1 LES TROUBLES SPECIFIQUES DU LANGAGE ORAL ET ECRIT S.E.S.S.A.D. Denis Cordonnier EPAEMSL 2 DEFINITIONS DYSLEXIE Trouble manifesté par des difficultés significatives dans l’acquisition et l’usage de la lecture. Intrinsèque à l’individu Secondaire à un dysfonctionnement du système nerveux central. Possibilité de concomitance avec d’autres affections handicapantes ( ex : déficience sensorielle, perturbations sociales ou émotionnelles) ou des influences environnementales ( ex : différences culturelles, instruction scolaire insuffisante ou inappropriée, facteurs psychogènes) Absence de relation directe avec ces affections ou influences. Existence de Différentes Formes de Dyslexies DYSPHASIE Trouble structurel, spécifique et sévère de l’élaboration du langage oral débutant dès les premiers stades de la communication , et persistant à des degrés variables tout au long de l’évolution du sujet Existence de Différentes Formes de Dysphasies DYSLEXIE : Quelques points de repères Touche 4 à 6 % des enfants scolarisés et affectant entre 3 et 7 fois plus les garçons que les filles. 1/5 des enfants présentant des troubles de l’apprentissage sont dyslexiques. Le dyslexique est différent de l’apprenti lecteur et du mauvais lecteur. 3 grands types de facteurs de l’échec scolaire Environnement : familial, psychologique, sociologique, économique, culturel et pédagogique Handicap : déficiences sensorielles, motrices, mentales, traumatismes crâniens, troubles envahissants du développement (autisme..), retard global du développement (syndrome de Dawn…) Troubles spécifiques ou développementaux des apprentissages : Dysphasie, Dyscalculie, Dysorthographie, Dysgraphie, Dyspraxie… Les troubles spécifiques de l’apprentissage ne proviennent pas de causes environnementales et ne sont pas liés à un handicap. Leur origine est développementale. ( Pas les troubles de l’apprentissage) 3 DEFINITION GENERALE : DYSLEXIE Trouble spécifique et durable de l’apprentissage de la lecture caractérisée par : Déficience permanente des stratégies de lecture : difficultés durables Performances significativement inférieures (âge / intelligence de l’enfant). Acquisition de la lecture déviante Trouble complexe et polymorphe Atteinte des mécanismes fondamentaux du langage écrit dans leur structure (versant compréhension et expression). Structuration différente des mécanismes cognitifs du langage écrit Trouble de la dynamique de l’apprentissage du langage écrit. 4 critères de diagnostic différentiel : dyslexie / Retard simple d’acquisition du langage écrit Ecart par rapport à la norme (performances en dessous d’au moins 18 mois de ce qui est attendu / l’âge et l’intelligence de l’enfant) Absence de lésions cérébrales ou motrices périphériques Evolution : persistance des troubles Spécificité : déviance et hétérogénéité des performances 4 DYSLEXIES RETARDS DE LECTURE Niveau biologique Anomalie cérébrale Pas d’anomalie Environnement Niveau cognitif Déficit cognitif Pas de déficit cognitif Environnement Niveau comportemental Performance de lecture Performance de lecture déficitaire déficitaire 5 CARACTERISTIQUES 2 formes majeures liées à un défaut : Perception auditive ( niveau : décodage de l’information auditive) Perception sensorio-visuel ( niveau : décodage de l’information visuelle) Confusion phonétique et visuelle ( lecture, orthographe, copie, dictée et écriture spontanée) Omission de consonnes (gain pour grain), de syllabes (contre pour connaître) Inversions (blé pour bel) Addition de consonnes (parquet pour paquet) Indifférence à l’ordre des lettres (chantier devient chaise ou cahier) Parcours du regard aléatoire de la ligne d’écriture. Contamination par persévération ou anticipation (papier pour palier) Facteurs associés : (Association fréquente et non invariable) : Trouble psychomoteur : latéralité, schéma corporel, structuration de l’espace et du temps, graphisme Trouble neuropsychologique : mémoire immédiate, mémoire de travail Trouble du langage oral : langage peu élaboré REPERAGE et DIAGNOSTIC 1) Repérage Enseignant : témoin des difficultés scolaires de l’enfant Parent : témoin des difficultés de l’enfant au quotidien A quel moment doit-on s’inquiéter, quand parle-t-on de la dyslexie ? Entre 6 et 8 ans : à partir de l’apprentissage de la langue écrite Mais tous les enfants de 6 ans commettent des erreurs : confusion B et D , un U et un N : c’est un phénomène normal et transitoire. C’est la persistance de ces erreurs qui impose un bilan approfondi. Indices principaux Un ou des parents dyslexiques-dysorthographiques Bavardage insistant Troubles moteurs mineurs : déficit de la motricité fine des doigts, coloriage maladroit , écriture irrégulière et pointue, lenteur de l’apprentissage du vélo et de la nage, des difficultés de coordination lors de l’alimentation ou de l’habillage (boutonnière, lacets des chaussures..) Maladresse importante, lenteur excessive d’exécution et manque de précision des gestes. Retard persistant du langage oral (style télégraphique, onomatopées..) Trouble du rythme (suivre un rythme et le reproduire..) Problème de mémoire à court terme et long terme auditive : mémorisation des comptines et répétition des mots de plusieurs syllabes. 6 Difficultés d’orientation spatio-temporelle ( avant, après, demain, la semaine prochaine), de latéralité (mauvaise acquisition des notions de droite et de gauche sur eux-même et surtout en apercevoir l’aspect relatif dans le monde extérieur). Troubles de la concentration et de l’attention sur fond d’hyperactivité. Indices spécifiques à la scolarité Erreurs de lecture Lecture parsemée d’accidents de parcours Rythme de lecture hésitant et saccadé Non respect de la ponctuation Niveau de compréhension faible Caractère persistant et fluctuant des erreurs Erreurs d’orthographes : Omission de lettres non muettes ou de syllabes Inversion de lettres ou de syllabes Confusion auditive Addition de syllabes Contraction (assemblage de 2 mots en 1) et les décontractions (séparation d’un mot en 2) Confusion visuelle en copie Toutes ses erreurs ne sont pas spécifiques jusqu’à l’âge de 7 / 8 ans Erreurs de grammaire : Confusion fréquente des genres et du nombre Confusion de la nature et de la fonction Absence de perception de l’importance de la conjugaison, de la simultanéité des temps Erreurs de calcul : Inversion des chiffres et/ou l’ordre des chiffres Absence d’acquisition du nombre et de quantité dyscalculie Répercutions sur la vie psychoaffective : Révélateurs des troubles d’apprentissage Troubles de la personnalité Conduite de retrait, d’inhibition, de déni, d’indifférence apparente, de dépression Comportement agressif, de provocation, de passage à l’acte Souffre de l’étiquette de « paresseux », d’ «opposants » et d’inattentif Développement de réaction psychosomatique (maux de tête, maux de ventre) Importante blessure narcissique Impossibilité de répondre de façon satisfaisante à l’attente des parents et des enseignements 7 Dévalorisation en fonction de leur structure psychique propre et des réactions environnementales. L’enfant dyslexique a évolué dans un environnement affectif, social et culturel normal a été normalement scolarisé présente un niveau intellectuel normal (performances en langage écrit sont nettement inférieures aux capacités exprimées dans d’autres domaines) indemne de tout trouble sensoriel ou perceptif sans troubles psychologiques primaires 2) Diagnostic Dépistage aussi précoce que possible est indispensable avec un diagnostic spécialisé et différentiel : Diagnostic par exclusion Médical : le médecin scolaire mène les premières investigations et réalise les premiers examens de dépistage. Psychologique (niveau et composition de l’intelligence, état/fonctionnement psychologique) Bilan psychométrique WISC III . Profil observable : Absence de déficience intellectuelle Ecart important d’environ 20 points entre le QI verbal et le QI performance Profil particulier d’échec à des sub-tests spécifiques : « profil ACID » (Arithmétique, compréhension, information, mémoire de chiffres) * chute fréquente des indices de vitesse de traitement et de compréhension verbale K.ABC : Profil observable : Processus simultanés > Processus séquentiels Chute des performances à l’ échelle des acquisitions scolaires Scolaire (niveau faible des acquisitions en langage écrit et oral) Orthophonie : bilan orthophonique spécifique Neuropédiatre : Prise de connaissance des bilans et des examens effectués Proposition d’ examens complémentaires pour compléter le dossier (EEG…) Arrêt du diagnostic Importance de compléter par des bilans si possible Neuropsychologique (évaluation des fonctions cognitives essentielles au langage et capacités mnésiques) Psychomotricité (niveau de l’organisation de la structuration spatiotemporelle, latéralité..) 