SOC 7 : Nadine Laumond
Personnalité et Comportement
I - Introduction : La Psychologie Différentielle.
La psychologie a pour objet la description et l’explication des conduites, la description et
l’explication des états et des processus mentaux. Cet objet peut être abordé avec des
méthodes différentes en abordant des points de vue variés. C’est donc le choix des
méthodes et des points de vue qui définissent les grandes sous disciplines de la
psychologie. La Psychologie Différentielle est l’une de ces sous discipline. Le premier à
dénoncer la psychologie différentielle est un psychologue allemand, William Stern, en
1900.
La psychologie différentielle se propose de décrire et d’expliquer au moyen de méthodes
objectives les différences individuelles du point de vue psychologique.
Distinction entre la psychologie expérimentale et la psychologie clinique. On oppose la
psychologie expérimentale, fondée sur la méthode expérimentale en laboratoire donc la
manipulation des variables indépendantes, explicatives… a la psychologie clinique
fondée sur l’observation libre et le dialogue avec le sujet.
La psychologie expérimentale se veut une psychologie générale qui se propose d’établir
des lois valables pour tous les individus. Elle va s’intéresser en particulier aux aspects
cognitifs des comportements.
La psychologie clinique est le plus souvent une psychologie individuelle qui vise à la
compréhension de cas singuliers. Elle va privilégier généralement l’étude des aspects
affectifs des conduites et des comportements (étude du stress, des émotions…).
La psychologie différentielle peut être rapprochée de la psychologie clinique par
l’importance qu’elle accorde à l’individu. Elle se rapproche aussi de la psychologie
expérimentale par les méthodes qu’elle met en œuvre. Elle va valoriser l’étude
d’observation systématique et bien contrôlée et elle valorise la mesure des phénomènes
psychologiques. Elle humanise la psychologie expérimentale.
La psychologie expérimentale, au lieu d’établir des lois générales valables pour un
individu moyen, elle montre des lois modulées par des individus particuliers.
Comment les conduites sont expliquées, décrites par la psychologie différentielle ? Sur
quel mécanisme va-t-on s’appuyer pour analyser les conduites ?
Les conduites sont à la fois sous l’influence de facteurs sociaux et de facteurs
biologiques. Dans l’analyse, la description ou l’explication on peut s’intéresser à l’un ou
à l’autre des facteurs. La psychologie différentielle va analyser les phénomènes de
variabilité inter individuelle que l’on observe tant en psychologie sociale qu’en
psychologie physiologique.
On peut étudier les différentes populations (hommes, femmes, animaux, etc…) comme
pour faire des comparaisons. Par exemple, la psychologie animale devient une
psychologie différentielle lorsqu’elle vise à situer l’homme dans la hiérarchie des espèces
et qu’elle met en parallèle les possibilités comportementales et les structures nerveuses.
Quelle que soit la perspective que l’on aborde, on peut aussi s’intéresser aux phénomènes
de variabilité. Il existe une psychologie différentielle animale, il existe une psychologie
pathologique différentielle etc.
Parfois, la psychologie différentielle tente, dans un processus de comparaison, d’établir
des lois générales. Ces lois générales vont être établies pour des groupes d’individus
(groupes d’âges, de sexe, de niveaux socio culturels…). Par ce type de comparaison, la
psychologie différentielle se rapproche de la psychologie expérimentale pour établir des
lois générales.
En conclusion, la psychologie différentielle peut à la fois orienter ses études du point de
vue fondamental comme du point de vue appliqué. Les gens diffèrent physiquement et
psychologiquement les uns des autres.
Allport et Odbert (1936) : ils ont mis en évidence plus de 4500 adjectifs qui servaient à
dénoter des différences psychologiques entre individus. Chaque adjectif correspond à un
trait de personnalité. Un trait de personnalité est un patron plus ou moins stable de
comportements associés qu’une personne dénotée par le trait va avoir tendance à
manifester dans certaines circonstances.
L’étude des différences individuelles trouve ses racines chez les grecs et, déjà dans la
Grèce Antique on observait le fait que des personnes différentes se comportent
différemment mais de manière néanmoins stables et prévisibles dans une mesure, selon
les circonstances.
Doctrine des grecs : Expliquer les différences individuelles par la prédominance d’un des
quatre fluides alors connus se trouvant dans le corps humain.
- Chez les optimistes ou sanguins était sensé prédominer le sanguins (sang).
- Chez les dépressifs ou mélancoliques, la melaina chole (la bile noire).
- Chez les colériques, la chole (la bile jaune du foie).
- Chez les apathiques ou flegmatiques, la phlegma (la lymphe).
