Conclusion

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CHAPITRE 8 :
LES QIN.
秦
Cette dynastie commence en -221, date à laquelle le roi Zheng de Qin se déclare empereur.
Elle ne dure que 15 ans jusqu’en 206, renversée par une révolte populaire qui y met fin. .
C’est la dynastie au règne le plus court de l’histoire de Chine .à savoir 15 ans, bien que
l’histoire des Qin remonte aux Zhou occidentaux.
Cette dynastie est néanmoins extrêmement importante.
C’est la première dynastie impériale. Et elle a servi de fondement à la dynastie Han, qui certes
va dénigrer les Qin, mais en dépit des apparences va reprendre ses institutions et durer 4
siècles..
Les Qin sont connus par la figure du premier empereur Qinshi Huangdi (秦始皇帝). C’est lui
qui a réunifié la Chine ,consolidé la grande muraille, et célèbre pour son mausolée et l’armée
enterrée.
C’est le premier empereur auguste de la Chine. Il est noirci par les historiens confucéens Han
et par tous les lettrés, par contre remis à l’honneur par Mao.
On a émis une hypothèse selon laquelle le mot « Qin » aurait donné le mot « Chine ».
La source la plus importante sont les Mémoires historiques, qui dans les chapitres 5 et 6
dressent la chronologie de l’État Qin, des origines mythiques jusqu’à 206 avant J.C.
On y trouve des biographies de grands personnages, comme notamment Li Si.
Il y a d’autres sources archéologiques, comme les documents de Yunmeng : dans la tombe du
sieur Xi, mort en 217, on y a découvert des lamelles de bambou où étaient écrits des textes
administratifs.
Il y a des vestiges archéologiques, des restes des palais de la capitale (Xianyang, aujourd'hui
devenue Xi’An), ainsi que l’armée enterrée découverte en 1974 et 1976. Il y a aussi des
vestiges de l’ancienne capitale, Yong, sous les Printemps et Automnes.
SECTION 1 :
LES QIN JUSQU’EN 221 AVANT J.C.
§1.
L’ascension progressive de Qin.
L’origine de Qin date de 897 avant J.C.
Un éleveur de chevaux (c’est l’ancêtre) reçoit des terres du roi Zhou., à 300 km à l’ouest de
Xian dans la province de Gansu. Ses descendants prennent le titre de duc.
La capitale au 7e siècle était Yong. Puis au moment des réformes de Shang Yang, en 350, la
capitale est transférée à Xianyang.
Au début, ils étaient en guerre contre les barbares Zong. Puis, ces barbares ne sont plus cités
dans les sources.
Culturellement, ils sont influencés par leurs voisins chinois.
Au – 8ème siècle Qin instaure des historiographes, et adopte les différentes fêtes chinoises.
En –384 abolition des sacrifices humains, (même si on retrouvera des traces de sacrifices
humains dans la tombe de Qinshi Huangdi).
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En –456 instauration du premier Xian(district).
En -408, on a une première mention d’un impôt foncier en grain.
Qin prend de l’importance politique au début des Zhou orientaux.
Le Duc Mu, est un hégémon du 7e siècle. C’est une des grandes figures de Qin sous les
Printemps et Automnes. Il est reconnu comme hégémon de l’Ouest par le roi Zhou.
Quand débute le règne du Duc Xiao, les autres États considèrent Qin comme un État de
second rang.
Puis Qin est réformé par Shang Yang connu pour se réformes politiques et économiques : :
--transfert de la capitale,
--création des 41 districts,
--nouveau cadastre,
--colonisation de nouvelles terres,
--instauration des châtiments,
--regroupement familial,
--uniformisation des poids et mesures.
Et de la mort de Shang Yang jusqu’à l’avènement du roi Zheng, la puissance militaire de Qin
ne fait qu’augmenter ..
En 325, le Duc Qin prend le titre de roi (Wang).
En 256, c’est la victoire de Qin sur la maison royale des Zhou.
L’expansion commence par l’annexion de Chu et de Ba (des terres fertiles du Sichuan).
Il y a une grande activité avec les alliances horizontales et verticales (vers les environs de
300).
