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Les entreprises
Dossier documentaire :
Les entreprises
A. Comment définir les entreprises ?
1) Qu’est-ce qu’une entreprise ?
Document 1
2) Démographie des entreprises
Document 2
3) Une institution qui peut être complexe
Document 3
B. Créations et développement des entreprises
1) Les créations d’entreprises
Document 4
2) La concentration des entreprises
Document 5
3) Les fusions-acquisitions au cœur du
capitalisme
Document 6
Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier
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Document 1 : Qu’est-ce qu’une entreprise ?
Unité de décision économique qui peut prendre des formes différentes ; elle utilise et rémunère travail et
capital pour produire et vendre des biens et des services sur le marché dans un but de profit et de rentabilité. Elle
constitue l’institution centrale du capitalisme.
Les formes d’entreprises sont très variées et il est possible d’opérer des distinctions selon la taille, le
secteur d’activité, le statut juridique (entreprise individuelle, société anonyme à responsabilité limitée (SARL),
société anonyme, coopérative, entreprises publiques…). La forme de propriété influe sur le mode de
fonctionnement de l’entreprise ; dans les économies capitalistes développées, c’est la société anonyme privée qui
est la forme dominante.
En fait la notion économique d’entreprise, peut renvoyer à trois niveaux d’analyse : l’établissement, unité
et lieu physique d’organisation de la production (usine, bureau…), la société, réalité juridique, fiscale et
comptable, et le groupe, réalité financière. Dans le cas de l’entreprise financièrement indépendante et ne
comprenant qu’un seul établissement, ces trois niveaux sont confondus alors que, dans d’autres cas, certaines
décisions sont prises au niveau de l’établissement (organisation de la production), d’autres au niveau de la
société, les orientations stratégiques étant définies au niveau du groupe.
L’objectif principal de l’entreprise est la recherche du profit, qui est distribué aux actionnaires ou
réinvesti dans l’entreprise (autofinancement). Ce dernier cas permet la croissance et l’indépendance de la firme.
Mais l’entreprise peut rechercher à maximiser, soit la masse des profits, soit le ratio profit sur capital, c’est-à-dire
un indicateur de rentabilité.
Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, sous la direction de C.-D. Echaudemaison, Nathan,
2006.
Questions
1) Quel est l’objectif principal d’une entreprise ?
2) Comment atteint-elle cet objectif ?
3) Quels sont les critères qui permettent de différencier les entreprises ?
4) Expliquez par un schéma la différence entre groupe, société et établissement.
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Document 2 : Entreprises selon le nombre de salariés et l'activité (en milliers)
Notes : IAA : industries agroalimentaires./ Secteur d’activité : regroupe des entreprises de fabrication, de
commerce ou de service qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d’activité économique
considérée). L’activité d’un secteur n’est donc pas tout à fait homogène et comprend des productions ou services
secondaires qui relèveraient d’autres items de la nomenclature que celui du secteur considéré. Au contraire, une
branche regroupe des unités de production homogènes.( source : INSEE, www.insee.fr )
Questions
1) Quel critère a été utilisé pour classer les entreprises selon leur taille ? Peut-on utiliser d’autres critères de
taille ?
2) Dans quelle activité économique les entreprises sont-elles les plus nombreuses en France en 2008 ?
(Effectuez une lecture de la donnée correspondante)
3) Quelle est la taille, toutes activités confondues, des entreprises les plus nombreuses en France en 2008 ?
(Calculez la part en pourcentage de ces entreprises par rapport au total).
4) Si le secteur tertiaire regroupe toutes les activités de services marchands et non marchands, quelle est
l’importance des entreprises qui produisent des services dans l’économie française ? (Justifiez votre
réponse par un calcul)
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Document 3 : le groupe LVMH (Moët Hennessy Louis Vuitton) : Organigramme simplifié du Groupe au
28 février 2009, exercice 2008, document de référence.
Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier
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Un groupe de sociétés (holding) est une entité économique formée par un ensemble de sociétés
qui sont soit des sociétés contrôlées par une même société, soit cette société contrôlante.
Contrôler une société, c'est avoir le pouvoir de nommer la majorité des dirigeants. Le contrôle
d'une société A par une société B peut être direct (la société B est directement détentrice de la
majorité des droits de vote au conseil d'administration de A) ou indirect (B a le contrôle de
sociétés intermédiaires C, voire D, E, etc. à qui elle peut demander de voter d'une même façon
au conseil d'administration de A, obtenant ainsi la majorité des droits).
