Histologie de l`appareil tégumentaire

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19/04/17
HISTOLOGIE
DE L’APPAREIL TEGUMENTAIRE
I. Introduction
= Organe d’enveloppe et de protection de l’organisme du milieu externe

Organe ayant la plus grande surface (2,10 m² soit 16% du poids du
corps).

L’appareil tégumentaire se constitue de trois couches (épiderme, derme
et hypoderme).
Il existe deux types de peau.
o La peau glabre (peau de la paume des mains et de la plante des
pieds, épaisse et non poilue). Elle présente un épiderme épais
et une jonction sinueuse entre l’épiderme et le derme (papilles
dermiques et crêtes épidermiques).
o La peau fine (poilue).
La peau joue plusieurs rôles notamment de protection, de
thermorégulation, d’identification de l’individu et de synthèse de la
vitamine D et réception des informations sensitives.


II. Épiderme
= Épithélium pavimenteux malpighien kératinisé
L’épaisseur de l’épiderme varie d’une région à l’autre (peau glabre ou peau fine). La surface de l’épiderme comporte des sillons plus ou
moins profonds, notamment sur la peau glabre.
 Quatre types cellulaires (kératinocytes, mélanocytes, cellules de Langerhans, cellules de Merkel).
 Absence de vaisseaux sanguins.
 Présence de terminaisons nerveuses.
 Cinq strates (assises cellulaires).
1. Stratum germinativum (assise basale épidermique)


Une assise de cellules cubiques ou prismatiques posée sur une membrane basale. Elles assurent par mitoses le renouvellement de
l’épiderme.
Cytoplasme basophile lié à la présence de granules (mélanosomes) utiles à la protection contre la lumière et à la régulation de la
coloration cutanée.
2. Stratum spinosum (corps muqueux de Malpighi)

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
Plusieurs assises de cellules polyédriques basophiles (cinq à six assises en peau épaisse / quatre à cinq assises en peau fine).
Limites cellulaires hérissées d’épines (desmosomes). L’aspect épineux résulte de l’artéfact de préparation, lors de la déshydratation,
réalisant une rétractation du cytoplasme entre les desmosomes.
Le cytosquelette est formé de cyto-filaments de kératine
3. Stratum granulosum (assise granuleuse)


Plusieurs assises de cellules aplaties à noyau pycnotique parallèle à la jonction dermo-épidermique (trois à quatre assises en peau
épaisse / une à deux assises en peau fine).
Cytoplasme basophile lié à la présence de granules de kératohyaline (provenant d’une protéine, la profilagrine).
4. Stratum lucidum (assise transparente)


Apparente seulement en peau épaisse.
Fine couche translucide de cellules éosinophiles (apparaissent orangées) anucléées avec peu d’organites.
–1–/6
5. Stratum corneum



Plusieurs assises de cellules pavimenteuses, kératinisées et anucléées (pas de divisions cellulaires) ayant peu d’organites. Orientation
parallèle au grand axe.
La profilagrine se transforme en filagrine pour former la matrice extracellulaire des cornéocytes (=kératinocytes de la couche cornée).
Cette couche cellulaire desquame.
A. Les systèmes de jonction
Au niveau de l’assise basale
 Cellules reliées entre elles par des desmosomes.
 Cellules reliées à la membrane basale par des hémidesmosomes.
 Systèmes de jonction inter-kératinocytaire et dermo-épidermique.
1. Desmosomes





Ligne dense extracellulaire.
DESMOGLÉIE = molécule transmembranaire.
Membrane plasmique de l’assise basale des kératinocytes.
Plaque dense accolée au feuillet interne de la membrane plasmique (plusieurs types moléculaires).
Tonofilaments (= cytosquelette des kératinocytes) assurent le maintien et la cohésion des cellules épidermiques.
2. Hémidesmosomes
= Double plaque d’ancrage des tonofilaments en regard de la ligne dense extracellulaire, présence de filaments et de fibrilles d’ancrage