8 Psychologue clinicien (évaluation des contextes familiaux psycho-affectifs et structure de la personnalité) PHYSIOPATHOLOGIE ET ETIOLOGIE DE LA DYSLEXIE Origine sociale ? Présence dans tous les milieux sociaux Inégalité devant l’apprentissage de la lecture et de l’écriture / fonction des différentes origines socio-économiques (si faible Langage moins riche et structuré avec plus de difficultés à apprendre le langage écrit). Contexte socioculturel défavorable : ni critère d’exclusion ni d’inclusion = facteur aggravant. Origine pédagogique ? Dyslexie = conséquence de méthodes pédagogiques inadaptées ou dyspédagogie ? Méthodes globales (développement la voie directe de reconnaissance visuelle globale) Méthodes analytico-synthétiques (développement de la voie indirecte) Absence de corrélation : méthode utilisée / apparition de la fréquence de la dyslexie. Utilisation spontanée d’une stratégie de lecture. Non utilisation de l’une des voies : nécessité d’ un enseignement explicite pour la développer. Méthode pédagogique n’est pas une cause de dyslexie mais un révélateur et facteur aggravant. Perturbation des conditions de la scolarité (absentéisme important, changements d’écoles multiples) ne sont pas des causes de dyslexie mais sont des éléments aggravants. Origine psychologique ? Théories psycho-affectives : interprétation Dyslexie = manifestation extérieure d’une perturbation profonde de la personnalité, de la relation du sujet à son environnement trouvant sont origine dans les premières relations infantiles avec l’entourage parental. Dyslexie = expression de surface d’un refus de communication, d’une culpabilité à dépasser les parents, d’un défaut de structuration de la personnalité (névrotique), ou de perturbation de l’ensemble de la dynamique oedipienne. Théories psychogénétiques : interprétation Rôle de la situation familiale critique (alcoolisme, divorce…) comme perturbatrice et génératrice de dyslexie = Symptôme comportemental du trouble psycho-relationnel sous-jacent. Leur critique Présence de troubles psycho-comportementaux mais secondaires à la dyslexie et non pré-existants (conséquents / pas cause) Avancée des recherches en neurobiologie et neuropsychologie 9 Intérêt des approches psychologiques La lecture est une activité qui n’est pas neutre affectivement Motivation, modèles d’identifications, équilibre affectif, socialisation = Rôle dans l’apprentissage de la lecture. Confrontation à des situations répétées d’échec et aux réactions d’incompréhension de l’ entourage : nécessité d’ une prise en charge Proposition d’une interprétation de la dyslexie en tant qu’élément intervenant dans l’organisation psycho-dynamique et relationnelle de l’enfant mais ne fournit une explication étiologique. Origine linguistique ? Inégalité des langues / fréquence d’apparition de la dyslexie Langue opaque : Français, Anglais.. : complexité des règles de transcodage grapho-phonémique, fréquence des mots irréguliers, existence d’homophone. Langue transparente : Espagnol, russe, hébreu : - de complexité de transcodage grapho-phonémique, - de mots irréguliers…. Exemple : Femme Fame Mujer Mujer Absence de relation directe : nature d’une langue / dyslexie mais sa complexité diminue les possibilités de compenser un trouble modéré ou latent. Le bilinguisme peut être un facteur aggravant mais non une cause de dyslexie (même remarque pour les enfants émigrants apprenant une nouvelle langue) Un dyslexique utilisant une langue opaque devient souvent dysorthographique ex : le joli voile bleu, la jolie voile bleue, les jolis voiles bleus, les jolies voiles bleues.. .. Prise en charge : amélioration de la lecture mais persistance de trouble de l’écriture. Origine génétique ? Hérédité évoquée : Garçon : 40% de risque d’être dyslexique si le père est dyslexique et 35 % si la mère est dyslexique Fille : 17% de risque d’être dyslexique quel soit le parent affecté Prédominance masculine Caractère familiale Concordance élevée chez les jumeaux monozygotes Recherche du gène et des mécanismes de transmission Implication du chromosome 6 p 21 avec 3 gènes impliqués DYX2, DYLX2, DLX2 Quel mécanisme d’installation ? non expliqué Origine Neurologique A) Problème auditif Normalité de la Perception du message acoustique par l’oreille et transmission aux aires corticales de traitement correspondantes. 10 Déficit du Traitement cérébral en aval de l’information auditive verbale avec une anomalie de l’intégration, de l’analyse et de l’interprétation du message verbal. Ceci se traduit par : = Altération du traitement fin du message auditif + trouble de la conscience phonologique ( capacité à identifier, comparer, segmenter, manipuler les sons de la langue, les phonèmes) dyslexie phonologique : mauvaise conversion de l’information visuelle en information phonologique Associé à une Perturbation de : Mémoire phonologique ou de travail Altération de la rétention brève de l’information phonologique pour son analyse et son traitement = conservation insuffisante (temps/quantité) du signal linguistique Traitement compromis. Traitement des variations acoustiques Défaut de traitement des informations auditives très brèves ou ayant une variation rapide des caractéristiques acoustiques du signal sonore (p, b, t, d, k, g) Théorie auditivo-phonologique solide mais n’explique pas la dyslexie avec un déficit visuo-spatial. B) Problème visuel Défaut du traitement de l’information visuelle Normalité de la perception du Message visuel par l’œil + Transmission aux aires corticales de traitement correspondantes. Défaut de traitement cérébral en aval de l’information visuelle + Défaut de l’intégration des caractéristiques des stimuli visuels complexes, défaut de mémoire visuelle ou de la génération d’image visuelle mentale concernant les symboles linguistiques écrits. Traitement de la vision binoculaire Mauvais contrôle de la convergence pendant la lecture (image double avec des lettres se chevauchant) Mouvements oculaires Lecture : mouvements oculaires caractérisé une succession de saccades et de fixations régulières. dyslexie : mouvements désordonnés, anarchiques, saccades irrégulières, variation des durées de fixation Système magnocellulaire Défaut de traitement dans le système de vision du mouvement (effacement peu rapide et inefficient de la fixation par les saccades Surimposition des images). 11 C) Problème hémisphérique Approche neuropsychologique : Etude des comportements des mécanismes cognitifs et physiopathologiques. mémoire de travail, traitement séquentiel de l’information, mémoire visuelle, mémoire verbale, capacités encodage, de stockage, de restitution, rappel à long terme et à court terme répartition des tâches entre les 2 hémisphères Hémisphère gauche : en charge de la main droite, du langage, de l’organisation des activités temporelles et séquentielles, de la pensée analytique, abstraite et logique. Hémisphère droit : en charge la main gauche, de l’organisation spatiale, des informations simultanées, de la pensée globale, concrète, synthétique, l’émotivité et des aspects non séquentielles de l’information auditive. Dyslexie Variation du profil habituel de spécialisation hémisphérique pour les fonctions linguistiques et phonologiques et les fonctions spatiales = spécialisation hémisphérique atypique Partage du traitement phonologico-séquentiel et visuo-spatial entre les 2 hémisphères Double traitement de HG : stratégie auditivo-temporelle analytique et stratégie visuo-spatiale synthétique Défaut de HG et de la stratégie auditivo-séquentielle (déficience de la voie indirecte) Défaut de HD et du traitement visuo-spatiale (déficience de la voie globale) Approche neurobiologique : neuroanatomie et imagerie cérébrale : Données scientifiques : confirmation de l’hypothèse d’une origine organique = particularités neuro-anatomo-fonctionnelles avec des facteurs étiologiques multiples : Dysfonctionnement du système nerveux central survenant dès le début du développement cérébral Perturbation dans l’organisation neuronale : migration des neurones vers les zones de l’hémisphère gauche sous-tendant le langage. Réorganisation particulière des dominances hémisphériques et surdéveloppement par compensation de l’hémisphère droit. Etudes nécropsiques et imagerie par résonance magnétique (IRM) Pas de retard de maturation cérébrale, circonstances pathologiques, pas de lésions cérébrales minimes Présence de modifications anatomiques : Symétrie du planum temporal 12 Présence de modification de l’épaisseur du corps calleux Défaut de la cortico-génèse : = Perturbation de la constitution du cortex cérébral pendant la vie embryonnaire (8 20 semaine de vie fœtale) = Anomalies histologiques dans l’architecture cellulaire du cortex : Présence Ectopies : groupement de neurones dans une couche corticale qui en est normalement dépourvue Dysplasies : désordre localisé de la disposition des couches de neuronnes localisées dans les régions péri-sylviennes de l’hémisphère gauche (aires du langage sous-tendant le traitement auditif des sons de la parole) = Anomalie microscopique sur les voies visuelles et auditives ( perturbation du traitement des informations sensorielles en rapport avec la perception globale et de la transmission rapide de l’information). Intérêt de l’intervention d’une équipe pluridisciplaire Dyslexie = trouble du développement des fonctions cognitives spécifiques à l’acquisition de langage écrit dû à un dysfonctionnement des structures neuronales les sous-tendant. Tableau clinique Altération de l’apprentissage de l’écriture, de la lecture = symptôme de