Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE Dossier documentaire : L’intégration économique et monétaire européenne A. Le processus d’intégration économique et monétaire 1) Quels sont les objectifs du processus d’intégration économique et monétaire ? Document 1 2) L’exemple de la création de l’Euro Document 2 3) Les effets de l’intégration économique et monétaire européenne Document 3 B. Les politiques économiques dans le cadre d’une intégration 1) Quelle politique économique pour la zone euro ? Document 4 2) Les difficultés de l’Europe Document 5 3) L’Europe face à la crise Document 6 et 7 Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE Document 1 : les objectifs de l'intégration économique L'intégration économique a comme Liens utiles pour répondre aux questions du dossier: objectif l'élévation du niveau de vie des Site internet de la Banque Centrale Européenne : consommateurs et le renforcement des http://www.ecb.int/ conditions de croissance par l'élargissement The European navigator : http://www.ena.lu / (Centre Virtuel des marchés potentiels. La décision de de la Connaissance sur l'Europe) participation à l'intégration régionale se révèle Voir en particulier les rubriques concernant les pouvoirs et être une arme stratégique incontestable dans compétences de la Banque centrale européenne l'économie politique et une condition Eurostat : http://epp.eurostat.ec.europa.eu nécessaire à l'augmentation de la richesse des nations. Les raisons de ce choix sont au nombre de trois. Premièrement, l'intégration économique signifie l'accès à un marché élargi pour les entreprises nationales. Puis, l'intégration économique renforce les conditions favorables à la croissance économique et à l'élévation des niveaux de vie en général. Enfin, le fait d'appartenir à une zone intégrée apporte une sérieuse garantie contre les fluctuations stratégiques des politiques commerciales des pays partenaires. Il est donc peu surprenant de constater que la plupart des pays sont désireux de participer à un espace intégré, afin de minimiser les risques d'incertitudes des politiques commerciales des pays partenaires et de maximiser le bien-être général par l'appartenance à une zone de croissance plus dynamique que la seule nation prise isolément. Les effets de l'intégration économique sur la performance des économies européennes La suppression des barrières non tarifaires La première raison de l'approfondissement de l'intégration est la volonté d'éliminer progressivement toutes les barrières entravant l'échange pour pouvoir exploiter toutes les sources de gains potentiels. Les gains, en cas de suppression complète des barrières, sont de deux sortes. D'une part, la libéralisation complète des mouvements de facteurs de production et la création d'un marché unique sont favorables à l'émergence d'un système productif à fort potentiel de compétitivité, bénéficiant des avantages d'un grand marché et de la complémentarité des compétences humaines, technologiques et financières. Ce type de système productif permet aux pays membres de renforcer leurs positionnements concurrentiels. D'autre part, l'approfondissement de l'intégration au moyen de l'harmonisation des politiques nationales et l'élaboration des politiques communes opérationnelles offrent des gains supplémentaires en matière de réduction des coûts de transaction et de fluidité des échanges. La genèse de la construction européenne La signature du traité de Rome, le 28 mars 1957, constitue le fondement juridique de l'Union européenne telle qu'elle est aujourd'hui. Dès le départ de la construction européenne, la création d'un marché commun et la volonté d'aller le plus loin possible dans le processus d'association des États membres apparaissent clairement. Le marché commun a valeur de conclusion du premier approfondissement de l'intégration économique européenne, à savoir l'union douanière créée en 1968. Le deuxième approfondissement de l'intégration économique européenne est le Marché unique. L'Acte unique européen, donnant effet au Livre Blanc de 1985, a fixé la date d'achèvement du Marché unique européen au 1er janvier 1993. C'est à cette date que tous les obstacles à la libre circulation des marchandises ont été supprimés et que le Marché unique est né. Le