La définition statistique française actuellement en vigueur retient comme critère de contrôle
pour définir les contours des groupes la majorité absolue des droits de vote.
On définit :
- le contour restreint ou "noyau dur" du groupe comme l'ensemble des sociétés détenues
directement ou indirectement à plus de 50 % par une société mère, tête de groupe ; la société
mère n'est détenue majoritairement, ni directement ni indirectement, par aucune autre société.
Dans cette définition, les groupes forment des ensembles disjoints deux à deux ;
- le contour élargi d'un groupe comme l'ensemble des sociétés dont le groupe détient des
participations, quel que soit le taux de détention ; de ce fait les contours élargis des différents
groupes ne forment pas une partition et une société peut appartenir au contour élargi de
plusieurs groupes. (INSEE)
Questions
1) Quel est le statut juridique de la société LVMH ?
2) Quelle distinction entre les sociétés opère l’organigramme du groupe LVMH ?
3) Que permet le contrôle d’une société ?
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Document 4 : Créations d'entreprises au sein de l'UE en 2006
Note : Taux de création d’entreprises : rapport du nombre des
créations d’entreprises d’une année au stock d’entreprises au
1er janvier de cette même année.
Questions
1) Effectuez une lecture des données en gras dans le
tableau concernant la France. (Pensez à précisez les
unités, la source, le lieu, la date et l’indicateur utilisé).
2) Parmi les pays dont les données ont été publiées, quels
sont les deux premiers qui ont créé le plus
d’entreprises en 2006 ? Et ceux qui ont créé le plus
d’entreprises par rapport à celles existantes ?
3) De quoi va dépendre le nombre de créations
d’entreprises dans une économie ?
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Document 5 : Concentrations des entreprises
La concentration des entreprises se mesure par la réduction du nombre d’entreprises et par
l’augmentation de leur taille. Il est possible de mesurer cette concentration par activités. La croissance d’une
entreprise peut se réaliser par un financement propre à celle-ci, on parle d’autofinancement. Une entreprise peut
aussi croître en faisant appel à des investisseurs extérieurs, en émettant par exemple des actions sur le marché
boursier. Une entreprise peut aussi augmenter sa taille en fusionnant avec une autre entreprise, ou en prenant son
contrôle en achetant une part de son capital.
On peut distinguer plusieurs processus de concentration. La concentration verticale rassemble des entreprises
complémentaires dans le procès de production de l’amont vers l’aval, de la production des matières premières au
produit final vendu aux consommateurs. La concentration horizontale quant à elle consiste à regrouper des
entreprises produisant les mêmes biens et/ou services. Le but dans ce cas est le contrôle du marché. Enfin on
parle aussi de conglomérat, quant un groupe détient des entreprises dans plusieurs activités différentes dans un
but le plus souvent financier.
Poids des dix premiers groupes en France au 1er janvier 2008 (en %)
Questions
1) Dans quel secteur d’activités les
entreprises
sont-elles
le
plus
concentrées ? Comment pouvez-vous
expliquer cela ?
2) Quand les entreprises produisent une
très large part de la richesse et
embauchent la plus grande partie des
salariés d’un secteur, dans quelle
situation économique se trouventelles ?
3) Quels avantages tirent-elles de cette
situation ?
4) Cela peut-il poser un problème pour les
consommateurs ?
Note : Valeur ajoutée : Solde du compte de
production. Elle est égale à la valeur de la
production diminuée de la consommation
intermédiaire. Elle mesure la richesse produite
par une unité de production. La somme de
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toutes les valeurs ajoutées dans l’économie équivaut sensiblement au Produit Intérieur Brut.
Lecture : dans chaque secteur, les effectifs et les valeurs ajoutées des entreprises d'un même groupe sont
additionnés et affectés à ce groupe.
Les 10 premiers groupes sont ceux dont les entreprises du secteur les classent en tête. Un groupe ayant des
entreprises dans plusieurs secteurs peut apparaître dans plusieurs lignes du tableau.
Champ : hors agriculture, activités financières, industrie du tabac et administrations en France.
Source : Insee, Suse, Lifi, Diane.
