2 b) histoire naturelle du goitre simple
Le goitre se révèle vers l'adolescence ( 6 à 7 % ).
Il s'agit alors d'un goitre diffus avec hyperplasie homogène susceptible de régresser, de rester stable ou de
se compliquer selon les facteurs favorisants (génétique, grossesse, environnement).
Lorsque le goitre se complique, cela survient à long terme, très progressivement. La question du
traitement ne sera souvent soulevée (à tord car il faudrait prendre en charge les patients plus tôt en
surveillant convenablement l'évolution des goitres) que chez des patients âgés, présentant des pathologies
associées, qui rendent plus difficiles la prise en charge.
2 b 1) Le goitre multi nodulaire: le goitre, au début homogène, va au bout de quelques années être le
siège de tumeurs (adénomes voire cancers) ou de pseudotumeurs (zones de remaniement définissant des
nodules limités par des zones de fibrose). Cliniquement le goitre devient multinodulaire, les lésions sont
irréversibles.
Les complications
2 b 2) Le goitre multi nodulaire toxique : quand les nodules néoformés sont fonctionnels (nodules
chauds captant l'iode) et autonomes vis à vis de la TSH (synthèse de T4 ou T3 indépendante de la TSH
circulante), leur activité s'additionne au fur et à mesure des années, pour faire virer le goitre vers
l'hyperthyroïdie (goitre multinodulaire toxique). La prise exogène d'iode est un facteur qui favorise ce
passage à la toxicité.
2 b 3) Le goitre compressif : l'augmentation du volume du goitre et l'acquisition de nodules peut
entraîner des signes de compression locale d'autant plus dangereux que le développement se fera en intra
thoracique (goitres plongeants) avec possibilité de syndrome asphyxique par compression trachéale. Les
signes de compression sont : la dyspnée inspiratoire par compression trachéale, plus rarement la dysphonie
par compression du nerf récurrent, la dysphagie par compression oesophagienne, le développement d'un
syndrome cave supérieur par compression veineuse profonde.
Enfin, le développement d'un goitre multinodulaire rend très difficile le dépistage d'un carcinome
thyroïdien au sein des nombreux nodules.
2 b 4) L'exploration d'un goitre :repose sur
la clinique qui mesure la partie palpable du goitre, repère les éventuels nodules (à reporter
sur un schéma anatomique qui fait partie de l'observation) et recherche son retentissement sur les organes
de voisinage. Le dosage de la TSH. Les goitres simples non compliqués sont euthyroïdiens, une
hyperthyroïdie avec TSH basse révèle le passage à la toxicité.
Les anti corps anti thyroïdiens sont négatifs ce qui un élément important du diagnostic
ifférentiel d'avec les thyroïdites chroniques.
L'échographie permet une évaluation précise du volume, montre une thyroïde homogène
isoéchogène dans les goitres diffus, permet une description précise des nodules de la partie cervicale des
goitres multinodulaires (aspect mesure et localisation à reporter sur un schéma. pour permettre un suivi
longitudinal)
Pour les goitres plongeants
cliniquement les pôles inférieurs de la thyroïde ne sont pas perçus
la radio de thorax montre une déviation de la trachée parfois une réduction de son calibre
le meilleur examen est le TDM thoracique, sans injection d'iode (risque d'hyperthyroïdie en cas de
nodules fonctionnels), qui visualise le goitre et ses limites, les organes de voisinage, le calibre trachéal