dernier approfondissement de l'intégration européenne est la création de la monnaie unique et l'aboutissement de l'Union économique monétaire (UEM). À l'origine de la construction européenne, le traité de Rome ne prévoyait pas la création d'une union économique et monétaire. La stabilité du Système monétaire international (SMI) de l'époque ne nécessitait pas Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE une intégration européenne au-delà des aspects commerciaux. Cependant, à la fin des années 70, la déstabilisation du SMI de Bretton Woods conduit à l'émergence du projet monétaire européen. Le 13 mars 1979, le Système monétaire européen (SME) est alors mis en place. Le projet UEM émergera suite à la menace sur la stabilité du SME due à trois phénomènes : les différences de réactions des monnaies nationales aux fluctuations du dollar, les écarts considérables entre les taux d'inflation nationaux et la crise monétaire internationale de 1992. Ces trois éléments ont rendu insoutenables les marges de fluctuations initiales du SME, qui ont été élargies afin de dissuader les spéculations sur les monnaies européennes. La stabilité des monnaies européennes est, en effet, une des conditions de concrétisation du projet d'union économique et monétaire. L'UEM constitue un avantage indéniable pour l'achèvement de la construction européenne et pour l'accroissement de la compétitivité européenne. Les cahiers français, n° 311, p. 3, Jean-Hervé Lorenzi (Professeur à l'Université de Paris-Dauphine), 2002. Questions 1) Définissez les termes soulignés à l’aide des dictionnaires disponibles aux deux adresses suivantes : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/revues-collections/problemes-economiques/glossaire/index.shtml http://www.alternatives-economiques.fr/Dictionnaire_fr_52_.html 2) Quels sont d’après le document les avantages attendus de l’intégration économique européenne ? 3) Quelles sont les grandes dates de la construction européenne et à quelle étape de l’intégration économique correspondent-elles ? Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE Document 2 : la création de l’Euro La création, par un groupe de nations souveraines, d'une monnaie nouvelle destinée à remplacer leur monnaie nationale est une démarche historiquement sans équivalent. Que l'événement retienne l'attention est donc normal. Qu'il ait fait l'objet de controverses ne l'est pas moins. En effet, du fait même de l'absence de précédent, les pays concernés - en l'occurrence, onze des quinze membres de l'actuelle Union européenne (UE) - n'ont pu tirer enseignement d'aucune expérience similaire pour arrêter les modalités de mise en place de l'euro. Lorsque est rédigé le traité sur l'Union européenne, signé à Maastricht le 7 février 1992, qui donne au projet de monnaie unique un caractère officiel, les problèmes à aborder sont multiples et les points de repère peu nombreux. […] L'un des grands débats qui, dans les années 60, anima la communauté des économistes, opposait les partisans des régimes de changes fixes aux avocats des changes flottants. C'est dans le cadre de ce débat qu'est introduite par R Mundell [1961] la notion de zone monétaire optimale. Une zone monétaire est définie comme un ensemble de pays (ou de régions) liés par des taux de change irrévocablement fixes, et la théorie s'efforce d'identifier des critères permettant de délimiter ces zones de façon optimale - au sens où les membres de l'une d'elles auraient effectivement intérêt à la fixité des changes. Nous examinons tour à tour les plus importants de ces critères. […] La mobilité des facteurs de production. Les degrés d’ouverture et de diversifications des économies. Les préférences des gouvernements. […]Le principal avantage que des pays formant une union monétaire retire de l'existence d'une monnaie unique est, bien sûr, lié à la diminution des coûts de transaction que celle-ci autorise. Lorsqu’aujourd’hui, un résident japonais (qu'il soit un ménage ou une entreprise) veut commercer avec les EtatsUnis, il doit convertir des yens en dollars - ou amener son partenaire commercial à convertir des dollars en yens. Cette opération de change a un coût explicite, qui se traduit par le paiement de commissions à la banque effectuant la transaction. Lorsque