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Document 6 : Les fusions-acquisitions au cœur du capitalisme
Depuis plus d'un siècle, de grandes vagues de fusions scandent la marche en avantdu capitalisme. Les
motivations qui poussent à ces fusions sont nombreuses. La concentration des entreprises a toujours été au cœur
de la dynamique du capitalisme. Depuis le début du XXe siècle, on ne compte pas moins de cinq vagues
importantes de fusions-acquisitions. De nombreuses motivations poussent en effet les entreprises à fusionner : il
peut s'agir de pénétrer de nouveaux marchés, d'accroître ses parts sur un marché existant, de réaliser des
économies d'échelle(a), de limiter la concurrence par les prix, d'accéder à de meilleurs financements, de contrôler
l'amont ou l'aval, de diversifier les risques en diversifiant les activités, de se développer sur de nouveaux secteurs
porteurs... Sur la dernière période, il s'est souvent agi aussi d'opérations d'abord spéculatives, entraînant de ce fait
de nombreux dommages pour l'économie réelle.
Fin du XIXe et 1922-1929, deux vagues américaines
Les deux premières vagues de fusion ont été essentiellement américaines. A la fin du XIXe siècle, le
territoire des Etats-Unis est unifié par l'achèvement du réseau ferré et le maillage rapide par le réseau
télégraphique. Des entreprises qui sont localement ou régionalement en situation de monopole se retrouvent en
concurrence sur un marché devenu national. D'où l'invention d'une nouvelle structure, le trust : les actionnaires
de différentes sociétés concurrentes remettent leurs actions à un groupe de dirigeants (le board of trustees) chargé
de coordonner les politiques des diverses sociétés dans l'intérêt général. En 1882, John Rockefeller fonde ainsi la
Standard Oil of Ohio. General Electric est fondée en 1889, American Tobacco en1890, etc. La crise économique
de 1893 freine le mouvement, ainsi que la mise en place d'une législation antitrust (Sherman Act, 1890). Mais le
mouvement reprend à la fin du siècle avec la formation de holdings(b) qui permettent de contourner la loi
antitrust : entre 1897 et 1904, 4 227 entreprises fusionnent et se transforment en 275 groupes. Au début du XXe
siècle, 318 grandes entreprises contrôlent ainsi 40 % des actifs industriels aux États-Unis ! De nombreuses
grandes entreprises d'aujourd'hui sont issues de cette première vague de fusions-acquisitions. Il s'agissait alors
surtout de fusions "horizontales", c'est-à-dire concernant des entreprises faisant le même métier sur des territoires
différents en vue d'accroître les économies d'échelle et leur pouvoir de marché(c). Cette première vague
correspond aux débuts d'une production de masse et d'une consommation de masse diversifiées à l'échelle d'un
pays-continent dont le marché domestique, en constante expansion, est protégé par de hautes barrières
protectionnistes.
La deuxième vague, de 1922 à 1929, correspond à la période de Prosperity. C'est l'essor extraordinaire du
transport routier et de la consommation de produits durables (automobile, réfrigérateurs, etc.) et des médias
publicitaires (radio). Les fusions sont beaucoup plus diversifiées que lors de la première vague. La législation
antitrust permet à des entreprises de taille modeste de venir contester les positions des firmes dominantes en
grossissant à leur tour, selon une logique de fusions horizontales. Ainsi Continental Can devient numéro 2 du
secteur de l'emballage métallique par l'absorption de 19 entreprises. Les firmes dominantes, elles, s'attachent à
contrôler et à mieux coordonner les différents stades de leur filière, en fusionnant surtout dans une logique
d'intégration verticale. A partir de 1927, dans un contexte de bulle financière croissante, les fusions à vocation
essentiellement spéculatives se multiplient... jusqu'au krach de 1929. Dans le même temps, les fusionsacquisitions se développent également en Europe, mais à moindre échelle du fait du cloisonnement persistant des
marchés nationaux. En France, Pechiney naît ainsi en 1921 de la fusion de deux entreprises complémentaires
dans l'aluminium et la chimie de base. Rhône-Poulenc naît également d'une fusion en 1928. Tandis qu'au
Royaume-Uni, quatre compagnies chimiques fusionnent en 1926 pour devenir ICI (Imperial Chemical
Industries).
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1960-70, l'ère des conglomérats
La troisième vague de fusions se déroule dans les années 60 et 70. Elle a un caractère plus international.
