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FAQ Questions / Réponses
Nouveau modèle de la sexualité
Version du 20 mai 2009
L'objectif de ce document est de répondre aux questions soulevées par le
nouveau modèle. Il est tout particulièrement destiné aux personnes qui ont
participé à une session de présentation de ce nouveau modèle. Ce cadre de
travail permet de prendre le temps de formuler des questions plus critiques et
d'apporter des réponses plus détaillées, plus approfondies, et mieux justifiées.
Ce document de travail est téléchargeable. Les personnes intéressées
peuvent poser de nouvelles questions, demander des explications complémen-
taires, ou bien faire des critiques constructives. Indiquez vos noms et qualités
si vous souhaitez que votre contribution soit citée. Merci de renvoyer ce do-
cument à l'adresse email ci-dessous (en rouge) pour intégrer vos questions et
vos contributions dans la prochaine version du document.
Les questions et les demandes d'explications complémentaires serviront
également à améliorer et à rendre plus compréhensible la présentation détail-
lée du nouveau modèle (disponible dans la section précédente).
PS: Merci d'écrire vos contributions dans une couleur différente du noir.
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dans ce document pour empêcher les robots pirates et spammeurs de la
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l'adresse : première partie : recherche puis ajoutez l'arobase @, et enfin
ajoutez la dernière partie : ouvaton.org
Merci pour vos contributions.
SEXUALITÉ
Est-ce qu’on peut vivre ou survivre sans désir sexuel ou com-
portement sexuel étant donné que ce n’est pas quelque chose
d’inné ?
Oui. L'expression actuellement utilisée pour désigner cette situation est
"Asexualité". Voir l'article de Bogaert (2004
1
). Et l'article "Asexualité"
2
sur
Wikipédia (et les références de cet article).
Plus précisément, pour le désir sexuel : oui, en théorie. Mais en pratique,
il est impossible de ne pas avoir au moins un faible désir sexuel, car il existe
toujours des stimulations corporelles provenants soit des soins parentaux ou
soit des autostimulations génitales (les mains sont directement au niveau des
organes génitaux). De plus, bien que mineur, l'effet des phéromones n'a pas
disparu dans l'espèce humaine. Elles pourraient provoquer un faible état
d'excitation de type sexuel.
Pour le comportement sexuel, on connaît dans l'histoire de nombreux
groupes humains qui font le choix de ne pas avoir d'activités sexuelles, en
particulier pour des raisons religieuses.
Mais à ma connaissance, il n'existe pas d'étude ayant vérifié de manière
rigoureuse l'absence totale de désir et surtout d'activités sexuelles, ainsi que
les effets psychologiques détaillés de cette absence (qui pourraient être assez
divers : compensation par des activités spirituelles, ou relâchement du lien
social, ou augmentation du niveau d'agression …).
Qu’en est-il des « pulsions sexuelles »?
Définitions
Pulsion : "Dans la théorie analytique, énergie fondamentale du sujet,
force nécessaire à son fonctionnement, qui s'exerce au plus profond de
lui". (Grand dictionnaire de la psychologie, Larousse, 1994, p.635)
"Le concept freudien de pulsion a une définition beaucoup plus précise,
limitée aux poussées dues aux excitations internes, d'origine biologique,
auxquelles le sujet ne peut échapper et qui sont «le ressort du fonction-
nement de l'appareil psychique» (Laplanche et Pontalis)". (Jouvent, Dic-
tionnaire de la sexualité humaine, Brenot, 2004, p.530)
Discussion
Dans la définition originelle de Freud, la pulsion provient des excitations
biologiques internes. Mais, en raison du manque de connaissances à l'époque,
aucune précision supplémentaire n'est apporté.
Plus généralement, en psychologie, on utilise plutôt le concept de "motiva-
tion". Mais comme l'indique Godefroid : "les psychologues ne s'entendent
toujours pas sur ce qu'il faut entendre par motivation". (Godefroid 2008
3
).