Présents dans la membrane plasmique de l’assise basale des kératinocytes. C'est un ensemble de proteines inter-membranaires qui
s'enchevêtrent aux structures dermiques.
La lamina lucida (20 nm à 40 nm), traversée par des filaments d’ancrage, forme un complexe d’adhésion avec les hémidesmosomes.
La lamina densa, composée de collagène de type IV, constitue une zone d’ancrage intermédiaire.
La zone fibrillaire, composée de fibres d’ancrage (collagène de type VII) lie la lamina densa aux plaques d’ancrage du derme
papillaire.
Les tonofilaments (protéines filamentaires) du cytosquelette produits par les kératinocytes s’organisent en trousseaux et forment la
cytokératine une fois associés en paire (protéine acide et protéine basique)


K5-K14 dans l’assise basale.
K1-K10 et K2-K11 spécifiques des assises supra-basales.
B. Les cellules particulières
1. Les kératinocytes




Kératinocytes du corps muqueux de Malpighi
o Polygonaux. Les tonofibrilles des desmosomes au niveau de la
membrane plasmique forment des ponts intercellulaires, associés à
des mélanosomes.
Kératinocytes de l’assise granuleuse
o Grains de kératohyaline (plages étoilées denses de profilagrine),
tonofilaments et kératinosomes (organites striés membranaires).
Kératinocytes de l’assise transparente
o La kératohyaline donne l’éléidine.
Kératinocytes de l’assise cornée
o Les réseaux de filaments de kératine et de filagrine forment la matrice
cytoplasmique des cornéocytes.
o Disparition des desmosomes et desquamation liée à la libération
d’enzymes protéolytiques.
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
(Tableau récapitulatif : voir ines)
2. Les mélanocytes



Deuxième plus grande population cellulaire de l’épiderme issue des crêtes neurales et présente entre et sous les kératinocytes (un pour
trente-six).
Structure
o Corps cellulaire arrondi et expansions cytoplasmiques irrégulières entre les kératinocytes, tonofilaments rares. Présence
d’hémidesmosomes (cohésion de la membrane basale au derme) et de mélanosomes. Pas de desmosomes.
Rôle
o Synthèse de la mélanine dans les mélanosomes grâce à la tyrosinase.
L-tyrosine → L-Dopa → Dopaquinone
o
*
En présence de cystéine : Dopaquinone → Phéomélanine, jaune orangée.
*
En l’absence de cystéine : Dopaquinone → Eumélanine, noir marron.
Accumulation de la mélanine dans les vésicules golgiennes (phéomélanosomes et eumélanosomes).
Distinction de quatre types de mélanosomes selon l’accumulation de pigments et la diminution de l’activité de la tyrosinase.
Stade I et II : tyrosinase inactive.
Stade III : synthèse de la mélanine.
Stade IV : mélanosomes mélanisés dans les prolongements cellulaires et transférés vers les kératinocytes par phagocytose. Fusion membranaire
ou injection dans la cellule épithéliale. Position particulière des mélanosomes dans les expansions cytoplasmiques. Pigment mature mais pas
d'activité tyrosinasique.
3. Les cellules de Langerhans



Troisième plus grande population cellulaire (3% à 8%) issue de la moelle osseuse et à l’origine des assises profonde et moyenne de
l’épiderme.
Famille des cellules dendritiques présentatrices d’antigènes aux lymphocytes T naïfs. Rôle dans la réponse immunitaire de la peau par
la capture, l’apprêtement et la réexpression des exo-antigènes à la surface des cellules du complexe majeur d’histocompatibilité de type
II.
Observation d’inclusions cytoplasmiques, les granules de Birbeck (pathognomonique) avec des marqueurs spécifiques, mais pas de
mélanosomes ni de tonofilaments.
1.

