LA SEMIOLOGIE

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LA SEMIOLOGIE
L’OBJECTIF GLOBAL
L’étudiant sera capable de reconnaître les différents symptômes en
pneumologie
LES OBJECTIFS SPECIFIQUES
L’étudiant sera capable de :
- définir les signes généraux, fonctionnels et physiques en
pneumologie,
- d’identifier les signes généraux, fonctionnels et physiques en
pneumologie,
- de donner l’étiologie des signes généraux, fonctionnels et
physiques en pneumologie,
-
de connaître la conduite à tenir devant ces symptômes.
LA METHODE
Travail de recherche personnel.
L’ étudiant va définir chaque terme ci-dessous en donnant les causes
et la conduite à tenir face à chacun de ces signes.
-
fièvre
asthénie
anorexie
amaigrissement
toux
dyspnée
- expectoration
- douleur thoracique
- hémoptysie
- sueur
- cyanose
- hippocratisme digital
L’ étudiant va également définir ces différents termes :
- anoxie
- aérosol
- asphyxie
- emphysème
- hyperpnée
- orthopnée
- rhinorrhée
- tachypnée
- apnée
- allergie
- cornage
- épanchement
- hypoxie
- polypnée
- rhinite
- vômique
- acidose
- bradypnée
- épanchement
- exsudat
- hypercapnie
- râle
- sibilants
SEMIOLOGIE
L’infirmier(e) doit connaître et maîtriser les signes généraux, fonctionnels et physiques que le
patient présente de façon à définir ses besoins.
I – SIGNES GENERAUX
-
température
Prise dans des conditions basales c’est-à-dire au repos matin et soir
Prise température tympanique (thermomètre électronique) et noter les résultats sur
une courbe de température.
-
Asthénie
Sensation de fatigue ressentie par le malade (physique  soir ou psychique
matinale)
Symptôme d’accompagnement de nombreuses maladies
-
anorexie
Perte de l’appétit ou d’un manque de désir de se nourrir
Mécanismes d’origine inconnus
-
amaigrissement
Diminution du poids du corps
Evaluation de la pesée, poids à l’entrée est le poids de référence
Pèse personne ou chaise balance, toujours peser avec la même balance
Mise en place d’une fiche de surveillance.
II – SIGNES FONCTIONNELS
Ce sont les symptômes dont se plaint le malade, ce qui motive la consultation ou
l’hospitalisation.
L’interrogatoire permet de préciser les caractéristiques des symptômes ressentis
(mode d’apparition, durée, signes d’accompagnement)
-
douleur thoracique
o début brutal ou progressif
o siège et irradiation > douleur pleuropulmonaire irradiant peu
(cou, abdomen, dos)
o type et intensité  en coup de poignard, point de côté, déchirure
o modification de la douleur : au repos ou à l’effort.
En pratique, la douleur d’origine respiratoire est rythmée par la ventilation
 majorée souvent par l’inspiration profonde et toux, calmées par le repos ou
par des mouvements respiratoires de faible amplitude
Les affections pleuropulmonaires peuvent engendrer des douleurs
thoraciques.
Causes : caractéristique de la douleur ne suffit pas pour poser le
diagnostic, radio thoracique et ECG
Embolie pulmonaire : douleur brutale + dyspnée avec polypnée, quelques
fois hémoptysie
Pleurésie : douleur progressive, toux sèche parfois dyspnée
Pneumothorax : douleur brutale, dyspnée, parfois toux sèche
Cancer bronchopulmonaire : douleur sourde et tenace, toux + hémoptysie
Pneumopathie : douleur en point de côté, parfois toux + dyspnée
-
dyspnée
définition : la dyspnée est une gène respiratoire perçue par le sujet le plus
souvent associée à des troubles du rythme respiratoire ou de la fréquence
respiratoire.
Devant toute dyspnée, on étudie son type par un interrogatoire soigneux
et un examen du patient.
