Sujet : la reprise économique est-elle freinée par le niveau de l

Sujet : la reprise économique est-elle freinée par le niveau de
l’épargne ?
Document 1!: Les entreprises françaises jouent la prudence, Anne Eveno, Le Monde, 22 janvier 2014.
Document 2 : Les dividendes payés augmentent de 10%, extrait de La situation financière des grands
groupes cotés à fin 2012 : les effets de la crise se font inégalement ressentir, Claire Mangin, Pauline Moya et
Lionel Rhein, Bulletin de la Banque de France, deuxième trimestre 2013.
Document 3 : Evolutions comparées de l’épargne et de la croissance économique aux Etats-Unis,
2004-2014, Base de données FRED.
Document 4 : La loi de Say, théorie classique de l’ajustement I-S, dans Macroéconomie : consommation et
épargne, Patrick Villieu, La Découverte, 2008.
Session 2014
ECONOMIE
EPREUVE COMMUNE SUR DOSSIER : ORAL
Jury : Alexis Penot et Grégory Levieuge
Lors de ses voeux aux acteurs économiques, mardi 21
janvier, François Hollande s'est engagé à maintenir
jusqu'à la fin du quinquennat, en 2017, les mesures
favorisant l'investissement.
« Déplorant la trop grande instabilité de la fiscalité des
entreprises », le président a promis aux partenaires
sociaux que seront maintenus « le crédit d'impôt-
recherche, le régime fiscal des plus-values mobilières,
le renforcement du statut de la jeune entreprise
innovante, et la fiscalité de l'épargne aussi bien pour
l'assurance-vie que pour le plan d'épargne en actions
».
L'investissement des entreprises, c'est justement le
talon d'Achille de la reprise française.
LES ENTREPRISES ONT JOUÉ LA CARTE DE LA «
PRUDENCE »
Selon l'Insee, il s'est replié d'1,8 % en 2013 après un
recul de 1,9 %, en 2012. Cette frilosité n'est pas
nouvelle et affecte particulièrement les petites et
moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille
intermédiaire (ETI), comme le montre une étude
réalisée par AltaValue (fruit d'un partenariat entre le
spécialiste de l'information sur les entreprises Altares
et le cabinet AlphaValue) pour l'association PME
finance. Présentée mardi, l'enquête, qui porte sur un
panel de 48 398 PME et ETI non cotées, montre que
les entreprises ont joué la carte de la « prudence »
afin de s'adapter au contexte économique.
En fait, la crise financière de 2007-2008 a poussé les
PME et les ETI à prolonger un comportement dans
le sillage de l'éclatement de la bulle Internet des
années 2000, à savoir la volonté affirmée de renforcer
leur structure financière. Cette stratégie passe par
deux canaux : l'augmentation des fonds propres et une
réduction de l'endettement. « La crise financière n'aura
ni inversé ni intensifié le processus. » Elle n'aura fait
que « le confirmer », écrivent les experts d'AltaValue.
Entre 2008 et 2012, cela s'est traduit notamment par
un renforcement des fonds propres des entreprises
étudiées. Ils ont progressé de 31 % sur la période,
pour atteindre 955 millions d'euros.
« FREIN À LA COMPÉTITIVITÉ »
Le désendettement, lui, est resté une préoccupation
stratégique de ces entreprises : en valeur médiane,
alors qu'elles disposaient de 43 millions de trésorerie
nette en 2008, elles pouvaient compter sur 112
millions de trésorerie nette en 2012. En montant
global, la dette nette du panel est tombée de 61
milliards à 30 milliards d'euros entre 2008 et 2012.
Cette tendance au désendettement devrait avoir
continué en 2013 et se maintiendrait en 2014.
Ce choix de privilégier la restauration de leur situation
financière a conduit les entreprises à sacrifier
l'investissement. Rapporté au résultat brut
d'exploitation (Ebitda) ou au chiffre d'affaires,
l'investissement ne cesse de décroître sur la période.