surface Symptôme sous-jacent : Dysfonctionnement dans l’architecture cognitive spécifique au traitement du langage écrit et oral (voie lexicale et voie phonologique..) Dysfonctionnement des fonctions cognitives distinctes de celle du langage mais dont leur état de fonctionnement retentit directement sur l’architecture cognitive du langage. (symptôme non linguistiques associés : cause ou conséquence : trouble de la mémoire immédiate, trouble de mémoire de travail, trouble de la séquentialisation, trouble du maniement des relations temporelles et spatiales). Ces symptômes non linguistiques expliquent la cohorte de symptômes associés (dyscalculie……) 13 Symptômes fréquemment associés à la dyslexie Divers syndromes associés partageant des mécanismes communs Syndrome hyperkinétique Dysgraphie Dyspraxie Dysorthographie Visuelle DYSLEXIE Phonologique Dysphasie Dyscalculie 14 Dysorthographie : Incapacité de se former un système de mise en mémoire automatique de la forme visuelle des mots Difficulté à automatiser les correspondances graphèmes / phonèmes difficulté à la constitution d’un lexique stable en mémoire entraînant un trouble de l’orthographe. Elle peut affecter la phonétique, l’usage, la grammaire, la morphologie et le graphisme Ex : Dictée d’un texte : Un ceaurbeau perchez sur l’entaine d’inbatimen tain dans son bec un souris blesé. Rendu furie par cer oiseau cuile des enfen l’ence de caiou pour l’oublige a senvole. Le ceaurbeau les a aubre cerver puis a depoie se aile. Dyspraxie : Dysfonctionnement de la réalisation de la gestualité intentionnelle (gestes fins ou complexes bimanuels..) Dysgraphie : Altération du geste d’écriture, difficulté de l’acte graphique griboullis, irrégularités entre les lettres, difficulté à maintenir la ligne de base. Dyscalculie : Dysfonctionnement des mécanismes de raisonnement abstrait arithmétique ou/ et difficulté d’acquisition des structures logico-mathématiques Trouble du langage oral : Présence fréquente de difficultés d’expression orale, discret défaut de langue, discrète difficulté à trouver ses mots (trouble de la dénomination), discret gêne à saisir certains aspects du langage d’autrui. Symptôme connexes conséquents : Trouble des relations à l’environnement Troubles psycho-affectifs ou du comportement Symptômes non linguistiques fréquemment associés à la dyslexie Aspects cognitifs Ex : déficit de la mémoire de travail Aspects psychomoteurs Ex : déficit de l’organisation Psychomotricienne Neuropsychologue temporelle , de la latéralisation Aspects psychologiques Ex : dévalorisation de soi, anxiété, trouble du comportement.. Psychologue clinicien Relations à l’environnement Ex : altération de la communication au sein de la famille → Destructuration du rôle de chacun des composants de l’unité familiale Educateurs spécialisés 15 Modèle double voie de la lecture PROCEDURE LEXICALE Voie d’adressage Mot écrit PROCEDURE PHONOLOGIQUE Voie d’assemblage Analyse visuelle Lexique orthographique Système sémantique Lexique phonologique 1) Segmentation 2) Système de conversion graphophonèmique 3) Synthèse Mémoire à court terme Dyslexie de surface ou dyséidétique Dyslexie phonologique ou dysphonétique Mot Oral 16 CLASSIFICATION Dyslexie profonde : Performances différentes suivant le contenu sémantique des mots : Meilleure lecture des mots imageables « table, voiture » que les mots abstraits « idée, rêve.. » Incapacité à déchiffrer des pseudo-mots ou de nouveaux-mots Lecture de mots isolés avec des erreurs sémantiques : « tigre » est lu « «lion » = atteinte de la voie d’adressage et d’assemblage (= atteinte des deux procédures de lecture) Lecture : Tigre = lion / Eléphant = rhinocéros / … Dyslexie phonologique : (63%) Trouble du recodage phonémique avec une difficulté à lire des mots nouveaux (absence de maîtrise des correspondances phonèmes-graphèmes et graphème/phonème et pas d’automatisation de la stratégie alphabétique) Utilisation peu efficiente de la voie d’assemblage ou procédure phonologique Lecture laborieuse des non-mots (inefficacité de la procédure analytique) : erreur phonétique (miscla : lu miscala, micla, niscla ou miscal) et de lexicalisation (corabone est lu carbone) Lecture de mots connus : production de paralexies visuelles et morphologiques Lecture lente et laborieuse : lecture spécifiquement difficile des non-mots et les nouveaux mots Ecriture sous-dictée : difficultés similaires Dictée : Les vendeurs bavards posent les marchandises sur les étalages. Nous sentons l’odeur des fleurs. Les ménagères achètent des poissons frais, des fruits dorés et mûrs, des légumes verts. Les vandeurs peause les marchandis sur les étalges. Nous santons les audeurs des fleurs. Les ménagère achétée des poissons frais, des fruits dauré et mure des légumes verts. Dénomination écrite : Girafe chirafe / Grenouille Cronouille / Crayon Créion.. Production écrite de texte libre : … il joué avégue un avion an papier la fenêtre étté ouver te la vionépaser par la fenétre et il é tombé sur le balcon des voisi un un misié tré tré méchant et trévisar. Je sui aller sonné il madi .... Dyslexie de surface : (19%) Utilisation difficile de la voie d’adressage ou Procédure lexicale Lecture laborieuse de mots irréguliers Lecture normale de mots réguliers et des non-mots Tendance à attribuer au mot écrit le sens du mot prononcé Absence de trouble phonologique 17 Ex : Rhum est lu rhume et la définition est « quand on a pris froid » Voie est lu voie mais la définition est « la voix du chanteur » Taire est lu taire mais la définition est « la terre qu’on cultive » Net = né / Porc = pork / Hiver = hivé / Oignon = Wagnon La lecture se réduit à un déchiffrage. Le sens n’est pas assigné au mot Dyslexie visuelle ou visuo-attentionnelle Dysfonctionnement des circuits de l’hémisphère droit ayant un rôle dans les processus de focalisation attentionnelle visuelle Cause = dysfonctionnement de mécanismes cognitifs sous-tendus par les zones fronto-pariétales de l’hémisphère droit Conséquence = incapacité à fixer son attention sur les aspects perceptifs de la lecture et trouble visuo-attentionnel. Association fréquente avec un syndrome hyperactivité avec déficit attentionnel. DEFINITION GENERALE : DYSPHASIE Dysphasie = trouble structurel, spécifique et sévère de l’élaboration du langage oral débutant dès les premiers stades de la communication et persistant à des degrés variables tout au long de l’évolution du sujet. Développement quasi-normal dans tous les domaines de l'éveil non verbal. Billard et coll (2003) « Trouble spécifique ne pouvant s’expliquer ni par une surdité, ni par une déficience intellectuelle, ni par un trouble de la communication, ni par une psychopathologie relationnelle, ni par une pathologie neurologique patente ». « Trouble sévère : contrairement aux enfants dont le développement langagier est en retard mais respecte les étapes normales et se comble, les enfants dysphasiques ont un déficit comportant toujours un ou plusieurs des critères de gravité (inintelligibilité, agrammatisme, déficit de la compréhension). Leur trouble perdure bien après le fin de la maternelle, voire sera encore observé sous forme de séquelles à l’âge adulte. Le langage oral comporte des signes de déviance (utilisation erronée de structures complexes) et l’acquisition du langage écrit nécessite presque toujours un abord particulier pédagogique et rééducatif. Le langage n’est pas apte à assurer son rôle de vecteur de communication et de pensée Touche 1 % des enfants et avec des répercussions massives sur leur intégration scolaire mais aussi sociale, affective et professionnelle. 18 Trouble sévère du langage qui alerte dès le plus jeune âge de l’enfant et qui n’est pas un retard simple de langage. Déficit durable malgré une rééducation orthophonique bien menée. REPERAGE Indicateurs principaux de la présence d’une dysphasie : Lenteur des progrès spontanés Figement de certaines acquisitions erronées Chez le tout petit - absence de babil - absence d'écoute ou d'attention auditive - difficultés de mémoire et lenteur de mémorisation - troubles auditivo-perceptifs (sans déficience auditive) - difficultés d'attention et de concentration - manque d'intuition et de souplesse à tous les niveaux d'acquisition - difficultés relationnelles et comportementales entraînées par l'absence de langage - inintelligibilité - expression spontanée pauvre Sur le plan linguistique - Trouble de la perception et de la rétention auditive d'une phrase Compréhension du langage approximative. Pas dans la vie courante où le support extra-verbal permet les compensations. Gène les acquisitions scolaires. Expression spontanée très pauvre, vocabulaire imprécis et nombreuses erreurs syntaxiques. Mode de communication de deux types:les économes mesurés et les prolixes peu contrôlés. Troubles d'évocation et Rigidité de fonctionnement linguistique Difficulté importante d’apprentissage de la lecture vers 6 ans Graphisme difficile Absence de discrimination phonétique générale Lenteur de traitement Représentation incomplète des mots Déficit syntaxique Anormalité de l’établissement du lexique Absence de communication affective. Interaction biaisé. Pas de découverte de sens