
 
Le rapport propose également une modulation de la fiscalité sur les contrats en euros. Inchangée 
pour  les  encours  inférieurs  à  500  000  euros
,  son  application  au-delà  de  ce  montant  serait 
conditionnée  à  une  évolution  des  modalités  d’investissement  (contrat  en  unités  de  compte  – 
SICAV, fonds communs de placement… – ou contrat « Euro Croissance »).  
 
Selon  l’évaluation  des  rapporteurs,  le  report  des  contrats  en  euros  vers  des  contrats  « Euro 
Croissance »  pourrait  libérer  au  moins  20  Mds€ d’ici  2017 pour  le  financement  de  l’activité 
économique. Et les nouveaux flux d’épargne au profit de ce contrat, du fait du conditionnement 
de l’avantage fiscal pour les plus gros patrimoines, devraient générer pas moins de 50 Mds€. 
 
Avec 70 Mds€ ainsi réorientés, sur un objectif global de 100 Mds€, le contrat « Euro Croissance » 
apparait comme la martingale du rapport. 
 
Les acteurs du secteur, à l’instar du Président de la Fédération Française des Sociétés d’Assurance 
(FFSA), mettent en garde contre un excès de complexité des nouveaux produits et des nouvelles 
règles qui remettraient en cause, selon eux, la liquidité des contrats d’assurance vie. Si cela mérite 
d’être vérifié, permettre d’utiliser 70 Mds€ pour financer l’économie réelle plutôt que de spéculer 
va dans le bon sens ! 
 
4. Instaurer un PEA dédié aux PME 
 
Toujours  avec  le  souci  de  flécher  au  mieux  l’épargne  vers  le  financement  des  entreprises,  les 
députés  proposent  d’élargir  la  gamme  des  plans  d’épargne  en  actions  en  créant  un  PEA–PME 
ouvert non seulement aux particuliers mais aussi à des investisseurs institutionnels. 
 
En parallèle, ils considèrent qu’un aménagement de la fiscalité pour les particuliers investissant 
dans des PME ou des ETI serait pertinent. Sur ce point, il leur apparaît délicat mais nécessaire de 
concilier la protection des épargnants et le degré de risque propre à ce type d’investissements.  
 
Bien calibré, un tel produit pourrait drainer 3 à 4 Mds€ vers le financement de l’activité des PME 
et ETI. 
 
5. Préserver et encourager l’épargne populaire 
 
Sans grande surprise, le rapport prône une stabilité du cadre législatif de l’épargne réglementée. Il 
s’agit  en  effet  de  ne  pas  remettre  en  cause  la  confiance des  particuliers  envers  les  dispositifs 
d’épargne populaire (Livret A, Livret de Développement Durable). 
 
En  clair,  les  avantages  sociaux  et  fiscaux  accordés  aux  produits  tels  que  le  livret  A  ne  sont  pas 
visés.  De  plus,  les  députés  valident  le  doublement  de  son  plafond,  déjà  officiellement  engagé. 
Rappelons  en  effet que  le  plafond  du  Livret  A  s’est  vu  augmenté en  quelques  mois  et  en  deux 
étapes de 50 %, pour s’élever à 22 950 euros à compter du 1er janvier 2013. L’objectif affiché se 
traduirait donc à terme par à un relèvement du plafond à 30 600 euros (ce qui ne risque pas de 
concerner beaucoup de salariés
…). 
 
 En pratique, les contrats d’un montant de cet ordre ne concernent que les 1% des ménages les plus fortunés.     
 Plus de la moitié des salariés gagnent moins de 1800€/mois, la notion « d’épargne » est loinde leurs préoccupations 
et possibilités…