En neurosciences, on remarque l'existence dans le cerveau de plusieurs
systèmes qui seraient impliqués dans la "motivation" : la régulation de l'ho-
méostasie et des besoins vitaux (principalement hypothalamus) ; les processus
de renforcement (systèmes appétitif et aversif) ; les émotions (système lim-
bique) ; la cognition ; et, enfin la préparation des actions motrices (système
prémoteur). (Rosenzweig 2007
4
)
Dans le modèle présenté, les "pulsions sexuelles" correspondraient pour
un sujet au "désir" conscient de ressentir une nouvelle fois les sensations
érotiques qu'il avait ressenti lors d'expériences sexuelles antérieures. Les
"pulsions sexuelles" proviennent ici d'un apprentissage par conditionnement
opérant, après stimulation des zones érogènes. (Agmo 2007
5
, Wunsch 2007
6
)
1
Anthony F. Bogaert, Asexuality: prevalence and associated factors in a national probabil-
ity sample, Journal of Sex Research, August, 2004 ;
http://findarticles.com/p/articles/mi_m2372/is_3_41/ai_n6274004/
2
http://fr.wikipedia.org/wiki/Asexualit%C3%A9
3
Godefroid, Psychologie, De Boeck, 2008, p.527
4
Biological psychology, 5e edition, Sinauer, 2007
5
Anders AGMO, Functional and dysfunctional sexual behavior, Elsevier, 2007
http://www.elsevier.com/wps/find/bookdescription.cws_home/712200/description#desc
ription
6
Serge Wunsch, Rôle et importance des processus de renforcement dans l'apprentissage
du comportement de reproduction chez l'Homme, Thèse EPHE-Sorbonne, 2007 ;
http://recherche.ouvaton.org/these_comportement_sexuel.pdf
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2
Les sociétés qui transgressent la différence entre espèce :
sources ?
Le livre de Ford & Beach est une synthèse des données éthologiques et
ethnologiques connues en 1960. Une section est consacrée aux activités
sexuelles avec les animaux. Ce livre est une des références pour la sexualité.
Seul le chapitre sur la physiologie est trop ancien. Les données éthologiques et
ethnologiques sont toujours valables.
En français : Clellan Ford et Frank Beach,
Le comportement sexuel chez
l'homme et l'animal
, R. Laffont, 1970
En anglais, plus facile à trouver : FORD Clellan S. , BEACH Frank A. : Pat-
terns of sexual behavior Methuen & Co, London, 1965
PATHOLOGIE / CLINIQUE
Naît-on pervers ? La perversion est-elle innée ?
Il existe plusieurs définitions du terme "perversion". L'existence de la per-
version dépend en partie de la définition donnée à ce terme.
À noter que la tendance actuelle est d'abandonner le terme de "perver-
sion", moralement connoté, au profit du terme de "paraphilie" (Blachère
2007
7
mais voir les critiques de Blachère sur les limites de ce nouveau terme).
Définition courante
Qui est enclin au mal, qui se plaît à faire le mal ou à l'encourager. Cor-
rompu, dépravé, méchant, vicieux. (Le Grand Robert, 2005).
En psychologie, il existe un terme désignant une disposition psychique
assez similaire, la perversité : tendance pathologique à accomplir des
actes immoraux par la manipulation des besoins d'autrui au profit des
siens (Godefroid, Psychologie, De Boeck, 2008, p.965)
D'après les travaux de Piaget (1932), Kohlberg (1963), et Bandura (1977),
le développement moral, étroitement associé au développement cognitif,
dépend de l'environnement socioculturel (Godefroid 2008
8
). La moralité
sexuelle serait essentiellement apprise.
En fonction de ces données et de ces définitions, la perversion sexuelle et
la perversité sexuelle ne sont pas innées mais peuvent être acquise.
Définition psychiatrique et psychologique
Toute relation sexuelle cherchant le plaisir en dehors des relations dites
«normales» avec un partenaire de sexe opposé et d'âge équivalent. On
remplace cette notion, chargée de connotation morale, par celle de pa-
raphilie. (Grand dictionnaire de la psychologie, Larousse, 1994, p.569).
Déviation des tendances liées à l'activité sexuelle. (Psychologie,
Godefroid, De Boeck, 2008, p.965)
Ces définitions font référence au modèle du comportement de reproduc-
tion instinctuel, présenté initialement par Krafft-Ebing, tout comportement
non hétérosexuel est considéré comme "maladie".
Si les renforcements associés aux zones érogènes sont bien le principal
facteur à l'origine de l'apprentissage du comportement sexuel humain par
conditionnement opérant (Agmo 2007
9
), alors le but du comportement sexuel
est la stimulation du corps et pas la reproduction. En fonction de ces données
et de ces définitions, il n'existe pas de perversion sexuelle.
Dans ce nouveau cadre, le problème est déplacé : ce n'est plus tellement
la dynamique interne du comportement qui est important (puisqu'il n'existe
plus d' "instinct"), mais plutôt l'effet du comportement érotique. La question
serait plutôt de savoir si le comportement érotique porte atteinte, ou non, à
l'intégrité physique ou psychologique d'une personne.
