Les données mondiales nous indiquent que l'hydrocéphalie touche de 0,4 à 0,8 enfant sur 1 000. Les
nombreuses origines potentielles en font une atteinte relativement fréquente chez les enfants. Par exemple,
l'hydrocéphalie sera vue chez 80% des enfants souffrant de la forme myéloméningocèle du spina bifida.
Étiologie et facteurs de risque
L'hydrocéphalie est causée soit par l'obstruction de la circulation du liquide céphalorachidien (hydrocéphalie
obstructive) soit par une problématique de résorption de ce liquide (hydrocéphalie communicante).
Le plus souvent, l'obstruction se produit dans l'aqueduc de Sylvius, mais parfois aussi aux abords du 4e
ventricule. Les causes de l'obstruction ou des problèmes de réabsorption peuvent être : une malformation, une
tumeur, une infection ou un problème vasculaire. Toutes ces atteintes sont donc des facteurs de risque directs
de l'hydrocéphalie :
Les malformations incluent la dysraphisme (en lien avec le spina bifida), la sténose de l'aqueduc de
Sylvius, la malformation d'Arnold Chian, un kyste arachnoïdien, le syndrome de Walker-Warberg et
d'autres.
Les formations tumorales qui bloquent la circulation du LCR peuvent engendrer une hydrocéphalie,
particulièrement celles de la fosse postérieure, suprasellaires, du 3e ventricule, du ventricule latéral et
de la région pinéale. Il arrive très rarement que la tumeur elle-même produise une hypersécrétion.
La méningite du nourrisson, la toxoplasmose et la thrombo-phlébite peuvent aussi engendrer une
hydrocéphalie.
Diverses problématiques vasculaires peuvent induire une hydrocéphalie : en post-hémorragie,
l'anévrisme de l'ampoule de Galien, l'hémorragie intra-ventriculaire chez l'enfant prématuré et la
thrombose sinusale.
Finalement, les traumatismes crâniens peuvent aussi provoquer un blocage de la circulation du LCR et
induire une hydrocéphalie.
Quand l'hydrocéphalie est concomitante au spina bifida ou à la syringomyélie, elle peut causer des dommages
au niveau du foramen magnum et de la moelle épinière.
L'hydrocéphalie communicante n'est pas la résultante d'un blocage dans le parcours du LCR, mais plutôt d'un
problème de production/résorption. Elle est généralement la résultante d'une infection ou de la présence de
sang dans l'espace sous-arachnoïdien (ex : hémorragie intra-ventriculaire chez le nouveau-né prématuré) qui
brisera l'équilibre du système de production et de résorption du LCR. Le LCR sera alors excédentaire dans les
ventricules et l'espace sous-arachnoïdien, produisant une pression corticale indue.
Pathogenèse
L'accumulation de liquide céphalorachidien dans les ventricules cérébraux et dans l'espace sous-arachnoïdien,
secondaire à une des causes identifiées précédemment, entraîne une augmentation de la pression intracrânienne
puis éventuellement une augmentation de la circonférence et du volume de la tête, en plus d'une atrophie des
tissus cérébraux. Les atteintes neurologiques qui s'en suivent sont variées, selon l'étendue des lésions
cérébrales et la rapidité de l'intervention pour réduire la pression intracrânienne.
Signes et symptômes