C’est une doctrine qui a vraiment beaucoup compté jusqu’à la Renaissance. Suite aux
avancées de la recherche en biologie, cette doctrine a donc été mise à mal tout en
préservant tout de même quelques aspects essentiels.
La première étude des différences faisant appel à des techniques modernes de recherches
a été celle de l’anglais Francis Galton, portant sur l’intelligence (1884).
Depuis cette époque, les psychologues ont consacrés beaucoup d’attention aux
différences individuelles relatives à l’intelligence et au raisonnement. Ce sont ces
différences qui ont suscité le plus de travaux et le plus de recherches car l’intelligence et
le raisonnement sont liés à la réussite scolaire et professionnelle d’où une importance
sociale.
Les chercheurs se sont intéressés à l’intelligence et au raisonnement mais aussi à la
problématique de l’inné et de l’acquis. Etude de la personnalité.
II - Personnalité et sens commun.
Dans la culture occidentale, nous possédons une riche tradition littéraire concernée d’une
manière ou d’une autre à la description, l’analyse et la compréhension de comment sont
les autres et de quelles manières leur personnalité affecte leur vie. Le langage quotidien
dans la littérature est rempli d’adjectifs et d’expressions qui se réfèrent à des
caractéristiques de personnalité et à des hypothèses de ce qu’est la personnalité.
Dans la vie quotidienne, on va parler de personnalité fameuse, de personne à faible ou
forte personnalité… Et les premières personnes dont on va parler sont les personnes
célèbres, les politiques, nos proches… Nous catégorisons les gens que nous connaissons
peu à l’aide d’ersatz de personnalités ou stéréotypes. Exemple de stéréotypes, « les
psychologues sont tous fous », « les allemands sont sérieux et travailleurs »…
Nous faisons intuitivement des prédictions sur les comportements et sur les intentions de
nos amis et connaissances en employant des théories de la personnalité dite de bon sens.
Les théories, les opinions à propos des autres que nous forgeons son appelées Théories
Implicites de la Personnalité ou Théories Naïves de la Personnalité.
Même dans la vie quotidienne, nous savons que la combinaison d’un trait avec l’autre
n’est pas équiprobable. Par exemple, nous n’attendons pas que quelqu’un qui soit joyeux,
plein d’allant et intelligent soit froid, on ne s’attend pas non plus à ce que quelqu’un qui
soit timide, tranquille et studieux soit également agressif.
L’association des caractéristiques des personnalités dans les théories implicites va plus
loin que les simples caractéristiques comportementales. Par exemple, si on définit
quelqu’un d’opiniâtre ou de dogmatique, on va y associer un comportement et
s’intéresser au système de croyances de l’individu. Par rapport à çà, nous avons des
comportements vis-à-vis des croyances et des attitudes, nous avons des attentes
stéréotypées.
Les psychologues ont fait des hypothèses sur tout cela :
- Disposition et cohérence.
Dans l’essentiel des cas nous parlons de personnalité, nous nous référons à celle-ci
comme de quelque chose qui appartient à chacun d’entre nous. Il s’agit de quelque chose
qui est à l’intérieur de nous. C’est ce caractère particulier qui nous autorise à parler de
personnalité, à parler de types de personnalité ou de traits de personnalité pour expliquer
pour quelles raisons quelqu’un est cohérent dans son comportement à travers des
situations très diverses où sur une période de temps longue.
L’idée que nos personnalités nous disposent à agir de manière cohérente, prédictible,
semble fondamentale à presque toutes les théories de la personnalité. Ceci nous conduit à
la notion de disposition, à la fois dans les théories du sens commun et dans les théories
plus formelles de la personnalité. Sans cette idée sous jacente de cohérence, l’idée de
personnalité semble s’évanouir laissant le comportement des gens imprédictible, comme
une simple réaction à la seule situation dans laquelle on les a posé.
Qu’est ce qui produit la cohérence d’une personne ?
Peut être que cette cohérence est biologiquement déterminée par notre héritage
biologique. Peut être qu’il s’agit de quelque chose qui a été appris au cours du
développement social.
Freud a rendu compte des cohérences dans le comportement à l’aide des notions de ça, de
moi et de surmoi qui forment une organisation interne à la personne et médiatisent le
conflit entre la biologie (un ensemble d’instincts hérités) et la société (l’environnement
social de l’enfant). Pour lui, la société a donc une cohérence interne.
Certains psychologues pensent que le comportement est très largement influencé par la
situation dans laquelle nous nous trouvons. Ce que nous traduisons en terme de cohérence
de la personne n’est que le résultat de normes sociales que chacun respecte et de rôles
sociaux que chacun joue. D’autres psychologues ajoutent que tout un chacun fait un
effort permanent pour apparaître cohérent.