La fréquence respiratoire : au repos le normale est comprise entre 12 et
16 cycles par minute
Le temps sur lequel porte cette dyspnée : inspiratoire ou expiratoire
Les circonstances déclenchantes : à l’effort (pour quel type et quelle
intensité d’effort elle apparaît) ou en décubitus (en décubitus strict 
pathologie cardiaque)
Dyspnée aigue ou chronique.
circonstances d’apparition : inopinée ou déclenchée par effort,
traumatisme ou une infection
type : selon le rythme : bradypnée ou polypnée ou tachypnée ou apnée
selon le temps respiratoire : dyspnée inspiratoire (patient tire sur
les muscles respirateurs) ou expiratoire (asthme)
selon position de soulagement : position assise ou orthopnée
les signes associés (cyanose, tirage sur les muscles respirateurs du
cou, battements des ailes du nez)
ces signes sont des éléments observables
intensité : doit être chiffrée
échelle analogique de Borg, Sadoul
facteurs déclenchants
- hypoxie,
- hypercapnie
- acidose
- anxiété
causes :
- aigues : urgence  pathologie larynx, trachéale (laryngite aigue…),
bronchique (asthme, bronchite aigue, embolie pulmonaire, OAP) ou
pulmonaire (pneumothorax, pneumopathie aigue)
- chronique : moins urgent,
pathologie pulmonaire (BPCO, asthme à dyspnée continue, insuffisance
respiratoire restrictive), cardiaque (rétrécissement mitral,
cardiopathie congénitale), extra thoracique (anémie, neurologique)
Etiologies
On distingue :
- dyspnée laryngée : très marquée, bradypnée inspiratoire : la respiration
est lente et l’inspiration difficile. Sa cause la plus fréquente est la
laryngite.
- Dyspnée trachéo-bronchique : bradypnée inspiratoire accompagnée d’un
sifflement et d’un tirage. Les causes principales sont les corps
étrangers dans la trachée, la présence d’une tumeur qui diminue le
calibre de la trachée ou d’une bronche.
- La dyspnée pulmonaire : aigue ou chronique
Aigue : dans la pneumonie (polypnée superficielle, s’installe rapidement
et s’accompagne de fièvre et de douleur en point de côté) et l’embolie
pulmonaire (polypnée rapide et superficielle, douleur en coup de
poignard et angoisse intense)
Chronique : s’installe en plusieurs mois voire plusieurs années, lors
d’emphysème, de bronchite chronique ou insuffisance respiratoire.
- asthme
bradypnée expiratoire : les crises se déclenchent souvent la nuit, la
personne manque d’air et s’assoit dans son lit. L’expiration est bruyante.
- dyspnée cardiaque : elle est due à une insuffisance du ventricule
gauche qui n’arrive plus à éjecter le sang qui arrive du poumon par la
veine pulmonaire. Il y a donc une stagnation de sang dans le poumon qui
provoque une dyspnée.
Les signes d’accompagnement
La dyspnée peut être isolée ou associée à d’autres signes fonctionnels
(toux, expectoration) mais d’autres signes sont consécutifs à la dyspnée.
- le tirage : à l’inspiration on observe une saillie des muscles sternocléido-mastoïdiens et une dépression des creux sus-sternaux et sus
claviculaire, parfois du creux épigastrique. Il s’associe fréquemment à
un battement des ailes du nez.
- Le cornage : bruit inspiratoire de tonalité grave
- La cyanose : coloration bleutée des téguments, plus marquée au niveau
des ongles et des lèvres.
soins ide :
confort du malade : patient au repos, position demi-assis, calmer, rassurer,
appel médecin et rester auprès de la personne
recherche manifestation de gravité : pouls, TA, rythme respiratoire, ECG,
noter état du patient (cyanose, polypnée, angoisse…), faire préciser le mode de
survenue des signes
ne pas oxygéner le patient avant les GDS
si urgence, préparation du matériel d’intubation
effectuer les soins prescrits, : GDS en urgence, o2 nasale à bas débit
(2l/mn), adaptée fonction des résultats
préparer les éléments pour radiographie pulmonaire au lit
-
expectoration
rejet par la bouche au cours d’effort de toux, de sécrétions provenant des
voies aériennes inférieures
A l’état normal, l’arbre trachéobronchique sécréte environ 100 ml / 24h de
mucus
Expectoration est pathologique en cas de modification qualitative et
quantitative du mucus bronchique
Se fait souvent le matin et est bénéfique puisqu’évite la stagnation des
sécrétions dans l’arbre bronchique.