Il y a deux grandes figures de diplomates : Zhang Yi et Su Qin.
Qin lance une guerre totale contre ses voisins.
En 246, le Roi Zheng (正) monte sur le trône. Il a treize ans.
Il prend le pouvoir en 238 après la cérémonie de la prise du bonnet viril
.
En 250, Yiren (son père) monte sur le trône. Il doit son succès au riche marchand Lu Bu Wei
qui lui donne sa concubine en cadeau. Yiren meurt en 247. (Zheng fils de Yiren ou de
LuBuWei ? Il n’y a jamais eu de réponse.)
Lu Bu Wei assure la régence. (Sera exilé en 237,il va s’empoisonner.)
Une grande figure émerge : celle de Li Si. Il vient de Chu. comme maître Xunzi. Il a comme
condisciple Han Fei.
En 237, il y a un décret d’expulsion contre tous les étrangers (après l’affaire de Lao Ai –
complot contre le roi).
En 227, le roi Zheng échappe à une tentative d’assassinat.
Un assassin est envoyé avec une carte stratégique de l’État Yan et la tête d’un général. Dans
cette carte est cachée une épée censée tuer le roi Zheng. Cela explique peut-être le caractère
paranoïaque de l’empereur.
Entre 230 et 221, ce sont neuf années de conquêtes .fulgurantes.
En 221, la Chine, pour la première fois de son histoire est complètement unifiée.
C’est la fin des Royaumes combattants.
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§2.
Les raisons du succès.
--C’est tout d’abord la situation géographique de l’État de Qin, isolé des autres États par le
Fleuve Jaune. On appelle le pays Qin « le pays à l’intérieur des passes ».
--Il y a l’agriculture et l’irrigation,( à partir de –246) facteur important de
développement,(prés de la rivière Wei et au Sichuan)
--On a prétendu que la technique métallurgique à Qin serait supérieure à celle de ses rivaux.
Mais cette idée est infirmée par les découvertes archéologiques.
--Il y a aussi des valeurs martiales, guerrières, que n’ont pas les autres États. La force
physique faisait la renommée des habitants de Qin.
--Traditions semi-barbares. Comme Qin est isolé, il n’est pas influencé par la tradition
culturelle. Il y est plus facile d’innover. Fonctionnaires sérieux mais pas lettrés.
--Qin n’hésite pas à faire appel à des talents étranger : Shang Yang, Lu Bu Wei, Li Si
--Qin talent que militaire.
--Les règnes sont très longs, ce qui est un facteur de continuité et de stabilité politique.
Le roi Zheng règne 37 ans.
--Mais le facteur principal est l’efficacité administrative de Qin, dont on tire les
renseignements des documents de Yunmeng (lamelles sur bambou).
On retrouve des jugements d’affaires criminelles, des cas de jurisprudence auxquels le juge
devait se référer. Il y a un ouvrage : le Huili Zhidao, Comment être fonctionnaire ? où était
consignés tous les défauts et toutes les qualités d’un fonctionnaire.
Un autre groupe de lamelle contient les lois de Qin, les articles de loi, et leurs explications.
Il y a des textes sur l’agriculture, les travaux publics, les greniers ; les artisans, et l’unification
des poids et mesures.
On voit l’insistance sur l’efficacité, des précisions, le respect des procédures administratives
de routine. L’importance de l’agriculture, la conservation des ressources naturelles ; il y a des
registres sur la date des semailles, des récoltes, des calamités naturelles, et des interdictions de
couper du bois à certaines périodes, de détruire des nids d’oiseau, ou d’empoisonner les
poissons.
Les châtiments sont importants : le tatouage, le travail forcé, l’exil, les amputations, et un
système d’amendes chiffrées en arme ou bouclier.
Mais les spécialistes montre que la loi Qin n’est pas tant draconienne, elle s’applique à tous..
SECTION 2 :
REFORMES, REALISATIONS ET EXCES (- 221/-210.
§1.
Les réformes.
C’est la période du premier Empire ,période de son apogée. .
En 221, le roi Zheng se déclare empereur. Il façonne la Chine à son gré.
