l’attention du Comité du patrimoine mondial à sa 32e session) n’ont qu’un impact indirect sur la valeur
universelle exceptionnelle et l’intégrité du bien. La construction d’une clôture à la limite inférieure de la
forêt/réserve nationale pour protéger les terres cultivées des communautés locales contre les intrusions
de la faune, par exemple, n’a pas empiété sur les limites du bien, contrairement à ce que l’on pensait.
Par rapport aux points spécifiques soulevés dans le rapport 2008 sur l’état de conservation du bien, la
mission a constaté ce qui suit :
- Le travail sur le programme controversé de construction d’une clôture (destiné à limiter les problèmes
de dégâts aux récoltes en érigeant une barrière entre la forêt/réserve nationale et les communautés
avoisinantes) a été stoppé pendant la durée de la réalisation de l’étude d’impact sur l’environnement.
- La section de la forêt/réserve nationale du Mont Kenya qui correspond à la forêt de Hombe n’a jamais
été colonisée ni extraite de la réserve, bien qu’elle soit située dans une zone destinée à des plantations
forestières commerciales où la majeure partie de la forêt naturelle a été défrichée. Cette zone se situe
aux limites inférieures de la forêt/réserve nationale, relativement loin du bien du patrimoine mondial.
- La mise en œuvre du plan de gestion s’est heurtée à des problèmes de coordination institutionnelle
qui semblent toutefois avoir été pour l’essentiel surmontés avec le regroupement de la Direction de la
faune et de la Direction des forêts au sein d’un même ministère. Un nouveau projet de plan de gestion
complet a été préparé et sera soumis au public ; il devrait être achevé dans le courant de l’année 2009.
- L’État partie a fait récemment l’acquisition de deux nouveaux distributeurs d’eau et la capacité de lutte
contre l’incendie s’est modestement améliorée. Il faut renforcer encore les capacités de gestion du site,
en particulier celles de la Direction des forêts du Kenya qui gère une grande partie de la zone tampon.
- Le changement climatique, le recul des glaciers et le développement des corridors de migration de la
faune sont étroitement liés à l’approche globale de la gestion du site basée sur l’écosystème que les
autorités ont engagée en préparant le « plan de gestion intégrée 2009-2019 du Mont Kenya ». Mais peu
de mesures ont été engagées sur le terrain pour sauvegarder et améliorer les habitats dégradés dans
des zones importantes comme l’ « isthme » forestier restant qui mène aux forêts d’Imenti et de Thegu.
Le changement climatique suscite des inquiétudes pour la conservation à long terme des valeurs du
bien. Les glaciers fondent et certains ont complètement disparu. L’État partie est encouragé à mettre
en place une surveillance globale du changement climatique et à utiliser des méthodes de gestion
favorisant l’adaptation de l’écosystème. La mission a repris à son compte la recommandation de la
mission de suivi UNESCO/UICN de 2003 d’élargir le bien pour inclure la plus grande partie possible de
la forêt naturelle de faible altitude encore vierge. Cette extension accroîtrait la résilience de l’écosystème
en aidant la faune et la végétation à s’adapter au changement climatique par une migration, le cas
échéant, vers des altitudes plus hautes. Une liste complète de recommandations a été établie et figure
dans le rapport de la mission (http://whc.unesco.org/fr/sessions/33COM/documents). Les
recommandations les plus importantes sont reprises dans le projet de décision.
Des ONG, Earth Justice et Australian Climate Justice Program, ont envoyé le 29 janvier 2009 au Centre
du patrimoine mondial et à l’UICN une pétition intitulée Le rôle du noir de carbone dans la mise en
danger des sites du patrimoine mondial menacés par la fonte des glaciers et l’élévation du niveau des
mers. Cette pétition « demande au Comité du patrimoine mondial de prendre des dispositions pour
protéger les valeurs universelles exceptionnelles des sites du patrimoine mondial les plus vulnérables
au réchauffement climatique ». Elle attire en particulier l’attention sur les biens qui protègent des
glaciers, bien qu’elle ne mentionne pas spécifiquement le Mont Kenya (le Kilimandjaro, tout proche, est
mentionné), la question du noir de carbone concerne également ce bien.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sont satisfaits des progrès accomplis par l’État partie dans
le traitement des menaces et des problèmes de gestion du bien, mais il est noté que la valeur universelle
exceptionnelle du bien est affectée par le changement climatique. Le Centre du patrimoine mondial et
l’UICN encouragent l’État partie à discuter des approches de l’adaptation au changement climatique
avec d’autres États parties qui ont également des montagnes inscrites au patrimoine mondial
connaissant des problèmes de fonte des glaciers et de mutation des zones de végétation de montagne.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN se félicitent également des efforts de l’État partie pour clarifier
les limites et le zonage du bien et élargir le Parc national. Ils recommandent à l’État partie d’évaluer ces
modifications, en coopération avec le Centre et l’UICN, et de les traduire dans une proposition
d’extension.