et de construction de la pensée Production inintelligible Pauvreté du développement de la cognition ? Déficit sémantique : pas de sens assigné au mot 19 DIAGNOSTIC Diagnostic par exclusion établi que par un bilan pluridisciplinaire : Absence Atteinte auditive Malformation des organes bucco-phonatoires Retard mental Lésion cérébrale acquise (aphasie) Carence affective ou éducative grave Troubles de la personnalité DIAGNNOSTIC DIFFERENTIEL Dysphasies / retards simples : Elle n’est pas un retard simple De la parole : présence de difficultés de la réalisation articulatoire Du langage : présence d’un déficit phonologique et syntaxique Origine du retard simple : retard de maturation ou conséquences de pathologies lésionnelles anté ou péri- natales. Evolution du retard simple : évolution favorable Dysphasie / autisme : Apport majeur de l’évaluation psychopathologique Dysphasie comportement Trouble du et de la personnalité Altération du développement relationnel, affectif et social Trouble de la compréhension et de l’expression Anomalie du jeu imaginatif Présence d’activités ritualisées et répétitives Recherche la communication du regard et du geste Normalité de la prosodie et de l’élocution Présence de modulation fonction de l’émotion Absence de stéréotypies gestuelles Absence d’écholalies Absence d’atypie de la qualité de la voix – intonation Ajustement de la communication en fonction d’autrui Ajustement du jeu en fonction d’autrui Autisme comportement Trouble du et de la personnalité Altération du développement relationnel, affectif et social Trouble de la compréhension et de l’expression Anomalie du jeu imaginatif Présence d’activités ritualisées et répétitives Ne recherche pas la communication (regard, geste) Anormalité de la prosodie et de l’élocution Absence de modulation fonction de l’émotion Présence de stéréotypies gestuelles Présence d’écholalies Présence d’atypie de la qualité de la voix/ intonation Absence d’ajustement de la communication et du jeu en fonction d’autrui. 20 Intérêt de l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire Dysphasie = trouble du développement des fonctions cognitives spécifiques à l’acquisition de langage écrit dû à un dysfonctionnement des structures neuronales les sous-tendant. Tableau clinique Altération de l’apprentissage du langage et des capacités de compréhension et d’expression. Symptôme sous-jacent : Dysfonctionnement dans l’architecture cognitive spécifique au traitement du langage oral Dysfonctionnement des fonctions cognitives distinctes de celles du langage mais donc leur état de fonctionnement retentit directement sur l’architecture cognitive du langage. (symptôme non linguistiques associés : cause ou conséquence : trouble de la mémoire immédiate, trouble de mémoire de travail, trouble de la séquentialisation, trouble du maniement des relations temporelles et spatiales). Ces symptômes non linguistiques expliquent la cohorte de symptômes associés (dyscalculie……) 21 Symptômes fréquemment associés à la dysphasie Divers syndromes associés au trouble spécifique du langage oral partageant des mécanismes communs Dysgraphie Dyspraxie Dysorthographie DYSPHASIE Dyslexie Dyscalculie Syndrome hyperkinétique 22 Symptômes connexes conséquents : Trouble des relations à l’environnement Troubles psycho-affectifs ou du comportement Symptômes non linguistiques fréquemment associés à la dyslexie Aspects cognitifs Ex : déficit de la mémoire de travail Neuropsychologue Aspects psychomoteurs Ex : déficit de l’organisation temporelle , de la latéralisation Psychomotricienne Aspects psychologiques Ex : dévalorisation de soi, anxiété, trouble du comportement.. Psychologue clinicien Relations à l’environnement Ex : altération de la communication au sein de la famille → Destructuration du rôle de chacun des composants de l’unité familiale Educateurs spécialisés Existence de différent trouble dysphasique : Dysphasie expressive avec une atteinte des voies de sortie, des troubles phonologiques, lexicaux et syntaxiques et une compréhension relativement préservée. Dysphasie réceptive avec une atteinte des voies d’entrée et des capacités de décodage ayant une répercussion sur les capacités expressives de l’enfant. Classification de Loïc Gérard Le syndrome phonologique-syntaxique : Difficulté à programmer le langage au niveau phonologique et syntaxique Réduction verbale importante avec une hypospontanéité verbale + inintelligibilité + réelle appétence à communiquer : recours aux gestes, mimiques.. Stock lexical réduit et difficilement mobilisable. Trouble de l’encodage syntaxique : agrammatisme avec absence de motsoutils, de verbes conjugués. Déformation phonologiques fréquentes et mal systématisées mais améliorées par la répétition. Compréhension meilleure que l’expression (conscience syntaxique préservée). Présence de troubles praxiques en raison des difficultés de programmation de gestes élémentaires : dyspraxie bucco-faciale, antécédent de trouble de déglutition, performance graphiquediminuée. Le trouble de production phonologique : Défaillance dans le contrôle de la mise en chaîne verbale. Bonne fluence associée à un trouble du contrôle phonologique et syntaxique = discours difficilement intelligible (jargon) caractérisé par : Dissociation automatico-volontaire 23 Trouble phonologique : paraphasies phonétiques, conduites d’approche pour retrouver l’enchaînement des phonèmes et aggravation des troubles par la répétition. Trouble de l’évocation Trouble de l’encodage syntaxique, de l’organisation et de la chronologie des récits avec une dyssyntaxie. Les dysphasies réceptives : Défaillance dans le décodage En compréhension Trouble majeur de compréhension et de l’identification des bruits familiers non verbaux, phonémique, de la segmentation auditive (non-reconnaissance des mots). En expression Langage spontané « illusion » : utilisation d’un langage de surface et de formules plaquées. Langage en situation dirigée : manque du mot comblé par des paraphasies phonémiques et verbales Langage propositionnel est difficile et caractérisé par une dyssyntaxie. ORIGINE DE LA DYSPHASIE Mécanismes biologiques 1) Origine génétique Formes familiales Prévalence plus élevée chez les garçons Prévalence plus élevée chez les jumeaux monozygotes Mise en évidence du gène : anomalie du chromosome 7 : SPCH 1 2) Origine neurologiques Anomalies structurales cérébrales : atrophie corticale bilatérale de la région périsylvienne s’étendant du sulcus central jusqu’au sein du lobe occipital. Dans les formes expressives = asymétrie inverse des lobes temporaux IRM : anomalies morphologiques des hémisphères cérébraux = Symétries Causes : Modification endocriniennes entraînant Retard du développement de l’hémisphère gauche Blocage du processus normal de mort cellulaire dans la zone temporale de l’hémisphère droit 24 Hypothèses Explicatives 3 types d’hypothèse sont évoquées : 1) Perceptivo-motrices 2) Cognitives 3) Linguistiques Hypothèse perceptivo-motrices : Perception et production des indices temporels verbaux et non verbaux Défaut de capacité dans le stockage des signaux de la parole Déficit dans la reconnaissance des phonèmes Difficulté à traiter les séquences verbales à la vitesse où elles se présentent habituellement. Difficulté à percevoir des stimuli non verbaux présentés à un rythme rapide. Absence de décodage lors des changements acoustiques trop rapide Déficit de traitement des indices temporels. Difficulté identique en modalité visuelle (réalisation de séries gestuelles). Extension à différentes fonctions neuropsychologiques non verbales) Déficit de traitement des indices acoustiques : absence de discrimination entre Sa et Cha Hypothèses cognitives Niveau normal pour les capacités cognitives non verbales. QP normal / QV très inférieur à la normal. Ecart de 30 points Déficit des processus séquentiels / normalité des processus simultanés. Déficit des processus de raisonnement dans lesquels une stratégie verbale est impliquée et nécessaire à la résolution de celui-ci (ex : calcul mental) Trouble de l’attention Déficit de la fonction symbolique Déficit de la conceptualisation Déficit des capacités de représentations mentales. Retard dans la maîtrise des opérations concrètes Incapacité à tester les hypothèses Déficit de la structuration hiérarchique Trouble de mémoire : mémoire à court terme et de la mémoire de travail Limitation de la capacité du système cognitif : Tout se passe comme s’il y avait une incapacité d’association entre les stratégies complexes. Ces capacités sont par ailleurs préservées 25 Hypothèse Linguistique : Déviance : ? Séquence de développement phonologique normale Acquisition des morphèmes grammaticaux normale Développement du système linguistique de qualité Débat : notion de troubles spécifiques en référence aux théories de l’acquisition Déficit sélectif de l’accord grammatical Déficit sélectif des traits sémantico-syntaxiques (nombre, animé/non animé, ..) Déficit sélectif du syntagme verbal (temps, personne, aspect, suppression du pronom..) Déficit sélectif de la grammaire et de l’ordre des mots (SVC) Déséquilibre dans la fréquence d’utilisation des structures apprises Utilisation du même