Mais c’est plus à Li Si qu’il faut attribuer la paternité des réformes, qui s’inspire de Shang
Yang. Ces réformes sont étendues à l’ensemble de la Chine.
Le premier acte de Qin shi Huang di est le changement de titre de souverain.
Il demande à ses conseillers de proposer une nouvelle appellation. Il accepte le mot 皇 auquel
il ajoute 帝 ce qui a une connotation politique et divine. (huang di :auguste empereur).
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Il prend le titre de 始皇帝 puis son fils devrait s’appeler 二世皇帝 et ainsi jusqu’à la dixmilième génération.
C’est un système politique centralisé, étendu à tout l’Empire (天下).
Li Si s’oppose au système féodal, et aux fiefs, qui était en pratique sous les Zhou.
L’empire est divisé en 36 commanderies (jun) à leur tour divisées en districts (xian).
Chaque commanderie a à sa tête un administrateur civil, un gouverneur militaire et un
inspecteur impérial.
Les sous-préfectures (xian) sont administrées par un magistrat selon qu’il y a plus ou moins
de 10.000 familles.(ce sont des ling ou des chang)
Les fonctionnaires sont révocables, leur salaire est fixe, et leur poste n’est pas héréditaire.
Le système n’est pas nouveau, mais il est étendu à toute la Chine.
Il se perpétue pendant 2000 ans (toute la période de l’histoire impériale de la Chine).
À la fin des Qin, il y a une quarantaine de commanderies. (25 xian par commanderie environ,
soit 1000 xian pour toute la Chine ).En l’An 2, il y en a 83..
Les aristocrates des anciennes familles régnantes sont transférées à la capitale.
On a détruit toutes les armes. Elles ont été fondues pour faire des cloches et des statues
géantes (détruite à la fin des Han).
Qinshi Huangdi fait raser tous les murs des villes et toutes les murailles des défenses autour
des rivières.
Institution politique centralisée
Il y a une unification culturelle avec l’uniformisation de l’écriture.
Cette réforme est attribuée à Li Si. Il change la grande écriture sigillaire,(grand sceau-da
zhuan) par la petite écriture sigillaire,(xiao zhuan) qui est standardisée.
Il standardise aussi le Li Shu, l’écriture des scribes. Elle triomphe sous les Han.
Li Si unifie tous les styles d’écritures régionaux.
Il étend le nouveau système à tout l’empire chinois. Ce qui implique la simplification et la
suppression de certains caractères. Cette écriture va encore être simplifiée sous les Han et
restée constante jusqu’au vingtième siècle.
Un volume de plus en plus important de documents à traiter rend la réforme indispensable.
Le Code pénal va être étendu à tout l’empire. Il remonte à Shang Yang. Ce code est
caractérisé par la responsabilité collective et la sévérité dissuasive des châtiments :
décapitation, exposition publique du corps, ébouillantage dans le chaudron, découpage du
corps en deux, écartèlement, mutilation, castration, ablation des oreilles, du nez etc.
La petite propriété foncière privée est un acquis.
Le principe légiste de favoriser l’agriculture par rapport au commerce est appliqué.
Il y a un large mouvement de colonisation de territoires frontaliers, dans un but de conquérir
nouvelles terres agricoles, et des positions militaires.
Une autre standardisation est celle de la monnaie.
C’est la pièce de cuivre ronde avec un trou carré au milieu (la sapèque). Les pierres précieuses,
les cauris, les jades ne servent plus de monnaie.
Il y a aussi la standardisation des poids et mesures.
La standardisation de l’écart des essieux des chars et des charrettes.
Le tableau est noirci par les historiens Han, et par les lettrés confucéens.
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§2.
Les réalisations.
Tous les grands travaux peuvent sont faits à grande échelle. Les paysans et les condamnés
vont réaliser ces grands travaux, les campagnes militaires, et les colonisations de terres
lointaines.
Un réseau de route est construit, qui part de Xian Yang et va en direction du Nord, du NordOuest, de l’Est, et du Sud-Ouest.
Il facilite les expéditions militaires et coloniales.
