DISCOURS DE KARL OLIVE Maire de Poissy, Vice-président du Conseil départemental des Yvelines Président de la communauté d’agglomération C.A.P.A.C Dépôt de gerbe / stèle du Général de Gaulle Jeudi 18 juin 2015 Madame la Conseillère départementale, est parvenu à se faire nommer sous-secrétaire d’Etat à la Guerre le 5 juin. Chère Elodie Sornay Mesdames et Messieurs les Elus, Pendant onze jours, il sera membre d’un gouvernement écartelé entre les partisans d’un armistice et ceux qui veulent poursuivre la lutte. Mesdames et Messieurs les Porte-Drapeaux, Mesdames et Messieurs, Chères Pisciacaises et Chers Pisciacais, Celui que ses camarades de Saint-Cyr avaient surnommé «le connétable de France» est déjà convaincu d’avoir raison contre tout le monde. 1940-2015 Nous célébrons cette année le 75ème anniversaire de l’appel du 18 juin. Cet appel, survînt dans un moment d’immense détresse nationale, le lendemain de la capitulation du gouvernement de Vichy et du discours radiodiffusé du Maréchal Pétain appelant alors nos compatriotes « à cesser le combat ». Cet appel marquera le jour 1 de la Résistance française, de la France Libre et le fondement du lien entre le général de Gaulle et le peuple français. Dans la débâcle du printemps, il est amené à rencontrer Winston Churchill qui vient d’être nommé Premier ministre. Les deux hommes se jaugent, ils sont de la même étoffe. La politique du vieux lion britannique est d’empêcher la signature d’un armistice ou tout au moins d’empêcher qu’il soit appliqué. A cette fin, le représentant de Churchill à Bordeaux, le général Spears, s’efforce de convaincre des personnalités politiques françaises de le suivre à Londres. Ce lien si particulier entre un homme au courage exemplaire et au destin unique et une Nation qui attendait désespérément une lueur d’espoir dans cette sombre époque de notre histoire. Aux yeux des Anglais, le plus apte à prendre le relais à partir du territoire britannique serait Georges Mandel, un ancien proche de Clemenceau, déterminé face au nazisme. De Gaulle ? On ne songe à lui que pour lancer un appel à la dissidence des colonies. Mais l’appel du 18 juin a une histoire…. Mais l’intéressé se voit jouer un autre rôle… Avec l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain, l’imminence d’un armistice se confirme. Raconter l’histoire de juin 1940, c’est raconter une aventure extraordinaire dont Charles de Gaulle faillit être écarté à chaque instant. Mais à quelles conditions ? Ce colonel, que certains de ses chefs tiennent pour un illuminé, promu général de brigade à titre temporaire le mois précédent, Les Anglais voudraient que la flotte française rejoigne les ports britanniques en attendant l’ouverture des négociations. DISCOURS DU MAIRE Pendant ce temps, de Gaulle arrache à Churchill la promesse de lui ouvrir les ondes de la BBC lorsque la nouvelle de la capitulation tombera. Au lendemain du discours du maréchal Pétain, le général se rend aux studios de Bush House et enregistre un appel qui sera diffusé à 22 heures. On sait aujourd’hui que le discours prononcé ce soir-là diffère du texte officiel. Lorsqu’il s’avère que Pétain va accepter un armistice qui laisse la flotte française à la merci des Allemands, les Anglais décident de jouer la carte du Général de Gaulle. Et se rendent à l’évidence que le Général est le seul homme capable de mener à bien ces opérations de résistances même si à ce moment-là le général est bien seul… Churchill en est d’ailleurs bien conscient quand il lance à de Gaulle son fameux : «Vous êtes seul ? Eh bien, je vous reconnais tout seul.» De Gaulle n’est plus un général isolé. Il peut recruter les éléments qui constitueront les Forces Françaises libres. Au vif déplaisir des Anglais et des Américains, il instaure un Conseil de Défense de l’Empire pour gérer justement ces morceaux d’Empire. Plus tard, à Brazzaville, il affirme, dans un discours qui fera date, la doctrine gouvernementale de cette France libre, qui devient alors une entité politique opposée au gouvernement de Vichy. Cinq mois après son appel, Charles de Gaulle a réussi à inventer la France libre, avec son territoire, son armée, ses institutions. Il ne reculera plus. Pour l’exilé de Londres, condamné à mort par le régime de Vichy, la route est tracée. Jean-Jacques Rousseau disait que « ce sont les grandes occasions qui font les grands hommes » 75 ans après cet appel, nous sommes là, heureux et surtout fiers de rendre à ce grand homme l’hommage qu’il mérite. Contre toute attente, ce général qui ne représente que luimême, va parvenir à devenir le chef des Français libres. Il va avoir un financement, des locaux, et s’il ne dispose que de 300 soldats en Angleterre, un certain nombre de territoires coloniaux vont se rallier au mois d’août grâce au capitaine, bientôt colonel, Leclerc. Vive Poissy ! Vive la République, Vive la France !