L’État partie rapporte que des fonds supplémentaires d’un montant non spécifié ont été alloués au bien,
pour soutenir l’élimination des déchets accumulés sur l’île. Des fûts de carburant vides ont été stockés
puis compressés avant de quitter l’île. Des résidus de carburant et lubrifiants ont également été enlevés
et trois anciens bâtiments démantelés. L’État partie envisage de poursuivre ces activités en 2012-2013.
d) Renouvellement et développement des infrastructures
L’État partie rapporte que des maisons d’hôtes destinées au tourisme pédagogique et scientifique sont
en train d’être installées sur le bien. Selon son site web, le ministère des Ressources Naturelles et de
l’Écologie de la Fédération de Russie envisage de développer encore les infrastructures de tourisme
(notamment sentiers) et d’augmenter le nombre de visites sur l’île.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent que si le développement du tourisme scientifique et
pédagogique sur le bien offre de considérables avantages potentiels, la sensibilité particulière de
l’écosystème de toundra et la localisation du bien en bordure proche de l’aire de répartition de bon
nombre de ses biotes exigent une approche prudente du développement touristique. Ils considèrent que
toute proposition de développement majeur des installations de tourisme au sein du bien devrait être
précédée par la réalisation et l’approbation d’une évaluation d’impact environnemental (EIE), accordant
une attention particulière au potentiel impact du tourisme sur la VUE du bien. Ils rappellent que le Comité
à sa 33e session (Séville, 2009) a encouragé l’État partie à développer et mettre en œuvre un plan plus
élaboré sur l’utilisation du bien par le public, et considèrent que ce plan devrait offrir un cadre de gestion
clair au développement du tourisme au sein du bien.
Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN accueillent favorablement la hausse du personnel
d’inspection, les activités de suivi et de recherche et l’élimination en cours des déchets sur le bien. Les
observations de l’État partie en 2010/2011 suggèrent qu’il n’y a actuellement aucun impact négatif
majeur du changement climatique ou autres facteurs sur le bien. Toutefois, aucune information sur
l’approbation ministérielle et le financement du plan de gestion du bien ni sur la création d’un cadre de
suivi prêtant une attention particulière aux potentiels impacts du changement climatique, comme
demandé par le Comité à sa 33e session (Séville, 2009), n’a été fournie. Le Centre du patrimoine
mondial et l’UICN considèrent qu’un cadre de suivi dotés d’importantes ressources et systématiquement
planifié, prêtant une attention particulière aux potentiels impacts du changement climatique, reste une
importante condition requise pour la protection à long terme de la VUE du bien, et devrait également
être d’un grand intérêt scientifique général.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considèrent que l’impact environnemental potentiel du
déploiement d’installations de tourisme sur l’île exige une étude soignée et recommandent au Comité
de demander à l’État partie de réaliser une évaluation d’impact environnemental pour la modernisation
des infrastructures et activités de tourisme au sein du bien, et de prier également l’État partie d’élaborer
un plan de gestion du tourisme pour le bien.
Décision adoptée: 36 COM 7B.20
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.30, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Accueille favorablement les efforts de l’État partie en vue d’intensifier l’inspection, le suivi et
l’élimination des déchets du bien ;
4. Réitère sa demande à l’État partie de veiller à ce que l’approbation ministérielle et un financement
adéquat soient en place pour la mise en œuvre du plan de gestion et d’établir un cadre de suivi élaboré
tenant compte des impacts potentiels du changement climatique sur le bien ;
5. Prend note des projets de développement des infrastructures de tourisme et d’augmentation du
nombre de visites sur l’île et prie instamment l’État partie d’élaborer et mettre en œuvre un plan efficace
sur l’utilisation touristique du bien et, en tenant compte de la sensibilité particulière de l’écosystème de
toundra, de réaliser une évaluation d’impact environnemental en vue de la modernisation envisagée
des installations de tourisme, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial ;
6. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2013, un
rapport actualisé sur l’état de conservation du bien, incluant l’approbation ministérielle et la fourniture
d’un financement adéquat et accru du plan de gestion, la création d’un cadre de suivi élaboré prêtant
attention aux possibles impacts du changement climatique sur le bien, des copies du plan de gestion