Ne pas oublier que nous sommes confrontés à un choc de

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Document : « Ne pas oublier que nous sommes confrontés à un choc de demande négatif »
Le recul de l'activité aujourd'hui est, à la différence des années 1970, dû à un choc négatif de demande. Aux
Etats-Unis, au Royaume-Uni, dans la zone euro hors Allemagne, l'arrêt de la hausse de l'endettement fait chuter la
demande intérieure.
Dans tous les pays, en particulier en Allemagne et au Japon compte tenu du rôle joué par le commerce
extérieur dans ces deux pays, le recul des exportations dû au recul du commerce mondial (lui-même lié au recul de la
demande intérieure dans les pays où le désendettement a lieu) renforce le recul de l'activité.
Les politiques monétaires et budgétaires contracycliques [visant à stimuler la demande], qui n'étaient pas
justifiées dans les années 1970 en réponse à un choc d'offre négatif, le sont aujourd'hui.
S'il y a choc de demande négatif, il faut essayer de soutenir la masse salariale réelle. Une baisse "anormale"
des salaires ne se justifierait que si elle entraînait une hausse plus que proportionnelle de l'emploi. Ceci est très peu
probable au niveau macroéconomique si c'est la chute de la demande et non un problème de profitabilité ou de coût
de production qui explique le recul de l'emploi, de l'investissement productif, des exportations.
Il nous semble donc que les gouvernements devraient intervenir pour empêcher les renégociations à la baisse
des salaires, sauf dans les cas où c'est le seul moyen pour éviter des pertes importantes d'emplois.
Le recul de l’inflation est très important en 2009, dû à la baisse des prix des matières premières. Cette
situation qui soutient les salaires réels, calculés avec le prix de la consommation est évidemment favorable en cas de
choc négatif de demande. Elle peut être renforcée par des politiques d'accroissement de la concurrence, par exemple
dans la distribution. L'observation de l'évolution des prix à la consommation par secteur montre en effet que les prix
de consommation sont inertes par rapport aux prix des matières premières ou de production dans l'alimentation, en
Europe dans les services, dans la zone euro dans l'industrie, ce qui peut révéler l'insuffisance de la concurrence.
Synthèse : les problèmes d'offre reviendront, mais plus tard
Dans la plupart des pays, les problèmes structurels d'offre sont nombreux : insuffisance de l'innovation et des gains
de productivité (zone euro) ; problème d'éducation (Europe, Etats-Unis) ; vieillissement démographique et baisse des
ressources en main d'œuvre (Japon, Europe) ; sous-investissement (Etats-Unis, Royaume-Uni)… ; compétitivité
insuffisante (zone euro hors Allemagne).
Mais aujourd'hui la crise vient du choc négatif massif de demande, lié à l'arrêt de l'endettement et à la baisse en
conséquence du commerce mondial. Il faut donc que les remèdes à court terme soient adaptés à la correction d'un
choc négatif de demande : politiques monétaires et budgétaires contracycliques (…) ; limitation, autant que possible,
des baisses de salaires ; désinflation, par exemple avec une concurrence accrue ; réduction, autant que possible, des
licenciements par les entreprises.
Tableaux
Source : Article de P. Artus, « Ne pas oublier que nous sommes confrontés à un choc de demande négatif », Flash Economie, Natixis, 2009.
Questions
1) A l’aide des graphiques ci-dessus, distinguez des périodes de choc d’offre et de choc de demande
2) Quels sont les éléments qui permettent à l’auteur de caractériser la période contemporaine comme une période
connaissant un « choc de demande » ?
3) Quelles politiques économiques devraient être mises en œuvre dans cette situation ? Pourquoi ?
4) Les politiques économiques mises en œuvre à la fin des années 70 et au début des années 80 étaient-elles
adaptées ? Expliquez pourquoi à l’aide d’un schéma.
5) Quel type de politique paraît la mieux adaptée pour résoudre les problèmes d’offre ? Donnez-en quelques
exemples
Réponses
1) Chocs d’offre : 73 – 79 (chocs pétroliers) ; éventuellement : 1991, 2008 (graphique 1)
Chocs de demande : 2001 (EU surtout, mais aussi zone euro) ; 2009 (graphique 7)
2) La forte diminution de la demande intérieure + baisse des exportations liée à ralentissement éco mondiale
3) Politique conjoncturelle de soutien à la demande (po de relance budgétaire et/ou monétaire) => reprendre
explications
4) Politiques de relance ≠ choc d’offre
I ↑ coûts => ↑ inflation
↑D => ↑w => I
I ↓ part des profits => ↓invt
I
I => ↓ compétitivité => ↓X, ↑M => →↓P° et →N et ↑chômage
I
5) Politiques structurelles (de long terme) : politique industrielle, politique de la concurrence, politique de l’éducation,
de la recherche, …
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