UE ED 16 A
Les difficultés scolaires et les pratiques d’enseignement Laurent TALBOT
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2. UNE APPROCHE SOCIOLOGIQUE
Deux grandes époques dans la production sociologique :
1ère : dans les années 60-70 , logique macrosociale et utilisation massive de l’outil statistique. Travaux de
P. Bourdieu, J.C. Passeron et E. Durkheim sur le concept d’habitus.
Habitus : c’est la façon dont les structures sociales s’impriment dans nos têtes et nos corps par intériorisation de
l’extériorité. A cause de notre origine sociale et de nos premières expériences se forment de manière souvent
inconsciente des façons de penser, de percevoir, d’agir ; nous intériorisons et incorporons ces dispositions de manière
durable. L’habitus renvoie à tout ce qu’un individu possède et qui le fait.
2ème : dans les années 80-90, niveau d’analyse microsocial et outils d’enquête de type ethnographique
croisant les influences de la sociologie anglaise et de la tradition française.
La conjuguaison des démarches épistémologiques a montré que les difficultés d’apprentissage des élèves
sont liées à la CSP des parents, à l’âge, au genre, à la date d’entrée à l’école et à la pauvreté des familles.
2.1 Les catégories socio-professionnelles des parents
Peu d’études sur la réussite en maternelle.
Ecarts à l’entrée en grande section de maternelle non comblés en fin d’année.
Le caractère cumulatif des acquis apparaît nettement.
Différences en prélecture, dans la reconnaissance des lettres et dans la maîtrise de concepts liés au
temps.
Les inégalités sociales ne s’accentuent pas au fil des années scolaires mais elles sont pérennes.
Au collège les écarts se creusent.
80% des enfants de 11ans vont au collège (46% en 60)
Les enfants d’ouvriers ont des notes inférieures aux enfants de cadres (évaluation à l’entrée en 6ème en
français et en maths)
Il semble que le niveau culturel compte plus que les conditions matérielles.
La pédagogie individualisée n’a pas les effets escomptés. Les clivages perdurent. Seuls les enfants issus
des couches moyennes en retirent quelques bienfaits.
Des jeunes continuent de quitter l’école sans qualification et parfois illétrés ( !! faire la différence entre
illétré et analphabète)
En 1980 25% des jeunes quittaient l’école sans qualification mais trouvaient du travail.
Aujourd’hui 8% seulement mais eux ne trouvent pas de travail !!
Aujourd’hui la quasi totalité des collégiens effectuent un cycle complet au collège (71% en 80).
Les forts retards scolaires (2 ans et +) baissent (11.6% en 89 et 5.2 en 96) mais il y a de fortes disparités
entre les établissements (cause géographique ?)
Augmentation de la proprtions des bacs techno par rapport aux bacs généraux (75/25 en 1975 et 65/35
en 2002).
Inégalité en classes prépa : influence du niveau d’études des parents, intérêt de connaître quelqu’un
ayant suivi le même cursus.
Inégalité dans l’orientation : les parents cadres choisissent de bons cursus sans forcément se baser sur
les notes alors que les parents ouvriers hésitent pour des raisons financières et regardent les notes pour
voir si la réussite paraît probable.
Encore aujourd’hui la CSP des parents est un poids important dans la réussite des étudiants.
L’inégalité de présence et d’accès se sont réduites pour l’université mais pas pour les grandes écoles.
Démocratie ou pas ??
De 58 à 63 montée des effectifs des enfants de milieux populaires dans les classes de 6è, 4è et un peu en
2nd. Mais A. Prost pense que c’est la croissance des effectifs plus que les réformes de structures et de
contenus qui a constitué le moteur de cette relative démocratisation.