nombre de structures linguistiques différentes mais déficience de leur fréquence d’utilisation. Acquisition non utilisée : langage moins créatif et absence de transposition d’un acquis dans un autre contexte. Asynchronies de développement Absence de développement harmonieux. Décalage dans l’acquisition de certains composants du système linguistique. Asynchronie dans le développement de la manipulation des énoncés longs, du lexique, du développement de la syntaxe et spécifiquement de l’utilisation du lexique et de la syntaxe dans les énoncés longs. Pas de problème dans les énoncés courts. « Différence individuelle : certains enfants produisent de longues phrases peu intelligibles et d’autres produisent des phrases très courtes intelligible » PRISE EN CHARGE Nécessité d’une prise en charge précoce, intensive et prolongée Nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire Orthophonique Neuropsychologique Psychomotricité Psychologie clinique 26 DEVENIR DYLEXIE ET DYSPHASIE Spécificité de l’évolution de ces troubles spécifiques dépendent de plusieurs facteurs Type de dysphasie et de dyslexie : certaines sont plus ou moins faciles à traiter Intensité des troubles : trouble sévère plus résistant aux rééducations Atteinte sévère : orientation vers classe spécialisée Atteinte modérée : poursuite en scolarité ordinaire avec suivi rééducatif Précocité du dépistage Prise en charge précoce : amélioration des compétences : maintien en scolarité ordinaire Prise en charge tardive : peu efficace. Difficulté d’adaptation et poursuite de la scolarité Existence, Régularité, lntensité des rééducations (pouvant durer plusieurs années) Soutiens rencontrés jouant sur la motivation, la réparation des vécus d’échec, la réhabilitation de l’écrit et vécu de la scolarité La vigilance, la coopération et la coordination entre la famille, l’école et les rééducateurs Accès à : Lecture plus ou moins correcte Transposition des difficultés dans l’orthographe (dysorthographie) Réduction des troubles sans disparition réelle (faiblesse par rapport à l’écrit) Meilleure adaptation à l’environnement Orientation vers une formation professionnelle qualifiante qui tiendra compte de ses incapacités mais surtout de ces capacités. PRISE EN CHARGE : nécessité d’une pluridisciplinarité Intervention de l’orthophoniste Rôle : Evalue et traite les troubles de la communication humaine ainsi que leur trouble associé :parole, langage oral et écrit Evaluation : Bilan orthophonique de l’état de toutes les fonctions et de tous les aspects liés aux altérations et aux compétences de communication de l’enfant Rééducation : Optimisation des compétences cognitives déficitaires ou contournement de la fonction perturbée Rôle de guidance parentale pour aider à l’accompagnement du trouble. But : Son objectif est de fournir à l’enfant un instrument de communication efficace qui passe par une structuration ou une restructuration patiente, centrée sur les déficits linguistiques observés mais qui tient compte en outre des troubles connexes. Perturbations observées dans les troubles spécifiques du langage 27 Intervention du neuropsychologue Rôle : Etudie la relation entre les diverses structures du cerveau et le comportement : langage, perception, mémoires, attention, aptitudes frontales (anticipation, inhibition, flexibilité mentale, raisonnement), aptitudes visuo-constructives et gestuelles.. But : Déterminer le fonctionnement cognitif : capacités préservées / capacités perturbées Resituer dans l’architecture cognitive propre à une fonction donnée le niveau de la perturbation. Rééduquer : Optimisation des compétences cognitives déficitaires ou contournement de la fonction perturbée Perturbations observées dans les troubles spécifiques du langage : Déficit de la mémoire de travail (MT) MT = ensemble de processus assurant Maintien actif de l’information nécessaire à l’exécution d’activités cognitives courantes. Rétention d’une quantité d’information durant un temps suffisant pour en manipuler les données. MT est composée de 3 modules distincts Système phonologique : Unité de stockage des sons et des mots Boucle articulatoire assurant l’autorépétition ou la répétition subvocale Système visuo-spatial : Unité de stockage visuel des images et des événements de nature iconique Mécanisme spatial programmation des mouvements oculaires + réactivation du contenu de l’unité de stockage. Administrateur central (AC) supervisant les deux modules précédents. Capacité attentionnelle » à volume limité Elle se partage dans chaque activité mentale entre le stockage et le traitement. Plus le traitement est automatisé (le décodage en lecture..) plus l’encodage des informations (leur mémorisation) est favorisé, et inversement → Rôle de la MT dans les acquisitions scolaires et dans le langage écrit et oral Exemple : Production Ecrite 28 Formulation Planifier Traduire Calepin visuo-spatial Exécution Programmer Exécuter Administrateur central Contrôle Lire Editer Boucle phonologique 29 Exemple : Production orale : MT : maintien temporaire réalisé grâce à des opérations de maintien sélectif des représentations utiles pour le traitement à venir et de désactivation des représentations non pertinentes. Elle permet une distribution dans le temps de l’information produite ou perçue une utilisation de cette information différée et ou réitérée au fil de la lecture. Elle permet la disponibilité simultanée des informations développées à différents niveaux d’analyse (graphème/phonologie, représentation lexique, analyse sémantique micro-structural, analyse sémantique macro-structural…) Trouble de l’abstraction chez le dysphasie : Besoin de mots concrets pour exprimer ses idées ou comprendre une situation. Trouble de généralisation : notions de catégorisation (fleur et marguerite sont pour lui deux entités distinctes). Incapacité de tirer l’essentiel d’un élément et de transposer à une situation nouvelle des acquisitions réalisées dans un autre contexte. Trouble de la séquentialisation (sériation logique temporellement organisée d’éléments, connaissances des relations de causes à effets..) Trouble de l’attention Trouble planification, anticipation, flexibilité cognitive, sensibilité à l’interférence, maintien de l’objectif, manipulation de certains concepts simultanément, utilisation de stratégies associatives, fluidité verbale. Trouble visuo-attentionnel Trouble de la mémoire verbale épisodique Rappel de liste de mots → intrusions = substitutions Rappel de récit déficitaire → récit lacunaire et mal organisé Rappel libre déficitaire et Rappel indicé déficitaire / Rappel en reconnaissance correct Trouble de la récupération de l’information Rappel à court terme correct Trouble visuo-constructif Reproduction d’une figure géométrique complexe altérée. → Verbalisation de la stratégie de reproduction déficiente Trouble du traitement de l’information selon un processus séquentiel Difficultés à reproduire une succession de mouvements de la main Difficultés à répéter des chiffres successifs Difficultés à retrouver dans l’ordre des dessins correspondant à des mots donnés → rôle de la mémoire de travail. Trouble du calcul Trouble du calcul mental : absence de stockage mnésique de la retenue Problème du rappel des chiffres quand ils sont dictées Problème de la représentation mentale de la disposition des chiffres 30 Mémoire de travail Trouble du calcul posé : problème de type visuo-spatial Problème du rappel des chiffres quand ils sont dictées Problème d’écriture des chiffres Trouble de l’écriture des chiffres en notation arabe ou verbale Exemple : 200409 pour 249 / de cent caran te neuve → Intervention du psychomotricien Rôle : Etude de la relation entre le corps, le mouvement et les fonctions mentales Evaluation de l’équipement psychomoteur dans une mise en situation d’agir et d’exprimer But : Permettre à l’enfant de faire des expériences corporelles, perceptives et motrices, non réalisées ou insuffisamment réalisées lors de la première enfance, meilleure conscience de son corps et organisation de la gestualité, à une expérience vécue de l’espace et du temps dans un lieu repéré, amélioration de la structuration spatio-temporelle Perturbations observées dans les troubles spécifiques du langage : Troubles de la latéralisation : méconnaissance droite/gauche et non repérage de l’axe corporel Trouble de la motricité fine : manque de régulation tonique, dysgraphie, maladresse Trouble de la motricité globale: Manque de coordination/dissociation globale : maladresse, difficultés à exécuter des mouvements simultanés ou dissociés. Déficit de l’équilibre dynamique et statique : difficultés en sauts. Trouble de l’organisation des notions spatiales Connaissance sémantique du vocabulaire relatif à l’espace (dysphasique) Connaissance de la dimension temporelle (dyslexique) Trouble de l’organisation des notions temporelles Connaissance sémantique du vocabulaire relatif au temps (dysphasique) Connaissance de la dimension temporelle (dyslexique) Trouble du schéma corporel Dyspraxie Perte de la représentation abstraite de la gestuelle (dyspraxie idéatoire) pour la dysphasie réceptive Perte du savoir faire du geste, de l’actualisation du geste (dyspraxie idéomotrice) pour la dysphasie expressive. 