Les cellules de Merkel (Décrite pour la 1ère fois en 1875 par Friedrich S.Merkel.)
Au niveau de l’assise basale de l’épiderme, s’observent en microscopie électronique.
o Petite taille, noyau plurilobé volumineux, peu de nucléoles.
o Présence de desmosomes (adhésion aux kératinocytes) et de mélanosomes.
o Prolongements dendritiques, face aux terminaisons de neurones, entre les kératinocytes et les cellules de Langerhans, remplis
de granules neuro-sécrétoires d’origine neuronale de 80 µm à 160 µm de diamètre.
 Situés principalement dans l’épiderme (0,5% à 5%). Variation de la répartition des granules au cours de la vie et en
fonction des régions du corps (zones tactiles, muqueuse orale, lèvres et zones érogènes).
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
Rôle
o
o
Acteur clé du Système Neuro-Endocrino-Immuno-Cutané (SNEIC). Synthèse de nombreux neuromédiateurs
(somatostatine, acétylcholine, catécholamines).
Mécanorécepteurs à adaptation lente de type I responsables de la sensibilité tactile fine (pianiste, braille).
III. Derme



D’origine mésoblastique, le derme repose sur une membrane basale.
Il existe deux types de jonction dermoépidermique, sinueuse au niveau de la peau épaisse (papilles dermiques et crêtes épidermiques)
et lisse au niveau de la peau fine.
Le derme se compose de deux assises cellulaires.
o L’assise papillaire, couche fine de tissu conjonctif lâche et de fibres de collagène située sous l’épiderme.
o L’assise réticulaire, couche épaisse de tissu conjonctif dense et de fibres de collagène épaisses de type I située sous la couche
papillaire.
o Le derme présente des fibres élastiques, un réseau vasculaire et lymphatique riche, des dérivés épidermiques (follicules
pileux, glandes sudoripares et sébacées, corpuscules sensoriels) et d’autres cellules (histiocytes, mastocytes, lymphocytes,
plasmocytes et granulocytes).
IV. Hypoderme
= Fascia superficialis ou panicule adipeux
 Tissu conjonctif lâche de liaison entre la peau et les organites mobiles sous-jacents(permet une mobilité)
 La quantité de cellules adipeuses (adipocytes) dépend de la région, du sexe et de l’âge.
 Présence de gros vaisseaux, de nerfs et de fibres collagènes parallèles à la surface.
V. Fonctions de l’appar eil tégumentair e






Protection des agressions biologiques (microorganismes), chimiques (substances) et physiques (radiations).
Thermorégulation (les phénomènes de sudation puis évaporation permettent une diminution de la température).
Identification de l’individu par la configuration générale/dermatoglyphe (les sillons et les crêtes forment les empreintes digitales).
Endocrine (synthèse de la vitamine D).
Sociale (attirance sexuelle).
Réception des informations sensitives.
VI. Les annexes
A. Les glandes sébacées
≈ 100.cm-2, issues d’un bourgeon de la gaine épithéliale externe et
réparties dans la peau fine (absentes de la peau glabre dénuée de
poils).





Type acino-alvéolaire simple ou composé, sécrétion
holocrine.
Composées de cellules épithéliales, de cellules
intermédiaires et de cellules superficielles avec vacuoles.
Abouchement à la partie supérieure du follicule ou
directement à la peau.
Sécrétion de sébum (lipides et débris cellulaires).
Sécrétion sous contrôle de la testostérone chez l’homme et
des androgènes surrénaliens et ovariens chez la femme et du
détachement des cellules.
B. Glandes sudoripares
Sécrétion de sueur
 Glandes eccrines ou mérocrines, indépendantes des poils (paumes des mains et plantes des pieds), excrétion directe.
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o
o

