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Dépression
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Dépression ou troubles dépressifs
Anglais: Depressive Disorders
Les troubles dépressifs constituent une problématique de santé mentale parmi les plus fréquentes dans la
population canadienne; plus de 10% des hommes et un peu plus de 15% des femmes canadiennes vivront une
dépression majeure au cours de leur vie. Il est reconnu que ces taux reflètent probablement une sous-
déclaration en raison du stigma social qui entoure toute atteinte à la santé mentale. La dépression majeure est le
trouble de l'humeur le plus commun.
Une composante familiale est reconnue pour environ la moitié des dépressions, mais la cause fondamentale
exacte qui fait en sorte qu'une personne développe les symptômes d'une dépression reste imprécise. On associe
habituellement la dépression à un simple état de tristesse, mais la gravité de cette atteinte est beaucoup plus
complexe que cette simple association. Les impacts qu'elle a dans la vie des personnes et dans celle de leurs
proches sont importants.
Description / définition
Les troubles dépressifs sont reconnus comme des troubles de l'humeur caractérisés par une tristesse
suffisamment persistante pour interférer avec le fonctionnement habituel de la personne, mais aussi par un
intérêt et un plaisir réduits face aux activités habituelles, et par un ensemble d'autres symptômes qui peuvent
varier d'une personne à l'autre. La cause exacte de la dépression est inconnue, mais clairement multifactorielle :
une part d'hérédité, des changements dans les niveaux de neurotransmetteurs cérébraux disponibles, une
fonction neuroendocrine altérée et divers facteurs psychosociaux. Les symptômes les plus communs de la
dépression sont : des sentiments de tristesse, de culpabilité, d'inutilité, de désespoir, une perte d'intérêt ou de
plaisir dans l'accomplissement des activités quotidiennes accompagnée d'une perte d'énergie ou de la fatigue
inhabituelle sans effort remarquable, des changements d'appétit, des perturbations du sommeil et des pensées
de mort (idées ou plan suicidaires). Les personnes vivent habituellement un sous ensemble de ces symptômes
et le tableau clinique est unique à chacune des personnes.
Dans le DSM V, les troubles dépressifs sont classés en
Trouble dépressif majeur,
Trouble dépressif persistant,
Trouble dysphorique prémenstruel et
Trouble de dérégulation de l'humeur explosive.
Les troubles dépressifs peuvent se développer à n'importe quel âge, mais le plus souvent un premier épisode de
dépression majeure apparaît au plus tard dans la trentaine.
Un commentaire intéressant sur la nature de la dépression se retrouve
au https://www.youtube.com/watch?v=HdGY-ls91os (52s)
Données populationnelles
Incidence et prévalence au Canada
Selon Statistique Canada (2013), approximativement 11% des Canadiens et 16% des Canadiennes feront une
dépression majeure au cours de leur vie. Un adulte sur sept au Canada dit avoir déjà souffert de symptômes
caractéristiques d'un trouble de l'humeur, le plus souvent une dépression et plus rarement un trouble bipolaire.
Facteurs de risques
À première vue, la dépression semble cibler les personnes indifféremment de leur âge, leur statut social, leur
niveau socio-économique, leur vitalité habituelle ou leur réseau social. Cependant, il y a des conditions ou
situations qui font en sorte que certaines personnes sont plus à risque que d'autres :
La personne qui a déjà souffert d'une dépression ou qui a vécu un événement traumatisant;
Une histoire de dépression est notée dans la famille proche de la personne;
La personne vit une condition ou une maladie chronique, telle qu'une maladie cardiaque, le diabète, de
la fatigue, de l'insomnie, de l'anxiété, de l'arthrite, avoir vécu un AVC, de la douleur chronique ou une
atteinte du système nerveux central, notamment l'épilepsie ou la sclérose en plaques;
La personne vit une autre atteinte à la santé mentale;
La personne vit plus de deux problèmes de santé simultanément, entre autres parmi les précédents;
La personne vit des changements hormonaux (ménopause, post-partum, etc.)
La personne souffre d'alcoolisme ou de toxicomanie;
La personne présente des symptômes d'atteinte à la santé physique inexplicables.
Étiologie et facteurs de risque
La cause exacte du trouble dépressif est imprécise, mais clairement complexe et multifactorielle, alors que des
facteurs environnementaux et génétiques peuvent être identifiés chez bon nombre des personnes atteintes : une
séparation, un deuil ou un autre événement traumatisant précède le plus souvent un premier épisode de
dépression majeure. Cependant, les événements causant un stress important ne causent habituellement pas une
dépression qui subsistera suffisamment longtemps pour que ce diagnostic soit posé, sauf chez les personnes qui
semblent prédisposées aux troubles dépressifs. Il est reconnu que pendant un épisode dépressif, l'équilibre dans
les neurotransmetteurs cérébraux est rompu, mais l'origine de cette perturbation reste inconnue à ce jour.
