Les vitamines

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Les vitamines
par Cécile Trésarieux
Assurer la croissance et demeurer en bonne santé grâce aux vitamines naturelles.
I. Définition - Classification et rôle
A. Définition
Les vitamines ont été définies comme « des substances azotées indispensables à la
vie ». Ce sont des combinaisons organiques qui doivent être fournies à l'organisme
de façon continue pour permettre la subsistance et la croissance du cytoplasme et le
fonctionnement normal des organes.
Ces substances chimiques, notre corps ne peut les fabriquer. Elles doivent donc être
apportées par l'alimentation. Elles ne sont utilisées qu'en petites quantités, mais
elles sont absolument indispensables au fonctionnement de nos cellules et de nos
tissus.
Elles sont différentes les unes des autres, chacune a sa constitution propre, son
activité spécifique, et ses sources très variées.
B. On distingue
les vitamines liposolubles (solubles dans les huiles et les graisses) et les vitamines
hydrosolubles (solubles dans l'eau).
Vitamines liposolubles: A - D - E - K - F.

Vitamine A ou rétinol: dite de croissance, améliore le pourpre rétinien, intervient
sur la peau, les muqueuses.

Vitamine D ou calciférol: antirachitique. Fixe le'calcium, formation osseuse.

Vitamine E ou alphatocophérol: anti-oxydant, nerveux, fécondité, grossesse.

Vitamine K: favorise la coagulation du sang.

Vitamine F: représente un des acides gras essentiel.
Vitamines hydrosolubles: C - B1 - B2.

Vitamine C ou acide ascorbique: antiscorbutique, stabilité sanguine, sécrétions
internes, destruction des toxines.

Vitamine B1 ou thiamine: assimilation des glucides (sucre, farine, féculents),
facteur d'appétit. Equilibre nerveux.

Vitamine B2 ou riboflavine-lactoflavine: assimilation générale, équilibre nutritif.
Dans ce groupe, on trouve aussi les vitamines: PP (acide nicotinique, antipellagreux)
- B5 (cobalamine, anti-anémique) - B6 - B8 - B9 et B12.
Il. Où trouver les vitamines?
Dans une alimentation aussi variée que possible; au niveau culinaire, il faudrait
consommer autant que possible les vivres à l'état frais et éviter un stockage trop long
ou dans de mauvaises conditions, et inclure dans la ration journalière des fruits car
consommés crus, ils contiennent encore la presque totalité de leurs vitamines, alors
que les légumes et feuilles perdent à la cuisson 30 à 50 % de leurs vitamines.
En général:
La vitamine A (croissance):

d'origine végétale (ou carotène): est présente dans les fruits et les légumes à
chair orange: mangues, papayes, carottes, tomates, potirons.

d'origine animale : se trouve dans le foie des animaux et les huiles de foie de
poisson, le jaune d'oeuf, le beurre, l'huile de palme.
La vitamine D (antirachitique):
est fabriquée dans la peau sous l'action des rayons du soleil. Les oeufs, l'huile de
foie de poisson, le kéthiah, le beurre, le fromage contiennent beaucoup de vitamines
D.
Les vitamines E et K:
ne sont pas considérées comme importante dans les régimes alimentaires.
Largement répandue dans la nature, la vitamine K est aussi synthétisée par certains
germes de la flore intestinale.
La vitamine C (sera utile en cas d'infection, et antiscorbutique):
Le lait maternel est une bonne source de vitamines C. Le bébé nourri au sein n'a pas
besoin de jus de fruits jusqu'à l'âge de six mois. Passé cet âge de six mois,
l'enfant doit régulièrement recevoir des fruits et des légumes frais riches en
vitamines C.

fruits: ditakh, pain de singe, agrumes, mangues, papayes.

feuilles vertes: bissap, manioc, névédie, patate douce, niébé.
Cette vitamine souffre beaucoup de la chaleur, des oxydants, de l'acidité, de
l'alcalinité.
Les vitamines du groupe B:
sur onze vitamines de ce groupes, trois d'entre elles doivent nécessairement être
présentes dans le régime alimentaire. Les huit autres sont habituellement présentes
si le régime est équilibré.

la vitamine B1 : se trouve dans les céréales: mil, sorgho, riz, mais, blé. Dans les
légumineuses: arachides, niébé. L'oeuf. Elle résiste mal à la chaleur.

