notamment un groupe de 70 lettrés appelés les Boshi (lettrés de vaste
savoir).
Le fonctionnaire qui a été à l’origine du déclenchement de l’incendie des livres
par sa critique appartenait à ces lettrés.
Le légisme n’est pas aussi cruel qu’on peut le penser.
Les gens qui étudient les lois disent qu’elles ne sont pas seulement punitives.
Les valeurs morales des confucéens sont favorisées, comme par exemple, la piété
filiale, la condamnation de l’adultère, le remariage des femmes.
Il y a des lettres qui témoigne que la politique du premier empereur vise à
élimination des méchants, au rétablissement des humbles (ce qui est plutôt
d’inspiration confucéenne).
La théorie naturaliste des cinq éléments est influente. Qinshi Huangdi s’entiche
de ces théories. Il décrète que l’eau est l’élément de son règne, avec lié à l’eau le
chiffre 6. Le noir devient la couleur officielle des vêtements. La saison
symbolisant cet élément est l’hiver.
Le taoïsme aussi, car Qinshi Huangdi s’intéresse au taoïsme de Zhuangzi, de
Laozi, ainsi qu’au chamanisme, à la sorcellerie, puisqu'il désire acquérir
l’immortalité.
En 215, il envoie maître Lu à la recherche de l’élixir d’immortalité. Celui-ci
prophétise que Qinshi Huangdi va être éliminé par Hu (ce qui est à l’origine de la
guerre contre les barbares du Nord).
Il y a d’autres histoires, comme par exemple celle d’une météorite qui se serait
écrasée, et dessus il aurait été inscrit que Qinshi Huangdi allait mourir et que
ses territoires allaient être divisés. Il ordonne de brûler la météorite.
En 210, des magiciens disent que c’est un poisson géant qui empêche de trouver
l’élixir. L’empereur fait le rêve qu’il combat une divinité marine. Lui-même s’arme
d’une arbalète et il tue le poisson.
Bref, il y a beaucoup de légendes autour du premier empereur.
En 219, il arrive au pied d’une montagne, et il est surpris par un orage. Il ordonne
de raser la montagne et de la peindre en rouge (couleur des condamnés).
§4.
L’écroulement des Qin 240-206.
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A. Déclin et rébellion.
L’empereur meurt en 210 à 49 ans à Shaqiu. La dynastie ne survit que quatre
années de plus, alors que l’État Qin existait depuis 7 siècles ;
Son fils Fusi est à la frontière Nord.
Il y a une intrigue entre Li Si et Zhao Gao, qui écarte le fils aîné en envoyant une
fausse lettre qui pousse Fusi et Meng Tian au suicide.
À la place Huhai est mis sur le trône avec le titre de ershi huandgi.
En fait Li Si et Zhao Gao ont caché l’annonce de la mort de l’empereur.
Fusi a 21 a,s et Zhao Gao est son tuteur.
Le premier empereur est enterré dans le mausolée, et le règne de Fusi commence
en 209. il fait des tournées, érige des stèles, et relance la construction de Ebang.
Il tombe sous la coupe de Zhao Gao, qui lui conseille de rendre les lois plus
strictes.
Durant l’été 209 éclate une première rébellion contre la dynastie, au centre de la
Chine, avec Chen Sheng et Wu Guang. Cette armée de rebelle grossit et Chu
Sheng installe sa base dans le Hunan, il se proclame roi.
Puis plusieurs autres chefs de bande apparaissent, et Liu Bang et Xiang Yu
prennent le relais de la rébellion.
Liu Bang est un paysan. Il représente la force populaire, tandis que Xiang Yu est
un aristocrate.
Li Bang sera le futur premier empereur de la dynastie Han.
À la Cour, pendant ce temps, l’empereur devient une marionnette entre les mains
de Zhao Gao, qui le pousse à exécuter Li Si et tous ses proches. Zhao Gao prend
sa place.
Zhang Han (un général) se rend à Xiang Yu. Zhao Gao pousse l’empereur à se
suicider.
Il met à sa place Ziying (qui se proclame roi).
Ziying réagit et tue Zhao Gao.
Liu Bang reçoit la capitulation de Ziying. Il est plus clément. Tandis que Xiang Yu
va tout brûler et exécutera Ziying.
Puis, ce sont quatre années de guerre civiles entre Liu Bang et Xiang Yu.
Liu Bang gagne en 202 et fixe la capitale à Chang’an (aujourd'hui Xi’an). C’est le
début officiel de la dynastie Han.
B. Les causes de la chute.
Les facteurs moraux.
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Ce sont les carences personnelles des souverains Qin (l’empereur gâteux, et le
deuxième empereur a commis des erreurs stratégiques).
Il commet l’erreur de placer sa confiance dans Zhao Gao.
Il y a le rejet de la tradition, c'est-à-dire le refus de restaurer les fiefs. Un
dénigrement du commerce.
Les causes sociales.
La théorie marxiste. Les Qin s’écroulent suite à des tensions sociales (lutte des
classes).
Théorie de l’épuisement des ressources. Le défit était trop gigantesque.
Ce qui est surprenant, c’est qu’un règne de quinze ans, il lègue un cadre politique
et administratif qui durera 1.000 ans.
En conclu, en dépit de l’apparence, le pouvoir Han a les mêmes fondements que
celui des Qin.
La situation extérieure reste la même. Han Wudi reprend la même politique de
harcèlement des nomades et la politique d’aménagement du territoire (beaucoup
de point commun).
Plus largement, les Qin ont légué aux Hans l’idée d’un empire unifié, centralisé,
protégé par des murailles et avec à l’intérieur des lois universelles. Cette idée va
durer 21 siècles. À partir des Qin, le fait d’être chinois prend un sens avec
l’unification.
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