- Développement de la personnalité et changement.
Le langage commun illustre le fait que nous parlons de la personnalité comme de quelque
chose qui est à la fois relativement stable et néanmoins ouvert à un certain
développement. Quand on parle de quelqu’un qu’on connaît bien, on dit souvent de lui
qu’il n’a pas changé. Il est acquis que certaines caractéristiques sont difficiles à modifier.
Il est également admis en parallèle de ça que certaines personnes peuvent modifier
considérablement leur personnalité par des efforts personnels ou par une thérapie
(émotivité, sociabilité…).
De même que les vues du sens commun varient en matière de personnalité, les théories
des psychologues varient également. Elles varient selon qu’elles considèrent que la
personnalité est héritée à la naissance ou au caractère qu’elle se développe graduellement
pendant l’enfance et peut être même après. Ces théories prennent aussi en compte la
manière dont la personnalité doit, ou devrait, se développer ainsi que le moment où elle
se cristallise. Certaines théories font du développement un problème central, d’autres ne
s’en préoccupent guère. Le terme de personnalité au sens courant est souvent chargé de
jugements de valeurs ou de croyances, et cela a une implication pour la santé et la
stabilité mentale de l’individu.
Les théories formelles de la personnalité diffèrent dans l’importance accordée aux aspects
cliniques. Par exemple, certaines théories comme celles de Freud, sont basées sur des
individus souffrants à des degrés divers de désordre mentaux, d’autres théoriciens
pensent que l’étude de la personnalité doit principalement prendre comme base les sujets
normaux, d’autres théoriciens encore, ceux du courant dit humaniste, dépassent le
problème de la normalité et se focalisent sur l’enrichissement de la personnalité.
- Individus uniques et patrons de similarités.
Dans la vie de tous les jours nous tendons employer le mot personnalité de 2 manières
distinctes.
Nous employons ce terme pour mettre l’accent sur l’intégration, la cohérence et l’unicité
d’une personne entière.
Nous employons aussi ce terme pour exprimer des dimensions, pour traduire des
similarités ou des différences entre les gens. L’accent est mis sur les aspects du
comportement des gens plutôt que sur l’unicité de ceux-ci en tant que personnes entières.
Les théories des psychologues peuvent, de la même manière être regroupées en deux
grands types d’approches.
Il est possible de mettre surtout l’accent sur l’exploration du comportement, des
expériences, des sentiments et des vies d’individus singuliers et cela en profondeur (une
telle approche est appelée idéographique). Cette approche se concentre sur la personnalité
d’individus, il n’y a pas de généralisation relative à la manière dont les personnalités
peuvent différées les unes des autres.
D’autres psychologues emploient les méthodes psychométriques pour décrire et prédire le
comportement des gens en général de manière à mettre à jour les lois du comportement.
Cette approche est appelée nomothétique. Les individus peuvent être ordonnés sur la base
de traits de personnalité. On mesure le degré auquel les gens possèdent ce trait et alors on
peut faire des comparaisons complexes, relatives aux différences individuelles. Cela
constitue le domaine de la psychométrie. Cette dernière a conduit à l’élaboration de tests
psychologiques et a donc permit d’étudier la personnalité en employant des tests et des
questionnaires pour en mesurer les aspects. L’intérêt des approches nomothétiques est
qu’elles peuvent être exprimées clairement et donc peuvent donner lieu à réfutation
c'est-à-dire qu’elles peuvent être évaluées en terme de vraisemblance par rapport aux
données d’observation.
III - La théorie des traits de Allport.
Il s’agissait de la première théorie qui ne soit pas issue du courant clinique ou du
comportement psycho dynamique Freudien. Il s’agissait d’une réaction contre l’accent
quasi-exclusif mis sur le passé, sur les motivations inconscientes et la personnalité
anormale. La théorie d’Allport était également une réaction à la montée des théories
nomothétiques de l’époque qui régnaient en psychologie expérimentale et en particulier
contre le behaviorisme. Pour Allport l’expérience propre des adultes normaux et uniques
devait être placé au centre de l’étude de la personnalité. Pour lui, une théorie de la
personnalité ne peut se bâtir uniquement à partir d’observations et de spéculations sur les
enfants, les neurotiques et les animaux.
Il propose sa définition de la personnalité en 1961. L’élément de base de sa théorie est le
trait de personnalité.
Le trait de personnalité comme source de cohérence.
La personnalité pour Allport ne pouvait être expliquée entièrement en terme de rôle
social ou d’influence des situations environnementales du comportement et est aussi le
responsable des différences entre personnes lorsque celles-ci répondent à une même
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