31 Intervention du psychologue clinicien Rôle : Etude de la dynamique et de l’équilibre psycho-affective de l’enfant Evaluation de l’organisation des différentes instances psychiques dans une mise en situation d’agir et d’exprimer But : Rétablir les perturbations de la structuration de la personnalité Perturbations observées dans les troubles spécifiques du langage : Dimension subjective (expérience psychologique ou vécu d’insatisfaction et le fait « de se sentir différent ») + Dimension intersubjective (répercussions émotionnelles de la maladie sur la famille et les institutions sociales) Perturbation de la structuration psycho-affective Altération de la représentation de soi / regard des parents (désir de l’autre) et d’autrui (instituteurs, camarades) Mauvaise estime de soi (atteinte narcissique),frustration, anxiété, culpabilité, auto-reproche Trouble du comportement et émotionnel (scolarité vécue comme source d’échec) Syndrome dépressif Etat anxieux Interférence sur le fonctionnement cognitif Troubles des conduites : comportements agressifs et impulsifs dus à une faiblesse du contrôle des pulsions et des capacités défensives face aux contraintes et aux frustrations. phase de désintéressement (évitement du matériel scolaire) phase défensive (négation des difficultés, opposition, négativisme, refus des conseils de son environnement scolaire et familial). Réactions circulaires pathogènes (difficulté scolaire / manque d’estime de soi / incompréhension de l’environnement scolaire et de l’entourage familial = apparition de troubles plus sévères de la personnalité.) Psychothérapie individuelle Restauration et reconstitution du capital narcissique pour permettre d’investir progressivement et positivement les apprentissages scolaires. Aider l’enfant à mieux tolérer la frustration (acceptation des difficultés de façon réaliste) Travail sur l’acceptation des difficultés comme faisant partie de soi sans pour autant définir totalement l’enfant 32 Travail avec les parents Aide à la compréhension les difficultés subjectives et objectives de leur enfant, à prendre conscience de l’importance des perturbations comportementales et affectives vécues par l’enfant. Aide à l’ identification de l’impact sur la famille des troubles spécifiques de l’apprentissage de leur enfant. Réduction de l’anxiété et de la culpabilité des parents (deuil de l’enfant idéal et acceptation réaliste des contraintes imposées par les difficultés) Intervention de l’Educateur spécialisé Rôle : Travail sur le lien social. Mise en adéquation des possibilités de chacun aux réalités de la société But : Déterminer le degré et les éléments d’inadéquation de l’enfant aux exigences de la société et de la scolarité Permettre à l’enfant d’être en adéquation avec son milieu scolaire et au sein de sa famille Soutien et accompagnement du jeune et de sa famille par rapport à sa dévalorisation Perturbations observées dans les troubles spécifiques du langage Etablissement et maintien de relations sociales difficiles Manque d’autonomie dans le quotidien de la scolarité : aide à l’organisation des devoirs, soutien aux devoirs.. Perturbation de l’intégration scolaire : stratégie de réinsertion au sein de la classe et au sein de l’action de l’enseignant…) Manque de projection dans l’avenir : Aide à la recherche d’une formation professionnelle qualifiante tenant compte des incapacités et des capacités de l’enfant. Rôle interface entre l’équipe paramédicale et la scolarité vue comme une unité sociale et l’environnement familial Proposition de jeux éducatifs mettant en jeu les fonctions cognitives déficitaires ou préservées selon l’axe thérapeutique entrepris par les rééducateurs (orthophonistes, psychomotricien, neuro-psychologue….) Proposition d’activités éducatives au domicile ayant pour but de resserrer les liens familiaux et se redonner aux parents un rôle dans la prise ne charge de l’enfant sous forme ludique (préservation de l’identité de « parents et non rééducateurs » et sentiment pour l’enfant d’être réintégrer ; rôle dans une unité sociale que constitue la famille) 33 Intervention de l’enseignant spécialisé Information sur les capacités et les incapacités de l’enfant Mise en place des moyens techniques de compensation des difficultés Evaluation du projet, bilan des acquisitions, nouveaux objectifs à atteindre. Inviter l’instituteur à utiliser les méthodes adaptées à l’enfant intégré et qui ont été utilisées et développées par les enseignants de l’établissement spécialisé (Pas proposition de stratégie pédagogique ou la méthode d’apprentissage mais d’analyser les outils dont dispose ou non l’enfant comprendre les stratégies qui sont – ou non –utilisables, distinguer les voies d’accès disponible pour certaines acquisitions, éviter les impasses pédagogiques. Proposition de conseils appropriés aux difficultés rencontrées. Eviter que l’enseignant se sente responsable des échecs rencontrés mais il doit être conforté dans son rôle spécifique par rapport à cet enfant Intervention auprès de l’équipe intégrante Synthèse régulière Information sur le trouble présenté par l’enfant Conseil sur une meilleure compréhension des difficultés de l’enfant Information sur les capacités et les incapacités de l’enfant. Information, proposition, et mise en place de moyens de compensation : Apporter des méthodes pour aider l’enfant sur le plan scolaire comme sur le plan de la vie en classe Nécessité d’une collaboration étroite : éviter un travail « en parallèle ». → Consensus de la démarche de soutien autour de l’enfant Echange global (synthèse équipe paramédicale/équipe pédagogique) et individualisé (échange d’un rééducateur avec l’enseignant Orthophoniste Dysphasie : Proposition d’utiliser une méthode gestuel associé à l’apprentissage de la lecture. Rendre disponible les aides visuelles pour faciliter la communication Vérifier la compréhension du message , son raisonnement, sa démarche Diminuer la complexité Dyslexie : Favoriser l’oral plutôt que l’écrit Distribuer des photocopies 34 Educateur spécialisé Isolement de l’enfant → travail de réintégration de l’enfant auprès de l’enseignant et des autres enfants. Neuropsychologue Trouble des processus séquentiels → difficultés dans le déchiffrement : proposition d’une stratégie de remédiation basée sur les processus simultanées (reconnaître et se rappeler la forme des lettres et non verbaliser le nom des lettres.) puis sur les deux processus à la fois (décrire oralement l’orientation et la position des lignes et des ronds en pointant l’ordre des phonèmes) Psychomotricienne : Trouble de l’organisation temporelle → proposition d’intégrer dans la classe un agenda manipulable La réévaluation du projet thérapeutique et de la spécificité de la rééducation proposée est étroitement liée aux progrès de l’enfant dans sa scolarité et aux constats des enseignants → Proposition d’un nouvel intervenant, arrêt de la prise en charge d’un rééducateur, changement de stratégie rééducative d’un intervenant Intervention auprès des parents : Accompagnement des parents dans l’accompagnement de leur enfant Les soutenir et les guider : valorisation de leur rôle d’acteurs du projet de l’enfant Information sur l’évolution du projet et de ses évaluations Aide et conseil sur une meilleure compréhension et gestion psychologique et pratique de la situation des difficultés de l’enfant et proposition de moyens d’aide pouvant être utilisé. Psychologue clinicien : Aide à la compréhension les difficultés subjectives de leur enfant (perturbations comportementales et affectives vécues par l’enfant) Réduction de l’anxiété et de la culpabilité des parents Deuil de l’enfant idéal et acceptation réaliste des contraintes imposées par le trouble lui-même et par ses répercussions à différents niveaux) Lever le surinvestissement du déficit Désengagement de l’autorité parentale et du suivi Surinvestissement des parents dans le suivi Educateur spécialisé → Organisation de rencontre de parents dans le cadre du service → Amener les parents à projeter leur enfant dans l’avenir professionnel et à optimiser les capacités de leur enfant → Proposition et mise en œuvre d’activités permettant une structuration de la cellule familiale 35 Psycho-motricienne Neuropsychologue Orthophoniste → Expliquer les difficultés observées Expliquer les aptitudes Conseiller des activités suscitant les processus déficitaires ou les processus intactes (adéquation à la démarche rééducative entreprise) → Après appréciation des capacités et type d’investissement de la famille dans le suivi Neuropsychologue Trouble de la lecture → difficultés pour apprendre une leçon histoire géographie ou une poésie → Conseiller aux parents de lire la leçon de s’enregistrer et de faire écouter la cassette à leur enfant Trouble des stratégies de restitution → difficultés à réciter la leçon le soir → Conseiller aux parents de l’aider dans un premier temps en lui donnant des indices pour lui permettre la restitution puis dans un second temps tenter le rappel. Le rappel indicé favorise un encodage profond de l’information par rétroaction → information plus accessible. Psychomotricienne Trouble de la motricité fine → proposition d’activité quotidienne ou de jeux favorisant une manipulation des doigts (Mikado, boulier…) PEDAGOGIE / DYSLEXIE Adapter l’enseignement Ajustement pour faciliter les apprentissages et la vie scolaire de l’enfant. La dyslexie se traduit par une perturbation d’un apprentissage scolaire. Elle est donc par nature à cheval sur les domaines médical et pédagogique. Le dyslexique a besoin, autant que d’une rééducation, d’une adaptation médicale et pédagogique Conseils Apprentissage : Dédramatiser les erreurs (donner l’envie d’écrire malgré les difficultés rencontrées) Favoriser les évaluations des connaissances par questions orales ou par questions multiples Donner du sens : annoncer clairement sur quoi portera le cours dés le début de celui-ci. Le dyslexique ne peut le deviner par le contexte Formuler des appréciations personnelles pour les choses réussies (lui redonner une image positive de lui-même, besoin de soutien, d’encouragement et de valorisation pour ce qu’il sait faire). 