Islam: polémique sur la prière mixte
Islam: polémique sur la prière mixte
--par Tarek el-Tablaoui--
La première prière mixte dirigée vendredi à New York par une enseignante américaine en études islamiques
soulève une polémique dans le monde musulman, entre partisans de l'égalité entre hommes et femmes et
tenants de la séparation traditionnelle, qui crient au blasphème.
Amina Wadud, professeur à l'Université du Commonwealth de Virginie, explique pour sa part défendre «la
foi dans la réalité de l'égalité de la femme et de l'homme» dans l'Islam. Le service religieux organisé dans
les locaux de la Maison du synode voisine de la cathédrale anglicane de Saint-Jean Le Divin à Manhattan a
rassemblé environ 80 à 100 personnes, femmes, hommes et enfants. L'événement aurait dû se dérouler
dans une galerie d'art, avant d'être annulé après une alerte à la bombe.
La plupart des femmes étaient vêtues de façon discrète, les cheveux cachés sous un foulard, conformément
à la tradition. Amina Wadud s'est exprimée en anglais, citant des versets du Coran en arabe. «Les femmes
ne sont pas autorisées à contribuer aux définitions de base de ce que signifie être musulman», a-t-elle
déploré, affirmant que le Coran plaçait femmes et hommes sur un pied d'égalité mais que les hommes
l'avaient interprété pour ne laisser aux femmes qu'un rôle de «partenaires sexuelles».
Les femmes «n'accepteront plus la porte de derrière et l'ombre», a renchéri Asra Nomani, écrivain et
ancienne journaliste au «Wall Street Journal», qui a participé à l'organisation de la prière de vendredi.
«Aujourd'hui, nous faisons entrer l'Islam dans le XXIe siècle, en exigeant de récupérer la voix que le
prophète nous a donnée il y a 1.400 ans», a-t-elle insisté en présentant une «Loi islamique des droits de la
femme dans la mosquée» composée de dix points, dont le droit d'entrer par la porte de devant et de diriger
la prière.
Mais ces revendications n'ont pas trouvé d'écho chez les traditionnalistes, indignés par la mixité de la prière,
le fait qu'elle ait été dirigée par une femme et que celle-ci ait utilisé les pronoms «il» et «elle» pour Dieu,
arguant de ce que Son omniprésence Le place au-dessus de la distinction entre les sexes.
«Tout ce qu'elle fait, c'est distordre l'interprétation de l'Islam pour correspondre à ses besoins. C'est du
blasphème pur et simple. Si nous étions dans un Etat islamique, cette femme serait pendue», a réagi
Mohammed Noussrah, né à Brooklyn dans une famille algérienne et membre d'un groupe musulman local
appelé «les penseurs islamiques». Pendant la prière, dehors, des manifestants brandissaient des pancartes
disant notamment: «Prières mixtes aujourd'hui, feu de l'enfer demain».
Cela n'a pas découragé beaucoup des fidèles en prière. «Il est temps que nous prenions notre place dans
les mosquées», estime l'une d'elles, Nadoua al-Dawari, une Yéménite installée aux Etats-Unis.
Mais Yvonne Haddad, professeur d'études islamiques à l'Université de Georgetown, ne nourrit guère
d'illusions, jugeant que les modernisateurs ont peu de chances d'être soutenus hors des Etats-Unis. «Les
gens en Amérique pensent qu'ils seront l'avant-garde du changement. Mais pour les musulmans arabes du
Moyen-Orient, les musulmans américains sont toujours en marge de la foi», estime-t-elle.
Le cheikh de la mosquée Al-Azhar du Caire, la principale institution du monde sunnite, reconnaît pour sa
part aux femmes le droit de conduire la prière, mais uniquement pour une assemblée de femmes. Et
d'autres, comme l'imam Husham al-Husseini du Centre islamique Kerbala à Dearborn (Michigan), défendent
la tradition.
«Quand nous disons que les femmes ne peuvent pas être imams, ce n'est pas parce qu'elles sont moins
bien ou pas égales aux hommes, mais parce qu'elles jouent un rôle différent mais également important dans
la société», assure-t-il, ne voyant dans l'initiative de vendredi «rien moins qu'une tentative de division de
l'extérieur».
AP
Publié le: 19-03-2005
http://www.meknes-net.com/actualites/article.php?id=3429
Naima: anch’io guiderò la preghiera, in Toscana
Eccola la candidata a prima donna imam d’Italia. Si chiama Naima Gouhai, ha 30 anni,
marocchina come il marito, tre bambine. Lavora come assistente sanitaria alla Asl. E’ una
musulmana praticante, indossa il velo, frequenta la moschea di Colle Val d’Elsa, in provincia di
Siena: «Mi sembra giusto che quando una donna sia più in grado di un uomo di gestire la
preghiera collettiva, sia lei a fare l’imam. Ho già svolto la funzione di imam nelle preghiere di
sole donne. Finora non si è mai posto il problema di un imam donna anche per gli uomini. Ma
se un giorno dovesse presentarsi l’occasione, sono pronta a fare l’imam in una preghiera alla
presenza di uomini. Conosco il Corano e la Sunna (i detti e i fatti attribuiti al profeta
Mohammad, Maometto). Non sarebbe né giusto né ragionevole che a fare l’imam debba essere
comunque un uomo anche se magari ignorante, mentre nella sala di preghiera c’è una donna
più competente. Se sarà necessario un giorno farò l’imam anche per gli uomini».
