1. Parc national/Forêt naturelle du mont Kenya (Kenya) (N 800bis)
Année d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial 1997
Critères (vii)(ix)
Année(s) d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril ant
Décisions antérieures du Comité voir page http://whc.unesco.org/fr/list/800/documents/
Assistance internationale
Demandes approuvées : 0 (de 2000-2000)
Montant total approuvé : 25 000 dollars EU
Pour plus de détails, voir page http://whc.unesco.org/fr/list/800/assistance/
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO
Néant
Missions de suivi antérieures
Janvier 2003 : mission de suivi réactif conjointe UNESCO/UICN ; Octobre 2008 : mission de suivi réactif
conjointe UNESCO/UICN
Facteurs affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Extraction illégale de ressources forestières
b) Conflit entre les communautés et la faune
c) Braconnage
d) Prélèvements sur le bien
Matériel d’illustration voir page http://whc.unesco.org/fr/list/800/
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2009
Le Parc national du Mont Kenya a été inscrit au titre des critères (vii) et (ix) comme l’un des paysages
les plus imposants d’Afrique de l’Est, avec ses sommets accidentés couronnés de glaciers, ses landes
afro-alpines et ses forêts d’une grande diversité qui illustrent des processus écologiques exceptionnels.
Une mission a été demandée par le Comité du patrimoine mondial à sa 32e session (Québec, 2008)
pour faire le point sur l’état de conservation du bien du patrimoine mondial. Le Comité du patrimoine
mondial était particulièrement préoccupé par des informations selon lesquelles une clôture aurait été
érigée entre le bien et les terres cultivées des communautés locales pour empêcher les conflits avec la
faune au niveau des limites du bien, ainsi que par d’autres problèmes tels que : (1) le retard pris dans
la finalisation du plan de gestion ; (2) des rumeurs faisant état de prélèvements de terres sur le bien ;
(3) les risques d’incendie ; (4) l’adaptation au changement climatique et le recul des glaciers ; (5) la
gestion des conflits entre la population et la faune ; et (6) la nécessité de maintenir les corridors de
migration de la faune.
L’État partie n’a pas soumis le rapport sur l’état de conservation du bien demandé par le Comité du
patrimoine mondial à sa 32e session. Mais une mission de suivi réactif conjointe UNESCO/UICN s’est
rendue au Mont Kenya du 21 au 24 octobre 2008 pour évaluer l’état de conservation du bien du
patrimoine mondial et en particulier pour faire le point sur les sujets d’inquiétude évoqués par le Comité
du patrimoine mondial.
Au cours de cette visite de trois jours sur le terrain, la mission a effectué une reconnaissance aérienne
et a visité les basses terres de la forêt/réserve nationale qui servent de zone tampon au bien. Elle a
conclu que la gestion du bien semble plus efficace qu’elle ne l’a jamais été depuis l’inscription du bien
et que les autorités de gestion ont déjà commencé à s’attaquer à la plupart des sujets d’inquiétude du
Comité du patrimoine mondial. Le bien du patrimoine mondial couvre environ la moitié de la zone
protégée la plus large du Mont Kenya et se limite aux parties supérieures de la montagne. Par
conséquent, la plupart des problèmes auxquels est confronté l’ensemble de l’écosystème (portés à
l’attention du Comité du patrimoine mondial à sa 32e session) n’ont qu’un impact indirect sur la valeur
universelle exceptionnelle et l’intégrité du bien. La construction d’une clôture à la limite inférieure de la
forêt/réserve nationale pour protéger les terres cultivées des communautés locales contre les intrusions
de la faune, par exemple, n’a pas empiété sur les limites du bien, contrairement à ce que l’on pensait.
Par rapport aux points spécifiques soulevés dans le rapport 2008 sur l’état de conservation du bien, la
mission a constaté ce qui suit :
- Le travail sur le programme controversé de construction d’une clôture (destiné à limiter les problèmes
de dégâts aux récoltes en érigeant une barrière entre la forêt/réserve nationale et les communautés
avoisinantes) a été stoppé pendant la durée de la réalisation de l’étude d’impact sur l’environnement.
- La section de la forêt/réserve nationale du Mont Kenya qui correspond à la forêt de Hombe n’a jamais
été colonisée ni extraite de la réserve, bien qu’elle soit située dans une zone destinée à des plantations
forestières commerciales où la majeure partie de la forêt naturelle a été défrichée. Cette zone se situe
aux limites inférieures de la forêt/réserve nationale, relativement loin du bien du patrimoine mondial.
- La mise en œuvre du plan de gestion s’est heurtée à des problèmes de coordination institutionnelle
qui semblent toutefois avoir été pour l’essentiel surmontés avec le regroupement de la Direction de la
faune et de la Direction des forêts au sein d’un même ministère. Un nouveau projet de plan de gestion
complet a été préparé et sera soumis au public ; il devrait être achevé dans le courant de l’année 2009.
- L’État partie a fait récemment l’acquisition de deux nouveaux distributeurs d’eau et la capacité de lutte
contre l’incendie s’est modestement améliorée. Il faut renforcer encore les capacités de gestion du site,
en particulier celles de la Direction des forêts du Kenya qui gère une grande partie de la zone tampon.
- Le changement climatique, le recul des glaciers et le développement des corridors de migration de la
faune sont étroitement liés à l’approche globale de la gestion du site basée sur l’écosystème que les
autorités ont engagée en préparant le « plan de gestion intégrée 2009-2019 du Mont Kenya ». Mais peu
de mesures ont été engagées sur le terrain pour sauvegarder et améliorer les habitats dégradés dans
des zones importantes comme l’ « isthme » forestier restant qui mène aux forêts d’Imenti et de Thegu.