36 Accorder du temps en réduisant la tâche. Donner l’information sous ses deux formes : visuelles et auditives (difficulté dans la prise de notes et la copie) Donner à l’enfant une synthèse écrite du cours, pour qu’il puisse apprendre sa leçon sur un document plus fiable que des notes partielles et illisibles. Permet de focaliser son attention sur l’écoute et la mémorisation du cours (pas de crispation sur des notes qu’il n’arrive pas à prendre. Donner ce document en début du cours, pour qu’il le suive en le surlignant en même temps qu’il écoute Donner une trame incomplète, un document « à trous » où il n’aurait que les informations les plus importantes à compléter pour lui permettre de maintenir son attention sur la leçon. Fournir des encouragements individuels pour le travail effectué même s’il a fait la même chose ou moins que les autres : il aura effectivement travailler beaucoup plus que les autres compte tenu de ces difficultés attentionnelles et de lecture. Lui faire verbaliser ses actions (lui faire expliquer, comment et justifier ses choix ) et reformuler les consignes pour qu’il puisse acquérir des savoir-faire. Confronter ses stratégies avec celles employées par les autres et lui faire comprendre pourquoi on privilégie une certaine procédure dans un certain cas. Modifier la méthode d’apprentissage de la lecture, varier et associer des exercices faisant travailler la voie directe (lecture globale) et la voie indirecte (lecture analytique) Favoriser l’enseignement par une approche multisensorielle, associant un support visuel et un support auditif, voire un support gestuel, permettant à l’enfant de saisir l’information par le canal sensoriel le plus efficace pour lui Adopter une notation spécifique Double notation pour les dictées (Nbr de fautes à la dictée précédente par rapport à la présence : note positive) Faire que des demi dictée, en le laissant s’arrêter à mi chemin pour bien se relire et se concentrer sur un texte plus courte Ne pas seulement corriger les fautes, mais les analyser avec lui pour qu’il puisse les comprendre et ne pas les renouveler. Ne pas pénaliser les fautes d’orthographe faites dans les travaux autres que la dictée (rédaction, interrogation de sciences ou d’histoire géographie : la note d’histoire doit noter les connaissances en histoire, et non continuer de sanctionner la dyslexie. Privilégier autant que possible l’expression de l’enfant par oral (interrogations, exposés..) directement ou par l’enregistrement sur bandes magnétiques. Chercher avec l’enfant ce qui le bloque sur une difficulté répétitive. Accepter avec indulgence de devoir répéter plusieurs fois les mêmes choses. 37 Eviter de le mettre en situation d’échec devant les camarades (lecture à vois haute, écrire au tableau..) Favoriser le plaisir de l’écrit et de la lecture : proposer des textes ou des livres agréables, dans des domaines d’intérêt de l’enfant, entreprendre une correspondance écrite avec des partenaires extérieurs. Permet d’investir le monde de l’écrit comme porteur de sens, de savoir, de plaisir, d’intégration et d’autonomie, et non de le subir comme objet de labeur imposé et inutile. Eviter le recours au dictionnaire pour compenser les méconnaissances orthographiques de l’enfant : la consultation d’un dictionnaire met en jeu des opérations (lecture rapide de mots isolés, analyse précise des séquences de lettres et ordonnancement simultané selon un ordre alphabétique plus ou moins mal intégré, comparaison avec une image mentale orthographique..) qui justement sont souvent lentes et problématiques pour l’enfant dyslexique ; le dictionnaire est un bon outil pédagogique, mais on ne le recommandera pas chez l’enfant dyslexique qu’après en avoir très bien expliqué l’usage et vérifié qu’on ne le noie pas ainsi plus qu’on ne l’aide. Eviter les situations entraînant une perte des repères spatiaux fragiles (Exemple : Changement inopiné de place ou de disposition : la droite, c’est le côté où Benjamin est assis, la gauche c’est là où Léa est assise ». Multiplier les activités sans interventions de l’écriture : travaux manuels, musique, dessin, sport, expression corporelle, théâtre, photographie, film vidéo, … Aider l’enfant à organiser son travail dans le temps et l’espace, à le planifier, à gérer lui-même ses apprentissages.. Eviter de donner les devoirs à faire juste à la fin du cours en les dictant. L’enfant dyslexique pourra difficilement en prendre note correctement. L’écriture au tableau est préférable bien qu’il rencontrera des difficultés à les écrire vite. Dans ce cas vérifier discrètement qu’il les a bien écrit. (Donner une photocopie, ou donner les devoirs en début de cours). PEDAGOGIE / DYSPHASIE Conseils Mettre tout en oeuvre pour les apprentissages nécessaires à la maîtrise de la langue écrite. La langue écrite sert de tremplin pour faire émerger la langue orale. Favoriser le contact avec la langue écrite dans le cadre d’activités variées en lecture et en écriture. Proposer des systèmes de communication alternatifs pour favoriser l’appropriation de la langue écrite tout en soutenant la production d’énoncés à l’oral. 38 Utilisation d’aides ( -Mimiques, Gestes naturels, Mélodie accentuée, Le français signé, Le LPC, Des gestes empruntés de la méthode Borel-Maisonny, Le graphisme phonétique, Les pictogrammes et idéogrammes- ). Le langage écrit pourra être introduit au fur et à mesure de l’évolution de l’enfant Favoriser la mise en œuvre des apprentissages privilégiant le lien entre langue écrite et orale Mise en contact avec la langue écrite dans le cadre de la lecture d’albums. Les récits proposés immergent les enfants dans la langue écrite, organisée sur le plan syntaxique et riche sur le plan lexical. Développer l’imaginaire en proposant sous forme de lectures, de feuilletons de récits mobilisant et développant l’imaginaire. Ne pas hésiter à proposer le même texte. La redondance des dialogues permet une imprégnation de la syntaxe et d’acquérir un lexique tout en les ouvrant à la culture et au monde. Le texte fournit un matériel verbal que les enfants s’approprient. Ils lisent ce qu’ils disent et ils peuvent ainsi ancrer ce qu’ils énoncent à partir d’une entrée visuelle et kinesthésique. Favoriser ces apprentissages en ateliers / caractère intéractif permettant d’expérimenter toute une dimension communicative du langage. Le développement de la conscience phonologique est aussi un pallier indispensable à la maîtrise de la langue. L’objectif recherché est de permettre à l’enfant d’identifier les composantes sonores de la langue pour mieux les mémoriser et les ancrer. Favoriser dans un second temps le développement de la conscience syllabique. Utilisation d’un matériel adapté permettant de soutenir visuellement le découpage syllabique en le représentant graphiquement. Prise de conscience que les mots sont composés de syllabes Sensibilisation au lien entre la notion de début et de fin de mot sur le plan visuo-spatial et auditif. Identification progressive des phonèmes à l’intérieur de la syllabe. Utilisation d’une méthode gestuelle pour soutenir ces apprentissages. Utiliser des illustrations évoquant les mots pour étudier les phonèmes afin de souligner le sens des énoncés auxquels les mots participent. Proposer des activités d’entraînement à la discrimination auditive Favoriser une approche multimodale de la communication Donner un maximum d’aide et réduire l’utilisation de ces aides au fur et à mesure des progrès de l’enfant. Renforcer le contrôle de la production du langage à travers des sensations proprioceptives et cinesthésiques. 39 Accompagner la parole d’une série d’informations supplémentaires pour contourner les difficultés. Il faut donc disposer d’un éventail suffisant d’instruments possibles et suivre une démarche interactive entre l’enfant et l’adulte. L’utilisation de la langue écrite comme point d’appui est une voie d’accès privilégiée à l’acquisition de la langue orale. Mais cette langue apprise ne doit pas rester étrangère à l’enfant. Apprendre à parler, ce n’est pas seulement s’approprier une langue mais c’est aussi devenir un sujet parlant, capable de dire une parole personnelle et unique. 