Charles de Gaulle
L'homme du «18 Juin »
Le général de Gaulle (1890-1970) est à ce jour le dernier géant de l'Histoire de France. Toutes
ses actions, en bien ou en mal, ont été guidées par l'amour de son pays.
Humble devant la France, de Gaulle a pu se montrer intraitable avec ses concitoyens quand, de son
point de vue, l'intérêt supérieur de la Nation était en jeu. En cela, il s'est comporté en véritable
homme d'État, à l'opposé d'un carriériste qui ne voit dans la France et le pouvoir qu'un escabeau
pour mieux se faire admirer de son entourage.
«Une certaine idée de la France»
«Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l'inspire aussi bien
que la raison. Ce qu'il y a, en moi, d'affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des
contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle».
Charles de Gaulle, Mémoires de guerre (Plon, 1954).
Célébrité tardive
Officier peu connu de ses concitoyens, de Gaulle est venu tardivement à la politique (à 50 ans) au
pire moment de notre Histoire, en 1940, quand le pays était envahi par les armées allemandes et que
les élites se soumettaient sans plus tenter de résister.
Charles de Gaulle naît à Lille en 1890 dans une famille de la bourgeoisie flamande. Sorti de Saint-
Cyr en 1912, le jeune officier entre dans le régiment du colonel Philippe Pétain, avec lequel il se lie
d'amitié. Blessé à Verdun, le 2 mars 1916, d'un coup de baïonnette
, de Gaulle est fait prisonnier et
doit attendre l'armistice pour être libéré en dépit de cinq tentatives d'évasion.
Après l'École de Guerre, il poursuit une brillante carrière sous la protection du prestigieux
Philippe Pétain, colonel puis général et enfin maréchal. Passionné d'écriture et de stratégie militaire,
Charles de Gaulle enseigne l'Histoire à l'école d'officiers de Saint-Cyr et écrit de nombreux ouvrages
où il affiche ses convictions nationalistes et un tantinet monarchistes ainsi que sa foi dans la vocation
coloniale de la France.
Dans Vers l'Armée de métier (Berger-Levrault, 1934), il préconise de rassembler les engins
motorisés dans des divisions blindées au lieu de les disperser dans les différents corps de
l'infanterie. Il plaide pour une stratégie offensive dont le fer de lance seraient ces corps blindés
appuyés par l'aviation. Ces corps d'élite devraient naturellement être constitués de soldats
professionnels, dûment formés, et non de conscrits. Mais ses idées sont contestées par le maréchal
Pétain et vont à l'encontre des théories défensives qui ont cours à l'état-major.
L'état-major français fait confiance à la ligne Maginot
pour protéger le pays de toute invasion...
cependant qu'en Allemagne, dès novembre 1934, sont créées trois Panzerdivisions (ou divisions
blindées) conformes aux principes de De Gaulle !
штык
Линия Мажино - ligne de fortifications construite par la France le long de ses frontières avec la
Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie de 1928 à 1940, ces fortifications
n'empêchent pas la défaite française, à tel point que l'expression « ligne Maginot » est devenue1
synonyme d'une défense qu'on croit inviolable, mais qui se révèle inefficace