Caractéristique du crachat : tout crachat doit être examiné
- noter date d’apparition (chronique, récent, d’apparition brutale)
- horaires : nocturne, le matin
- spontané ou provoqué après effort ou changement de position
- abondance : crachoir (transparent gradué), noter quantité
Expectoration séreuse : aspect fluide, transparente, +/- mousseuse, aérée
Expectoration muqueuse : blanche, +/- épaisse, collante, souvent dûe à
irritation bronchique (tabac)
Expectoration purulente : épaisse, compacte, colorée (jaune),
concomitante à infection bronchique
Expectoration mixte ou muco purulente : très fréquente quand
surinfection bronchique
Expectoration caractéristique : Expectoration perlée de Laennec (fin de
crise asthme)
Expectoration noirâtre (hémoptoïque 
embolie pulmonaire)
Expectoration rouillée  pneumonie à
pneumocoque
Expectoration mousseuse : rosée, aérée (OAP)
Expectoration vomique : provenant de la rupture
d’un abcès du poumon
Causes : expectoration aigue dans le contexte d’une infection (bronchite
aigue, OAP, asthme, abcès)
expectoration chronique : DDB, tuberculose, asthme à dyspnée
continue
Rôle infirmier :
favoriser l’expectoration dans la position demi assise
Mettre crachoir à disposition
Recueille les circonstances d’apparition (date, heure, signes
d’accompagnement)
Evaluer la qualité quantité des E (odeur, aspect)
Proposer des soins de bouche
Humidificateur d’atmosphère dans la chambre
- Hémoptysie
Expectoration de sang rouge, aéré au cours d’un effort de toux et
provenant de la trachée, des bronches ou des poumons
Quelques fois prodromes : signes avant coureur : sensation métallique dans
la bouche, chatouillement laryngé, chaleur rétrosternale, angoisse, malaise.
Les jours suivants hémoptysies : quelques fois crachats d’un aspect
noirâtre (queue de l’hémoptysie)
En urgence demande NFS, hémostase, GDS, radio pulmonaire, fibroscopie
trachéobronchique plus tard.
L’abondance peut être variable :
Faible : strie sanglant dans crachat
Moyenne : rejet de sang rouge remplissant ½ crachoir
Grande : 500 ml de sang ou plus
Urgence médicale voire chirurgicale (pronostic vital est en jeu)
Causes :
- bronchopulmonaire : fumeur (40 et 50 ans)
- tuberculose pulmonaire
- DDB
- Infection bronchique
- Embolie pulmonaire,
- 15 % des cas pa de cause
Soins infirmiers
- petite abondance :
rassurer le patient
donner un crachoir
vérifier PA et absence de syndrôme hémorragique lié à un traitement
anticoagulant
- moyenne abondance et grande abondance
Traitement urgent et surveillance attentive, prévenir médecin
Calmer le patient qui doit rester en ½ assis, repos absolu dans ambiance
calme
Donner un crachoir, apprécier le volume de sang rejeté et noter dans le
dossier
Surveiller PA, pouls, coloration des téguments et d’autres signes associés
S’informer sur une éventuelle prise d’anticoagulant
Sur prescription médicale, pose de voie d’abord, préparer le matériel pour
prélèvement sanguin (NFS, plaquettes, bilan de coagulation et groupe
sanguin)
Préparer les bons d’examens et prévoir pour une radiographie au lit
Administration des traitements prescrits
Il ne faut pas confondre une hémoptysie et une hématémèse
-
Toux
Acte réflexe, en général involontaire, assimilable à une brusque secousse
expiratoire dont le but est d’éliminer des corps étrangers ou mucosités contenus
dans les voies respiratoires.
Acte de toux comprend 3 temps : respiration profonde, mise sous tension
de l’air inspiré, brusque expulsion d’air.
Voir le mode d’installation :
Si brutal  toux aigue, correspond à une irritation des voies aériennes
Si incidieuse  oriente vers anomalie chronique (bronchopathie chronique
post tabagique)
Circonstances de survenue spontanée ou provoquée par alimentation
(fausse route) ou encore changement de position (pleurésie) par effort (asthme,
IVG) émotion, recrudescence saisonnière, exposition aux alllergènes.
On peut distinguer plusieurs types de toux. Leur simple analyse permet
une orientation étiologique.
- toux productive (toux grasse)
sa caractéristique est d’être suivie d’une expectoration. Elle se produit
souvent le matin.
Cette toux est donc un réflexe bénéfique puisqu’elle dégage les voies
respiratoires de sécrétions qui les encombrent. On ne la supprime pas par
les antitussifs car cela entraînerait une stagnation des sécrétions qui
favoriserait l’infection.
Elle est souvent le signe de : bronchite aigue ou chronique, infection
pulmonaire, mais aussi cancer pulmonaire ou bronchique.