l'euro aura complètement remplacé les monnaies européennes, ce type de coût disparaîtra purement et simplement au sein de l'UEM. Le passage à une monnaie unique présente deux autres avantages liés, eux aussi, aux échanges de biens et services. Le premier consiste en une simplification de la comptabilité et de la gestion pour les agents - grandes entreprises industrielles et commerciales, banques, etc. - dont l'activité s'étend sur plusieurs pays participant à l'UEM. Le second tient au fait qu'il est plus difficile, au sein d'un grand marché fonctionnant avec une seule monnaie, de pratiquer la discrimination par les prix. Cette opération consiste, pour un producteur, à vendre le même produit (par exemple, une automobile) à deux prix distincts dans deux pays membres de PUE, sous couvert du taux de change segmentant le marché. Lorsqu'une seule monnaie sert d'unité de compte, de tels écarts de prix deviennent flagrants et se résorbent au moins en partie, au bénéfice des consommateurs. Il existe, pour un groupe de pays formant une union monétaire, deux autres gisements potentiels de gains ayant en commun les trois caractéristiques suivantes : ils sont tous liés au fait qu'une union monétaire agit comme un réducteur d'incertitude, en ce qu'elle supprime la source importante de risque économique qu'est la volatilité des taux de change ; pour cette raison, ces gains sont susceptibles d'être obtenus même si l'union se cantonne à un régime de changes irrévocables, sans monnaie unique-, enfin, ils donnent lieu à controverse. L’Euro, Pascal Kauffmann, édition Dunod. Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE Questions 1) Qu’est-ce qu’un régime de change fixe et un régime de change flottant ? 2) D’après le document comment peut-on définir une zone monétaire optimale ? 3) Quels sont les avantages liés au passage à la monnaie unique européenne ? Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE Document 3 : les effets de l’intégration dans l’Union Économique et Monétaire européenne Questions 1) Dans quelle mesure l’intégration européenne favorise-t-elle la croissance économique ? 2) En quoi l’intégration européenne entraine davantage de contraintes pour les pays membres ? 3) Peut-on affirmer que l’Union Européenne forme un ensemble économique homogène ? Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE Document 4 : quelle politique économique pour la zone euro ? L’abandon de la souveraineté monétaire par les pays adoptant l’euro, considéré pour beaucoup comme le principal coût associé à la monnaie unique, impliquait de repenser totalement la conduite de la politique économique au sein de la zone euro. Plus particulièrement, la question était posée de l’équilibre à retenir entre la politique monétaire unique menée par la BCE et les politiques budgétaires nationales. Toute la question était de savoir si les gouvernements nationaux n’allaient pas adopter des mesures d’expansion budgétaire non concertées, obligeant la BCE à augmenter ses taux directeurs afin de maintenir la valeur de l’euro et contenir les pressions inflationnistes, au risque de peser sur la croissance. C’est en partie pour prévenir ce risque et afin d’assurer la coordination des politiques budgétaires nationales qu’a été adopté le Pacte de stabilité et de croissance. Dès lors que l’idée de renforcer le budget communautaire avait été abandonnée, il fallait en effet un instrument de prévention de comportements non coopératifs de la part des gouvernements nationaux. Au cœur du policy mix à venir pour la zone euro, la question de l’équilibre des pouvoirs entre BCE et gouvernements nationaux a alimenté beaucoup de discussions. En effet, la BCE n’avait pas d’interlocuteur direct équivalent pour la politique budgétaire. La crainte était donc grande que les options de la BCE priment face aux attentes des gouvernements nationaux, et ce d’autant plus que les statuts de la BCE lui offrait le degré d’indépendance le plus élevé au monde vis-à-vis du pouvoir politique. C’est pourquoi l’Eurogroupe fut mis en place, afin d’établir une vision commune et coordonnée de la part des gouvernements nationaux sur la situation économique de la zone. […] Les effets de l’euro sur l’économie européenne L’union monétaire ouvre de grandes incertitudes