Définition psychanalytique
Expérience d'une passion humaine où le désir supporte l'idéal d'un objet
inanimé. (Grand dictionnaire de la psychologie, Larousse, 1994, p.569).
Cette définition fait référence à la théorie psychanalytique, qui a été éla-
borée au début du XXe siècle. Freud, médecin neurologue, a d'abord essayé de
développer un modèle neurobiologique du psychisme. Mais, en raison à
l'époque du manque de connaissances en neurosciences, il a élaboré un mo-
dèle plus spéculatif. Plusieurs études récentes posent la question de la validité
de ce modèle psychanalytique (Grünbaum 1984
10
).
7
Manuel de sexologie, Masson, 2007 p.254
8
Godefroid, Psychologie, De Boeck, 2008, p.734
9
Anders AGMO, Functional and dysfunctional sexual behavior, Elsevier, 2007
http://www.elsevier.com/wps/find/bookdescription.cws_home/712200/description#desc
ription
10
Adolf Grünbaum. « Les fondements de la psychanalyse », Puf, 1984
Un enfant abusé sexuellement en bas âge va-t-il reproduire le
même phénomène à l’âge adulte, si aucune prise en charge n’a
été effectuée ?
Non, pas particulièrement. Voir les conclusions d'une thèse portant sur ce
sujet : "Les victimes d'abus sexuels recrutées dans la présente étude ne sem-
blent pas avoir développé d'intérêts pour les enfants, en tant qu'objets
sexuels, contrairement aux pédophiles incarcérés." (Grisé 1998
11
)
ÉPISTÉMOLOGIE / MÉTHODOLOGIE
À quel moment passez-vous de la compréhension à
l’explication ? Quelle est la légitimité des conséquences ?
Dans la présentation PowerPoint, la première grande partie "modèles
comportementaux" résulte d'un travail de recherche basé sur la synthèse de
données pluridisciplinaire. Cette recherche à permis d'identifier les facteurs
primordiaux qui seraient à l'origine du comportement sexuel chez les mammi-
fères et chez l'Homme. C'est la partie la plus étayée scientifiquement.
Puis à partir de ces facteurs primordiaux, j'ai élaboré un modèle mammi-
fère et un modèle humain, qui décrivent le développement et la dynamique du
comportement sexuel. Ces modèles sont partiellement étayés par des données
déjà existantes et par une première vérification expérimentale. Ces données
sont présentées dans la partie "Développement et dynamique" de la présenta-
tion PowerPoint.
Les données et les analyses présentées dans la partie "Perspectives cli-
niques" sont les conséquences des modèles. C'est plus spéculatif, mais j'ai
essayé d'étayer ces conséquences par les résultats d'études cliniques.
À noter que ce travail de recherche propose un modèle, c'est-à-dire tout
un ensemble d'hypothèses qui sont organisées de manière logique et cohé-
rente pour expliquer un phénomène. Il est quasiment impossible de proposer
un modèle entièrement validé scientifiquement, car cela représente des cen-
taines d'expérimentations dans des domaines différents.
Ce modèle est actuellement à son premier stade de développement,
seules les principales caractéristiques sont présentées. Il existe maintenant
suffisamment de données valides pour passer au deuxième stade, celui de la
description complète, qui permettra une vérification à plus grande échelle.
À noter également que les modèles sont rarement entièrement validé. Par
exemple, les deux principaux modèles concurrent, "psychanalytique" et "re-
production hormonal" posent chacun des problèmes, ce qui n'empêche guère
leur adoption et leur utilisation par des personnes et des institutions. Le mo-
dèle psychanalytique pose des problèmes récurrent de validation (cf. entre
autres Grünbaum
12
) et le modèle "reproduction hormonal", étayé surtout par
des études sur les rongeurs, ne peut expliquer de nombreux aspects de la
sexualité humaine : la masturbation, le baiser, les caresses sensuelles, les
activités oro-génitales (fellation, cunnilingus ), les activités bi- ou homo-
sexuelles, les activités sexuelles prépubères (qui représentent chez les chim-
panzés
pan paniscus
presque 1/4 des activités sexuelles), les activités
sexuelles après la ménopause ou l'andropause, l'utilisation d'objets, les activi-
tés sexuelles entre espèces (en particulier entre primates), les activités
sexuelles potentiellement reproductrices, mais atypiques, telle la sexualité de
groupe ; ou bien la fonction et l'importance des processus de renforcement, du
plaisir, des apprentissages, etc.