Les États-Unis en restent encore les principaux acteurs, mais les Européens commencent à s'en mêler, stimulés
par la création du Marché commun en 1957. Aux États-Unis, le durcissement de la législation antitrust en 1950,
par l'amendement Celler-Kefauver au Clayton Act, rend désormais quasiment impossibles les concentrations
horizontales. La plupart des fusions deviennent alors conglomérales : ITT, spécialiste au départ de la téléphonie,
fait des acquisitions dans l'assurance, la pâte à papier, l'hôtellerie, l'équipement automobile ; Tenneco
(hydrocarbures) fait de même dans l'emballage, le matériel agricole, la chimie, les travaux publics, les
assurances, la construction navale. La structure conglomérale est très prisée par les managers, qui estiment que
grâce à la structure divisionnelle, la gestion simultanée de secteurs d'activité très différents est possible. Elle est
aussi très prisée en Bourse à cette époque, car jugée facteur de réduction des risques dans la conjoncture instable
des années 60 et 70, où les entreprises américaines commencent à ressentir la concurrence européenne et bientôt
japonaise dans un monde plus ouvert. Les secteurs les plus concernés sont les secteurs dits "matures", dont la
technologie s'est diffusée et qui sont à terme menacés de déclin face à la concurrence : aéronautique, textile,
automobile... En Europe, la libéralisation des échanges, qui commence en 1958, change la donne. Les fusionsacquisitions sont une réponse à la concurrence nouvelle qui se développe à l'échelle de la CEE (Communauté
économique européenne). On observe, en France, une politique de constitution de champions nationaux avec
l'aide de l'État : Usinor-Wendel-Sidelor, Aérospatiale, CGE-Alsthom, Saint-Gobain-Pont-à-Mousson, PechineyUgine- Kulhmann, des opérations de fusions à la fois horizontales et de diversification.
1985-2007 : des fusions mues par la mondialisation
Les deux dernières vagues de fusions s'inscrivent dans le contexte des chocs pétroliers de la fin des
années 70, d'une concurrence internationale qui s'intensifie du fait de l'ouverture commerciale croissante et de la
déréglementation financière. Ces vagues de fusions seront momentanément stoppées par la guerre du Golfe de
1991, les attentats du 11 septembre 2001 et l'éclatement des bulles financières qui ont ponctué les vingt dernières
années. Cette fois, la mode est au recentrage sur un coeur de métier. Dans la chimie, par exemple, les grandes
firmes multinationales telles Hoechst, Monsanto ou ICI se débarrassent de leur chimie de base et opèrent des
fusions-acquisitions en chimie de spécialités. Un secteur traditionnel comme l'automobile doit s'adapter en
Europe au marché unique et, dans les années 90, à la fin du protectionnisme anti-japonais. Bref, à un marché qui
devient progressivement mondial. Volkswagen prend ainsi le contrôle de Seat et de Skoda, Renault de Nissan et
Daimler rachète Chrysler. A cette échelle, seuls quelques groupes font le poids : en 1999, les six premiers
mondiaux de l'automobile représentent 70 % du marché.
Dans les technologies de l'information et de la communication, les bouleversements sont encore plus
profonds : fin des monopoles nationaux en Europe, privatisations et innovations techniques incessantes
demandent d'importants investissements et mettent en concurrence les anciens et les nouveaux opérateurs. On
assiste à un feu d'artifice de fusions-acquisitions dans ce secteur comme Vodafone-Manesmann ou encore France
Télécom-Orange. Aux États-Unis, le plus grand opérateur, Cisco, crée une structure spécifique pour intégrer les
start-up rachetées. Les stratégies financières La dernière vague de fusions est cependant dominée bien davantage
que les précédentes par des stratégies financières. Les investisseurs visent en premier lieu des plus-values à court
terme lors de l'acquisition via la hausse des cours de la cible. Cette logique est notamment entretenue par les
banques d'affaires grassement rémunérées au pourcentage sur chacune des fusions qu'elles organisent. Mais faute
souvent de logique industrielle réelle et du fait de l'instabilité excessive que ces opérations à dominante
financière occasionnent dans le tissu productif, beaucoup de ces fusions se soldent par des échecs retentissants.
Et par un coût social très élevé. Ainsi, par exemple, de la fusion entre le français Alcatel et l'américain Lucent
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Les entreprises
dans le matériel de télécommunications.
(a) Économies d'échelle : économies réalisées par une entreprise du fait de sa taille, parce que ses différents
services peuvent avoir recours à un même service pour telle ou telle tâche ou parce qu'elle peut vendre des
produits fabriqués en très grande série
(b) Holding : société financière dont les actifs sont des participations dans des sociétés industrielles ou
commerciales
(c) Pouvoir de marché : capacité d'une entreprise à imposer un prix de vente élevé en raison de son poids sur le
marché
Alternatives Économiques (hors série), n° 79, Gérard Vindt, janvier 2009.
Questions
1) Le phénomène de concentration des entreprises est-il un phénomène récent ?
2) Quelles sont les caractéristiques des grandes périodes de concentration des entreprises présentées dans le
document ?
3) Expliquez l’influence de la construction européenne et de la mondialisation sur la concentration des
entreprises.
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