40 Français (1) Apprentissage Lecture silencieuse Donner après lecture des renseignements sur le texte. Résumer un texte lu Difficultés rencontrées par l’enfant dyslexique Il lit lentement, inverse des sons, oublie des mots ce qui le gène dans la compréhension d’un texte. Sa mémoire immédiate et ses difficultés de décodage le pénalisent. Orthographe Dictée de mots Faire les accords Dictée de phrases Confusion des sons et du sens Mauvaise utilisation des règles d’orthographe Sanctionner l’orthographe qu’en dictée ou en exercices d’orthographe (sur la règle concernée pas sur les autres mots) Copier un texte sans erreur La copie est un exercice difficile. Il faut lire et comprendre le texte, le reproduire alors que l’enfant confond, inverse, oublie des lettres, syllabes ou mots. Il perd l’endroit où il était, revient en arrière, écrit deux fois la même chose. Le temps de revenir sur son cahier, il a oublié ce qu’il doit écrire (problème de mémoire immédiate et problème spatial) Fractionner le texte, accentuer les repères visuels Lui permettre de souligner ou de faire des marques sur le texte L’aider à comprendre sa façon de faire (mot à mot ou lettre après lettre Aide Diminuer la longueur du texte Lui demander de résumé un paragraphe plus court Si échec au contrôle écrit de la lecture vérifier à l’oral s’il a ou non compris l’histoire et le sens du texte Proposer des questions intermédiaires Photocopier le texte et lui fournir avant pour le lire chez lui. Il lutte contre les inversions, les omissions, les Ne pas le faire lire à haute voix devant les autres (le Lecture expressive Lire oralement avec le ton , confusions, les sons complexes, les lignes sautées… déchiffrage est difficile il ne pourra pas mettre le les liaisons et la ponctuation Lecture lente, saccadée, hésitante, difficulté à saisir le ton…) découpage des mots en syllabes Ou le laisser lire avec le doigt qui suit 41 Français (2) Apprentissage Compréhension de texte Grammaire Repérer des phrases Reconnaître différents types de phrases Distinguer groupe nominal et groupe verbal, nom, adjectif, déterminant, genre et nombre Vocabulaire Trouver des mots de la même famille Trouver des contraires Trouver des synonymes Classer des mots par ordre alphabétique Distinguer les homonymes Ecriture Ecrire lisiblement Mettre la ponctuation, les accents Difficultés rencontrées par l’enfant dyslexique Aide Sens que partiellement tiré de ce qu’il a réussi à Scinder le texte à comprendre en partie. déchiffré Absence de compréhension des mots savants Confond mot et nom Simplifier les consignes S’assurer qu’il comprend le sens de ces mots et les distingue Accepter qu’il souligne de couleur spécifique le verbe, l’adjectif, le sujet… Sa confusion des sons occasionne des confusions de sens (orteils-oreilles, éruption-irruption ) Problème pour trouver la bonne page et localiser le mot dans la page Il se repère difficilement dans l’espace et le temps (avant, après) Ne pas sanctionner ses fautes si la définition est bonne L’aider dans recherche du dictionnaire en lui proposant l’alphabet écrit à mettre dans son dictionnaire N’est pas à l’aise avec l’écriture. Etre patient face à son graphisme et son côté brouillon Non respect des grandeurs Accepter les ratures (qui sont des auto-corrections) et Ratures nombreuses (problème de mémoire immédiate) sa présentation brouillonne. Ne pas lui arracher les pages 42 Français (3) Apprentissage Difficultés rencontrées par l’enfant dyslexique Problème de temps (lenteur) et de succession Expression écrite Construire une phrase Il a du mal à se repérer et s’orienter dans le texte et à le Résumer, inventer la suite, comprendre expliquer, commenter Ecrire un texte Aide L’aider à comprendre ce qui est demandé et à structurer ses idées Ne pas compter les fautes d’orthographe, ne pas les souligner ? Noter la qualité du résumé, du commentaire.. Difficultés liées à des problèmes d’orientation dans le Ne pas sanctionner les fautes de son ou d’orthographe Conjugaison Distinguer le passé, présent, temps si la terminaison est bonne ou si l’accord et réalisé futur Confusion (é-er–ait-ez) Lui apprendre à repérer les indicateurs de temps, Reconnaître le verbe Difficulté avec les verbes pronominaux l’aider dans ce repérage en lui faisant analyser Accorder le verbe.. (encadre, souligne) Lui faire apprendre des verbes moins complexes et plus souvent utilisés afin qu’il puisse retrouver de mémoire le terminaison Temps à comprendre, mémoriser et restituer un texte. Ne pas le faire réciter en premier plutôt en dernier Poésie, thêatre Mémoriser des textes Confusion des sons (planche/blanche), mots difficiles, qu’il aie eu le temps de la mémoriser auditivement à Réciter inversion, syntaxe étonnante partir du récit des autres ou peut-être pas devant les autres Ne lui faire apprendre qu’un passage court Ne pas le pénaliser pour l’inversion des syllabes sur des mots complexes. 43 Mathématiques (1) Apprentissage Numérotation Lire et écrire les nombres Comprendre les règles de la numération Comparer, ranger les nombres Coder les quantités Connaître des doubles et des moitiés Dictée de nombres Techniques opératoires Calculer mentalement des sommes, des différences, des produits. Maîtriser la technique opératoire de l’addition, de la soustraction, de la multiplication et de la division Difficultés rencontrées par l’enfant dyslexique Aide Difficulté à mémoriser les nombres complexes tels que ceux de 70 à 79. Il écrit les chiffres et les nombres à l’envers (6/9 ; 12/21) Il inverse les signes > et < Il se repère difficilement dans les grandeurs Comprendre qu’il peut inverser les signes mais faire le bon calcul Pour l’utilisation des signes >, ne pas oublier qu’il s’agit pas pour lui de deux signes rotatifs mais d’un seul signe rotatif. Lui en donner la signification (pointe vers le plus petit nombre, ouverture vers le grand) et le faire travailler dans tous les sens Incapacité d’écrire en lettres ou en chiffres (4210 400010020) Problème de mémoire immédiate Ne mémorise pas ou inverse la retenue Ne peut pas compter en arrière Inverse les actions à faire (ex : 16-9 = 83 ceci est obtenue par 9-6 = 3 et 9–1 = 8). Il inverse dans l’espace et manque souvent de rigueur et de soin. Calcul mental : Accepter qu’il se serve de ses doigts, l’aider à trouver des supports mentaux, lui laisser plus de temps. Techniques : Comprendre dans quel sens il effectue ses opérations pour lui expliquer ses erreurs ? Compter juste le résultat, même si le développement est faux, même si les chiffres sont à l’envers. Tables de multiplication : L’obliger à toujours commencer dans le même sens : par le multiplicateur ou par le multiplicant Lui laisser suivre le déroulement sur ses doigts 44 Mathématiques (2) Apprentissage Résolution de problème Difficultés rencontrées par l’enfant dyslexique Aide Ses difficultés de lecture entraînent des problèmes de Lui donner le problème à l’oral compréhension Difficulté d’accès au vocabulaire spécifique (5 F « pièce » il comprend « pièce de 5 F) Géométrie Utiliser techniques et instruments. Reproduire des figures Trouver des axes de symétrie Identifier des droites parallèles, perpendiculaires Décrire des solides. Apprentissage des théorèmes Sa motricité fine est pataude. Il inverse les points de repères. Il éprouve des difficultés à se représenter des objets dans l’espace. Il mémorise difficilement les termes abstraits qu’il comprend mal. L’aider à trouver ses points de repères. L’aider à mémoriser les termes techniques en s’assurant de la compréhension de leur sens Vérifier que la « paralleléité » aie été comprise dans toutes les directions (═ mais aussi║ ou // ) Il éprouve de grande difficulté à retenir et écrire les Lors du contrôle ne pas le pénaliser en comptant ses nouveaux mots fautes de français. Juger du contenu en référence au théorème 45 Histoire-Géographie-Sciences(1) Apprentissage Histoire-Géographiesciences Comprendre et mémoriser Difficultés rencontrées par l’enfant dyslexique Aide Beaucoup de problème se pose à lui dans ces matières : Histoire : comprendre s’il y a inversion des chiffres dans la date, l’aider à se repérer dans la succession Difficulté de mémorisation (mots complexes, Géographie : L’aider à comprendre des cartes, à noms étrangers, dates avec chiffres inversés, etc…) construire des plans Problèmes de chronologie Sciences : Comprendre l’inversion d’un schéma Problèmes spatiaux (pour comprendre les cartes) Ne pas sanctionner l’orthographe, considérer le contenu. Langue vivante étrangère Anglais Le dyslexique rencontrera des difficultés insurmontables en l’anglais (lecture, écriture, compréhension). Cette langue est dite « opaque » dans le sens où nombre de mots sont irréguliers dans les correspondances graphèmes/phonèmes. C’est principalement la correspondance graphèmes/phonèmes qui est perturbée chez le dyslexique. Espagnol Le dyslexique rencontrera des difficultés comme en français en plus des difficultés de l’apprentissage de nouveaux mots. Cependant les difficultés seront moindres qu’en anglais. L’espagnol est une langue « transparente ». Les correspondances graphèmes/phonèmes sont régulières.