En fait, il faut plutôt savoir quel est le "moins mauvais modèle", celui qui
permet de comprendre, d'expliquer et d'agir sur le plus de situations éduca-
tives, cliniques et sociales.
Un chapitre "Épistémologie / Méthodologie" est prévu (été 2009) dans la
description détaillée du modèle, pour aborder tous les problèmes scientifiques
du modèle.
11
http://www.theses.umontreal.ca/theses/pilote/grise/these.html
12
Adolf Grünbaum. « Les fondements de la psychanalyse », Puf, 1984
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RÉPONSES GÉNÉRALES ou INCOMPLÈTES
Questions générales, peut-être à préciser
J'ai apporté aux questions suivantes des réponses très générales. Si ces
réponses manquent de précisions, merci de formuler de nouvelles questions
plus précises.
La part de l’imaginaire dans la sexualité ?
Au niveau biologique, l'imaginaire n'est pas nécessaire à la réalisation des
activités érotique ou de reproduction.
Chez l'être humain, l'imaginaire est étroitement lié au développement co-
gnitif, à l'âge et au contexte socioculturel.
En raison de l'importance du néocortex et de la cognition, l'imaginaire in-
fluence d'une manière importante la dynamique psychique. L'imaginaire éro-
tique augmente le désir érotique (Willy PASINI) et la diversification du compor-
tement érotique.
Si un enfant est carencé affectivement et physiquement va-t-il
développer un comportement sexuel perturbé ?
Oui en général. En raison de l'importance du corps et des affects dans la
sexualité, et de l'absence d'une programmation innée du comportement
sexuel, on peut prédire que l'importance des troubles du comportement sexuel
sera corrélé à l'importance des carences affectives et physiques.
Questions non comprises
Je ne suis pas sûr d'avoir compris le sens des questions suivantes. Si les
réponses ne correspondent pas aux questions, merci de reformuler la ques-
tion.
Plaisir, sensations ou émotions ? Comportement semble à part,
alors qu’il est la somme des émotions, des cognitions et des
sensations pour certaines écoles ?
Lors de la présentation PowerPoint, le comportement érotique, la sé-
quence du coït, les émotions et les représentations cognitives ont été présen-
tés séparément. C'est uniquement pour des raisons pédagogiques, pour mon-
trer l'apport des sensations, des renforcements, des émotions et de la cogni-
tion dans le développement de la sexualité. Le développement se fait effecti-
vement de manière globale, et la sexualité adulte est la résultante de l'intégra-
tion de tous ces éléments.
Toutes les notions d’inné, acquis, apprentissage, applicables à
l’homme et à la femme individuellement, peuvent-elles être ap-
pliquées à la dyade « couple » ?
Oui, dans la mesure les relations interpersonnelles, sexuelles et non
sexuelles, sont influencé par un inné minimal (empathie, attachement, peur …)
et par un acquis maximal (l'apprentissage de toutes les compétences qui
permettent la socialisation : gestion des émotions, stratégies de résolution des
conflits, discours autocentré, pouvoir contrôler ses comportement, exprimer
ses sentiments, responsabilisation, tolérance, écoute active, coopération …).
Questions hors du domaine de mes compétences
Les réponses aux questions suivantes sont partielles, je n'ai pas les com-
pétences ou l'expérience pour y répondre complètement.
Une femme qui n’a jamais eu de sexualité épanouie à 50 ans.
Peut-on lui apprendre et l’initier à l’éducation sexuelle ?
Il semble qu'en général si des personnes n'ont pas de sexualité épanouie,
c'est en raison d'un contexte familial et/ou culturel défavorable à la sexualité.
Dans ces contextes, on observe qu'en général le problème n'est pas limité à
l'ignorance ou à la simple censure d'informations sexuelles, mais correspond à
un état psychologique particulier par rapport à la sexualité : tout ce qui relève
de la sphère sexuelle est plus ou moins tabou, et est accompagné de réactions
particulières, de non-dits et de réactions émotionnelles plutôt négatives. Pour
des personnes ayant vécus dans de tels contextes, les situations sexuelles
peuvent être gênantes ou pénibles. De plus, les personnes peuvent présenter
des problèmes plus ou moins importants et divers en rapport avec la sexualité
(ignorance, honte, dégoût des parties génitales, éjaculation précoce, frigidité,
).
Les facteurs principaux qui détermineraient la possibilité de l'épanouisse-
ment seraient l'importance des inhibitions et des conditionnements négatifs.
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