la vitamine B2: lait, lait caillé, oeuf, viande, foie. Cette vitamine est détruite par
les rayons ultra-violets de la lumière.
La vitamine PP (anti-pellagreuse):
se trouve dans le poisson frais, séché, fumé. Foie, viande, volaille, oeuf, arachides,
niébé.
Enfin la vitamine B12:
se trouve dans de très nombreux aliments et les besoins sont minimes. A forte dose,
par voie IM, elle aurait un rôle antalgique.
III. Apports nécessaires
En consultant les tableaux suivants, on peut retenir aisément les besoins journaliers
nécessaires en vitamines.
IV. Les avitaminoses
Les maladies constatées par défaut de vitamines sont appelées avitaminoses. Elles
peuvent avoir plusieurs origines:
carence d'apport,

défaut d'absorption (par suite d'atteintes gastriques intestinales ou du pancréas),

trouble de l'utilisation (mauvaise «fixation» par les tissus qui s'en servent mal),

accroissement des besoins (croissance,
pathologiques infectieux par exemple).
grossesse,
allaitement,
états
Voyons quelles conséquences découlent de la carence en vitamines.
Carence en vitamine A:
Elle peut conduire à des troubles oculaires graves allant jusqu'à la cécité, ainsi qu'à
des altérations de la peau et des phanères (ces dernières étant constituées par les
poils, les cheveux, les ongles et les dents).
Carence en vitamine D:
La maladie de carence chez l'enfant est le rachitisme. Ce désordre est dû à un
déficit d'apport en vitamine D souvent lié à des conditions de logement et de vie qui
privent le jeune enfant de l'action bienfaisante des rayons solaires. Dans les grandes
capitales africaines, quelques cas sporadiques s'observent dans les familles plutôt
aisées dont la mère travaille à l'extérieur.
L'enfant, confié à une domestique, reste enfermé, ne va jamais au soleil et est nourri
au lait artificiel. Les zones rurales par contre sont épargnées.
Principaux signes du rachitisme:

retard de la marche chez l'enfant trop mou et souvent trop gros,

un ramollissement de la voûte crânienne au niveau de l'os occipital ou pariétal qui
offre une consistance comparable à celle d'une balle en celluloïd,

le signe du «chapelet costal», qui consiste en de petites bosses dures et
arrondies alignées de chaque côté du sternum,

au niveau des os longs des membres, le rachitisme provoque une augmentation
du volume (tuméfaction du poignet).
Carence en vitamine K:
Elle se caractérise par une tendance aux hémorragies.
Carence en vitamine B1:
L'avitaminose B1 atteint surtout les muscles du squelette, le muscle cardiaque et le
système nerveux. Le béri-béri est rare en Afrique tropicale, c'est une maladie
fréquente en Extrême-Orient. La cause en est la consommation constante de riz
décortiqué.
Carence en vitamine B2:
Peut engendrer une maladie appelée l'ariboflavinose. Dans sa forme primaire, cette
affection atteint surtout l'enfant de quatre à six ans, mais elle peut débuter souvent,
aussi au cours de la première année et se retrouve jusqu'à l'âge de quinze
Les principaux signes sont:
ans.
1. buccaux
- stomatite
- chéilite (inflammation des lèvres)
2. oculaires
- vascularisation cornéenne
- blépharite angulaire
3. peau
- lésions
Carence en vitamine PP:
Cette carence apparaît dans les régions où le maïs est l'aliment de base. Les
symptômes de cette avitaminose se manifestent au niveau du système digestif, de la
peau et du système nerveux. Pour cette raison, on parle parfois de la «maladie des
trois D» car elle est caractérisée par la présence de :
diarrhée,
- dermatose,
- démence.
A l'inverse, donner de fortes doses de vitamines peut être dangereux et
souvent inutile (surtout D et A).
«Si de minimes quantités de vitamines suffisent pour mettre l'organisme à l'abri des
manifestations pathologiques les plus graves, des quantités plus élevées sont
nécessaires pour entretenir un état véritablement optimal de santé» (Bigwood).
Les éléments nutritifs et de constitution que sont les protéines, les lipides, les
glucides assurent le déroulement des fonctions physiologiques de l'organisme,
déroulement qui ne serait pas normal sans l'apport régulier des substances actives
que sont les vitamines. Leur apport doit être particulièrement surveillé chez les
enfants et les adolescents.
Développement et Santé, n°34, août 1981
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