Ecco la nostra Naima Gouhai sulle orme dell’americana Amina Wadud, prima donna dai
tempi del profeta Mohammad, 1.400 anni fa, che il 18 marzo ha infranto un tabù officiando
come imam una preghiera collettiva mista a New York. Forse Naima non ha la conoscenza
accademica della Wadud, però l’americana ha dovuto chiedere ospitalità a una chiesa dopo il
boicottaggio delle comunità islamiche legate ai Fratelli Musulmani e al pensiero wahabita,
mentre lei potrà esordire come imam in una moschea. Quella di Colle Val d’Elsa il cui imam
Feras Jabareen, dopo aver elevato la sua moschea a luogo di preghiera ecumenica islamo-
cristiano- ebraica, si dice pronto a ospitare la prima donna imam: «Non ho alcuna obiezione
che nella moschea di Colle Val d’Elsa una donna svolga la funzione di imam. E’ un processo che
incoraggio.
Ovviamente la comunità locale deve essere pronta. Spero che possa accadere nei prossimi
mesi». Feras ha fatto uno studio su questo cruciale tema: «Perfino Ibn Taymiyya, il teologo
islamico caro ai salafiti, nella raccolta in 28 volumi "Le grandi fatwe" sostiene che non è vietato
alla donna fare l’imam, perché anche all’epoca del profeta Mohammad sua moglie Aisha aveva
fatto diversi incontri di preghiera alla presenza di uomini, anche se non davanti agli uomini, e
alcuni di loro hanno imparato da lei come pregare. Ebbene Ibn Taymiyya dice che nel caso in
cui all’interno di una comunità una donna sia più competente dell’uomo nella gestione della
preghiera, è lei che la deve condurre». Un’altra candidata donna imam è Amina Donatella
Salina, italiana convertita all’islam, collaboratrice del sito www.ildialogo.org: «Se la
comunità islamica mi accettasse, sono pronta a fare l’imam per la preghiera collettiva mista.
D’altro canto, ancor prima della Wadud, anche se il fatto non è noto, la sorella spagnola
Yaratullah Monturiol aveva fatto l’imam a una preghiera collettiva mista in Sudafrica, protetta
della polizia. Penso che in Occidente dobbiamo superare le resistenze legate alla tradizione
culturale, non alla sharia, la legge islamica».
Più in generale le posizioni degli esponenti delle comunità islamiche in Italia, anche
quelli più moderati, sono articolate. Ad esempio Gabriele Mandel Khan, vicario generale della
confraternita turca Jerrahi-Halveti, dice: «Quanto ha fatto la Wadud è stupendo ma noi sufi
abbiamo la nostra tradizione. Nelle confraternite sufi ci sono anche donne, che sono guidate da
maestre sufi. Quando si sta uniti, le donne stanno su in alto nel balconetto o in fondo come
nelle moschee. La separazione tra i sessi è precisa». Khalid Chaouki, direttore del sito
www.musulmaniditalia. com che ha appena dato alle stampe «Salaam, Italia! La voce di un
giovane musulmano italiano » (Aliberti Editore), è ottimista: «Se il mufti d’Egitto Ali Gom’a si è
espresso a favore dell’imam donna e ha considerato lecito l’operato della Wadud, credo che a
maggior ragione noi musulmani d’Occidente dobbiamo essere all’avanguardia rispetto ad altre
interpretazioni che sono condizionate da un contesto e da una tradizione diversi.
E’ da ammirare il coraggio della Wadud. Sono commosso. E’ un segnale importante di
come le donne prendano coscienza dei loro diritti, smentendo il luogo comune secondo cui
l’islam non sia compatibile con il rispetto di questi diritti». Ali Schuetz, mediatore culturale di
Milano, è entusiasta: «Guardo con molto interesse alla vicenda della Wadud. Sono favorevole
alla donna imam. Se nell’islam le donne lavorano e hanno incarichi amministrativi e politici,
anche nel caso delle donne dei Fratelli Musulmani, perché non dovrebbero avere diritti e doveri
religiosi?». Yahya Pallavicini, vice- presidente della Coreis (Comunità religiosa islamica
italiana), esprime una posizione interlocutoria: «La civiltà islamica nasce con un sistema
patriarcale. Sono d’accordo che Dio non può essere interpretato su basi maschiliste. Che oggi
si possa avere una donna imam dipende dall’eventuale assenza di uomini atti a garantire la
Al-Ahram
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2005/4/13/femm2.htm
Polémique . L’affaire de Aména Abdel-Wadoud, qui s’est faite imam aux Etats-Unis, a provoqué un
débat enflammé en Egypte. Echos.
