virale inférieure à 100 000 copies par ml au commencement de leur traitement, à
50 %, chez ceux de plus de 50 ans, usagers de drogue par voie intraveineuse et ayant
moins de 50 CD4 et une charge virale (le nombre de copies du virus, qui s'est
multiplié, dans le sang) supérieure à 100 000. Le taux de CD4 au début du traitement
apparaît être le meilleur facteur pronostique, la limite se situant à 200 CD4 par mm3.
S'il s'agit toujours de traiter fort avec un traitement "hautement actif" afin d'abaisser la
charge virale jusqu'à la rendre indétectable, ce critère de la charge virale est cependant
de moins en moins retenu dans la décision de démarrer pour la première fois un
traitement anti-VIH. En revanche, le nombre des lymphocytes spécialisés CD4 l'est
lui de plus en plus, comme sont retenues aussi les éventuelles manifestations cliniques
de la maladie, pour que soit mis en route le traitement antirétroviral.
C'est le cas dans les recommandations françaises sur la prise en charge des personnes
infectées par le VIH que le professeur Jean-François Delfraissy (chef du service
d'immunologie clinique, hôpital de Bicêtre, Kremlin-Bicêtre) a présentées à
Barcelone. "Il faut, a-t-il dit, s'inscrire dans la durée. A l'heure actuelle dans les pays
du Nord, le problème est moins celui de l'efficacité que celui des effets secondaires,
car ils sont source de mauvaise observance du traitement et donc de résistances. La
période optimale pour débuter le traitement chez un patient infecté par le VIH se situe
lorsque son taux de lymphocytes T CD4 est descendu en dessous de 350 par mm3
sans atteindre 200 par mm3."
Le deuxième point important est la confirmation qu'il est envisageable d'interrompre
complètement de manière concertée la trithérapie chez les personnes ayant peu de
symptômes, un taux de CD4 supérieur à 400 par mm3 et souffrant d'effets secondaires
du traitement. "Cette interruption doit bien être expliquée et doit donner lieu à une
surveillance et à un suivi très régulier", insiste Jean-François Delfraissy. En tout cas,
affirme-t-il, "il faut absolument intégrer la prévention des échecs dans la conduite du
traitement, liés en particulier à des problèmes d'adhésion au traitement".
Paul Benkimoun
La nouveauté du T-20
C'est l'une des rares nouveautés des médicaments anti-VIH. Les résultats de l'étude de
phase III (premières évaluations de l'efficacité chez l'homme) avec l'enfuvirtide,
baptisé T-20 (laboratoire Roche), ont été présentés, lundi 8 juillet, à Barcelone. Cette
étude, dite TORO, comparait l'addition du T-20 à la trithérapie la mieux adaptée aux
effets de la seule trithérapie chez des patients ayant déjà reçu des traitements
antirétroviraux à haute dose. Le T-20 a ceci d'original qu'il est le premier
antirétroviral de la famille des inhibiteurs de fusion, qui bloquent le VIH avant qu'il
ne pénètre dans la cellule. Dans la branche de l'étude menée en Europe, 37 % des
patients du groupe T-20 ont vu leur charge virale descendre jusqu'à un niveau jugé
indétectable à 24 semaines, contre 16 % dans le groupe qui n'en recevait pas. Dans la
partie américaine (Etats-Unis et Brésil), 28 % des patients du groupe T-20 avaient une
charge virale indétectable, contre 14 % dans l'autre groupe.