Tubuleuses (glomérule et canal excréteur).
Cellules myoépithéliales (contraction pour l’excrétion), cellules sombres séreuses avec abondance de granules et cellules
claires sans granules mais avec inter-digitations.
Glandes apocrines
o Annexées aux poils.
o Régions axillaires, aréolaires et anales.
o Substance visqueuse sans odeur excrétée dans la gaine épithéliale.
Coupe histologique : on observe une lumière pour la glande sudoripare. Pas de lumière, mais un amas de cellules de tailles différentes pour la
glande sébacée.
C. Les phanères
1. Les poils
= Invagination tubulaire de l’épiderme
 Deux parties, la tige du poil (en surface) et la racine (sous la peau) qui
présente un renflement : le follicule pileux.
 Il se dispose en couches concentriques.
Follicule pileux
 La dilatation correspond au bulbe pileux et à la papille dermique (à la
base).
 La médullaire correspond à la partie centrale, entourée du cortex papillaire
et de la cuticule pour former la tige du poil.
 Le cortex pileux est formé de cellules qui sont progressivement kératinisés.
Elles y sont organisées comme le stratum spinosum puis progressivement
s'horizontalisent (aspect strié).
 La cuticule du poil est constituée de cellules très kératinisées (voire de
plaques de kératine).
 La gaine épithéliale interne, débouche dans le canal de la glande sébacée.
 La gaine épithéliale externe.
 La membrane vitrée permet de relier le follicule pileux à la peau.
Évolution du poil :
 Stade de croissance, anagène.
 Stade de repos, catagène.
 Involution, télogène.
La croissance du poil dépend des hormones sexuelles, surrénaliennes et thyroïdiennes.
NB : Le muscle lisse érecteur du poil se rattache à la membrane vitrée, sous la glande sébacée et forme sa couche papillaire à partir de la gaine
conjonctive.
2. Les ongles
= Plaques de cellules épithéliales kératinisées situées à la face dorsale de chaque
phalange distale





Formées par l’activité mitotique de la matrice du derme. L’assise basale et
le corps muqueux Malpighi forment le lit où chemine les glomi neurovasculaires et les corpuscules des sens (corpuscules de Ruffini).
ÉPONYCHIUM = CUTICULE = stratum corneum du repli de peau.
TABLETTE DE L’ONGLE = LIMBE CORNÉE = stratum corneum de
l’ongle qui ne desquame pas.
La transparence constitue une fenêtre sur le derme (information sur
l’oxygénation du sang).
HYPONYCHIUM = épiderme épaissi à l’extrémité distale.
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VII. La vascul arisation
Les vaisseaux (artérioles de moyen et petit calibre et capillaires) circulent seulement dans le derme et l’hypoderme (épiderme non
vascularisé).
Plexus artériels
 Premier réseau vasculaire
o Situé dans l’hypoderme profond, parallèle à la surface cutanée.
o Branches perpendiculaires vers les lobules adipeux et les annexes (glandes et follicules).
 Deuxième réseau vasculaire
o Situé dans le derme, parallèle à la surface cutanée.
o Branches perpendiculaires vers le derme réticulaire (« artérioles en candélabre ») et les annexes.
 Troisième réseau vasculaire
o Situé entre les couches papillaires et réticulaires.
o Capillaires dans les papilles dermiques.
NB : Le plexus veineux sont parallèles aux les plexus artériels.
Un court-circuit possible permet la variation du débit sanguin intervenant dans la régulation thermique.
Fonction de la microcirculation

Nutrition de toutes les cellules de l’appareil tégumentaire, Tonus vasoconstricteur et Thermorégulation.
VIII. L’innerv ation

Innervation riche car la peau est un organe sensoriel (tact).
o Terminaisons nerveuses libres myélinisées (elles perdent la myéline au niveau de la lame basale) ou amyéliniques.
o ORGANE DE MERKEL (disque tactile) = arborisation de l’axone en contact avec la cellule de Merkel.
 Sensible à la pression directe.
o CORPUSCULE DE RUFFINI = fibre nerveuse entourée de collagène, puis d’une enveloppe conjonctive.
 Sensible à la traction et à l’étirement.
= Les organes de Merkel et les corpuscules de Ruffini constituent des mécanorécepteurs à adaptation rapide (ils répondent
seulement au début de la stimulation).
o
o
CORPUSCULE DE MEISSNER = structure ovoïde constituée de cellules aplaties transversales (cellules de Schwann
modifiées) et située dans le derme papillaire de la peau glabre, au niveau des mamelons et des organes génitaux externes. La
fibre nerveuse perd son enveloppe de myéline avant d’entrer dans le corpuscule.
 Sensible au contact léger et à la pression sensible.
CORPUSCULE DE PACINI = structure ellipsoïde constituée de cellules aplaties et située dans l’hypoderme, le plus
volumineux des récepteurs sensoriels.
 Sensible à la pression.
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