Le changement climatique suscite des inquiétudes pour la conservation à long terme des valeurs du
bien. Les glaciers fondent et certains ont complètement disparu. L’État partie est encouragé à mettre
en place une surveillance globale du changement climatique et à utiliser des méthodes de gestion
favorisant l’adaptation de l’écosystème. La mission a repris à son compte la recommandation de la
mission de suivi UNESCO/UICN de 2003 d’élargir le bien pour inclure la plus grande partie possible de
la forêt naturelle de faible altitude encore vierge. Cette extension accroîtrait la résilience de l’écosystème
en aidant la faune et la végétation à s’adapter au changement climatique par une migration, le cas
échéant, vers des altitudes plus hautes. Une liste complète de recommandations a été établie et figure
dans le rapport de la mission (http://whc.unesco.org/fr/sessions/33COM/documents). Les
recommandations les plus importantes sont reprises dans le projet de décision.
Des ONG, Earth Justice et Australian Climate Justice Program, ont envoyé le 29 janvier 2009 au Centre
du patrimoine mondial et à l’UICN une pétition intitulée Le rôle du noir de carbone dans la mise en
danger des sites du patrimoine mondial menacés par la fonte des glaciers et l’élévation du niveau des
mers. Cette pétition « demande au Comité du patrimoine mondial de prendre des dispositions pour
protéger les valeurs universelles exceptionnelles des sites du patrimoine mondial les plus vulnérables
au réchauffement climatique ». Elle attire en particulier l’attention sur les biens qui protègent des
glaciers, bien qu’elle ne mentionne pas spécifiquement le Mont Kenya (le Kilimandjaro, tout proche, est
mentionné), la question du noir de carbone concerne également ce bien.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sont satisfaits des progrès accomplis par l’État partie dans
le traitement des menaces et des problèmes de gestion du bien, mais il est noté que la valeur universelle
exceptionnelle du bien est affectée par le changement climatique. Le Centre du patrimoine mondial et
l’UICN encouragent l’État partie à discuter des approches de l’adaptation au changement climatique
avec d’autres États parties qui ont également des montagnes inscrites au patrimoine mondial
connaissant des problèmes de fonte des glaciers et de mutation des zones de végétation de montagne.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN se félicitent également des efforts de l’État partie pour clarifier
les limites et le zonage du bien et élargir le Parc national. Ils recommandent à l’État partie dévaluer ces
modifications, en coopération avec le Centre et l’UICN, et de les traduire dans une proposition
d’extension.
Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN
Néant
Décision adoptée: 33 COM 7B.3
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 32 COM 7B.1, adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),
3. Regrette que l'État partie n'ait pas soumis le rapport sur l'état de conservation du bien demandé par
le Comité du patrimoine mondial à sa 32e session ;
4. Note avec satisfaction les conclusions de la mission selon lesquelles la valeur universelle
exceptionnelle du bien est intacte et l'efficacité de la gestion est considérée comme étant à son niveau
le plus haut depuis l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial ;
5. Demande à l'État partie de mettre à exécution les recommandations suivantes de la mission de suivi
réactif conjointe UNESCO / UICN de 2008 :
a) Effectuer dès que possible l'étude d'impact sur l'environnement de la clôture qui sépare les terres
cultivées par la population locale et la réserve forestière, et élaborer un plan complet de construction
d'une clôture pour le bien ; veiller à ce que les barrières destinées à réduire les conflits entre la
population et la faune à la périphérie de la réserve nationale et des réserves forestières adjacentes
soient compatibles avec le maintien de la valeur universelle exceptionnelle du bien ; et maintenir le
moratoire actuel sur la poursuite de la construction de la clôture jusqu'à ce qu'un plan approuvé soit en
place,
b) Clarifier, conclure et officialiser les accords entre la Direction de la faune du Kenya et la Direction des
forêts du Kenya pour la gestion conjointe du bien, en définissant les rôles respectifs de chacune,
c) Finaliser d'ici le 1er février 2010 l'alignement, la documentation et la démarcation sur le site de la
limite intérieure proposée entre les zones de plantation forestière et la forêt naturelle,
d) Finaliser d'ici le 1er février 2010 le plan de gestion du bien, conformément aux orientations relatives
à la planification des zones protégées de la Direction de la faune du Kenya, en veillant à consulter toutes
les parties prenantes clés et les communautés locales,
e) Maintenir et renforcer les activités de protection visant à faire cesser la chasse de subsistance,
l'exploitation forestière illégale, les feux de forêts, etc. à l'intérieur du bien et dans les réserves
adjacentes. En particulier, renforcer les capacités de la Direction des forêts du Kenya dans la région,
afin qu'elle soit en mesure de gérer efficacement la zone tampon du bien ;
6. Note avec inquiétude les informations faisant état d'impacts du changement climatique sur le bien et
recommande à l'État partie de partager son expérience avec d'autres États parties et experts,
notamment des experts de la Commission mondiale sur les aires protégées (WCPA) travaillant sur la
conservation du patrimoine mondial montagneux, le changement climatique et autres phénomènes
environnementaux afin d'explorer des stratégies appropriées et concrètes permettant de maintenir la
valeur universelle exceptionnelle du bien à long terme ;
7. Encourage l'État partie à envisager et à évaluer, avec l'aide du Centre du patrimoine mondial, de
l'UICN et des parties prenantes locales, la faisabilité d'une extension des limites du bien pour inclure
des zones forestières vierges ;
8. Demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, une
copie du plan de gestion, ainsi qu'une copie de tout rapport de suivi plus spécifique concernant les
valeurs du bien ;
9. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février
2011, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien et sur les progrès accomplis dans la mise en
oeuvre des recommandations de la mission conjointe UNESCO / UICN de 2008, pour examen par le
Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.
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