En 219, c’est la construction d’une route de 800 km qui va jusqu’en Mongolie.
Le général Meng Tian est en charge de ces travaux.
On estime à 6.800 km la longueur du réseau routier sous les Qin.
Ce réseau est étendu sous les Han, puis il tombe en désuétude.
La grande muraille.
Elle fût bâtie pour lutter contre les nomades des steppes.
Les Qin avaient construit en 342 une muraille sur le front Nord.
Qinshi Huangdi renforce et réunit les tronçons déjà existants de la muraille.
Son général Meng Tian est le maître d’œuvre de ces travaux, qui commencent dès
l’avénement du premier empereur. Ils ne prennent que dix ans avant d’être achevés, car il
s’agit d’un rassemblement.
Environ 300.000 hommes ont été recrutés de force pour la construction.
Sima Qian parle de la muraille de 10.000 li (chiffre symbolique). Elle est plus longue à
l’époque que son tracé actuel.
La logistique du chantier.
Les problèmes logistiques ont été énormes, à cause du froid et des reliefs. Il faut des routes
pour acheminer les matières premières et les vivres. Beaucoup de travailleurs forcés
mourraient sur les chantiers.
On transportait la terre de l’endroit, que l’on damait. La muraille fut recouverte de briques
postérieurement.
Les communistes reprennent à leur compte cet épisode de la construction de la grande
muraille.
Bai Zhouyi dit que la grande muraille demeure un monument à l’égard de l’esprit des
travailleurs et de la créativité de la Chine antique.
Les palais.
De nombreux palais sont construits dans la région de Xianyang. Ils sont faits à l’imitation de
ceux des Royaumes combattants.
Qinshi Huangdi ordonne la construction du palais de Ebang, (le plus célèbre)qui n’est pas
achevé à sa mort. En 1975, on a retrouvé les vestiges en brique de cet édifice.
Le mausolée
La construction la plus célèbre est celle du mausolée de l’empereur, qui se trouve prés du
mont Li.Qinshi Huangdi en avait eu l’idée dès 246, mais il est mentionné pour la première
fois en 212.
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Sima Qian dit que 700.000 hommes ont été réquisitionnés pour la construction du palais et du
mausolée.
Le dessous en terre damée abrite le mausolée de l’empereur. Il est à l’image de la
mégalomanie du premier empereur, et témoigne aussi de son goût du mystère.
Au plafond, il y a des constellations, les étoiles, les planètes.
Il est protégé par un système d’arbalètes automatiques.
Dans une chambre du mausolée, repose le corps de l’empereur, de ses concubines, ainsi que
ceux des techniciens qui ont mis en place le système de protection du mausolée.
La tombe fut pillée ensuite par Xiang Yu, un rebelle qui a mit fin à la dynastie Qin.
Une autre réalisation est l’armée enterrée.
Elle est située à 1 km à l’Est du mausolée. L’armée enterrée était chargée de garder ce
mausolée.
C’est un site dont les textes ne parlaient pas.
En 1974, des paysans, en creusant un puits, sont tombés par hasard sur la première fosse. Il y
a plusieurs fosses.(Keng=fosse)
La première (K-1) fait 230 mètres (Est-Ouest) sur 62 mètres (Nord-Sud). Il y a onze couloirs
de fantassins entourés par des archets, en tout environ 6.000 soldats.
Ces onze couloirs sont parallèles, séparés par des murets en terre, et recouvert par une
charpente.
C’est un mausolée de soldats en terre cuite. Ceux-ci mesurent entre 1 m 75 et 1 m 96 selon
leurs grades (du fantassin au général). Il y avait des chevaux en terre cuite et des chars.
Beaucoup d’armes sont en bronze.
Deux ans plus tard, en 1976 et 1977, on retrouve deux autres fosses (K-2 et K-3)avec 1.000
statues de fantassins et de cavaliers. Dans la troisième fosse se trouve l’état major de l’armée.
La deuxième fosse n’a pas été entièrement fouillée. La fosse K-4 est à l’état d’ébauche.
Cette armée devait garder l’empereur et sa dépouille.