Pathogenèse
Les recherches actuelles sur le processus pathologique dépressif se centrent sur les changements cérébraux
dans les niveaux des neurotransmetteurs, incluant la régulation anormale de neurotransmission cholinergique,
catécholaminergique et sérotoninergique qui est actuellement l'hypothèse la plus admise. D'ailleurs, les
traitements actuels de la dépression avec les antidépresseurs se fondent sur ce déséquilibre, dans l'espace
synaptique, en dopamine, en sérotonine et en noradrénaline. Cependant, les limites de cette hypothèse
strictement chimique sont reconnues et divers facteurs génétiques et environnementaux sont simultanément
étudiés.
La pathogenèse du trouble dépressif et ses signes et symptômes peuvent être vus aux :
https://www.youtube.com/watch?v=D2DFKn69_vo (4m35)
YouTube Video: YouTube.com/watch?v=CGrVEIq9e3A
;feature=youtu.be (1m27s)
Signes et symptômes
Les personnes suivies en réadaptation y auront été référées initialement parce qu'elles vivent un épisode
dépressif ou elles le développeront en cours de traitement, peut-être en partie à cause des deuils qu'elles
doivent faire de leurs capacités perdues. Tous les professionnels de la réadaptation sont donc susceptibles de
voir en traitement une personne qui vit cette atteinte à sa santé mentale.
Les critères diagnostics du DSM V offrent un aperçu assez précis des signes et symptômes que présentent les
personnes vivant une dépression. Pour l'épisode dépressif majeur, ils sont :
1. Au moins cinq des symptômes qui suivent doivent avoir été observés presque quotidiennement
pendant une période d'au moins deux semaines et doivent représenter un changement significatif
relativement au fonctionnement antérieur de la personne, incluant nécessairement un des deux
premiers symptômes suivants :
o Humeur dépressive observée pratiquement toute la journée, presque tous les jours, par la
personne elle-même ou par ses proches;
o Diminution significative de l'intérêt ou du plaisir à réaliser toute ou presque toute activité,
pratiquement toute la journée et presque tous les jours;
o Perte de poids en l'absence de régime ou gain de poids significatifs (soit 5% de la masse
corporelle initiale en un mois) ou perturbation de l'appétit presque tous les jours;
o Insomnie ou de l'hypersomnie presque tous les jours;
o Agitation ou ralentissement psychomoteurs presque tous les jours (observable par les autres);
o Perte d'énergie et fatigue presque tous les jours;
o Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être
délirante) presque tous les jours (plus que de simples reproches ou se sentir coupable d'être
malade);
o Diminution de la capacité à réfléchir ou se concentrer, ou indécision, presque tous les jours
(décrite par la personne ou ses proches);
o Pensées de mort récurrentes (étant plus que la peur de mourir), idées suicidaires récurrentes
sans plan précis, ou tentative suicidaire, ou plan précis de suicide.
2. Les symptômes causent une détresse cliniquement significative ou un dysfonctionnement social,
occupationnel ou dans d'autres domaines de fonctionnement importants;
3. Les symptômes ne sont pas attribuables aux effets physiologiques directs de l'abus d'une substance
(drogue ou médication) ou à une autre atteinte à la santé (p. ex. hypothyroïdisme);
4. L'épisode dépressif ne correspond pas aux critères diagnostics du trouble schizoaffectif et ne se
superpose pas à une schizophrénie, à un trouble schizophrénique, à un trouble délirant ou à tout autre
trouble psychotique;
5. La personne n'a jamais eu d'épisode maniaque ou hypomaniaque.
Pour le trouble dépressif persistant, les critères diagnostics, au DSM V, sont :
1. Avoir une humeur dépressive pendant presque toute la journée, presque tous les jours, pendant au
moins deux ans, selon la personne elle-même ou ses proches;
2. Pendant l'épisode dépressif, la personne doit présenter au moins deux des symptômes suivants ;
o Perte d'appétit ou appétit excessif,
o Insomnie ou hypersomnie;
o Diminution du niveau d'énergie ou fatigue;
o Faible estime de soi;
o Difficulté de concentration ou indécision;
o Sentiment de désespoir.
