Les entreprises internationales ont pris conscience de la nature stratégique de leurs
actifs immatériels (Bounfour, 1998 ; Cadiou, 1999). Elles ont modifié leurs comportements de
gestion au point de valoriser exclusivement le recours intensif aux technologies. L’analyse des
résultats obtenus a très vite démontré qu’une forte implication de l’équipe dirigeante et des
salariés permettait de dépasser les critiques, les relevés d’insuffisances. Les processus
d’apprentissage sont apparus autant liés à l’organisation qu’aux pratiques technologiques
(Boudreau, Robey, 2005). D’une certaine manière, l’outil dépend de la motivation de chaque
salarié, de ses connaissances, de son expérimentation qui « transcende l’apprentissage
organisationnel » (Reix, 2005). Bien sûr, il ne peut s’agir de miser sur le tout technologique,
de se conformer aux pratiques des organisations concurrentes en raison du caractère
stratégique couramment attribué aux connaissances. L’aspect humain est aussi fondamental
que l’usage technologique. L’appréciation des coûts humains pour partager les connaissances
dépend largement du niveau de formation et permet de se singulariser bien davantage des
entreprises concurrentes que par l’innovation technologique.
Dès lors qu’un mode d’apprentissage s’appuie sur les ressources technologiques, il est
nécessaire lors de la mise à disposition des outils que les salariés puissent maîtriser les
fonctionnalités. On a pu en déduire que le temps d’apprentissage évoluait selon les limites
d’un « propre espace-temps subjectif, dont la dilatation dépendrait de son niveau de tolérance
à l’incertitude (….) La distance subjective entre ses éléments constitutifs (idées,
connaissances, opinions, objets, produits) serait de fait restreint, en raison d’un fort besoin de
sécurité, de familiarité et une aversion de la nouveauté [porteuse] de changement,
d’ambiguïté, de complexité » (Urien, 2001). Mais, en réalité, chaque salarié se fait une
représentation spécifique de son espace de travail. L’apprentissage organisationnel est fondé
sur les connaissances difficiles à copier car pour parvenir à créer de la valeur les compétences
clés ne doivent pas être imitables (Charreaux, 1998). Les ressources dans un environnement