Ce qui est frappant, c’est la taille des statues et leur réalisme. Tous les soldats sont différents.
Mais cela laisse tout de même supposer une fabrication en série importante.
Les archéologues étudient l’expression des visages des statues, ainsi que leurs tuniques, et ils
en concluent que le premier empereur avait intégré dans ses armées des ethnies différentes.
Ils étaient peints, avec des traces de pigments, de différentes couleurs selon l’unité à laquelle
ils appartenaient. On a découvert des chars miniatures (en bronze avec un toit ovale).
Les conquêtes et les colonies.
Qinshi Huangdi se lance dans des conquêtes Nord-Sud.
Au Nord, le général Meng Tian est en guerre contre les Xiongnu, notamment dans le désert
des Ordos, mais aussi au Nord Ouest (Gansu) et en Mongolie intérieure.
Au Sud, dès 279 on conquière des terres dans la région du Guangdong, du Guangxi et du
Fujian. Ces territoires ont été perdus à la fin des Qin.
On entreprend la construction d’un canal qui relie le Yangzi à Canton.
Les efforts de colonisation.
Les colonisations commencent en 219 sur les rives de l’est de la Chine.
Qinshi Huangdi ordonne que 30.000 familles migrent dans le Shandong (ce sont des civils).
En 214, ce sont des condamnés qui sont envoyés au Nord.
Puis il y eut un nouvel envoi au Nord et au Sud, avec des paysans en fuite, des marchands et
des esclaves.
En 213, les fonctionnaires punis sont déportés au Nord, aussi bien qu’au Sud.
Le dernier transfert est mentionné en 211, 30.000 familles sont envoyées dans les Ordos.
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Les tournées d’inspection.
Ce n’est pas une nouveauté sous les Qin. Les tournées d’inspection existaient déjà sous les
Zhou, et les Mandchous au 18e siècle les pratiqueront aussi. Le premier empereur en a fait
cinq en tout. La dernière durait depuis 10 mois, quand la mort le surprend.
Qinshi Huangdi a une fascination pour les terres côtières de l’Est, surtout le Shandong. Il veut
être en contact avec les Fangshi, c'est-à-dire ce milieu de magicien qui florissait à Qi. Il désire
obtenir l’élixir d’immortalité.
La première tournée a lieu en 220.En 219 Qinshi Huangdi va au Shandong. Il gravit le mont
Tai. On y pratiquait les sacrifices feng. Il érige une stèle sur cette montagne qui célèbre sa
personnalité.
On attribue la calligraphie et les textes de ces inscriptions à Li Si. Tous les textes ont été
gardés dans les mémoires historiques à l’exception d’un seul.
En 218, c’est une troisième tournée au Shandong.
Et en 215, une nouvelle tournée plus au Nord (où est érigée une cinquième stèle).
La dernière tournée a lieu en 211-210, avec toujours des stèles. Il sacrifie au roi mythique Yu.
Et il meurt sur le chemin du retour au Zhejiang.(été 210)
§3.Les excès.
Les deux abominations célèbres de ce régime sont l’autodafé des livres, et l’exécution des
lettrés (mais on n'est pas sûr de la réalité de cet événement), certains disent qu’il a été monté
pour noircir le premier empereur. Ces deux évènements sont séparés et n’ont rien à voir l’un
avec l’autre.
Il est resté cet adage « feng shu, kang ru » (brûler les livres, enterrer les confucéens).
Cette expression a contribué à lier ces événements, mais ils n’ont pas de rapport entre eux.
En 213, à un banquet officiel, un fonctionnaire de Qi critique le premier empereur, disant que
les Shang et les Zhou avaient concédé des fiefs. Li Si réplique et critique ces lettrés qui
utilisent le passé pour dénigrer le présent.
Li Si décide d’interdire le Shijing, le Shujing, et toutes les chroniques historiques autres que
celle des Qin. Il essaye de brûler les écrits des 100 écoles, exceptés ceux des légistes.
Tous ceux qui contestaient étaient exécutés.
Si l’édit n’était pas appliqué dans le mois, les récalcitrants étaient tatoués, déportés, mis à
mort. Certains ouvrages pratiques échappaient à l’interdit.