3. Pendant la période de deux ans où la perturbation de l'humeur est notée, la personne n'a pas eu de
périodes de deux mois consécutives sans présenter les symptômes retrouvés en A et B;
4. Les critères d'un épisode dépressif majeur peuvent être présents de façon continue depuis deux ans;
5. Les critères d'un épisode dépressif majeur peuvent être présents de façon continue depuis deux ans;
6. Le trouble n'est pas mieux expliqué par un trouble schizoaffectif persistant, une schizophrénie, un
trouble délirant ou tout autre trouble du spectre de la schizophrénie ou psychotique;
7. Les symptômes ne sont pas attribuables aux effets physiologiques directs d'une substance ou à une
autre atteinte à la santé;
8. Les symptômes causent une détresse cliniquement significative ou un dysfonctionnement social,
occupationnel ou dans d'autres domaines de fonctionnement importants;
9. Les critères diagnostics du trouble dépressif persistant seront le plus souvent accompagnés d'un
spécificateur : avec tension anxieuse, avec critères de mixité, avec caractéristique mélancolique, avec
caractéristique atypique, avec des caractéristiques psychotiques, congruentes ou non avec l'humeur,
avec un début au cours du post-partum.Un témoignage relatif à la dépression persistante peut être vu
au YouTube Video: YouTube.com/watch?v=iUxrfF03ikg
;feature=youtu.be
Le trouble dysphorique prémenstruel est classé dans les troubles dépressifs parce qu'il est caractérisé par un
ensemble de symptômes parmi les suivants : une labilité émotionnelle de variabilité plus extrême que celle
retrouvée dans le plus simple syndrome menstruel, de l'irritabilité et de la colère, une humeur dépressive
marquée pouvant être accompagnée de sentiments de désespoir ou de dépréciation, de l'anxiété, une diminution
de l'intérêt pour les activités habituelles, des difficultés à se concentrer, une perte d'énergie marquée ou une
fatigabilité excessive ou une léthargie et divers symptômes physiques liés à la période prémenstruelle. Les
symptômes s'accompagnent d'une détresse cliniquement significative, ils interfèrent avec le fonctionnement
habituel, ils ne sont pas l'exacerbation des symptômes d'un autre trouble et ne sont pas attribuables à
l'expression de l'abus d'une substance ou d'une autre atteinte à la santé.
Le trouble de dérégulation de l'humeur explosive est utilisé comme indication diagnostique chez les enfants
et adolescents de moins de 18 ans chez qui on observe une irritabilité persistante et omniprésente, une
intolérance à la frustration et de fréquents épisodes de problèmes importants de comportements. Ces enfants et
adolescents peuvent aussi présenter des problématiques similaires à celles vécues par les enfants qui ont un
trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, comme l'impulsivité et l'inattention, mais ces symptômes
ne sont pas toujours présents et plus irrégulièrement chez les enfants et adolescents qui ont un trouble de
dérégulation de l'humeur explosive. Ce diagnostic est apparu dans le DSM V, principalement pour réduire la
fréquence diagnostique du trouble bipolaire chez l'enfant.
Démarche et outils diagnostics
Le diagnostic de dépression est fondé sur l'identification des symptômes, des signes et des critères cliniques
tels qu'ils sont proposés dans le DSM V. Dans le but de faciliter la différenciation entre un trouble dépressif
et une simple variation d'humeur, il doit y avoir une souffrance cliniquement significative ou une
mésadaptation sociale, occupationnelle ou dans d'autres catégories importantes du fonctionnement autonome,
et ce pour une période significative et sur une base régulière.
Les troubles dépressifs doivent être distingués de quelques autres états qui peuvent s'y apparenter. Le deuil, par
exemple, est spécifiquement distingué de la dépression majeure dans le DSM V (en traduction libre) : Une
réaction normale et attendue en réponse à un événement qui implique une perte importante pour la personne (p.
ex. un deuil, un désastre naturel, etc.) peut mimer un épisode dépressif alors qu'un sentiment de tristesse, des
idées noires, de l'insomnie, une perte d'appétit et une perte de poids peuvent être vécus. Dans ce même
contexte, en présence de symptômes tels qu'un sentiment de dévalorisation, des idées suicidaires, un
ralentissement psychomoteur et une altération sévère du fonctionnement habituel, un diagnostic d'épisode
dépressif majeur sera posé en plus de la réaction normale attendue face à la perte vécue. D'autres atteintes à la
santé mentale, comme l'anxiété ou le trouble bipolaire, et atteintes à la santé physique, comme l'hypothyroïdie
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