sur l’évolution à long terme des caractéristiques économiques de la zone euro. Une crainte largement répandue à la fin des années 90 était celle d’un euro structurellement faible, en raison de son statut singulier de « monnaie sans État », ce qui pouvait peser fortement sur la conduite de la politique monétaire unique, la BCE étant alors contrainte d’opter pour des taux d’intérêt élevés afin de maintenir la valeur de la monnaie et de limiter l’inflation importée. Une autre interrogation portait sur l’effet de la monnaie unique quant à la dispersion des prix au sein de la zone. En effet, celle-ci devrait en toute logique être amenée à diminuer, comme dans toute zone monétaire unifiée. Pour autant, la dispersion ne devrait pas disparaître pour trois raisons principales. Tout d’abord, même au sein d’un ensemble unifié de longue date, on constate toujours des différences de prix pour un même bien, qui tiennent notamment aux préférences différentes des consommateurs et à la concurrence plus ou moins vive entre producteurs locaux, mais aussi aux contraintes de transport. Ensuite, la fiscalité indirecte pesant sur les produits, comme la TVA, introduit une distorsion sur le prix payé par le consommateur, qui réduit la possibilité de comparaison des prix d’un même bien sur plusieurs pays. Quel impact sur la localisation des activités ? L’évolution des inégalités régionales constituait l’une des préoccupations majeures au moment de la naissance de l’euro. En effet, tout portait à croire que la monnaie unique, combinée au marché unique, risquait d’accroître le fossé entre régions dynamiques et régions périphériques. De fait, la disparition du risque de change facilitait pour les entreprises les mouvements de délocalisation au sein de la zone euro en fonction du coût de la main-d’œuvre ou encore de la fiscalité. Au-delà de ces peurs face à une recrudescence possible d’une certaine forme de dumping social ou fiscal, l’euro allait-il favoriser un processus de spécialisation des économies nationales ? La théorie néo-classique plaidait en ce sens. Néanmoins, l’union douanière puis la mise en place du Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE marché intérieur n’a pas conduit à une spécialisation inter-sectorielle, mais plutôt à une spécialisation fine des économies nationales, comme en témoigne l’évolution du commerce intra-branche, qui représentait, en 1999, 61 % des échanges extérieurs intra-Union européenne, contre 32 % des échanges extra-Union européenne. Autrement dit, les États membres échangent entre eux d’abord des produits similaires mais de qualité ou de variété différentes, alors qu’avec le reste du monde, ils échangent avant tout des produits différents. Si l’euro va sans doute renforcer cette tendance déjà à l’œuvre, son impact devrait être plus important dans l’accentuation de la polarisation des activités dans certaines régions européennes. La combinaison du marché intérieur et de la monnaie unique va faciliter les regroupements d’unités de production au niveau supranational en fonction des caractéristiques des différents lieux possibles d’implantation pour les entreprises. Paul Krugman en 1993 prédisait une telle évolution en faisant un parallèle avec le cas américain. Cet effet serait d’autant plus fort sur la géographie économique de la zone que les industries nouvelles susceptibles de se développer, à l’instar des biotechnologies, sont sensibles aux effets d’agglomération. C’est sans doute là que réside le principal risque de déstabilisation de la zone euro, car les États pourraient être tentés pour attirer les investissements de se livrer à une véritable concurrence fiscale. Benoît Ferrandon, « Euro et gouvernance économique », Cahiers français, n° 319. Questions 1) Quels sont les effets de l’intégration européenne sur les stratégies des entreprises ? 2) L’intégration économique européenne a-t-elle favorisé la convergence des économies des pays membres ? Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE Document 5 : les difficultés de l’Europe L’économie européenne, et en particulier celle de la zone euro, affichent des performances macroéconomiques visiblement moins bonnes que celles des autres régions du monde, alimentant le sentiment du déclin de l’Europe et les discours sur la nécessité de réformes structurelles et d’allégement des coûts du travail et de la protection sociale, afin de rendre à l’Union européenne sa compétitivité. Si le bienfondé du diagnostic n’est guère discutable, du moins dans ses grandes lignes et surtout pour la zone euro, l’identification des causes du mal et les remèdes proposés le sont, quant à eux, bien davantage. En effet, les institutions et les règles mises en place dans la zone euro pour gérer la monnaie unique et encadrer le maniement des politiques budgétaires nationales apparaissent clairement inappropriées. Les autorités monétaires sont trop exclusivement préoccupées par la stabilité monétaire, dans une acception particulièrement étroite de la notion, et la politique monétaire apparaît donc insuffisamment réactive aux ralentissements et trop rapidement restrictive en cas de reprise. Cela renforce les biais procycliques contenus dans le Pacte de stabilité, en tout cas tel qu’il était interprété avant la réforme du printemps 2005. Cette règle budgétaire comporte en outre des incitations peu favorables aux politiques de croissance durable. Et le policy mix1 qui émerge spontanément des stratégies adoptées par les différents acteurs en réponse à ces institutions et règles engendre des évolutions du taux de change de l’euro qui poussent les gouvernements nationaux des États membres à privilégier les stratégies non coopératives, notamment la « désinflation compétitive » et la concurrence fiscale et sociale, en outre souvent encouragées par les instances européennes (Banque centrale européenne et Commission), par la composition même de l’UE, de plus en plus dominée par un nombre important de « petits pays » qui trouvent leur compte dans ces stratégies, et par les procédures communes. Ces tendances à des comportements nationaux opportunistes sont dommageables à l’Union dans son ensemble, et ne pourraient être contrées que par l’institution de meilleures règles du jeu macroéconomique, ou simplement par une interprétation des traités plus favorable à l’émergence de stratégies coopératives. Jérôme Creel, Éloi Laurent et Jacques Le Cacheux, « Politiques et performances macroéconomiques de la zone euro : institutions, incitations, stratégies », Document de travail OFCE, N°2007-23, Septembre 2007 Policy mix : coordination entre politique monétaire et politique budgétaire. Questions 1) Quel constat font les auteurs dans le document sur la situation de l’Union européenne ? 2) Quels reproches formulent-ils au sujet des contraintes de l’intégration économique et monétaire ? Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE Document 6 : l’Europe face à la crise. La zone euro a passé, mieux qu’on aurait pu le craindre, l’épreuve de la crise financière. Avec la crise grecque et la contagion qui menace, elle en affronte maintenant une seconde, à certains égards plus redoutable. La crise grecque a tous les traits d’une tragédie annoncée : un pays, méditerranéen, qui ment sur l’état de ses finances, pour finir par révéler, au pire moment, l’ampleur du désastre ; des marchés qui, de bonne foi ou non, spéculent sur sa faillite ; et des dirigeants européens qui, pour calmer le jeu, assurent qu’ils sauront être solidaires – comprenez payer. C’est exactement le scénario noir que les opposants allemands à l’euro avaient dessiné, exactement celui que le traité de Maastricht devait rendre impossible. Pour en arriver là, il a fallu une bonne dose d’aveuglement collectif. Sur les finances grecques d’abord : depuis dix ans, l’écart moyen entre le déficit budgétaire réel et le chiffre notifié à la Commission européenne a été de 3,3% du PIB. Qu’une fraude aussi massive ait pu se perpétuer aussi longtemps sans que l’Union déclenche une procédure d’audit souligne à quel degré d’aberration peut conduire le souci de non-ingérence dans la gestion des partenaires. Mais l’aveuglement quant aux risques a été lui aussi flagrant. Au nom de l’idée qu’envisager une gestion des crises aurait incité à l’imprudence, aucun dispositif d’assistance à un État de la zone euro en difficulté de financement n’a été envisagé. La prévention était si élaborée, disait-on, que la crise serait impossible. Au cas où elle surviendrait néanmoins, la faillite serait la meilleure solution. Mais