Lorsque la femme monte au minbar
Aména Abdel-Wadoud a scandalisé les musulmans du monde entier. Ce professeur d’études islamiques à
l’Université de Virginie a présidé la prière du vendredi le 18 mars dernier à New York. Aucune mosquée
n’avait souhaité accueillir cette première femme imam. Seule une cathédrale new yorkaise mit une salle à la
disposition de cette féministe âgée de 30 ans. Elle prononça son prêche devant une assistance composée
d’hommes et femmes mélangés. Certaines fidèles priaient sans voile.
Evidemment, cet événement sans précédent suscita une polémique dans tout le monde musulman. D’autant
plus qu’une autre femme imita Aména. Naïma Gouhaï, une Italienne d’origine marocaine, dirigea une prière
dans la province de Sienne, en Italie.
Autorités religieuses de l’islam et opinions publiques ont condamné les initiatives des deux femmes. Le
débat a bien sûr aussi eu lieu en Egypte : une femme peut-elle présider la prière ? Au début de l’affaire, le
mufti Ali Gomaa a affirmé qu’une imam ne pourrait pas exercer en Egypte. En revanche, selon lui, ce serait
possible dans d’autres pays d’Europe et d’Amérique du nord. Là où la société est prête à accepter un tel
phénomène.
Pour ce qui est de la tradition, les grands oulémas en islam sont contre la présidence de la femme pour la
prière. Tandis que d’autres, comme Al-Tabari (838-923) et Ibn Al-Arabi (1165-1241) y étaient favorables.
C’est sur la base des opinions de ceux-ci qu’un responsable au ministère des Waqfs dans un programme
télévisé s’est déclaré favorable à l’idée : « Le prophète a demandé une fois à Oum Waraqa, une femme qui
connaissait bien le Coran, de servir d’imam pour sa famille », a-t-il affirmé. Déclaration malvenue. Une
semaine après, deux communiqués étaient publiés par Dar al-iftaa et le ministère des Waqfs. Les textes
condamnaient l’affaire et réfutaient ces affirmations. « La femme imam n’est pas chose permise par la
charia. Les avis exprimés sont des opinions personnelles et n’ont aucune relation avec la position du
ministère », indique le communiqué.
Le cheikh d’Al-Azhar, Mohamad Tantawi, en rajoute. Il exprime à son tour sa désapprobation en martelant
que l’imam ne peut être qu’un homme. « La femme imam fera la prière devant les hommes. Ceux-ci vont
être distraits en la voyant. La spiritualité de ce moment de communion avec Dieu disparaîtra », affirme la
haute autorité sunnite.
La Dr Soad Saleh, doyenne de la faculté d’études islamiques pour filles, milite pour que la femme ait
davantage accès aux postes religieux. Mais elle est contre l’imam femme. « La femme peut être imam
seulement pour les femmes et les enfants et c’était le cas d’Oum Waraqa ». Depuis le temps du prophète et
jusqu’à maintenant, pas une seule femme n’a présidé la prière dans une mosquée. La fille du prophète, Al-
Sayeda Aïcha, était une femme érudite. Elle connaissait les préceptes de l’islam mieux que les savants de
l’époque. Cependant, le prophète ne lui a jamais demandé de présider la prière pour des hommes. Ce sont
les arguments du camp du NON.
L’affaire est donc entendue. Et un large consensus s’est formé pour condamner celles qui avaient osé
monter aux minbars. Hommes et femmes cadres des autorités religieuses ont rangé idées contradictoires et
adopté une position commune.
Mais l’affaire rebondit et prend une autre dimension. Colin Powell, l’ex-secrétaire d’Etat aux affaires
étrangères, avait affirmé que les Etats-Unis « vont libérer la femme. Elle pourra monter au minbar dire le
discours du vendredi et devenir l’imam devant des hommes ». Ces propos sont considérés par certains
comme la preuve d’une volonté américaine de s’ingérer dans la religion musulmane. « Le fait que la femme
n’ait pas accès au minbar ou à l’imamat ne diminue en rien son statut. Pourquoi l’Occident se voit-il comme
le seul garant de l’égalité des sexes ? », interroge Soad Saleh. Et d’ajouter : « Il n’y a pas de femme pape ou
rabbin ».
Abdallah Al-Samawi, du comité de fatwa d’Al-Azhar, pense, lui, que Aména Abdel-Wadoud n’appartient pas
à l’islam : « Elle est soutenue par les Américains qui veulent ranimer des conflits pour affaiblir les pays
arabes et islamiques ».
Cependant, un autre son de cloche se fait entendre. Certaines féministes regrettent que les médias n’aient
relayé qu’un seul point de vue, celui des religieux.
« Du point de vue juridique, hommes et femmes peuvent exercer toutes les professions », souligne Fardos
Al-Bahnassi, féministe. Elle s’étonne pourquoi cette affaire a eu tant d’écho en Egypte, alors qu’il y a des
choses beaucoup plus importantes, comme la situation économique. « Cette affaire a été beaucoup
médiatisée. D’autres, comme la réforme de la loi sur l’adultère, n’ont pas eu la couverture qu’elles méritaient
», conclut-elle.
Sabah Sabet
Guillaume Tallon
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