Alors qu'il représentait 14,4 % de l'Ebitda et 1 % du
chiffre d'affaires en 2008, l'investissement médian des
entreprises ne devrait s'élever qu'à 10,9 % de l'Ebitda
et 0,77 % du chiffre d'affaires en 2014. « La priorité
accordée à la défense de la trésorerie faute de soutien
des banques a un coût patent, celui du frein à la
compétitivité des entreprises françaises dans les
prochaines années », relève AltaValue.
Les auteurs estiment néanmoins que ce processus de
renforcement de la structure financière des entreprises
« semble toucher à sa fin », puisque la dette nette des
entreprises commence à retrouver le chemin de la
hausse.
Tablant sur un redressement du chiffre d'affaires et
des résultats des PME et ETI en 2014, ils estiment
que l'investissement devrait repartir cette année. Un
optimisme qu'ils tempèrent immédiatement en
s'interrogeant sur la réponse que feront les chefs
d'entreprise au dilemme qui va se poser à eux : quelle
part de ce surcroît d'activité affecter aux
investissements et aux embauches quand les marges
sont tombées à un niveau historiquement bas.
DOCUMENT 1
L’année 2012 marque une progression dans la
distribution de dividendes. En effet, malgré la baisse
des profits, entamée en 2011, les groupes non
financiers cotés sur Euronext ont versé 36 milliards
d’euros de dividendes en 2012 (pour 67 milliards
d’euros de résultat engrangés en 2011) alors qu’en
2011, les montants versés étaient de 33 milliards
d’euros, soit une hausse de 10 % (cf. graphique 6). Ce
montant de 36 milliards reste toutefois inférieur à ceux
distribués en 2008 (38 milliards) et 2010 (37 milliards).
Il n’y a donc pas d’augmentation constante du montant
des dividendes versés.
Le taux de distribution ou « pay out ratio », qui mesure
la part du bénéfice annuel restituée l’année suivante
aux actionnaires sous forme de dividendes, progresse
également par rapport à l’année précédente – de 46 %
à 54 % en moyenne – (cf. graphique 7).
DOCUMENT 2
DOCUMENT 2
Le système classique décrit l’économie
comme un ensemble de quatre marchés.
L’équilibre sur le marché du travail, assuré
par la flexibilité du salaire réel, détermine le
niveau de production de plein emploi. Sur le
marché financier, la demande de fonds pour
l’investissement dépend négativement du
taux d’intérêt et l’offre d’épargne en dépend
positivement. la flexibilité du taux d’intérêt
assure l’égalité entre investissement et
épargne. Sur le marché des biens et
services, la production se partage entre
investissement et consommation. Comme la
production et l’investissement sont déjà
déterminés, la consommation en découle par
solde. Cette détermination résiduelle de la
consommation est connue sous le nom de la
« loi des débouchés » ou « loi de Say » du
nom de l’économiste français qui, en 1803,
dans son Traité d’économie politique, nia la
possibilité de toute crise de surproduction
généralisée. La loi de Say stipule que « toute
offre crée sa propre demande » (cette
expression étant due à John Maynard
Keynes). La partie non consommée du
revenu national ne peut réduire les
débouchés, puisqu’elle correspond à la
demande d’investissement : aucun « excès »
d’épargne ne peut apparaître au niveau
global, et aucun problème général de
débouchés ne peut survenir, au-delà de
possibles déséquilibres sectoriels. […]
L’ajustement entre l’épargne et
l’investissement sur le marc financier
constitue le point crucial de la démonstration
classique. Par le jeu du taux d’intérêt; la loi
de Say implique que toute l’épargne est
affectée à des fins socialement productives.
DOCUMENT 3
-4 -2 0 2 4
Croissance du PIB en volume
2 3 4 5 6 7
Epargne personnelle en % du revenu disponible
2004q1 2006q3 2009q1 2011q3 2014q1
Epargne personnelle en % du revenu disponible
Croissance du PIB en volume
1 / 3 100%
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