Mais comme des lettrés connaissaient par cœur des passages des classiques, il a été facile de
les reconstituer. De plus, beaucoup d’exemplaires ont été cachés. Li Si veut couper court aux
idées contraires à l’ordre public .Mais cela est limité dans le temps avec la mort de Li Si.
Les Han voudront reconstituer ces livres brûlés.
Il ne faut pas exagérer car certains ouvrages ont été épargnés, même pour le Shujing et le
Shijing il a été garder des copies. Li Si voulait empêcher leur diffusion. Li Si voulait
empêcher la propagation d’idées malsaines. Les dégâts ont certainement été moins importants
que ce que les confucéens ont écrit et certainement beaucoup moins de dégâts qu’avec Xiang
Yu qui a détruit tous les palais.
L’exécution des lettrés.
En -212, l’empereur devient complètement paranoïaque. Un magicien lui aurait dit qu’il
fallait qu’il se retire du monde. Alors, il fait décorer 270 palais, y met des femmes, de la
musique etc. et personne ne devait révéler où il se trouvait.
Il est dénoncé par un informateur à Li Si. Les lettrés se dénoncent les uns après les autres. Et
460 d’entre eux sont exécutés selon Sima Qian .Les historiens ont dit que cet épisode avait été
monté de toute pièce. Il devrait concerner plutôt les fangshi, car ils n’arrivaient pas à trouver
l’élixir d’immortalité pour l’empereur. En 1973, lors des campagnes de la République de
Chine populaire contre les confucéens, on a dit que Qinshi Huangdi était progressiste, car il
n’avait éliminé que 460 réactionnaires.
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§3.
La pensée officielle.
Contrairement à ce que l’on a pu écrire, le légisme n’était pas le seul courant de pensée sous
le premier empire.
Le confucianisme a sa place et il est toléré.
A la capitale il existe un bureau de 70 lettrés appelés les Boshi (lettrés de vaste savoir).dont
l’un a été à l’origine du déclenchement de l’incendie des livres par sa critique appartenait à
ces lettrés.
Le légisme n’est pas aussi cruel qu’on peut le penser.
Les gens qui étudient les lois disent qu’elles ne sont pas seulement punitives.
Les valeurs morales des confucéens sont favorisées, comme par exemple, la piété filiale, la
condamnation de l’adultère, le remariage des femmes.
Il y a des lettrés qui témoignent que la politique du premier empereur vise à élimination des
méchants, au rétablissement des humbles (ce qui est plutôt d’inspiration confucéenne).
La théorie naturaliste des cinq éléments est influente. Qinshi Huangdi s’entiche de ces
théories. Il décrète que l’eau est l’élément de son règne, avec lié à l’eau le chiffre 6. Le noir
devient la couleur officielle des vêtements. La saison symbolisant cet élément est l’hiver.
Le taoïsme aussi, car Qinshi Huangdi s’intéresse au taoïsme de Zhuangzi, de Laozi, ainsi
qu’au chamanisme, à la sorcellerie, puisqu'il désire acquérir l’immortalité.
En 215, il envoie maître Lu à la recherche de l’élixir d’immortalité. Celui-ci prophétise que
Qinshi Huangdi va être éliminé par Hu (ce qui est à l’origine de la guerre contre les barbares
du Nord).
Il y a d’autres histoires, comme par exemple celle d’une météorite qui se serait écrasée, et
dessus il aurait été inscrit que Qinshi Huangdi allait mourir et que ses territoires allaient être
divisés. Il ordonne de brûler la météorite.
En 210, des magiciens disent que c’est un poisson géant qui empêche de trouver l’élixir.
L’empereur fait le rêve qu’il combat une divinité marine. Lui-même s’arme d’une arbalète et
il tue le poisson.
Bref, il y a beaucoup de légendes autour du premier empereur.
En 219, il arrive au pied d’une montagne, et il est surpris par un orage. Il ordonne de raser la
montagne et de la peindre en rouge (couleur des condamnés).
Le premier empereur n’est pas un légiste pur et dur, il a fait un mélange de toutes les idées et
croyances de l’époque.