- toux sèche
A l’opposé de la précédente elle se produit souvent la nuit et n’est pas
suivie par une expectoration.
La toux sèche oriente vers une étiologie pleurale lorsqu’elle est déclenchée
par les mouvements et qu’elle s’accompagne de douleur thoracique
unilatérale.
Elle peut être aussi le signe d’un trouble cardiaque.
- Toux rauque :
Souvent quinteuse, se rencontre lors de pharyngites ou laryngites.
Bénigne chez l’adulte et très grave chez le nourrisson.
- toux quinteuse :
Se produit à l’expiration, est suivie d’une inspiration bruyante et profonde.
Elle s’accompagne de cyanose et vômissement.
Chez les asthmatiques, la toux quinteuse ramène une expectoration
épaisse (crachats perlés) annonçant la fin de la crise.
Soins infirmiers
Il est important de noter :
- le timbre de la toux
- son caractère douloureux ou non
- les moments de son apparition
- les circonstances déclenchantes : efforts, changement de position
- les signes d’accompagnement : cyanose, fièvre, expectoration
Une toux impose si elle est intense et prolongée, un bilan, comportant au
moins un examen clinique, voire radiologique afin d’en rechercher la cause.
Toutes pathologies pulmonaires peuvent se manifester par une toux.
III - SIGNES PHYSIQUES
4 étapes : inspection, palpation, percussion et auscultation
L’infirmière participe seulement à l’inspection du malade
-
INSPECTION
Temps essentiel
Dialogue avec le malade , attention se porte sur :
- caractéristique de la voix, parole
- turgescence des jugulaires
- morphologie du thorax (déformation du thorax  cyphose, scoliose..),
cicatrice de traumatisme thoracique
contrôler la fréquence respiratoire  16 cycles par minute
mesurer la durée respective inspiratoire et expiratoire
3 signes fondamentaux en pathologie respiratoire : cyanose, hippocratisme
digital, sueurs
cyanose
coloration anormale, violacée de la peau et des muqueuses
la teinte varie du violet pale au bleu noir
cyanose peut être généralisée et se voir sur l’ensemble du corps 
ongles, lèvres, cavité buccale, oreille, nez
s’efface à la vitro pression et réapparait immédiatement
due à présence de sang capillaire taux hémoglobine réduite > 5
gr/100 ml
due à une vasoconstriction des extrémités
signe majeur d’une insuffisance respiratoire. Témoin d’une
hypoxémie
survient progressivement soit brutalement (urgence médicale), au
repos ou à l’effort
associé à d’autres signes quelques fois dyspnée, toux, douleur ,
expectoration
étiologie : fonction origine physiopathologique
cyanose périphérique (origine circulatoire) : circulation ralentie dans état
de choc, IDM, choc infectieux ou centrale (défaut d’hématose)
cyanose centrale : IRobstructive, restrictive, shunt anatomique droit ou
gauche (cardiopathie congénitale)
Soins infirmiers
Prévenir le médecin
Installation du malade confortablement
O2 sur prescription
Observer les signes d’accompagnement
- Hippocratisme digital
hypertrophie des pulpes des dernières phalanges des doigts et
orteils, responsable d’une incurvation des ongles en « verre de montre » et
d’un élargissement transversal des extrémités.
Il s’observe dans de nombreuses affections respiratoires  DDB, K
bronchopulmonaire…) pathologie cardiaque
Causes : apparaît chaque fois qu’il y a un cyanose chronique
- Sueurs
sécrétions aqueuse contenant du chlorure de sodium et de l’urée
Formée par des glandes sudoripares et émise par les pores de la peau
Lors d’effort physique ou chaleur
Pathologie : dans état de choc, pathologie pulmonaire infectieuse
(tuberculose, IR aigue)
-
PERCUSSION
grave car poumon rempli d’air
Sonorité diminuée dans épanchement pleural et augmentée dans le
pneumothorax
-
PALPATION
vibration vocale abolie quand PNO, pleurésie
-
AUSCULTATION
entend murmure vésiculaire au stéthoscope (bruit dû au passage de l’air
dans le poumon)
Pathologie : diminution ou disparition du murmure vésiculaire  silence
auscultatoire
Quelques fois bruits en plus : souffles, râles (crépitants, ronflants,
sibilants) ou frottements pleuraux
Rôle infirmier :
appel du médecin
Installation du malade
Observation des signes d’accompagnement
Sur prescription médicale  oxygénothérapie en cas d’urgence
médicale.
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