les engagements martiaux faiblissent face aux risques de contagion, et la faillite sèche n’est pas crédible parce que la Grèce reste membre du FMI et peut à tout moment requérir son assistance. En dépit des préventions allemandes, si les Européens, comme ils le proclament, ne veulent pas du Fonds, ils devront bien, le cas échéant, se substituer à lui, et prêter à la Grèce, en contrepartie d’un programme d’ajustement budgétaire. Ils espèrent encore qu’Athènes se soumettra à ce qu’il faut bien appeler un programme FMI sans contrepartie, mais chacun a compris qu’ils risquent d’être bientôt contraints à improviser ce qu’ils s’étaient refusés à prévoir. La crise espagnole est d’une nature toute différente, mais témoigne elle aussi d’un aveuglement. En 2007 l’excédent budgétaire atteignait 2 points de PIB et le pays jouait les parangons de vertu. C’est de la sphère privée qu’est venue l’instabilité, avec une bulle immobilière alimentée par la faiblesse des taux d’intérêts réels. Des débuts de l’euro jusqu’à 2007 la croissance a été tirée par la consommation et l’investissement résidentiel, qui est passé de moins de 5% du PIB à près de 10%, si bien que le déficit extérieur a atteint 10% du PIB. L’éclatement de la bulle a révélé une économie insuffisamment compétitive et centrée sur des secteurs à faible productivité, dont l’ajustement sera long et douloureux. La faute ici n’a pas été un défaut de vigilance statistique, mais l’hypothèse erronée que la sphère privée est naturellement stable, si bien que la surveillance des déficits publics suffit à contrôler les problèmes potentiels. Hypothèse grossièrement fausse, mais qui a des années durant servi d’argument pour rejeter toute discussion européenne sur les fragilités du modèle de croissance espagnol : puisque le budget est en excédent, disait-on, rien – sauf la jalousie face au succès – ne justifie l’inquiétude. Défaillance de la surveillance budgétaire, insuffisances de la discussion économique, absence de mécanisme de gestion des crises : le bilan, sévère, justifie un réexamen des modalités de fonctionnement de la zone euro. Ce ne sera pas facile, car le pénible processus de ratification du traité de Lisbonne a montré combien la volonté d’approfondir l’intégration européenne fait aujourd’hui défaut. Le scenario favori des fédéralistes, selon lequel chaque crise crée l’opportunité d’aller plus loin, a donc peu de chances de se réaliser. A défaut de changer le traité, il faudra au moins changer sa pratique, et s’attaquer aux déficiences de la gouvernance économique. Il est possible de faire beaucoup dans la cadre actuel, au moins en ce qui concerne la prévention. Il ne faut pas tarder à ouvrir le chantier. Car s’il était probablement inévitable de faire des erreurs dans Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE la conception de l’euro, il serait surtout grave de ne pas apprendre de l’expérience. En parlant, pour la première fois, de Wirtschaftsregierung (gouvernement économique), c’est peut-être ce qu’a voulu dire Mme Merkel. Jean Pisani-Ferry, économiste et directeur de Bruegel, centre de recherche et de débat sur les politiques économiques en Europe. Questions 1) Quelles sont les origines de la crise en Europe ? 2) Que propose l’auteur pour améliorer le fonctionnement des institutions européennes face à la crise ? Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE Document 7 : taux de croissance du PIB réel dans l’Union européenne Questions 1) Quels ont été les pays les plus épargnés par la crise en 2009 ? 2) Effectuez une lecture des données pour la France. 3) Cherchez les données pour la Roumanie pour les mêmes années sur le site internet suivant http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/eurostat/home/ Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier Fiche pédagogique réalisée dans le cadre du projet Inforoutes TICE et enseignement bilingue francophone en Roumanie, Bulgarie et Moldavie avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie www.vizavi-edu.ro Partenaires : MINISTERUL EDUCAŢIEI, CERCETĂRII, TINERETULUI ŞI SPORTULUI Fiche pédagogique enseignant L’intégration économique et monétaire européenne ÉCONOMIE Stéphane Boisson, professeur de sciences économiques et sociales, Lycée Jean Monnet, Montpellier