§4.
L’écroulement des Qin 210-206.
A. Déclin et rébellion.
L’empereur meurt en 210 à 49 ans à Shaqiu. La dynastie ne survit que quatre années de plus,
alors que l’État Qin existait depuis 7 siècles ;
Son fils Fu Su est à la frontière Nord en exil suite à une critique à son père.
Il y a une intrigue entre Li Si et l’eunuque Zhao Gao, qui écarte le fils aîné en envoyant une
fausse lettre qui pousse Fusi et Meng Tian au suicide.
Le fils cadet Huhai est mis sur le trône avec le titre de ershi huandgi par Zhao Gao..
En fait Li Si et Zhao Gao ont caché l’annonce de la mort de l’empereur.
.
Le premier empereur est enterré dans le mausolée, et le règne de Hu Hai commence en 209. il
fait des tournées, érige des stèles, et relance la construction du palais Ebang.
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Il tombe sous la coupe de Zhao Gao, qui lui conseille de rendre les lois plus strictes.
Durant l’été 209 éclate une première rébellion contre la dynastie, au centre de la Chine, avec
Chen Sheng et Wu Guang. Chen Sheng est un général qui se trouvait avec 900 condamnés qui
partaient en exil.
Puis plusieurs autres chefs de bande apparaissent. Liu Bang et Xiang Yu prennent le relais de
la rébellion.
Liu Bang est un paysan. Il représente la force populaire, tandis que Xiang Yu est un
aristocrate.
Liu Bang va s’entourer de partisans et prendre le titre de seigneur de Bei. Liu Bang sera le
futur premier empereur de la dynastie Han.
Liu Bang et Xiang Yu vont s’unir contre Qin.
À la Cour, pendant ce temps, l’empereur devient une marionnette entre les mains de Zhao
Gao, qui le pousse à exécuter Li Si et tous ses proches. Zhao Gao prend sa place.
Zhang Han (un général) se rend à Xiang Yu. Zhao Gao pousse l’empereur à se suicider.
Il met à sa place Ziying (qui se proclame roi).
Ziying réagit et tue Zhao Gao.
Liu Bang pénètre dans la capitale en –207, il laisse la ville intacte.
Liu Bang reçoit la capitulation de Ziying. Il est plus clément. Tandis que Xiang Yu va tout
brûler et exécutera Ziying.
Puis, ce sont quatre années de guerre civiles entre Liu Bang et Xiang Yu.
Liu Bang gagne en 202 et fixe la capitale à Chang’an (aujourd'hui Xi’an). C’est le début
officiel de la dynastie Han.
B. Les causes de la chute.
Les facteurs moraux.
Ce sont les carences personnelles des souverains Qin (l’empereur gâteux, et le deuxième
empereur a commis des erreurs stratégiques).Carences intellectuelles des gouvernants, en
particulier de l’empereur et de ses successeurs.
Il commet l’erreur de placer sa confiance dans Zhao Gao. Qui a une grande part de
responsabilité dans la dégradation de la situation.
Il y a le rejet de la tradition, c'est-à-dire le refus de restaurer les fiefs.(refus de Li Si.) Un
dénigrement du commerce.(d’ou mécontentement des aristocrates et des commerçants)
Les causes sociales.
La théorie marxiste. Les Qin s’écroulent suite à des tensions sociales (lutte des classes).
Théorie de l’épuisement des ressources. Le défit était trop gigantesque
Ce qui est surprenant, c’est qu’un règne de quinze ans lègue un cadre politique et
administratif qui va durer 2.000 ans.
Conclusion
En dépit de l’apparence, le pouvoir Han a les mêmes fondements que celui des Qin.
La situation extérieure reste la même. Han Wudi reprend la même politique de harcèlement
des nomades et la politique d’aménagement du territoire (beaucoup de points communs).
Plus largement, les Qin ont légué aux Hans l’idée d’un empire unifié, centralisé, protégé par
des murailles et avec à l’intérieur des lois universelles. Cette idée va durer 21 siècles. À partir
des Qin, le fait d’être chinois prend un sens avec l’unification.
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